Fort Sainte-Thérèse

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Carte montrant l'emplacement du Fort Sainte-Thérèse, 1666
Carte montrant l'emplacement du Fort Sainte-Thérèse, 1666[1]

Le fort Sainte-Thérèse est l'un des divers ouvrages défensifs érigés au XVIIe siècle le long de la rivière Richelieu, dans la province de Québec, en Montérégie.

Sommaire

[modifier] Emplacement

La confusion a longtemps régné quant à l'emplacement exact du fort Sainte-Thérèse. Cette ambivalence quant au site qu'occupait la fortification s'explique du fait que les divers documents cartographiques qui la situent sont contradictoires et que le fort a été abandonné dès la fin du XVIIIe siècle. Il est donc sombré dans l'oubli.

Un historien bien connu dans les régions du Haut-Richelieu et de la Vallée-du-Richelieu, Réal Fortin, a publié, en 2003, une étude très intéressante concernant l'emplacement exact du fort Sainte-Thérèse. En étudiant et reconstituant les chaînes des titres des lots de la Ville de Carignan, Fortin a pu conclure que le fort Sainte-Thérèse se situait bien à l'extrémité est de l'actuel lot 343 de la Ville de Carignan, sur la rive ouest du Richelieu. Il était sis au sud de la pointe du Portage (mieux connue sous le nom de l'île Fryer), presque en face de l'île Sainte-Marie[2].

[modifier] Histoire

Plan du premier Fort Sainte-Thérèse, dressé en 1666
Plan du premier Fort Sainte-Thérèse, dressé en 1666[3]

[modifier] Premier fort (1665-1667)

La première fortification fut construite en octobre 1665 par Henri de Chastelard de Salières, sous commandement d'Alexandre de Prouville de Tracy, du Régiment de Carignan-Salières. On termina de planter les palissades le 15 octobre, ce qui valut son nom à la fortification, ce jour marquant le fête liturgique de sainte Thérèse. Situé à l'extrémité des rapides de Sainte-Thérèse, l'emplacement du fort était stratégique. Il se trouvait par conséquent à la fin du portage commençant à Chambly. En amont et en aval de ces deux points, le Richelieu est naviguable, du moins pour de petites embarcations. Le fort Sainte-Thérèse aurait probablement abandonné dès 1667. M. Fortin souligne, dans son ouvrage, que le fort aurait probablement par la suite servi de repaire aux contrebandiers[4].

[modifier] Second fort (1747-1760)

En 1731, le gouverneur de la Nouvelle-France, par inquiétude du comportement des Iroquois et des colonies anglaises du sud, demanda à la population de reconstruire les forts de pieux le long du Richelieu. Cette opération se solda par l'érection des forts de la Pointe-à-la-Chevelure et Saint-Frédéric, tous deux près du lac Champlain. Dans les années qui ont suivi, une route fut établie entre Chambly et l'ancien fort Sainte-Thérèse, puis entre Chambly et La Prairie. Bref, il s'agissait de s'assurer du ravitaillement des forts du lac Champlain. En 1741 et 1742, Clément Sabrevois de Bleury fit construire un hangar à bateaux à Sainte-Thérèse, lequel servait à entreposer les embarcations du roi. Sous la menace anglaise qui pèse de plus en plus au sud, on affecte le lieutenant de Vassant à la construction d'un nouveau fort à Sainte-Thérèse en 1747, où l'on posta quelques garnisons. Le fort devait être abandonné l'année suivante, au profit du Fort Saint-Jean, plus au sud. Cependant, ce qui restait du vieux fort Sainte-Thérèse fut réutilisé pour stocker de la marchandise lors de l'invasion britannique (1756-1759), avant que le hameau dans son entier ne soit brûlé par le major Robert Rogers et ses hommes en 1760[5].

[modifier] Troisième fort (1760)

Suite à l'abandon des forts du lac Champlain, dans le contexte de l'invasion anglaise, les Français postèrent des soldats au fort Sainte-Thérèse durant l'été de 1760. En septembre, le fort avait déjà été brûlé et abandonné par les Français, suite à leur défaite au fort de l'île aux Noix. Les Anglais en prirent possession et aménagèrent des tranchées tout autour. L'emplacement servit de camp de ralliement aux troupes anglaises avant l'invasion et la reddition du fort Chambly, le 4 septembre 1760[6].

[modifier] Sainte-Thérèse, poste anglais

Par la suite, le hameau qui s'est progressivement bâti à proximité des vieilles fortifications françaises est devenu un poste anglais. Les troupes améliorèrent la route entre Sainte-Thérèse et Chambly, et la prolongèrent éventuellement jusqu'à Saint-Jean (1776), dans le contexte de la révolution américaine. Les fortifications, cependant, étaient en ruines et eurent tôt fait de sombrer dans l'oubli[7].

[modifier] Aujourd'hui

De nos jours, les vestiges de l'ancien fort n'ont toujours pas été mis au jour. Le creusage du canal de Chambly, entre 1831 et 1843, a rendu le site moins accessible. Seule une plaque commémorative, installée par la Commission des Sites et des Monuments historiques du Canada, en 1927, sert de témoin à tout un pan de l'histoire régionale.

[modifier] Notes et références

  1. BROSSEAU, Jean-Dominique. Saint-Jean-de-Québec, Origine et développements, Le "Richelieu", Saint-Jean (Québec), 1937, p. 40.
  2. FORTIN, Réal. Le fort Sainte-Thérèse et la Nouvelle-France, Collection Société d'histoire de la seigneurie de Chambly, Histoire Québec, 2003, 210 p.
  3. BROSSEAU, Jean-Dominique. Idem.
  4. FORTIN, Réal.Idem.
  5. Ibid.
  6. Ibid
  7. Ibid

[modifier] Voir aussi