Gabriel Brunet de Sairigné

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Gabriel Brunet de Sairigné
Naissance : 9 février 1913
Paris, France
Décès : 1er mars 1948 36 ans)
Lagnia Bien Hoa, Viêt Nam
Origine : France France
Arme : InfanterieLégion étrangère
Grade : Lieutenant-colonel
Service : 1933 - 1948
Conflits : Seconde Guerre mondiale
Indochine (†)
Commandement : 13e demi-brigade de Légion étrangère
Faits d'armes : Narvik
Débarquement en Italie
Débarquement en Provence
Distinctions : Commandeur de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération - (1942)
Croix de guerre 1939-1945 (7 citations)
Croix de Guerre des TOE (4 citations)
Hommage : la 154e promotion de Saint-Cyr (1967-1969)
porte son nom
le quartier de l'escadron de reconnaissance
de la 13e DBLE porte son nom

Gabriel Brunet de Sairigné, né le 9 février 1913 à Paris et mort dans un convoi tombé dans une embuscade le 1er mars 1948 sur la route de Dalat près de Lagnia Bien Hoa (Viêt Nam).

Il épouse, le 5 fév. 1946, Marie-Charlotte Jourdan de la Passadière, issue d’une vieille famille du comtat Venaissin, du côté maternel. En mai 1947, naît sa première fille, Guillemette, à la clinique Saint-Paul de Saigon. Son gisant est rapatrié sur le « Sontay », et débarque à Marseille le 17 juin. Il est inhumé au cimetière de Moutiers-les-Mauxfaits.

Fils du général maréchaliste, baron Gabriel de Sairigné, de noblesse vendéenne, dont les lettres patentes datent du XIVe siècle, et de Marie, Anne Yvonne Jegou d’Herbeline. Il reçoit une éducation conservatrice, fréquente le collège Sainte-Clotilde, rue de Grenelle, situé en face de l’hôtel du maréchal Foch. Maintes fois, il croise le maréchal dans la rue. Elève du lycée Saint-Louis, il consacre une bonne partie de ses loisirs au scoutisme. Il apprend ainsi à développer les solides vertus de fermeté, d’honneur, de loyauté et de courtoisie, à se débrouiller seul et à commander, puisqu’il est tour à tour chef de patrouille, chef de troupe. À quinze ans, la mer l’attire et il embarque pour le premier de ses voyages : Angleterre, Atlantique et Méditerranée. Il se voit confier des quarts de jour, sous une discrète surveillance.

Il était militaire et officier français ; il fut le chef de corps de la 13e demi-brigade de Légion étrangère du 21 août 1946 au 3 mars 1948.

Sommaire

[modifier] Carrière militaire

Très jeune, il se destine au métier des armes qu’il envisage tout d’abord d’exercer dans la marine nationale. Il abandonne finalement la préparation à Navale et prépare l’entrée à Saint-Cyr en 1933. où il est admis au sein de la promotion « de Bournazel » en oct. 1932. Malade, il doit interrompre ses études pendant une année. Il reprend son cursus avec la promotion « Albert 1er ».

Le 1er oct. 1935, il est nommé sous-lieutenant et affecté au 29e bataillon de chasseurs à pied tenant garnison à Gérardmer, dans les Vosges en qualité de chef de section d’engagés volontaires. Il est promu au grade de lieutenant le 1er octobre 1937. Il est désigné pour devenir instructeur d’un peloton d’élèves officiers de réserve à Strasbourg. Affecté à la Légion étrangère, il arrive à Sidi-bel-Abbès le 18 mars. 1939. Il est affecté à la compagnie d’instruction installée dans un poste du Sud-Oranais à El Arache. En oct., il prend le commandement du détachement du Kreider.

[modifier] Seconde Guerre mondiale

Au début de la guerre, le 20 février 1940, il est désigné pour le bataillon de marche destiné à entrer dans la composition d’une demi-brigade de montagne en cours de constitution, embryon de la future 13e demi-brigade de Légion étrangère avant que celle-ci ne soit engagée à Narvik.

Cette unité prend le nom de 13e demi-brigade de montagne de la Légion étrangère, avant de devenir la 14e DBLE, et enfin la 13e DBLE. Le 23 avril 1940, la 13e DBMLE embarque à Brest pour débarquer en Norvège.

Le 13 mai 1940, le premier débarquement amphibie de la guerre est réussi, sous le feu ennemi, dans le fjord de Bjervick. La poursuite de l’adversaire s’engage aussitôt. C’est au cours de ces combats qu’il gagne sa première citation à l’ordre de l’armée. La 13e DBMLE embarque vers l’Angleterre via Brest, le 18 juin 1940.

