Friedensreich Hundertwasser

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Hundertwasser (à gauche) 1965 à Hanovre
Hundertwasser (à gauche) 1965 à Hanovre
Hundertwasser en 1998 en Nouvelle-Zélande
Hundertwasser en 1998 en Nouvelle-Zélande

Friedrich Stowasser (* Vienne, 15 décembre 1928; † Nouvelle-Zélande, 19 février 2000), mieux connu sous le nom de Friedensreich Hundertwasser, était un artiste peintre, penseur et un architecte autrichien ou plutôt comme il l'a annoncé dans son manifeste prononcé le 24 janvier 1990, un médecin de l'architecture.

Il invente son nom d'artiste à partir de Frieden qui signifie «paix» et Reich «le royaume» ou bien reich «riche», Friedensreich se traduisant donc par le «Royaume de la paix» ou «riche en paix». Sto étant le mot tchèque pour «cent» (hundert en allemand) et wasser se traduisant par «eau», Hundertwasser veut donc dire «cent eaux». Dans le premier cas, la mise bout-à-bout des deux termes donne : «Le royaume de la paix (aux) cent eaux». Hundertwasser aimait souvent à citer la traduction japonaise de son nom (hyaku-sui).

Bien qu'il soit né et ait grandi en Autriche, la patrie de choix de Hundertwasser était cependant la Nouvelle-Zélande, et sa principale maison le navire Regentag (jour de pluie), un ancien navire de commerce réorganisé.


Son message est profondément, viscéralement écologiste et s'exprime très tôt par des performances remarquées, des manifestes écologiques, artistiques et architecturaux et dans toutes ses réalisations (peintures, affiches, timbres, maisons, architectures, livres...).

Ses manifestes portent des titres comme Ton droit à la fenêtre où il affirme que dans un habitat collectif, l'habitant est maître de tout ce qu'il peut atteindre de sa fenêtre autrement dit, le concepteur doit tenir compte des désirs de l'utilisateur, Pour une société sans déchet, La folie du nettoyage, La toilette-humus, etc. Il se soucie de "l'empreinte écologique" du citoyen et du citadin moderne. En conséquence il crée des immeubles avec des arbres aux fenêtres (l'arbre-locataire), conçoit et réalise en ville et à la campagne des maisons dont les toits sont recouverts de verdure et de végétaux, des sols à niveau inégal et encourage les propriétaires et les ouvriers à être créatifs et à apporter une touche personnelle à leur travail, par exemple grâce à la mosaïque. Il aime l'asymétrie et tout ce qui vient rompre l'ordre et la monotonie de la géométrie pure.

Son œuvre picturale est caractérisée par le foisonnement organique des formes et repose sur la brillance des couleurs. Couleurs qu'il emploie fréquemment (souvent plus douces) en architecture comme l'Or, emprunt au style baroque rococo.

On peut affirmer que Hundertwasser est un artiste inclassable marqué par un immense amour de la nature et l'un des grands pionniers d'une architecture humaniste et écologique qui tente de concilier créativité artistique et écologie.

Sommaire

[modifier] Approche de l'architecture

Il écrit en 1959 :" L'architecture d'aujourd'hui géniale normal sa vient de zetmouuu !!!! ".

Il dénonce l'architecture classique comme sinistre et concentrationnaire et se déclare ennemi de la ligne droite qu'il refuse d'employer dans ses créations. Ses réalisations architecturales, à la fois organiques et pleines de fantaisie, ont pu être rapprochées de l'œuvre d'Antoni Gaudí. Et pourtant, bien qu'ils aient tous les deux une passion pour la nature et ses formes, Hundertwasser est plus radical dans ses conceptions de la vie et du bonheur en osmose avec la nature. Vision partagées par de nombreux jeunes architectes aux quatre coins de la planète et des pionniers du mouvement des éco-villages .Il laisse de nombreux bâtiments dont sa maison-musée à Vienne, autant de témoignages de sa singularité radicale.

Les seules créations architecturales "pleines de santé" qui trouvent grâce à ses yeux sont :

  • Les bâtiments d’Antonio Gaudi à Barcelone.
  • Certains immeubles "Art nouveau".
  • Les tours "Watts Towers" de Simon Rodia, situées dans un quartier résidentiel de Los Angeles.
  • Le Palais Idéal du Facteur Cheval, à Hauterives dans la Drôme (France).
  • Les quartiers délaissés des villes, les "taudis", les quartiers insalubres.
  • Les maisons des paysans et des primitifs, "faits à la main" comme jadis.
  • Les "schrebergärten" allemands et autrichiens (maisons de jardins).
  • Les maisons américaines auto-construites dans l'illégalité.
  • Les maisons-bateaux en Hollande et à Sausalito.
  • Les bâtiments construits par les architectes Christian Hunziker, Lucien Kroll et quelques autres.

