Gamaliel l'Ancien

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Rabban Gamaliel l'Ancien (haZaqen) (ou Gamliel, de Gamla, ville du Golan), petit-fils de Hillel, haute autorité du Judaïsme pharisien, Tanna de la Mishna, Rabban Gamaliel est, tant aux yeux du Judaïsme, que des Chrétiens, un personnage d'une importance si haute qu'elle atteint parfois l'ampleur de la légende.

Petit-fils de Hillel, fils de Shimon ben Hillel, marié à la fille de Shimon ben Nathanael haCohen, il devient président du Sanhédrin à la mort de Shammaï, tâche qui sera reprise par son fils Shimon II. De nombreux descendants porteront son nom, jusqu'à un Gamaliel VI. Lui est mort vers 50 EC, avant la destruction du Temple.

[modifier] Tradition juive

Rabban Gamliel parsème les pages du Talmud (encore qu'il soit parfois difficile de dire de quel Gamliel il s'agit). Trois lettres ont été conservées de lui : deux portent sur la dîme destinée au Temple, la troisième concerne l'intercalation du mois [AdarI,richone] supplémentaire de l'année embolismique. Parmi les Mishnayot qui lui sont attribuées, citons

  • (Pirké Avot 1, 16) : " Prends-toi un maître, éloigne-toi du doute et ne donne pas la dîme par approximation".
  • (Traité Yevamot 16:7) : « En ce qui concerne un remariage, un seul témoin peut suffire à attester de la mort du premier mari, s'il pourvoit des preuves suffisantes ».

Source : Mireille Hadas-Lebel : Hillel. Un Sage au temps de Jésus Albin-Michel, rééd.2005

[modifier] Tradition chrétienne

Gamaliel apparaît dans les Actes des Apôtres. Il serait intervenu en leur faveur tandis qu'ils devaient comparaître devant le sanhédrin pour avoir continué à prêcher malgré l'interdiction édictée par l'autorité juive :

« un pharisien, nommé Gamaliel, docteur de la loi, estimé de tout le peuple, se leva dans le sanhédrin, et ordonna de faire sortir un instant les apôtres. Puis il leur dit: Hommes Israélites, prenez garde à ce que vous allez faire à l'égard de ces gens. Car, il n'y a pas longtemps que parut Theudas, qui se donnait pour quelque chose, et auquel se rallièrent environ quatre cents hommes: il fut tué, et tous ceux qui l'avaient suivi furent mis en déroute et réduits à rien. Après lui, parut Judas le Galiléen, à l'époque du recensement, et il attira du monde à son parti: il périt aussi, et tous ceux qui l'avaient suivi furent dispersés. Et maintenant, je vous le dis ne vous occupez plus de ces hommes, et laissez-les aller. Si cette entreprise ou cette œuvre vient des hommes, elle se détruira ; mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez la détruire. Ne courez pas le risque d'avoir combattu contre Dieu. » (Ac 5, 34-39).

Le texte indique aussi que Paul de Tarse aurait été son élève, bien qu'il n'y ait pas d'indication à ce sujet dans les Épîtres pauliniennes :

« je suis Juif, né à Tarse en Cilicie; mais j'ai été élevé dans cette ville-ci, et instruit aux pieds de Gamaliel dans la connaissance exacte de la loi de nos pères, étant plein de zèle pour Dieu, comme vous l'êtes tous aujourd'hui. » (Ac 22, 3)

Une tradition chrétienne (Clément, Recognitiones, 1, 65) prête à Gamaliel une conversion secrète au christianisme avec son fils. Tous deux auraient été baptisés en même temps que Nicodème par les apôtres Pierre et Jean. Dans le même esprit, le corps de Gamaliel aurait été miraculeusement retrouvé au Ve siècle dans le même tombeau que Saint Étienne, Saint Nicodème et du fils de Gamaliel, Abibas, tenu également pour saint par les catholiques de par sa conversion au christianisme. Saint Étienne reposerait depuis à Pise en Italie.

[modifier] Voir aussi