[modifier] Le périple de la "13"

Il fait ensuite le choix de suivre le général de Gaulle au sein des [[Forces françaises libres]avec une partie de la demi-brigade qui rallie le général de Gaulle et constitue le premier corps organisé des forces françaises libres. Le lieutenant de Sairigné est parmi ces volontaires de la première heure pour continuer le combat contre les forces de l’Axe. La demi-brigade, reconstituée, embarque à Liverpool le 30 août 1940 à destination de Dakar. Mais c’est à Douala, au Cameroun, qu’en fin de compte, les légionnaires débarquent. Commence alors le périple africain pour atteindre les rivages de l’Erythrée et reprendre le combat contre les forces de l’Axe. Il se distingue à maintes reprises et entre, avec le colonel Monclar, dans Massaouah, où ils reçoivent la reddition de 4 officiers généraux, 449 sous-officiers et près de 10.000 soldats des troupes italiennes et supplétives. Promu au grade de capitaine, le 15 juil. 1941, il gagne sa deuxième citation à l’ordre de l’armée.

[modifier] La condamnation

Le 3 déc. 1941, le tribunal militaire permanent d’Oran, constitué en cour martiale sous la présidence du général Pfister, assisté des colonels Bonnefond, Hoppenot, du Payrat et du lieutenant-colonel Delon est convoqué pour juger par contumace, 24 cadres de la 13e DBLE ayant choisi de suivre la voie de l’honneur du combattant. Le conseiller de 1e classe Lala représente l’Etat français en qualité de commissaire du gouvernement. À la 12e question, il est répondu que le lieutenant de Sairigné est coupable d’avoir « dès le début août 1940, en tout cas depuis temps de droit, notamment en Angleterre, pris ou conservé du service dans une armée étrangère sans autorisation du Gouvernement français ». À la 36e question, il est dit que le même lieutenant est coupable de « désertion à l’étranger en temps de guerre » « Sur quoi… la cour le condamne à la peine de mort, à la dégradation militaire et à la confiscation, au profit de la Nation, de tous ses biens, présents et à venir… »

Le 21 oct. 1943, un arrêt de la chambre de révision de la cour d’appel d’Alger, annule la condamnation précitée.

[modifier] La lutte contre l'Afrika corps et les campagnes d'Italie et de France

Il reste ensuite à la 13e DBLE durant toute la durée de la guerre, de l'Afrique du Nord à l'Italie, puis en Provence.Il est un des acteur majeur de la libération d'Autun.

À Noël 1941, la 13e DBLE est en Egypte. D’Halfaya, le général Koenig l’emmène vers un poste inconnu qui marque l’extrémité sud du front. C’est Bir Hacheim où, du 27 mai au 11 juin 1942, une poignée d’hommes déterminés tient tête à de multiples assauts ennemis. Le premier jour de ces combats dantesques, les canons antichars commandés par le lieutenant de Sairigné mettent hors de combat 35 chars de la division italienne « Ariete ». Après avoir repoussé les deux ultimatums de Rommel, commandant en chef l’Afrika Korps, les troupes du général Kœnig tentent une sortie. Le 10 août 1942, le capitaine de Sarigné est fait Compagnon de la Libération par le général de Gaulle. Il reçoit le commandement du 1/13e DBLE. Il y est promu chef de bataillon, le 25 juin 1943

Débarquant sur le sol italien, à la tête de son unité, le 21 avr. 1944, il remonte vers le Nord pour l’offensive sur le Garigliano et le combat de Radicofani qui ouvrent aux armées alliées l’accès à la Toscane. Le 17 août 1944, à la tête du bataillon, il débarque en baie de Cavalaire. Jusqu’en mars 1945, il le conduit dans tous les combats qui jalonnent la route de la Libération : Hyères, Toulon, Lyon, Autun, où 700 légionnaires capturent 3.200 Allemands, Villersexel, Belfort, Rochesson et les Vosges. Aux portes de Gérardmer, l’ex-lieutenant du 29e BCP enrage de ne pouvoir délivrer son ancienne garnison. À Herbsheim, où il est encerclé, le bataillon s’exfiltre « en colonne par un ». Il est sauf. L’adversaire a été berné. Se déroulent alors les durs combats de Grussenheim et de l’Ilhausern.

Le chef de bataillon de Sairigné prend les fonctions de chef d’état-major de la 1re DFL et le 25 mars 1945, il est promu lieutenant-colonel. La 13e DBLE n’a pas le privilège de franchir le Rhin, étant envoyée avec la division sur le front des Alpes, dirigé par le général Doyen, où elle s'empare du massif de l'Authion et avance en Italie jusqu'à Coni et Borgo San Dalmazzo.

