Fourrage

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Séchoir à fourrage, utilisé en Slovénie, vers 1680
Séchoir à fourrage, utilisé en Slovénie, vers 1680

En agriculture et élevage, le fourrage est une plante, ou un mélange de plantes, cultivée pour ses parties végétatives (feuilles, tiges, éventuellement racines), à l'exclusion des fruits et des graines et que l'on utilise soit à l'état frais, soit conservés, généralement par séchage, pour l'alimentation des animaux (bovins, caprins, ovins mais également porcs, canards, oies et lapins).

Sommaire

[modifier] Étymologie

Ce terme vient de l'ancien français, feurre, d'origine germanique.

[modifier] Composition

Généralement, le fourrage est constitué de plantes herbacées, essentiellement des graminées et secondairement des légumineuses. En Europe et aux États-Unis d'Amérique, les fourrages donnés aux ruminants sont le plus souvent cultivés sous formes de prairies, permanentes ou temporaires. La consommation du fourrage se fait alors directement par pâturage pendant la saison de pousse de l'herbe, pour les animaux de pacage. Il peut aussi être fauché et distribué en frais aux animaux élevés dans des enclos ou des cages, les lapins par exemple.

[modifier] Méthode de conservation du fourrage

Balles de foins ( séchage naturel )
Balles de foins ( séchage naturel )

Pour faire face aux besoins des animaux en toutes saisons, il est nécessaire de conserver le fourrage. Trois méthodes sont principalement utilisées :

  • le séchage naturel qui permet de produire le foin ;
  • la déshydratation qui conduit au fourrage déshydraté, conditionné en bouchons ou granulés ;
  • l'ensilage, mode de conservation par voie humide, basé sur une fermentation acide plus ou moins contrôlée en stockant la matière humide densément serrée, dans des silos ou en rouleaux pour la paille ou le foin. Il présente le risque de production de toxines fongiques ou bactériennes, ou de botulisme lorsque des souris ou d'autres mammifères ou oiseaux ont été emprisonnés dans les végétaux lors de la coupe ou lors de l'ensilage. Les plombs de chasse ou de ball-trap piégés dans les feuilles de maïs ou de luzerne peuvent aussi contaminer le fourrage acidifié, qui reste toxique, même après qu'on en a enlevé les billes de plomb.

La paille, sous-produit des cultures de céréales, peut aussi être utilisée comme fourrage, notamment pour l'alimentation des bovins en période de sécheresse qui réduit les disponibilités en fourrage. Cependant ce produit peu nutritif et peu appétent doit être complémenté en urée (matière azotée) et en mélasse (pour améliorer l'appétence et la digestibilité).

La FAO comptabilise aussi certains végétaux forestiers comme fourrages.

[modifier] Liste des plantes fourragères

De nombreuses espèces de plantes sont cultivées pour l'alimentation des animaux domestiques herbivores et entrent dans la catégorie des plantes fourragères.

Attention, il ne faut pas confondre le terme « fourrage » qui désigne la destination à l’alimentation animale d’une production agricole végétale, avec les termes « plante fourragère » qui désigne une caractéristique botanique partagée par de très nombreuses familles d’espèces végétales, liée au cycle de vie de la plante qui ne vit et se développe qu’en symbiose avec des micro-organismes (souvent des bactéries) au sein de ses propres cellules végétales (il s’agit ici d’un cas d’endosymbiose). D'autres plantes ont des cycles de vie en symbiose externe avec d’autres espèces (et développent des nodosités dans leurs racines), mais ne sont pas des plantes fourragères, bien qu’elles soient parfois utilisées aussi comme fourrage (dans ce cas on utilise les fruits dans l’alimentation animale, par exemple avec les arbres fruitiers dont le chêne ou le marronnier).

De plus, de très nombreuses plantes fourragères sont également des plantes à tubercule où peuvent proliférer d’autres micro-organismes (voire aussi d’autres espèces animales ou végétales macroscopiques) qui apportent de nombreux sous-produits que la plante ne synthétise pas directement (ces organismes exosymbiotiques assimilant en revanche certains produits de la plante issus de la photosynthèse, tels les sucres emmagasinés dans les organes de stockage de la plante), et ne sont pas considérées forcément comme fourrages (car elles produisent peu de matière végétale ligneuse assimilable de la même façon que les herbages). Cependant, la préparation des tubercules (souvent plus riches en éléments nutritifs assimilables que les parties ligneuses de la plante) permet de les utiliser aujourd’hui comme fourrage, en substitution (à meilleur rendement au plan alimentaire) des parties supérieures de la plante (les parties ligneuses comme les tiges et feuillages qui se conservent ou s'assimilent plus difficilement, ou les graines oléagineuses qui demandent à l’animal plus d’énergie pour les digérer et en hydrolyser les éléments nutritifs).

Ainsi, la betterave ou la pomme de terre ont pendant longtemps été perçues comme n’étant pas un fourrage, car on ne destine pas ses parties supérieures (tiges, feuilles, infloraisons et graines) pour l’alimentation. Cependant il s’agit bien de plantes fourragères au sens de leur caractéristique botanique, et ces plantes sont aujourd’hui largement utilisée comme fourrage (par ses racines ou ses tubercules riches en sucres facilement assimilables) pour l’alimentation animale (et plus seulement la production sucrière ou légumière à destination de l’alimentation humaine). De fait, la quasi totalité des plantes fourragères peut constituer un fourrage (destiné à l’alimentation aussi bien humaine qu’animale).

À l’inverse, le soja est largement utilisé comme fourrage (ses parties ligneuses, fruits et graines oléagineuses sont riches en éléments nutritifs) mais n’est pas une plante fourragère (la symbiose bactérienne est essentiellement exogène dans les nodosités du réseau racinaire, hors des parties destinées à l’alimentation, et ne « contamine » pas de façon endosymbiotique toutes les cellules de la plante), bien que ce soit une fabacée (une famille de plantes légumineuses) et que de nombreuses espèces de cette immense famille soient fourragères !

Certaines espèces de fougères peuvent avoir un cycle de vie fourragère, mais même dans ce cas, rares sont les fougères qui peuvent être utilisées comme fourrage (quand elles le sont, on utilise généralement que leurs rhizomes, car les fougères ne produisent pas de graines oléagineuses mais stockent leurs produits au sein des rhizomes, et les parties supérieures de la plante dans son stade ligneux restent très pauvres en éléments nutritifs, et la plupart des fougères se développent en symbiose uniquement exogène, dans les nodosités de leur réseau racinaire).

[modifier] Plantes sarclées

[modifier] Plantes de prairies

[modifier] Graminées

[modifier] Fabacées

[modifier] Autres familles

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur le fourrage.

[modifier] Lien externe


En cuisine, le fourrage consiste à fourrer une pâtisserie ou une confiserie à l'aide d'une garniture crémeuse, sucrée, liquoreuse... Cette garniture est aussi appelée « fourrage » par métonymie.