Friedrich Hölderlin

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Friedrich Hölderlin ['fʁi:dʁɪç 'hœldɐlɪn] (1770-1843) est un très grand poète et penseur de la haute période classico-romantique en Allemagne, époque que la tradition culturelle occidentale fait encore rayonner autour de la figure emblématique de Goethe[1]. Cet acmé de la littérature allemande créatrice plus tardive de son premier grand « classicisme » en Europe[2], précédé d’un « pré-classicisme » (Lessing…), peut comprendre l’ensemble du courant qui va du Sturm und Drang aux deux grands Classiques allemands Goethe et Schiller à Weimar, pour engendrer les « Modernes » Romantiques (Tieck, Novalis…). L’énorme élaboration philosophique allemande d’alors, sécularisatrice de la religion [en France, c’est 1789], par le protestantisme culturel, est partie prenante de cette époque : Le grand nom, c’est Kant, que Hölderlin appellera le « Moïse de la nation allemande ». Par le « titan » Fichte (selon Hölderlin, son discutant à Iéna en 1794-1795), lequel Fichte trouve « la révolution copernicienne » de Kant « inachevée », on aboutit à l’idéalisme allemand (« trèfle » Hölderlin, Hegel, Schelling, étudiants en théologie ensemble au Stift, le Grand Séminaire protestant de Tübingen), auquel Hölderlin, néanmoins oppose une objection fondamentale : l’être ne peut se confondre avec l’identité[3]. Hölderlin excède cette époque. Il l’excède de loin, en deçà et au-delà, pour commencer de nous arriver plus véritablement au vingtième siècle : parce qu’il l’excède en profondeur, par sa traduction de la Grèce en Hespérie (le retournement catégorique occidental).

Il est considéré comme le plus grand poète lyrique de langue allemande. La Grèce de Hölderlin est une traduction (cf. Remarques sur les traductions de Sophocle): Le Christ y représente le dernier "dieu" de l'Antiquité, dieu néanmoins charnière, car spécifique, ineffaçable de l'histoire de notre civilisation (Poèmes: Patmos, L'Unique). Le roman Hypérion (1797-99) demeure au coeur de l'oeuvre, le centre "excentrique" du mythe (au sens hölderlinien du terme) de l'autre Grèce de Hölderlin. Cette "autre Grèce" est aussi celle du retour hölderlinien au "natal" ( ou "patriotique"): On y retrouve une étrange Grèce souabe profondément, c'est à dire poétiquement "habitée" de ses propres "dieux", la Nature du mythe hölderlinien.

Sommaire

[modifier] Biographie

Friedrich Hölderlin
Friedrich Hölderlin

[modifier] La formation

Né à Lauffen am Neckar, Württemberg, Hölderlin perd à l'âge de deux ans son père, séminariste au Sitft de Lauffen. En 1774, sa mère, Johanna Christina Hölderlin, alors âgée de 26 ans, se remarie avec le conseiller Gock, bourgmestre de Nürtingen, qui décédera lui-même en 1779. Du fait de cette situation familiale compliquée, qu'étudiera plus tard Jean Laplanche dans Hölderlin et la Question du Père, Hölderlin a une sœur, Heinrike Hölderlin, née en 1772, et un demi-frère, Karl Gock, né en 1776 . Encouragé par sa mère qui souhaiterait le voir aborder une carrière théologique, Hölderlin intègre en 1784 le petit séminaire de Denkendorf, où il apprend le grec, le latin et l'hébreu, et se familiarise avec la poésie allemande (Schiller, Klopstock). Dès cette époque, (il a alors quatorze ans) datent ses premiers poèmes (tel que Mon propos)et ses premières lettres[4]. En dépit de ses dons précoces, Hölderlin éprouve le besoin d'un guide, d'un père spirituel, comme il l'écrira dans une lettre à Nathanaël Köstlin, diacre à Nürtingen : « Je vous prie très humblement, très cher Monsieur le Diacre, d'être mon guide, mon père, mon ami »[5]. Deux ans plus tard, Hölderlin poursuit ses études au Stift de Maubronn, où il se lie avec son condisciple Imannuel Nast, qu'il appelle son Cher frère dans les lettres qu'il lui adresse, et connaît son premier amour avec Louise Nast, la cousine de ce dernier.

