Femme au foyer

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Deux femmes au foyer.

Une personne au foyer, le plus souvent une femme au foyer, est une personne qui se consacre exclusivement aux tâches du foyer : entretien ménager, alimentation, éducation des enfants, etc.

[modifier] Une question sociologique et économique récente

La division sexuelle du travail est un phénomène apparemment constant, dans le temps (depuis l'origine de l'humanité) et l'espace (toutes les cultures, sans exception, ont des normes sociales à cet égard, souvent appuyées sur des considérations religieuses), qui, grosso modo, peuvent se résumer par l'image de la femme au foyer et de l'homme à l'extérieur.

Le monde moderne a commencé à s'interroger sur le phénomène sous l'effet de

• la réduction de la production domestique à des fins d'auto-consommation ;
• l'entrée massive des femmes dans le monde du travail salarié, d'abord pour des tâches réputées féminines (filature, couture), puis dans des activités antérieurement dévolues aux hommes (notamment sous l'impact de leur mobilisation pour la Première Guerre mondiale).

Les mouvements féministes ont très activement mis en cause le modèle traditionnel, et suscité une vague d'études sur une situation qui n'apparaissait alors plus comme allant de soi. Les interrogations ont été doubles :

• sociologique : quelle est la répartition des rôles entre hommes et femmes, pourquoi, et comment pourrait-on la changer si on estime que la justice sociale le requiert ?
• économique : faut-il accorder une valeur économique au travail domestique, est-ce techniquement faisable ? Si oui, comment pourrait-on l'attribuer clairement, sous forme financière, à celles (et plus rarement ceux) qui l'assurent ?

[modifier] Évaluation de l'importance du phénomène

En France, en 2004, 14,5 % des femmes sont au foyer, pour seulement 0,5 % des hommes^[1]. Alors qu’en 1975, lorsqu’un membre d’un couple mixte ne travaillait pas, il s’agissait dans 98 % des cas de la femme ; en 2002, cette proportion est descendue à 88 %. Le chômage est dans 25 % environ des cas à l’origine de la présence au foyer d’un des membres du couple^[2].

[modifier] Traitement par l'appareil statistique économique

Le produit intérieur brut (PIB), en tant que principal indicateur de production, n’intègre pas l’autoproduction des ménages, dont font justement partie les activités « au foyer ».

Une personne au foyer est classée par la comptabilité nationale comme faisant partie des inactifs : elle ne fait pas partie de la population active, qui regroupe employés et chômeurs. Ceci ne signifie pas qu'elle ne fait rien, mais qu'elle ne participe pas directement au marché du travail (à l'inverse, un chômeur recherche un emploi et donc participe à ce marché).

Ces personnes au foyer font partie de la population en âge de travailler : leur « inactivité » (au sens comptable) diminue donc le taux d'emploi total de la population.

[modifier] Impact économique

[modifier] Quelle richesse produite ?

Si ces personnes (re-)venaient au sein de la population active, cela augmenterait le PIB, et le PIB par habitant, mais une partie ou la totalité de leur travail domestique antérieur (non mesuré) serait perdu. Les tâches au foyer seraient soit abandonnées, soit prises sur le temps de loisir de ces personnes, soit faites par d’autres membres du foyer, soit déléguées à des aides externes : assistante maternelle, femme de ménage, etc. La variation du bien-être global à l’échelle du pays entraînée par un retour des personnes au foyer au sein de la population active est difficilement quantifiable (la hausse du PIB par habitant augmente la consommation des agents (et donc leur utilité)). Cependant, le temps de loisir des personnes concernées diminue, et le temps passé avec les enfants peut être réduit.

C'est ce genre de situation qui pousse le plus les économistes à faire une évaluation du travail domestique, afin de corriger en conséquence le PIB et ainsi avoir une meilleure estimation de la richesse produite^[3].

[modifier] Un effet sur le chômage ?

Pour lutter contre le chômage, il a parfois été proposé, voire mis en œuvre, des politiques visant à réduire l'offre de travail en augmentant l'incitation à rester ou retourner au foyer (en général visant les femmes). Accusée de sexisme et empiriquement inefficaces (voir sophisme d'une masse fixe de travail), ces propositions perdurent néanmoins dans les esprits et ressortent de temps en temps.

[modifier] Vers un « salaire » alloué par la société ?

Plusieurs programmes politiques, généralement traditionnalistes, proposent que les personnes au foyer soient rémunérées, par l'État ou autres organisme sociaux. C'est partiellement le cas dans certains pays où une allocation spécifique est accordée aux parents cessant une activité professionnelle pour se consacrer à l'éducation des enfants (voir par exemple allocation parentale d'éducation en France).

[modifier] Un facteur important des relations au sein du ménage

Une personne au foyer est financièrement dépendante des personnes en activité du ménage; Cette dépendance financière n'implique pas forcément une dépendance globale : les activités au foyer réalisées pour les autres membres peuvent être tenues pour équivalentes à la participation aux dépenses, et la situation peut être vécue comme réversible ou transitoire (s'occuper d'enfants en bas âge). Cependant, ce manque d'autonomie remet en cause la possibilité de quitter le conjoint, pouvant amener les femmes au foyer à subir plus facilement une relation violente ou globalement inégalitaire.

[modifier] Notes et références

[modifier] Voir aussi

• Population active

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