[modifier] L'Authion

Au nord de Nice, l’ennemi occupe encore une partie du sol national. La « 13 » est engagée dans la conquête de l’Authion qui donne accès à la Plaine du Pô. À 70 km de Turin, les forces françaises reçoivent l'ordre de s'arrêter, le 29 avril. Le 2 mai, l'armée allemande d'Italie du nord et de Basse Autriche capitule.

[modifier] Guerre d'Indochine

Le 21 août 1946,Il rejoint la demi-brigade, le 21 août 1946 à Gia-Dinh, il prend le commandement de la 13e DBLE en Indochine française et devient ainsi le plus jeune chef de corps de l'armée française à 33 ans.

[modifier] Décès

le 1er mars 1948, sur la RC 20, à 113 kilomètres de Saigon, le convoi en route vers Dalat tombe dans une forte embuscade du Viêt-minh. Dès les premiers coups de feu, le lieutenant-colonel Brunet de Sairigné est mortellement atteint. La présence d’esprit et le sang-froid des légionnaires Steiner et Merkel, son ordonnance, permettent de mettre son corps à l’abri des assaillants jusqu’à la fin de ce terrible carnage au cours duquel les actes de barbarie du Viêt-minh sont abominables. Merkel, blessé au cours de l’embuscade, se verra amputé d’une jambe. Karl Steiner sera abattu pendant l’embuscade. Ils seront cités et décorés de la médaille militaire. Sources KB – Fond d’archives SIHLE- Mon Illustre inconnu –

Ses Carnets couvrent la période comprise entre le 28 février 1940 et le 18 juin 1945 : les campagnes de Norvège, d'Érythrée, de Syrie, du désert d’Égypte, de Tunisie et d’Italie, le débarquement de Provence, la libération de la France avec au final la campagne d'Alsace.

[modifier] Décorations

[modifier] Anecdote

Un épisode est tout à fait évocateur de l’état d’esprit des légionnaires vis-à-vis d’une disparition qu’ils estiment profondément injuste : à Sidi-bel-Abbès, « le 2 mars au soir, quand la nouvelle est connue, un vieux légionnaire, Uriansasky, plus de vingt-cinq ans de services, remonte lentement la Voie sacrée, un bouquet de fleurs à la main. Il le fait, on le sait, au mépris du règlement qui interdit à quiconque de fouler « l’axe d’honneur ». S’arrêtant au pied du monument aux morts, Uriansasky dépose, son bouquet sur les marches de granit, puis il prend une longue position de salut. Du même pas lent, devant le régiment pétrifié qui n’ose intervenir, il redescend ensuite la Voie sacrée, sans doute heureux d’avoir communié en pensée avec son ancien chef. Par respect, on le laisse seul avec sa douleur et tout à son recueillement ».

[modifier] Œuvre écrite

  • (présentation et annotations par André-Paul Comor) Les Carnets du Lieutenant-colonel Brunet de Sairigné, Nouvelles Éditions Latines, Paris, 1990.

[modifier] Bibliographie

  • André-Paul Comor, L'épopée de la 13e demi-brigade de Légion étrangère, 1940-1945 (préface de Pierre Messmer) , Nouvelles Éditions Latines, Paris, 1988.
  • Guillemette de Sairigné, "Mon illustre inconnu, Enquête sur un père de légende", Fayard, Paris, 1998

[modifier] In memorium

BRUNET DE SAIRIGNE (Poste), : Le 28 avr. 1948, Saïda donne à sa caserne le nom de cet officier supérieur. « Le quartier de Saïda, qui porte votre nom, soufflera l’esprit propre à vivifier les générations de légionnaires. Que votre intercession auprès de Dieu fasse ceux-ci toujours plus grands, plus vaillants, plus fidèles » (paroles prononcées par le colonel Gaultier).

BRUNET DE SAIRIGNE (Poste) : Installé depuis 1968 à Holl Holl en République de Djibouti (à l'époque TFS puis TFAI), il est le fief de 4e compagnie de la 13e DBLE.

BRUNET DE SAIRIGNE (Promotion lieutenant-colonel), : Promotion 1967 – 1969, de l’école spéciale militaire de Saint-Cyr, commandée par le général de Lassus de Saint Géniès.

[modifier] SOURCES

DA SHD - Répertoire des chefs de corps de Légion - Centre de documentation de la Légion étrangère Biographie vérifiée par Madame Guillemette de Sairigné (Txt CRY)

[modifier] Liens externes


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