À partir de 1788, à l'université de Tübingen, il étudie la théologie et obtient un titre de master à l'issue de ses études en 1793. Pour autant, aussi bien les événements extérieurs (la Révolution Française) et ses lectures (Schiller qui l'influence directement, mais aussi Platon) l'amènent à se séparer progressivement du protestantisme. Il fonde en 1788, une Ligue des poètes, avec deux de ses amis, Magenau et Neuffer. Il noue également des liens d'amitiés avec Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831) et Friedrich Wilhelm Joseph von Schelling. Tous trois écrivant un texte curieux, Du communisme des esprits, important du point-de-vue historique puisqu'il s'agit d'une des toutes premières occurrences du terme de communisme. Ils partageront également ensemble une grande admiration pour la Révolution française. Enfin il rencontre celui que certains assimileront à son Méphisto, Isaac von Sinclair.

[modifier] Le temps d'Hypérion et d'Empédocle

En 1793 il est présenté à Friedrich Schiller, avec lequel il entame une correspondance suivie, et qui publie certains de ses poèmes. La même année il travaille comme précepteur à Waltershausen. Un tournant décisif dans sa vie est l'obtention d'un autre poste de précepteur dans une maison appartenant à un richissime banquier de Francfort, Jakob Gontard. Hölderlin vit une histoire d’amour avec la femme de son employeur, Susette Gontard, qu'il appelle Diotima dans ses poèmes. Leur bonheur est de courte durée, car brisé par le mari. Pourtant, ils continuent à correspondre et à se rencontrer secrètement. Ils se voient pour la dernière fois en 1800. Les lettres de Suzette adressées au poète renseignent assez précisément sur ce qu'a pu être cet amour.

Les plus grands poètes lyriques, comme Hölderlin ou Keats, sont des hommes en qui le pouvoir mythique de perception se brise encore vers son intensité extrême et son pouvoir d'objection... (Ernst Cassirer dans Language and Myth, 1946)

Fatigué de ses déboires amoureux, il quitte Francfort en 1798. Survient alors une période d'intense créativité, avec ses grandes élégies et le second volume d'Hypérion. Il écrit également des textes philosophiques et une tragédie, "Der Tod des Empedokles" (La mort d'Empédocle), restée inachevée en dépit de trois versions différentes dérivant du plan originel, dit de Francfort.

[modifier] Le temps des grands poèmes

Dans la conclusion de son grand hymne 'Patmos', le poète nomme la "cultivation de la lettre bien établie et l'interprétation de ce qui est" comme la fonction majeure du poète. Peu avant son départ pour la France, Hölderlin déclare : « Maintenant je peux rejoindre une nouvelle vérité, une meilleure vision en grande partie sur nous-mêmes et de ce qui nous entoure, en pensant que j'ai peur de ces choses qui peuvent éventuellement s'associer à moi comme pour l'ancien Tantale, qui a reçu des dieux plus qu'il ne pouvait en digérer. » Après avoir tenu un bref emploi de précepteur à Bordeaux, Hölderlin retourne en 1802 en Allemagne. Malheureusement, ce voyage effectué à pied va achever d'affecter sa santé mentale. De retour à Nürtingen il apprend la mort de Susette, et en 1805 celle-ci se dégrade totalement. Pendant ces périodes, quand il regagne assez de lucidité pour écrire, il traduit des tragédies de Sophocle.

Les 36 dernières années de la vie d'Hölderlin se déroulent sous l'ombre de la folie, dans une maison de repos, à Tübingen. Il meurt le 7 juin 1843. Les derniers poèmes d'Hölderlin dits acceptables sont Brod und Wein, une élégie célébrant à la fois Jésus et Dionysos, Der Archipelagus, une ode d'espoir que l'Allemagne moderne se dirigera vers le caractère de la Grèce antique, Heidelberg et Der Rhein, des odes sur la ville et le fleuve, et le patriotique Germanien. Par la suite, Hölderlin rédigera encore des poèmes portant principalement sur le cycle naturel des saisons, sous le pseudonyme italianisant de Scadarnelli et en les affublant de dates absurdes (1748, 1936). En 1874 paraît un recueil de ses œuvres, Ausgewählte Werke. Le début du vingtième siècle commence à reconnaître le plus grand poète allemand après Goethe.Heidegger a été profondément influençé par le poète, il publie en 1971 un essai intitulé Approche de Hölderlin ou il expose les rapports fondamentaux entre philosophie et poésie.

