Géoportail

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Géoportail
Image:Logo Geoportail 2007.png
URL http://www.geoportail.fr
Slogan ? le portail des territoires & des citoyens
Publicité ? aucune
Type de site Cartographie en ligne
Langue(s) français
Propriétaire IGN
Créé par IGN et BRGM
Date de lancement
État actuel du site actif

Le Géoportail est un service de cartographie en ligne de l'État français ayant pour but de publier des données géographiques concernant l'ensemble du territoire français. Ce service, mis en œuvre par deux établissements publics : l'IGN et le BRGM, a été officiellement inauguré le 23 juin 2006 par le président Jacques Chirac. Le lancement du site web, qui dans sa première version proposait simplement la visualisation de cartes en 2D, avait notamment été marqué par une surcharge des serveurs due à une sous-estimation du nombre de visiteurs[1].

Bien qu'ayant été qualifié de rival ou de concurrent de Google (au niveau des services cartographiques), le Géoportail et Google Maps (sorti plus d'an plus tôt en février 2005) ont des conceptions différentes, des objectifs différents (le Géoportail n'est disponible qu'en langue française) et des données géographiques différentes : le Géoportail couvre l'ensemble du territoire français avec la même résolution tandis que Google Maps couvre le monde entier avec des résolutions variant en fonction de l'intérêt du lieu. En conséquence, les cartes de la France proposées par le Géoportail en dehors des villes sont de meilleures qualités que celles de Google tandis que dans les zones urbaines ces dernières sont parfois meilleures.

Depuis son lancement en juin 2006, le service français a progressivement été amélioré (meilleure résolution et de nouvelles informations comme les cadastres de certains départements) et a subi deux changements majeurs : une nouvelle version du site en mai 2007 et l'apparition d'une version 3D en août 2007. Cette version 3D nécessite l'installation de TerraExplorer, un logiciel de type globe virtuel (comme World Wind et Google Earth) qui pour le moment n'est disponible que pour Windows (des versions Mac et Linux sont prévues pour 2008). Là encore, le service de l'IGN se différencie principalement par rapport aux logiciels américains cités précédemment dans le fait qu'il soit centré uniquement sur la France.

Sommaire

[modifier] Histoire du projet

[modifier] Raisons de la mise en service

Deux principales raisons ont poussé à la réalisation d'un tel site :

  • la première est la volonté de rendre disponibles de plus en plus de ressources administratives en ligne. C'est une volonté politique française (programme ADELE), mais aussi européenne (directive INSPIRE : Infrastructure for spatial information in Europe).
  • la seconde est l'important succès qu'ont rencontré les projets Google Maps et Google Earth, qui rendent disponibles des photos satellite de la quasi-totalité de la planète, ainsi que, pour certaines zones, des informations routières et touristiques.

[modifier] Le projet

Le projet est lancé pendant l'été 2005 à l'IGN. À ce moment, l'échéance pour la mise en place du Géoportail est 2007.

Le 6 janvier 2006 à Metz, le président de la République, Jacques Chirac, souhaite que le Géoportail soit mis en place au cours de l'année[2].

Début mars 2006, l'IGN lance une campagne de communication autour de la création du Géoportail.

[modifier] Difficultés de lancement

Le lancement a eu lieu le 23 juin 2006, le site étant inauguré par Jacques Chirac en compagnie de Dominique Perben, Jean-François Copé et Nelly Olin.

Dès la mise en ligne du site, les demandes de connexion ont dépassé de cinq fois les estimations des responsables, engendrant un blocage des serveurs (les demandes ont atteint des pics de 600 par seconde). Suite à ces problèmes, une page d'excuses a été mise en place le temps de multiplier les serveurs et les accès, tout en permettant à environ 3 000 internautes par heure d'accéder à la visualisation des photos. Une semaine plus tard, le site n'était toujours pas correctement accessible (temps de réponse très long et accès limité, et souvent injoignable même en pleine nuit). Par contre, à partir du 1er juillet 2006, les temps de réponse deviennent satisfaisants et vers le 20 juillet 2006 l'ensemble du territoire est correctement visible en résolution maximale (50 cm par pixel).

[modifier] Version 1

Dans cette première version, sont visualisables en 2D :

  • l'orthophotographie de la France, dont une grande partie des DOM-TOM, avec une résolution numérique de 50 cm (pour les endroits les plus détaillés). Les zones rurales sont pour l'instant à une échelle maximum de 1:3 000 ;
  • la cartographie au 1:25 000 quand elle est disponible.


En août 2006, il devient possible de naviguer à l'échelle 1:1 500.

