Gène de résistance

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Un gène de résistance est une portion d'ADN codant une substance permettant la survie d'un organisme dans un milieu comportant une molécule toxique ou dans un milieu hostile.

Sommaire

[modifier] En santé humaine

Un gène de résistance désigne de manière générale un gène qui permet de survivre face à une condition donnée. On peut citer par exemple le gène de l'hémoglobine muté tel qu'il est rencontré dans la drépanocytose, ou anémie faliciforme, ou encore dans les thalassémies, qui confère une certaine résistance à la malaria. Dans ce cas, le gène de résistance est une protéine naturelle, l'hémoglobine, qui a subie une mutation (responsable d'une maladie, en l'occurrence une anémie), mais qui confère une résistance face à une autre maladie, plus mortelle, la malaria. Il est observé une incidence plus grande de personnes ayant des thalassémies dans les pays où la malaria est endémique.

Tous les gènes de résistance ne sont bien entendu pas responsable de maladies. On peut citer le cas du système immunitaire, et les gènes de production d'anticorps par recombinaison V-j. Toutefois, l'utilisation du terme gène de résistance n'est pas employée dans ce cas, bien qu'il réponde parfaitement à la définition donnée ci dessus.

[modifier] En microbiologie

La pénicilline, ou tout autre antibiotique possédant un noyau lactame, empêche la multiplication des bactéries en intèrfèrant avec la synthèse du peptidoglycane, un composant essentiel de la membrane externe des bactéries Gram positives. Dans cet exemple, la molécule toxique est la pénicilline. Une possibilité d'échappement développé par les bactéries est la synthèse d'une protéine qui va dégrader la pénicilline. Cette protéine s'appelle la β-lactamase. La pénicilline dégradée, la bactérie peut se développer. Le gène qui code la protéine de résistance est appelé gène de résistance.

[modifier] transmission du gène de résistance

De manière générale, les gènes de résistance bactériens ne sont pas codés par le génome de la bactérie, mais par une portion d'ADN extra génomique : le plasmide. Ce plasmide peut être transmis d'une bactérie à l'autre par le phénomène de Conjugaison bactérienne. Il s'agit d'une forme primitive d'échange de matériel génétique. Dans ce type d'échange, il existe une bactérie donneuse et et une bactérie acceptrice. On parle parfois du sexe des bactérie dans ce cas. Le phénomène de conjugaison possède une importance clinique considérable dans l'apparition de germes multi-résistants. Un organisme multi-résistant possède plusieurs gènes de résistance aux antibiotiques

[modifier] Utilisation en recherche

Dans plusieurs scénarios de recherche biologique, il est peut être intéressant de ne permettre la survie que de certains organismes. L'ajout dans le milieu de culture d'un agent toxique, un antibiotique par exemple, permet de tuer tous les organisme n'ayant pas le gène de résistance. Le gène de résistance peut être introduit dans un plasmide codant une protéine que l'on cherche à exprimer. Le plasmide contient donc : un gène codant la protéine d'intérêt ainsi qu'un gène de résistance à un antibiotique. Après une étape de transformation des bactéries compétentes, c'est à dire àprès l'introduction dans le cytoplasme de la cellule du plasmide, on fait croitre les bactéries dans un milieu contenant un antibiotique. Seules les bactéries qui auront intégré le plasmide possèderont le gène de résistance et pourront pousser. Comme sur le même plasmide est codée la protéine d'intérêt, on est certain que les bactéries qui vont pousser vont aussi contenir ce gène. Le gène de résistance est utilisé comme outil permettant une sélection (au sens darwinien) des bactéries d'intérêt.

On emploie souvent le terme de "protéine produite par génie génétique" (par exemple l'insuline est produite de cette manière). Derrière ce concept, se cache la réalité décrite dans cet article.

[modifier] Notes et références de l'article

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

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