[modifier] Poèmes

[modifier] L'acclamation des hommes (1799)

Menschenbeifall L'acclamation des hommes
Ist nicht heilig mein Herz, schöneren Lebens voll,

Seit ich liebe? Warum achtetet ihr mich mehr,
Da ich stolzer und wilder,
Wortereicher und leerer war?

Ach! der Menge gefällt, was auf den Marktplatz taugt,
Und es ehret der Knecht nur den Gewaltsamen;
An das Göttliche glauben
Die allein, die es selber sind.

Mon coeur n'est-il pas saint, plein d'une vie plus belle,
Depuis que j'aime ? Pourquoi me respectiez-vous davantage,
Alors que j'étais plus fier et plus grossier,
Plus loquace et plus vide ?

Ah, plaît à la foule ce qui vaut sur le marché;
Et le valet n'honore que le violent.
Au divin croient,
Ceux-là seuls qui eux-mêmes le sont.

[modifier] Répercussions

[modifier] La place d'Hölderlin dans le contexte allemand de son temps

Hölderlin n'est pas directement affilié aux deux principaux mouvements littéraires de son époque, le classicisme de Weimar ou le romantisme, mais sa pensée reflète des éléments communs avec les deux. Dans son utilisation classique des vers, de la forme et de la syntaxe, Hölderlin est le successeur de Friedrich Klopstock (1724-1803), qui tente de développer pour la langue allemande une perfection classique, qui la placerait à l'égalité du grec et du latin. Hölderlin partage l'amour des classicistes de "edlen Einfalt und stillen Grösse" (la noble simplicité et la magnificence du calme), formulé par Johann Winckelmann (1717-1768), et qui y ajoute son sens mystique de la nature et des éléments du Panthéon et des images christiques. Comme William Blake et W.B.Yeats, il explore la cosmologie et l'histoire pour trouver un sens en ce monde incertain. Hölderlin joue aussi un rôle important dans le développement de la philosophie à partir de Kant et de Hegel, et participe à la formation de l'idéalisme allemand.

[modifier] Hölderlin et Heidegger

La poésie de Hölderlin fascine également le philosophe allemand Martin Heidegger (1889-1976) qui a écrit: "La Poésie est l'établissement de l'Étant par les moyens du monde". Les essais d'Heidegger sur Hölderlin (1936) sont traduits dans Existence et Étant par W. Brock (1949). Nietzsche se montra vivement intéressé par Hölderlin, mais cela fut sans prolongement, jusqu'aux décadences du monde d'après guerre en Allemagne, jusqu’à ce que le poète reçoive une plus grande attention, en partie due à l'enthousiasme de Norbert von Hellingrath. Dans ses lectures des années 1930, Heidegger considère Hölderlin, en tant que poète, comme le réveilleur national des consciences, un prophète du futur latent d'une nation. "Les poètes se sont élevés pour la plupart au commencement ou à la fin d'une ère", dit lui-même une fois Hölderlin. Il est énormément célébré durant le Troisième Reich, et ses œuvres regroupées sont publiées en quatre volumes. Ironiquement, le héros dans Hypérion quitte sa maison et sa patrie, parce que la loi du despotisme s'y applique...

[modifier] Hölderlin et la psychanalyse

Hölderlin commence d'être reçu en psychanalyse par Jean Laplanche (Hölderlin et la question du père, Paris, PUF, 1961), dont il inspire en partie l'oeuvre et la pensée (théorie de la séduction généralisée et de la traduction), ainsi que les principes qui président à la traduction entreprise en France des Oeuvres Complètes de Freud (O.C.F.-P.) aux P.U.F. sous la direction scientifique de Jean Laplanche.