Le site n'est toutefois pas à jour dans ses prévisions. Par exemple, il avait annoncé que la visualisation des îles Saint-Paul et Amsterdam serait disponible en septembre mais le 1er octobre elles n'étaient toujours pas visibles.

En février 2007, l'interface permet d'obtenir en France métropolitaine des informations sur les communes, les emplacements des repères géodésiques et des repères de nivellement, ainsi que les emplacements des photos aériennes de l'IGN disponibles à la vente. Certains départements permettent la visualisation du cadastre.

En avril 2007, sont ajoutées des cartes de localisation du phénomène d'avalanche sur une partie des Alpes et des Pyrénées.

[modifier] Version 2

Le 24 mai 2007, la version 2 du Géoportail est accessible en version bêta, avec un nouveau moteur de navigation et une nouvelle ergonomie[3]. Le 9 juin, le nouveau moteur a été mis en place de façon officielle, avec des couches de données supplémentaires.

Plusieurs modes de visualisation sont disponibles : « Découverte », « Exploration » et « Expert », le plus complet étant « Expert ». Parmi les nouvelles données, l'orthophoto et les cartes du Système d'information du territoire genevois ont été ajoutées suite à un partenariat, le trait de côte avec le Service hydrographique et océanographique de la marine, etc.

[modifier] Version 3D

Le maître d'œuvre technique pour quatre ans de cette phase est Atos Worldline, une filiale d'Atos Origin retenue suite à un appel d'offres[4]. L'entrepôt de données et la diffusion sont assurés par GeoConcept. La branche IGO de l'entreprise EEE est chargée d'adapter les données au format TerraExplorer de la société Skyline[5].

En août 2007, le Géoportail propose la navigation 3D en bêta test, devenue version officielle en septembre 2007. Le logiciel de navigation est TerraExplorer de la société américaine Skyline Software Systems, qui ne fonctionne que sous Windows. La seule couche visualisable est celle des photos aériennes, plaquée sur le relief du terrain, sans exagération des altitudes et sans les bâtiments.

En décembre 2007, l'affichage des couches de cartes IGN, des parcelles cadastrales devient possible en 3D. Les surfaces bâties sont présentes en 3D « extrudé », mais sans habillage photographique des façades. Dans le même temps, le logo du site est modifié pour lui donner une apparence plus ludique.

[modifier] Avenir

Il est prévu qu'au début de l'année 2008, le logiciel TerraExplorer soit proposé pour Mac et Linux. Une autre amélioration prévue est l'apparition d'autres couches thématiques de partenaires institutionnels.

[modifier] Les acteurs du Géoportail

Une "Charte du portail de l'information géographique publique" définit une relation formelle entre une maîtrise d'ouvrage et une maîtrise d'œuvre du projet.

La maîtrise d'œuvre du projet a été confiée à deux acteurs :

L'ensemble des données qui seront disponibles sur le Géoportail au fur et à mesure de son évolution seront fournies par les administrations qui les maintiennent. Par exemple, le Ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative pourrait fournir les emplacements d'activités, et donner des informations et des liens vers les sites Web leur correspondant.

Le maître d'ouvrage est la Direction générale de la modernisation de l'État (DGME).


[modifier] Comparaison entre Google et le Géoportail

Comme Google, le Géoportail possède une version 2D accessible en ligne via une interface Web (équivalent à Google Maps), et une version 3D depuis l'été 2007 pour laquelle il faut installer un logiciel sur le poste utilisateur, ce qui a toutefois l'avantage de permettre une navigation fluide sur une connexion haut-débit (comme pour Google Earth).

Géoportail est accessible via une interface Web plus statique qui souffre d'une incompatibilité avec certains anciens navigateurs comme les vieux Opera ou Internet Explorer en version antérieur à la 6.0. Il est possible de créer des marque-page pour mémoriser ses recherches à travers l'utilisation de lieux favoris ou de mise en favoris du contexte géographique actuel.

Les deux sites (et donc leur logiciel) n'ont pas le même but actuellement. Google Earth permet de naviguer sur la terre, ajouter des épingles communautairement, etc. Le Géoportail a pour but, à terme, de mettre à disposition des Français l'ensemble des données de l'état ayant un rapport avec une carte : les photo vues du ciel, certes, mais aussi les cartes de l'IGN à toutes les échelles, les zones inondables, les zones de risque d'avalanche, les informations INSEE sur les communes, des extraits vidéo de l'INA replacés géographiquement sur leur lieu de tournage, etc.

