Gastronomie en Alsace

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La gastronomie alsacienne, fortement imprégnée des traditions culinaires germaniques, est riche en spécificités locales, marquées par la dominante du porc sous diverses formes, bien qu'il soit très peu élevé dans le Bas et le Haut-Rhin. Si les recettes régionales ne sont pas forcément très adaptables aux goûts courants actuels, beaucoup de grands cuisiniers "étoilés" Michelin s'en inspirent. Et l'Alsace, si présente dans les guides gastronomiques, est toujours fière de ses "Winstub", de ses vastes bistrots à flammekueche (tarte flambée), de ses restaurants au décor particulièrement pittoresque, de coquets caveaux gardant leur charme typique malgré l'afflux touristique auquel certaines cités du vignoble résistent mal.

La tarte flambée
La tarte flambée
La choucroute
La choucroute

Sommaire

[modifier] La cuisine alsacienne

Icône de détail Article détaillé : Cuisine alsacienne.

[modifier] Plats traditionnels

Parmi les plats traditionnels d'Alsace peuvent être cités le baeckeoffe, la tarte flambée, la choucroute, le schiffala ou les fleischschnackas. Le sud de l'Alsace, appelé le Sundgau, se caractérise par un plat traditionnel à base de poisson : la carpe frite. Notons enfin que l'un des mets les plus raffinés d'Alsace est le foie gras d'oie puisqu'elle en produit depuis le XVIIe siècle.

[modifier] Desserts traditionnels

Kouglof alsacien
Kouglof alsacien

Les festivités de fin d'année, moment fort dans la culture alsacienne, sont l'occasion de la production d'une grande variété de biscuits et petits gâteaux, appelé brédalas, ainsi que de pain d'épice, offert aux enfants à partir de la Saint Nicolas, le 6 décembre.

[modifier] Les vins

Région viticole, l'Alsace produit principalement des vins blanc, grâce aux vignes du piémont vosgien. Le vignoble d'Alsace, qui a ses grands crus, est celui du riesling, du gewurztraminer, du pinot gris (anciennement tokay, puis tokay-pinot gris), du pinot blanc, du sylvaner, du muscat d'Alsace, du klevener et du crémant d'Alsace, mais également des vins rouges ou rosés tel le pinot noir ou encore le rouge d'Ottrot. L'edelzwicker est un des rares vins d'assemblage alsacien. La production de crémant, à partir de divers cépages, a pris beaucoup d'importante.

[modifier] La bière

Bière alsacienne
Bière alsacienne
Eau
Eau

Malgré la disparition progressive de nombreuses petites brasseries et la fermeture tristement symbolique de Schützenberger, "Schutz" pour tous les amateurs de belles mousses, l'Alsace demeure la première région productrice de bière en France. Les établissements implantées dans l'agglomération strasbourgeoise, comme Fischer sont moins nombreux, mais Kronenbourg a développé un site très important à la lisière d'Obernai. Meteor, seule grande brasserie "indépendante" d'Alsace demeure une affaire familiale, à Hochfelden.

La culture très mécanisée du houblon, qui exige d'importants investissements et dont il existe plusieurs variétés, aux qualités différentes, marque ici et là le Kochersberg et le nord de la plaine d'Alsace : collines au nord de Brumath, environs de La Wantzenau, Outre-Forêt. Mais les fleurs femelles ou cônes, seules utilisées, ne sont pas forcément destinées aux brasseries alsaciennes, qui importent souvent leur houblon d'autres pays. De nombreuses micro-brasseries ont été créées à la fin du XXe siècle et au début du XXIe en Alsace comme ailleurs, comme celles d'Uberach et de Scharrachbergheim. Leur production est surtout consommée sur place et aux environs. Sauf micro-brasserie, comme il peut en éclore sans grand investissement, il n'existe plus de brasseries dans le Bas-Rhin, qui en comptait plusieurs il y a une cinquantaine d'années.