Hölderlin et la question du père "symbolique" de Lacan par Jean Laplanche sous-entend et inaugure une autre très grosse question, à la fois hölderlinienne et psychanalytique [par rapport à la définition de la psychanalyse comme science dans (ou : de) la culture]. La thèse de médecine soutenue par Jean Laplanche, dans la période encore "paralacanienne" de celui-ci, sous-entend en effet le début d'une discussion avec l'herméneutique en psychanalyse, qui passe par la réception heideggerienne de Hölderlin en France à cette époque (cf. Maurice Blanchot), laquelle se trouve passer en psychanalyse par Lacan. Ce dernier n'emprunte-t-il pas en effet à Heidegger quelque chose de son ontologie pour en "parfumer" d'un zeste son "inconscient structuré comme un langage", réfuté ensuite par J. Laplanche? Or, très tôt, Heidegger se fonde sur Hölderlin pour "penser"... Ce qui ne veut pas dire que ce Hölderlin heideggerien est le "vrai" Hölderlin (cf. déjà la contestation de l'Ecole de Francfort vis à vis du "jargon ontologisant" de Heidegger)...

La Grèce de Hölderlin reste le témoin incontournable d’une "falsification" du message hölderlinien par le « mythe romantique » (au sens dégradé du terme), où l’on tenterait toujours d’enfermer le « poète fou » dans sa tour de carte postale à Tübingen. Cette référence fondamentale à une autre Grèce, l’étranger ou « feu du ciel » d’après Hölderlin, dont la force poétique risque de faire pâlir les mystérieuses "mères" dans le miroir du second Faust de Goethe, rend irrecevable le classement de Hölderlin parmi les Romantiques, puisque ces derniers se définissent précisément par leur renoncement à la référence grecque[6] pour se replier sur le monde intérieur de « l’âme » ou du « cœur » : le Gemüt, siège « des sentiments », qui vont générer les ressources de laPhantasie romantique, liée, depuis Fichte et après Kant, à l’« imagination » des philosophes ( Einbildungskraft et Einbildung). Mais cette puissance de « l’affect » romantique n’est plus vraiment d’inspiration rousseauiste comme au temps du Sturm und Drang, très ouvert aux influences extérieures (étrangères : anglaises, françaises…). Une répercussion importante de la Phantasie romantique réside entre autres dans la compromission problématique de la traduction de la Phantasie en psychanalyse avec l'héritage philosophique des Lumières et son envers du Romantisme. Le concept psychanalytique de Phantasie en effet n’est pas sans rappeler l’héritage romantique qui demeure en partie dans la pensée de l’homme des Lumières Freud. Celui-ci trouve le « fantasme » après la renonciation à ses neurotica (théorie de la séduction factuelle chez les hystériques) et invente du coup la psychanalyse. Dès lors, l’objection capitale de Hölderlin à l’idéalisme allemand, à l’élaboration duquel il a néanmoins largement contribué, fait de ce très grand auteur un précurseur de l’interrogation psychanalytique sur l’inconscient, à l’insu de Freud certes, mais non plus vraiment, après coup de sa réception au vingtième siècle en France, à l’insu d’un psychanalyste de la « troisième génération » comme Jean Laplanche[7], dont le premier livre (1961) est sur Hölderlin. L’objection catégorique de l’auteur Hölderlin en son temps à l’idéalisme allemand s’étend donc à la mise en question de la thèse lacanienne de la « forclusion du Nom-du-père » qui est appliquée à son « cas clinique », dans la mesure où le système lacanien, dans ses années 1950 du « père symbolique », s'inspire de la dynamique phénoménologique de l'Esprit (Geist) hégélien pour "capitonner" la "Métaphore du Nom-du-père" en "Oedipe" lacanien, fabricatrice d'un "Sujet" de "l'inconscient"[8].