En outre, les photos et vues satellites de Google et du Géoportail se différencient par le fait que les premières offrent une qualité inégale (résolution et couleurs) pour le monde entier, là où le Géoportail offre partout la même résolution et des couleurs naturelles, mais pour la France seulement. Là où Google n'utilise que des photos satellites, la résolution des images est limitée, contrairement aux photos aériennes de l'IGN qui sont plus précises. Cependant, sur les principales agglomérations, Google Earth utilise également des photos aériennes, bien plus précises que sur le site interministériel.

En novembre 2006, Le Figaro a révélé que les photos de l'IGN étaient déformées par rapport aux originales, et de moins bonne qualité que celles présentées sur le site des Pages jaunes : ainsi des bâtiments droits présentent des courbures sur Géoportail. La Direction générale de la modernisation de l'État (DGME) a demandé à ce que la version 2 de Géoportail ne soit plus bridée ainsi[6].

En pratique, en juin 2006, Géoportail offrait une précision (1/30 000) moindre que les Pages jaunes (qui contiennent également des données de l'IGN), mais offre une interface plus sophistiquée (et donc plus compliquée) qu'à la fois les Pages jaunes et Google. Il est notamment possible de rechercher des villes et villages, et de superposer des calques de relief, de routes et de vue aériennes, en réglant le niveau de transparence des calques.

[modifier] Images et cartes

Les images sont généralement issues de photos aériennes de l'IGN. Pour une partie du département de la Guyane et pour certains territoires d'outre-mer autres que les régions d'outre-mer, seuls les cartes, relief et routes sont disponibles.

Les images disponibles sur Géoportail ont une résolution telle qu'un pixel sur la carte équivaut à 50 cm sur le terrain. Les données disponibles sont datées d'au plus 5 ans selon l'IGN, ce qui correspond au rythme de mise à jour de la base des photographies aériennes. Au total, ce sont 400 000 clichés photographiques qui sont disponibles, ce qui représente 10 % des fonds photographiques de l'IGN.

À côté de cela, 3 668 cartes de l'IGN, à différentes échelles (1:25 000, 1:100 000 et 1:250 000) sont également présentes sur le site.

Si des accords peuvent être trouvés, des données appartenant à d'autres organismes pourraient être ajoutées à ceux de l'IGN, comme les 550 000 feuilles du cadastre.

[modifier] Censure

Des sites sensibles du territoire français, tels certains sites militaires, par exemple, ne peuvent être vus : leur emprise sur l'orthophotographie était jusqu'à récemment masquée de blanc. Elle est désormais floutée (comme le Centre spatial guyanais), c’est-à-dire que la résolution des ortho-images passe de 50 cm à 5 m, limite au-delà de laquelle les militaires estiment que la photo-interprétation perd son intérêt. Certains de ces sites sont néanmoins visibles dans Google Earth, parfois en haute résolution, et des informations peuvent aisément être obtenues ailleurs, sur la toile ou dans les médias. C'est le cas par exemple du centre d’interceptions de la DGSE à Domme en Dordogne : il est masqué dans Géoportail, mais est bien visible dans Google Earth, et une émission lui a même été consacrée sur France 3.

[modifier] Les zones liées à la Défense nationale

[modifier] Les zones liées à la recherche sur l'énergie atomique

[modifier] Autres

[modifier] Logiciels

Toutes les images et cartes de l'IGN (mais pas des autres partenaires) qui sont présentes sur le Géoportail sont d'ores et déjà disponibles à la vente sur CD et DVD [7] toutefois, la reproduction des ces données n'est pas libre, depuis la France.

Des logiciels comme PhotoExplorer, CartoExplorer ou encore CartoExplorer 3D permettent de naviguer à travers les ressources de l'IGN. Ces logiciels fonctionnent uniquement sous Windows et Pocket PC.

[modifier] Gratuité et zone payante

Deux modes existeront :

  • le mode gratuit : pour toutes les photographies aériennes et les cartes, y compris à l'échelle 1:25 000
  • le mode payant : pour certaines cartes personnalisées (trajets, etc.)

La délimitation de la frontière entre ces deux modes a donné lieu à d'âpres discussions entre l'IGN et les responsables politiques.

[modifier] Notes et références de l'article

  1. Trop de monde au Géoportail…
  2. Allocution du Président de la République à Metz, le 6 janvier 2006
  3. Internet.gouv.fr, le 27 juin 2007
  4. SIG la Lettre, le 11 décembre 2006
  5. Site d'IGO, le 20 juin 2007
  6. (fr) L'IGN déforme la France sur Géoportail, article du quotidien Le Figaro, le 21 novembre 2006
  7. (fr) Les CD et DVD de l'IGN

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes

[modifier] Bibliographie