Ferdinand II du Saint-Empire

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Ferdinand II
Ferdinand II

Ferdinand II de Habsbourg (9 juillet 1578 - 15 février 1637) fut archiduc d'Autriche, roi de Bohême (1617-1619, 1620-1627), roi de Hongrie (1618-1626) puis empereur du Saint Empire (1619-1637). La totalité de son règne est occupée par la guerre de Trente Ans qu'il a contribué à déclencher.

Il est né à Graz en Autriche (province de Styrie), fils de l'archiduc Charles Ier de Styrie (1540-1590) - donc petit-fils de l'empereur Ferdinand Ier - et de Anne de Bohême et de Hongrie (1503-1547) fille de Vladislas II roi de Bohême et de Hongrie.

[modifier] Règne

Élevé et instruit par les jésuites, Ferdinand était un catholique fervent et zélé, farouche adversaire du protestantisme.

Choisi comme successeur par son cousin sans descendance, l'empereur Matthias Ier, il devint roi de Bohême en 1617 (et à ce titre un des sept électeurs de l'Empire) puis roi de Hongrie en 1618. Pensant pouvoir restaurer le catholicisme dans un royaume où l'on trouvait de nombreux protestants, il provoqua une rébellion chez les nobles de Bohême. Ceux-ci le destituèrent et élirent à sa place Frédéric V du Palatinat. Mais le 28 août 1619, les électeurs l'avaient désigné comme empereur du Saint Empire romain germanique, avant que la nouvelle de sa destitution ne parvînt à Francfort. À 41 ans, il accédait enfin au titre tant convoité.

Il eut pour compétiteur l'électeur palatin, Frédéric V, qui souleva contre lui les protestants, et donna par là naissance au début de la guerre de Trente Ans (bien que datée à compter de la deuxième défenestration de Prague)

Pour retrouver son trône, Ferdinand créa une coalition, la Ligue catholique. Celle-ci regroupait l'Espagne, l'électeur protestant Jean-Georges Ier de Saxe, le roi Sigismond III de Pologne et Maximilien Ier de Bavière. Ses armées étaient commandées par Tilly. Après une défaite sans conséquences, il défait l'armée insurgée à la bataille de la Montagne Blanche le 8 novembre 1620.

Dès lors, la Bohême deviendra propriété personnelle des Habsbourg. Le 13 novembre, les États de Bohême reconnaissent de nouveau Ferdinand comme roi. Celui-ci, pour écraser une fois pour toute la rébellion, fait décapiter publiquement à Prague, le 21 juin 1621, 27 des principaux chefs insurgés.

Sous la pression protestante, le roi du Danemark Christian IV entre dans le conflit. Mais celui-ci est vaincu par le condottiere à la solde de Ferdinand II, Albrecht von Wallenstein et doit signer la paix de Lübeck le 6 juin 1629.

Fort de sa victoire, Ferdinand II décréta le fameux Édit de Restitution qui ordonnait à tous les protestants de rendre les bénéfices ecclésiastiques qu'ils avaient sécularisés depuis le paix d'Augsbourg.

Gustave Adolphe, roi de Suède, se décida à intervenir et battit l'armée de la Ligue catholique, sous le commandement de Tilly, à la bataille de Breitenfeld, le 7 septembre 1631. Malgré le génie militaire de Wallenstein, Gustave Adolphe battit celui-ci à Lützen, le 16 novembre 1632. Cependant, il trouva la mort au cours de la bataille et les Suédois se retirèrent du conflit. Fatigué, l'Empereur signa la paix de Prague le 30 mai 1635. Celle-ci ramenait l'Allemagne à la paix d'Augsbourg, signée 80 ans plus tôt.

De l'autre côté du Rhin, Richelieu ne put supporter l'idée de voir se reconstituer l'empire de Charles Quint, du fait des possessions territoriales des Habsbourg. Il prit la suite de ce conflit. Il fut relayé par Mazarin. À la diète de Ratisbonne, deux ambassadeurs de Richelieu, Brulart de Léon et le Père Joseph, retournèrent Maximilien de Bavière et des princes catholiques contre la Maison d'Autriche. Le diète s'émut, elle demanda et obtint le rappel de Wallenstein devenu trop puissant et le licenciement de son armée. En licenciant Wallenstein, Ferdinand II avait espéré que les Électeurs nommeraient son fils roi des Romains, lui assurant ainsi la couronne impériale. Les agents français firent encore échouer cette stratégie.

Ferdinand II avait été guidé par son obsession de voir la maison des Habsbourg régner de façon héréditaire sur l'Empire et par son soutien à la Contre-Réforme. Son règne se solda par la perte pour l'Allemagne de la moitié de sa population et ruinera pour les deux cents ans à venir sa puissance politique.

[modifier] Alliances et postérité

Il avait épousé, à Graz, le 23 avril 1600, Marie Anne de Bavière (1574-1616), fille de Guillaume V de Bavière et de Renée de Lorraine. Ensemble, ils eurent 7 enfants :

Le 4 février 1622, il épousa, en secondes noces, Éléonore de Mantoue (1598-1655), fille de Vincent Ier duc de Mantoue ; ce mariage n'eut pas de postérité.

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