[modifier] Hölderlin en France

À faire

[modifier] Œuvres

Éditions allemandes des oeuvres complètes
  • Sämtliche Werke < Große Stuttgarter Ausgabe [StA] > (dite « édition de Stuttgart »), éditée par Friedrich Beißner <Oeuvres> et Adolf Beck <Lettres et Documents> avec un index final. 8 volumes, Stuttgart : 1943-1985 ; éd. Friedrich Beissner, Adolf Beck, Ute Oelmann. Stuttgart : Kohlhammer, 1983-1985. Les volumes 1, 2, 4 et 6 se subdivisent chacun en deux parties (deux volumes), dont la deuxième contient l’appareil critique et les variantes. Le volume 7 se compose de quatre parties (quatre volumes) avec des lettres à Hölderlin et des documents qui sont chaque fois commentés en détail.
  • Sämtliche Werke. Frankfurter Ausgabe [FtA] (dite « édition de Francfort »), édition historico-critique de D.E. Sattler. 20 volumes. Bâle (Basel): Stroemfeld-Verlag / Frankfurt a. M. : Verlag Roter Stern, 1975-2003.
  • Sämtliche Werke und Briefe, trois volumes, édité par Jochen Schmidt. Francfort sur le Main : Deutscher Klassiker Verlag [DKV], 1992-94 (Bibliothèque des classiques allemands). Cette édition, accompagnée d’un très riche commentaire de Jochen Schmidt et qui tient compte de la révision critique des textes, suit davantage la Groβe Stuttgarter Ausgabe (StA) de F. Beissner.
  • Sämtliche Werke und Briefe, trois volumes, édité par Michael Knaupp. Munich, Vienne : Carl Hanser Verlag [HV], 1992-1993. Cette édition suit davantage la Frankfurter Ausgabe (FtA). L’orthographe de Hölderlin y est restituée.


Traductions françaises
  • Poèmes / Gedichte. Traduction de Geneviève Bianquis (T. Bianquis). Paris : Aubier, 1943. En 1943, G. Bianquis dispose de l’édition Hellingrath et du 1er tome de l’édition Beissner (StA).
  • Hymnes et autres poèmes (1796-1804). Armel Guerne a traduit Hymnes, élégies et autres poèmes, Mercure de France, 1950 ; GF Flammarion, 1983.
  • Remarques sur Œdipe Remarques sur Antigone. Edition bilingue. Traduction et notes par François Fédier. Préface par Jean Beaufret. Paris : UGE 10/18, 1965.
  • Hymnes, élégies et autres poèmes suivi de Parataxe par Theodor W. Adorno. Introduction par Philippe Lacoue-Labarthe. Paris : GF Flammarion, 1983.
  • In Anthologie bilingue de la poésie allemande, édition établie par Jean-Pierre Lefèbvre, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, 1993. Une large place y est faite à Hölderlin, pp. 456-545. Les poèmes de Hölderlin y sont traduits par Jean-Pierre Lefebvre, Philippe Jaccottet, Robert Rovini, François Fédier, Gustave Roud. Dans ses notes, pp. 1521-1547, Jean-Pierre Lefèbvre est souvent amené à se référer au commentaire de Jochen Schmidt dans DKV.
  • Traductions de Pindare, Sophocle : Antigone, Œdipe. Les traductions de Sophocle (1804) de Hölderlin ont été traduites en français pour le théâtre par Philippe Lacoue-Labarthe : Hölderlin. Œdipe de Sophocle. Paris : Christian Bourgois éditeur (Collection « Détroits », édition bilingue), 1998 ; Hölderlin. Antigone de Sophocle. Paris : Christian Bourgois éditeur (Collection « Détroits », édition bilingue), 1978, 1998.
  • Poèmes (1806-1843). Edition bilingue. Tr. et présenté par Bernard Pautrat [qui suit la Frankfurter Ausgabe, volume 9 « Poèmes d’après 1806 »]. Paris : Payot & Rivages poche / Petite bibliothèque, 2001.
  • Hymnes et autres poèmes (1796-1804). Edition bilingue. Traduit et présenté par Bernard Pautrat [qui se réfère au texte allemand présenté par Michael Knaupp au Hanser Verlag (HV), München 1992]. Paris : Payot & Rivages poche / Petite bibliothèque, 2004.
  • Hypérion ou l’ermite de Grèce (1797-99), présentation et traduction par Jean-Pierre Lefèbvre. Paris : GF Flammarion, 2005. J.-P. Lefèbvre a effectué sa traduction sur la base des éditions établies par Jochen Schmidt (DKV) et par Michael Knaupp (HV). A été consultée également la reproduction de l’édition originale (fac-similé, 284 pages, FtA, 1992).
  • Friedrich Hölderlin. Oeuvre poétique complète. Edition bilingue. Préface et traduction de François Garrigue [d’après l’édition Hanser de Michael Knaupp]. Paris : Editions de La Différence, novembre 2005.
  • Hölderlin. Fragments de poétique et autres textes. Edition bilingue. Présentation, traduction et notes de Jean-François Courtine. Paris : © Imprimerie nationale Editions, 2006.

