Farce (théâtre)

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La farce est un genre dramatique qui a comme but de faire rire et qui a souvent des caractéristiques grossières, bouffonnes et absurdes. Elle remonte à l'Antiquité gréco-romaine. Aristophane et Plaute l'ont illustrée dans nombre de leurs œuvres.

[modifier] La farce au Moyen Âge

C'est à la fin du XIIIe siècle qu'apparaît le mot "farce" pour la première fois. En France et en Angleterre, on employait le mot « farce » pour parler des phrases insérées entre « kyrie » et « eleison » dans les litanies et aussi pour parler des passages en français ajoutés entre les phrases en latin en chantant l’épître. Plus tard, on commença à l’employer pour décrire les interludes de jeu improvisé et farfelu joués par les acteurs au milieu d’un drame religieux au théâtre appelés mystères.

Avant l’invention de l’imprimerie par Gutenberg au XVe siècle, la plupart des informations, nouvelles, chansons et pièces de théâtre étaient communiqués oralement. Même après cette grande invention, les deux sources de communications les plus importantes étaient l’église et les troupes de comédiens ambulants. Ces acteurs voyageaient en jouant des pièces de théâtre dont le public était friand. Ils essayaient de jouer n’importe où, y compris sur les places publiques et dans les tavernes.

Même si la plupart des farces étaient issues de la tradition orale, certaines étaient écrites, telles que Le Garçon et l’Aveugle (XIIIe siècle), première farce française écrite, et La Farce de Maître Pathelin, une œuvre très célèbre écrite vers 1465.

La farce est satirique mais échappe à la censure car elle fait rire les gens. Nous en avons conservé près de 250 pièces brèves.

Chaque personnage est individualisé, a un nom et est lié aux autres personnages : ce ne sont pas des stéréotypes et ils n’incarnent pas tout un groupe. Ces personnages sont ceux du peuple (boutiquier, artisan, paysan, etc.). Lorsqu’un gentilhomme apparaît dans la farce, il est ridiculisé. Comme dans les fabliaux, les occupations des personnages sont très matérielles : argent, trouver de quoi se nourrir, amour. C’est un monde de tromperie. Tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins. La faible femme triomphe généralement. Les moines sont paillards et débauchés. Le décor est simple et permet de jouer dans n'importe quel lieu.

[modifier] La farce au XVIIe siècle

Au commencement du XVIIe siècle en France, les trois genres dramatiques reflétaient les strictes divisions des classes sociales à cette époque : la tragédie était associée à la noblesse, la comédie à la bourgeoisie, la farce au peuple.

Les grands changements surviennent en France au XVIIe siècle, avec les apports de la commedia dell'arte et son influence sur la farce française. En parcourant la France, Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, rencontre des acteurs de la commedia. Inspiré des techniques de ce genre théâtral, Molière commence à écrire des farces, en employant les dispositifs littéraires utilisés par la commedia, comme le lazzi (acrobatie verbale et gestuelle), le quiproquo et le « slapstick ». Il utilise aussi des noms de personnages très similaires à ceux des pièces de la commedia, comme Sganarelle et Lucinde. En écrivant ses farces, Molière a non seulement rétabli la farce en France, mais il lui a aussi donné la respectabilité. La nouvelle farce française est plus drôle et amusante que la comédie traditionnelle et n'est plus seulement destinée au peuple. La stricte division entre les genres dramatiques tend à s'estomper.

En France, les farces les plus célèbres sont :

D'autres auteurs contemporains se sont illustrés dans ce style :