[modifier] Les eaux-de-vie

Les eaux-de-vie, le schnaps, comme on dit encore, sont des produits traditionnels, mais en déclin quantitativement depuis la raréfaction des bouilleurs de cru et, surtout, depuis que baisse la consommation de digestifs forts. À côté de l'importante distilleries G.E Massenez (Bassemberg, Val de Villé), il existe plusieurs entreprises artisanales de qualité, du nord au sud de l'Alsace. De nombreux fruits, certains importés (poire) sont distillés, notamment les prunes (mirabelle, reine-claude, quetsche), le coing, les fruits rouges. Le kirsch, alcool de cerise comme l'indique son nom allemand, devient un produits presque rare, pas toujours de grande finesse, qui est concurrencé par celui de la Forêt-Noire, de l'autre côté du Rhin. Les cerisiers, qui fleurissaient un peu partout en Alsace jadis, notamment dans les vallées du textile, ont été délaissés, et il n'existe guère de replantations systématiques.

Le marc de gewurztrarimer, simple et peu cher, « arrache un peu », mais témoigne d'une qualité constante. Les Alsaciens, pour s'en amuser ou pour les touristes, continuent de distiller ou de faire macérer une quantité de fruits, de baies et de racines (prunelle, abricot, cassis, baies de houx, d'alisier, de sorbier, de sureau, de mûre, de "gratte-cul").

[modifier] Melfor et raifort

Le Melfor est un témoignage certain du particularisme gastronomique régional. Il s'agit d'un vinaigre d'alcool aromatisé au miel et aux plantes notamment utilisé comme condiment pour assaisonner salades et crudités. Conçu par la société familiale Higy, à Mulhouse, il n'a longtemps été vendu qu'en Alsace et en Moselle, en raison de problèmes de réglementation. Depuis quelques années, on trouve ce produit symbolique dans toute la France, souvent dans les grandes surfaces. L'association Saveurs de France-Saveurs d'Europe, à laquelle appartiennent notamment des chefs illustres, lui a décerné son diplôme, la Marianne (2006).

Autre productions très alsaciennes : le raifort (Raifalsa) et une moutarde assez douce (Alelor), produits à Mietesheim.

[modifier] Jus de fruits et eaux minérales

L'Alsace produit des jus de fruits : Cidou, Rea, et a ses eaux minérale, ses source, très favorisées par beaucoup de restaurateurs et sur les tables familiales : Carola, Wattwiller, Celtic, Lisbeth[1].

[modifier] Divers

L'Alsace produit également du sucre de betteraves, à Erstein

Le munster, fromage d'appellation contrôlée, est élaboré dans plusieurs hautes vallées du massif vosgien, à peu près perpendiculaires au vignoble et à la plaine, et dans la partie proche du département des Vosges. La production fermière est relativement importante et généralement de très bonne qualité. Il est à noter que la plupart des Alsaciens consomment le munster moins affiné, et moins odorant, que les Parisiens. Une partie importante de la production globale est industrielle.

[modifier] Grands et bons cuisiniers

Paul et Marc Haeberlin[2], le père et le fils, travaillant en famille, font partie de l'élite culinaire alsacienne et internationale (pour tous les grands chefs, il n'est que "deux Paul" : Haeberlin et Bocuse). Leur Auberge de l'Ill[3] à 15 km au nord de Colmar, est honorée de trois étoiles au Guide Michelin depuis 1967.

L'établissement est exemplaire pour sa cuisine, mais aussi pour un décot ultra-contemporain original ne s'opposant pas au traditionnel, bien assorti à l'environnement. Jean-Pierre Haeberlin, le frère de Paul, lui, homme d'accueil et "de la salle", s'est beaucoup impliqué dans le visuel.

Jean-Georges Klein, installé à la lisière du Bas-Rhin (L'Arnsbourg), a également obtenu les trois macarons du Michelin. Ce cuisinier original, plutôt autodidacte, mais qui travailla chez Émile Jung, relève indéniablement de la mouvance alsacienne.

Autres très grandes ou belles maisons unanimement appréciées : le Crocodile et le Buerehiesel, à Strasbourg, Le Cygne, à Gundershoffen, Le Cerf, à Marlenheim, le Rosenmeer, à Rosheim, L'Hostellerie des Châteaux, à Ottrott, Chambard, à Kayserberg, JY'S, à Colmar, Verte Vallée, à Munster, Le Cheval Blanc, à Westhalten. Entre autres.