[modifier] Citations

  • « Ce qui fait de l'État un enfer, c'est que l'homme essaie d'en faire un paradis ».
  • « Diverses sont les lignes de la vie comme sont les chemins,les contours des montagnes; ce que nous sommes, Dieu l'achèvera là-haut dans l'harmonie et l'éternelle grâce. »
  • « Les peuples somnolaient, le destin prit soin qu'ils ne s'endormissent pas. »
  • « Elle, merveilleusement toute présente / La puissante, la belle divinement, la Nature. »
  • « Le langage est le plus dangereux de tous les biens. »

[modifier] Bibliographie

  • Internationale Hölderlin-Bibliographie (IHB). Hrsg. vom Hölderlin-Archiv der Württembergischen Landesbibliothek Stuttgart. 1804-1983. Bearb. Von Maria Kohler. Stuttgart 1985.
  • Internationale Hölderlin-Bibliographie (IHB). Hrsg. vom Hölderlin-Archiv der Württembergischen Landesbibliothek Stuttgart. Bearb. Von Werner Paul Sohnle und Marianne Schütz, online 1984 ff (depuis 1.1.2001: IHB online). Homepage des Archives de Hölderlin : http://www.wlb-stuttgart.de/archive/hoeld2.htm

[L'IHB, qui comporte un nombre considérable d'entrées, est à présent un outil primordial dans la recherche hölderlinienne].