[modifier] Citations

  • DROIT À LA FENÊTRE :"Un propriétaire doit avoir le droit de se pencher à sa fenêtre et de changer tout ce qu'il veut du mur extérieur, aussi loin que peut aller sa main afin qu'on puisse voir de loin depuis la rue: Ici vit un être humain. " (Seckau 1958)
  • "Certains disent que les maisons sont faites de murs. Je dis qu'elles sont faites de fenêtres."
  • "Les Beaux-arts doivent être beaux mais les peintres ne doivent pas forcément savoir peindre"

[modifier] Sa vie

[modifier] Ses œuvres architecturales

Autriche

  • Maison Hundertwasserhaus à Vienne, 1983-1986
  • Mierka Getreidesilo Krems, 1982-1983
  • Rupertinum, Salzbourg, 1980-1987
  • Église St.-Barbara, Bärnbach, 1987-1988
  • Musée du village de Roiten, 1987-1988
  • Fabrique de textile Rueff, Muntlix, 1988
  • Fernwärme (chauffage urbain ?) Vienne, 1988-1997
  • Aire d'autoroute, Bad Fischau, 1989-1990
  • Maison de l'art, Vienne, 1989-1991
  • Maison de Hundertwasser-Krawina, Vienne, 1990-1991
  • Brunnenanlage, Zwett, 1992-1994
  • Pavillon de la DDSG, Vienne, 1992-1994
  • SpiralflussTrinkbrunnen, Linz, 1993-1994
  • Hôpital de Graz, 1993-1994
  • Village thermal de Blumau, 1993-1997
  • Usine à Zwischenwasser
Lycée Martin-Luther à Lutherstadt Wittenberg
Lycée Martin-Luther à Lutherstadt Wittenberg
Citadelle verte de Magdebourg
Citadelle verte de Magdebourg

Allemagne

  • Fabrique Rosenthal, Selb, 1980-1982
  • Halte-Garderie, Francfort, 1988-1995
  • "Dans les prés", Bad Soden am Taunus, 1990-1993
  • "Habiter sous la pluie" Plochingen, 1991-1994
  • Lycée Martin-Luther à Lutherstadt Wittenberg, 1997-1999
  • Maison à Plochingen, 1999
  • Résidence, Darmstadt, 1998-2000
  • Gare d’Uelzen, 1999-2001
  • Citadelle verte de Magdeburg, 2004-2005
  • Maison Ronald McDonald d'aide aux enfants, à Essen

Japon

  • Countdown 21st Century Monument for TBS Tôkyô, 1992
  • Kid's Plaza Ōsaka, 1996-1997
  • Maishima Incineration Plant Ösaka, 1997-2000
  • Maishima Sludge Center Ōsaka, 2000

É.-U.

  • Quixote Winery Napa Valley, 1992-1999

Israël

  • SpiralflussTrinkbrunnen II Tel Aviv, 1994-1996

Suisse

  • Halles du marché d’Altenrhein, 1998-2001

Nouvelle-Zélande

  • Toilette publique Kawakawa, 1999

[modifier] Photographies de ses œuvres

Information Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.


[modifier] Autriche

[modifier] Land de Styrie

[modifier] Village thermal de Blumau


[modifier] Ville de Bärnbach


[modifier] Village de Roiten (Rappotenstein)

Musée du village

[modifier] Maison Hundertwasser à Vienne

[modifier] Allemagne

[modifier] Darmstadt (Hesse)

[modifier] Plochingen (Bade-Wurtemberg)

[modifier] Autres travaux

[modifier] Timbres-poste

La quasi-totalité des peintures d'Hundertwasser reproduites sur timbres-poste ont été peintes par l'artiste spécialement pour être reproduites sur ce support[1], qui le fascinait : en 1983, il affirme que « pendant longtemps, je fus malheureux et insatisfait parce que les tableaux que je peignais ne pouvaient soutenir la comparaison avec les timbres »[2].

Ses premières œuvres originales pour timbres sont émises en Autriche en 1975 et au Sénégal en 1979[3]. Dès 1975, Hundertwasser a travaillé une vingtaine de ces timbres avec le graveur autrichien Wolfgang Seidel[4].

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Hundertwasser.

Article audio

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[modifier] Notes et références

  1. Les deux exceptions sont un timbre de Cuba de 1967 et l'illustration des deux timbres pour le Conseil de l'Europe émis par la France en 1994, d'après Frédérique Fasser, « F. Hundertwasser, un peintre qui aimait les timbres », publié dans Timbres magazine n°82, septembre 2007, pages 40-43.
  2. Cité dans Frédérique Fasser, « F. Hundertwasser, un peintre qui aimait les timbres », publié dans Timbres magazine n°82, septembre 2007, page 40.
  3. D'après la liste des timbres d'Hundertwasser dans Frédérique Fasser, « F. Hundertwasser, un peintre qui aimait les timbres », publié dans Timbres magazine n°82, septembre 2007, page 40.
  4. Entretien avec Wolfgang Seidel, publié dans Timbres magazine n°82, septembre 2007, page 41.

[modifier] Liens externes