À des niveaux divers, de nouveaux noms se sont imposés à la fin des années 1990 et au début de ce siècle. Hubert Maetz, Olivier Nasti et Jean-Yves Schillinger, par exemple (tous honorés de la Marianne de l'association Saveurs de France-Saveurs d'Europe). Fin 2OO7, le maître-cuisinier Gérard Goetz (Julien, à Fouday), a connu un succès de librairie en Alsace avec un gros album écrit en collaboration, préfacé par Jean-Pierre Haeberlin et édité par La Nuée bleue (important éditeur régional lié au quotidien Les Dernières Nouvelles d'Alsace, qui a publié plusieurs ouvrages de cuisine).

De nombreux restaurateurs alsaciens sont évoqués, avec photos, dans cet ouvrage composite favorisant la haute vallée de la Bruche. Intitulé Saveurs d'Alsace-Plaisir des Vosges. ce livre très vu en Alsace a attiré l'attention sur des hôtels-restaurants à très bonne table, certes évoqués par le Michelin et le Pudlo Alsace, qui n'étaient connus que des "Strasbourgeois du week-end" (l'Auberge Metzger, à Natzwiller, le Belle Vue à Saulxures).


Les vraies "winstub" se font plus rares, et ne sont souvent que des restaurants pauvrement typiques pour touristes (exemples désolants à Strasbourg, dans les quartier cathédrale-Rohan).

Il faut cependant signaler, hors de Strasbourg, la winstub originale et de haute tenue de l'hôtel Le Parc, à Obernai, et celle d'un autre hôtel, Parc homonyme de bonne réputation gastronomique sis à Saint-Hippolyte, tous deux de création relativement récente.

À Colmar, la Wistub (non winstub) Brenner passe pour exemplaire : un établissement à patron-personnage, comme le furent Chez Yvonne, à Strasbourg, au temps d'Yvonne Haller, et L'Arsenal, pendant les années Tony Schneider.

À la fois winstub, brasserie et restaurant régionaliste, l'historique Maison des Tanneurs demeure emblématique à Strasbourg, à l'instar de la pittoresque et insolite Maison Kammerzell, superbe monument classé repris il y a une vingtaine d'années par Guy-Pierre Baumann. Celui-ci est unanimement considéré comme le quasi-"réinventeur " de la choucroute, notamment avec sa choucroute aux poissons de mer, qui avait été créée à Paris (un plat ignoré en Alsace il y a trente ans, maintenant présenté partout comme traditionnel).

Curieusement, l'Alsace aux nombreusex établissement brassicoles (un seul demeurant familial) n'est pas un pays de grandes brasseries-restaurants : la notion de "brasserie alsacienne", qui remonte à plus d'un siècle, est essentiellement parisienne.

[modifier] Notes et références de l'article

  1. produit également l'Elsass Cola (cola d'Alsace)
  2. père et fils
  3. auberge familiale depuis 1882

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes

Fédération des Chefs de Cuisine Restaurateurs d'Alsace

[modifier] Bibliographie

  • Le Pudlo Alsace, Editeur Michel Lafon (Paris), 2007.
  • Gérard Goetz et Jacques-Louis Delpal, Saveurs d'Alsace - Plaisirs des Vosges, La Nuée Bleue, 2007.
  • Thierry Kappler, Vins d'Alsace et plats du terroir : Accords subtils des goûts et des saveurs, Éditions du Bastberg (13 octobre 2003), Collection « Gourmande Alsace », ISBN 2848230177 - ISBN 978-2848230177
  • Jacques-Louis Delpal, Les Vins d'Alsace, éditions Artemis, 2004.
  • Gilles Pudlowski, La Jeune Cuisine d'Alsace, Editeur Albin Michel (Paris), 1986.
  • Gilles Pudlowski, Le Guide Pudlowski de l'Alsace gourmande, Éditeur Albin Michel (Paris), 1995, 313 p., ISBN 2-226-07734-0
  • Gilles Pudlowski et André Braun, Strasbourg gourmand : Guide Pudlowski , Éditeur « Ed. des Dernières Nouvelles d'Alsace (Strasbourg) », 1993, 127 p. ISBN 2-7165-0274-9
  • Jean-Louis Schlienger, Le Mangeur alsacien : Histoire de l'alimentation en Alsace de la Renaissance à l'annexion,
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