Etudes françaises ou accessibles en français, éventuellement en anglais

  • ADORNO, Theodor W. Parataxe In : Hölderlin, hymnes, élégies et autres poèmes. Introduction par Philippe Lacoue-Labarthe. Paris : GF Flammarion, 1983.
  • ALLEMANN, Beda, Hölderlin et Heidegger, Recherche de la relation entre poésie et pensée (T. par François Fédier). Paris : PUF, 1959. [Hölderlin und Heidegger. Zurich, Freiburg i. B., Atlantis, 1954.]
  • André Alter, Hölderlin - Le chemin de lumière, , Paris, Champ Vallon, 1992.
  • AYRAULT, Roger. La genèse du romantisme allemand. Tomes 1 et 2. Situation spirituelle de l’Allemagne dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Paris : Aubier / Editions Montaigne, 1961.
  • BEGUIN, A. L’âme romantique et le rêve Essai sur le Romantisme allemand et la poésie française. Paris: Corti, 1967.
  • BENJAMIN, Walter. “Deux poèmes de Friedrich Hölderlin "Courage de poète" et "Timidité" trad. par Maurice de Gandillac, revue par Pierre Rusch. In Oeuvres I. Paris : Gallimard (folio essais), 2000.- pp. 91-124. [Frankfurt am Main: Suhrkamp Verlag, 1972, 1974, 1977, 1978,1985, 1989].
  • BERMAN, Antoine. L’épreuve de l’étranger, Paris, Gallimard, 1984.
  • Pierre Bertaux, Hölderlin, Essai de biographie intérieure, Paris, Hachette, 1936 ; - Hölderlin ou le temps d’un poète. Paris : Gallimard, 1983.
  • BLANCHOT, M. “La parole sacrée de Hölderlin” in La part du feu. Paris: Gallimard, 1949.- pp. 118-135 ; “L’itinéraire de Hölderlin” in L’espace littéraire. Paris: Gallimard, 1955.- pp. 367-379.
  • Roseline Bonnellier : « De Hölderlin et la question du père à la théorie de la séduction généralisée de Jean Laplanche : Avancée paradoxale de la traduction d’Œdipe en psychanalyse ». Württembergische Landesbibliothek Hölderlin-Archiv. Internationale Hölderlin-Bibliographie online Id.-Nr.: 26088052007.0170-1.2. 2007.0171-1/3- Elektronische Ressource. - Paris : [Bonnellier], 2007. - 1 CD-ROM (1041 S.) + Exposé [Ausdr., 18 S.] Zugl.: Paris, Univ. Paris XIII, Diss., 2007. - Systemvoraussetzungen: MS Word Textdatei. - Im HA auch als Papierausdruck (3 Bände) [HA2007.0171-1/3]. [1] ; - « Aux sources culturelles de la psychanalyse, l'Oedipe relatif: Hölderlin et la question du père de Jean Laplanche », in le Carnet PSY, numéro 124 - mars 2008, p. 24-30.
  • Maxence Caron, Être et identité, Paris, Ed. du Cerf, 2006.
  • HEIDEGGER, Martin. Approche de Hölderlin [Titre original : Erläuterungen zu Hölderlins Dichtung Frankfurt am Main : © Vittorio Klostermann, 1951]. Tr. Par Henry Corbin, Michel Deguy, François Fédier et Jean Launey. Paris : © Gallimard, 1962.
  • JACCOTTET, Philippe. Paysages avec figures absentes. Paris : nrf Gallimard, 1970.
  • JAMME, Christoph. Introduction à la philosophie du mythe 2. Epoque moderne et contemporaine. Tr. Alain Pernet. Paris: Vrin, 1995.
  • Charles Juliet, "Un Lourd Destin, une évocation de Friedrich Hölderlin", Paris éditions P.O.L, 2000.
  • KALINOWSKI, Isabelle. Une histoire de la réception de Hölderlin en France 1925-1967. Thèse du Doctorat de Lettres allemandes de l’Université Paris XII Val de Marne, mai 1999. I. Kalinowski, l'une des spécialistes de la réception de Hölderlin en France, est également l'auteur du très bon article sur "Hölderlin (Friedrich)" dans le DICTIONNAIRE DU MONDE GERMANIQUE sous la direction de E. Décultot, M. Espagne et J. Le Rider, Paris, Bayard, 2007. < Malheureusement, la dimension spécifique de la réception psychanalytique au XXe siècle de Hölderlin par Jean Laplanche en est complètement absente, ou faut-il penser qu'elle est implicitement comprise dans l'attrait du mythe romantique du "poète fou" auprès des surréalistes, voire ensuite dans la réception fusionnante "heideggero-hölderlinienne" prédominante? Ce qui tendrait à faire ressortir involontairement un aspect problématique de la "réception de Jean Laplanche" dont la pensée serait assimilée à une simple "dérivation lacanienne", aux prises avec une herméneutique heideggerienne insoupçonnée bien souvent par les psychanalystes français eux-mêmes lorsqu'ils sont insuffisamment germanistes. Les "guerres hölderliniennes" ont des retombées et continuent par transferts culturels, en particulier dans cette province de "guerres lacaniennes" en psychanalyse française "exportée" et réimportée en french theory. Telle est la forte "actualité de Hölderlin"! Elle réside là même où la seconde thèse française importante du XXe siècle sur le très grand écrivain allemand (après celle "révolutionnaire" de Pierre Bertaux) révèle en brillant dans ce dictionnaire "progressiste" par... son absence : celle peut-être de l'importance de Hölderlin après coup en psychanalyse ! >.
  • Jean Laplanche, Hölderlin et la question du père, premier livre [thèse de médecine, 1959] du psychanalyste, Puf - Paru en 1961, 2e trimestre (1ère édition); 2ème édition : 4e trimestre 1969 ; 3ème édition (Quadrige/PUF): janvier 1984. < Ouvrage "pionnier" dans la réception de Hölderlin en France et en psychanalyse >;Hölderlin and the Question of the Father, with an introduction by Rainer Nägele, edited and translated by Luke Carson, Victoria (Canada), ELS Editions no. 97, 2007, ISBN 978-1-55058-379-3
  • LAPORTE, Roger. « Hölderlin ou le combat poétique » (étude d’abord parue dans le N° 259 de la revue Critique) in : Quinze variations sur un thème biographique. Paris : © Flammarion (essais / textes), 1975. < Roger Laporte, qui est blanchotien, se montre critique dans cette étude envers Hölderlin et la question du père de Jean Laplanche, dont il reconnaît néanmoins l'importance > ; Hölderlin une douleur éperdue. Seyssel (Ain) : Editions Comp'Act, 1986.
  • LEFEBVRE, Jean-Pierre. Hölderlin, journal de Bordeaux (1er janvier – 14 juin 1802). Bordeaux : William Blake and Co. Edit, 1990.(volume appartenant à la collection “Transferts”, dirigée par Michel Espagne et Michaël Werner. Publié avec le concours du C.N.R.S.). J.-P. Lefèbvre est également l'auteur de l'article sur " Friedrich Hölderlin" dans L'ENCYCLOPEDIE UNIVERSALIS.
  • LÉONHARD, Rudolf et ROVINI, Robert. Hölderlin. Etude et présentation. Choix de textes, bibliographie, dessins, portraits, fac-similés. Paris : Editions Pierre Seghers (Collections “Poètes d’aujourd’hui”), 1963.
  • LERNOUT, Geert. The poet as thinker : Hölderlin in France. Columbia USA : Camden House, 1994.
  • LEYENBERGER, Georges. Métaphores de la présence, I. L’impossible ancrage ou les destins philosophiques de la métaphore, II. La philosophie de Hölderlin. Paris : éditions Osiris, 1994.
  • LINK, Jürgen. Hölderlin-Rousseau retour inventif. Tr. Isabelle Kalinowski. 93526 Saint-Denis : Presses Universitaires de Vincennes (PUV) Université Paris VIII, 1995.
  • RIVELAYGUE, Jacques. « La place de Hölderlin dans la vie intellectuelle de son temps » in « La genèse du système hégélien ». Leçons de métaphysique allemande. Tome I. Paris : Grasset (biblio Le Livre de Poche essais), 1990.
  • SCHLAFFER, Heinz. Die kurze Geschichte der deutschen Literatur. München, Wien : Carl Hanser Verlag, 2002. La brève histoire de la littérature allemande. Préface de Jean-Marie Valentin. Traduit de l’allemand par Marianne Rocher-Jacquin et Daniel Rocher. Paris : Editions de la Maison des sciences de l’homme, 2004.
  • TAMINIAUX, Jacques. La nostalgie de la Grèce à l’aube de l’idéalisme allemand. Kant et les Grecs dans l’itinéraire de Schiller, de Hölderlin et de Hegel. The Hague/La Haye : Martinus Nijhoff, 1967. < Ouvrage de fond du philosophe Jacques Taminiaux sur l'axe "Kant et les Grecs" chez les trois grands auteurs cités se rattachant à l'idéalisme allemand, qui se réfère plutôt à un "espace" heideggerien de la pensée. Cependant J. Taminiaux ose critiquer en philosophe l'interprétation "narcissique" (d'obédience freudo-lacanienne) alors appliquée par Jean Laplanche dans sa thèse de médecine au cas de "psychose" de Hölderlin (théorie lacanienne "structurale" de la "forclusion du Nom-du-père") : sur l'idée de "Beauté" dans l'Hypérion de Hölderlin (p.171). Cette critique est importante parce qu'elle peut mettre en question par sa portée le concept de narcissisme introduit par Freud en psychanalyse, et dont le "Symbolique" lacanien pourrait bien ne représenter qu'un prélèvement spéculaire et spéculatif. >
  • TAMISIER, M. Mozart, Hölderlin suivi de Don Juan ou le mythe du théâtre. La Délirante, 1975.
  • TEBOUL, Jacques. Cours, Hölderlin! Roman. Paris: Seuil (Fiction & Cie), 1979.
  • Ernest Tonnelat, L'oeuvre poétique et la pensée religieuse de Hölderlin, Paris, Marcel Didier, 1950.

[modifier] Notes et références

  1. Sainte-Beuve traduira la Goethezeit par le « siècle de Goethe ».
  2. cf. l’essai de Heinz Schlaffer, La brève histoire de la littérature allemande 2002, tr. fr. 2004.
  3. Jacques Rivelaygue, Leçons de métaphysique allemande ; texte philosophique de Hölderlin : " Etre et Jugement (Seyn und Urtheil) ".
  4. Sur tout ceci, cf. Notice Biographique, chapitre Années d'études, page XXIII-XXIV des Œuvres d'Hölderlin dans l'édition de la Pléiade, 1967
  5. page 15 des Œuvres d'Hölderlin dans l'édition de la Pléiade, 1967
  6. cf. Roger Ayrault, introduction à La genèse du romantisme allemand, 1961
  7. théorie de la séduction généralisée, 1987
  8. J. Laplanche critique désormais cet inconscient lacanien en le qualifiant de "pseudo-inconscient". Il avait commencé de critiquer le Signifiant lacanien 1 an après la soutenance de sa thèse sur Hölderlin, en 1960, au Colloque de Bonneval


[modifier] Liens externes

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