Falloujah

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33° 22′ N 43° 46′ E / 33.36, 43.77

Falloujah
(ar) الفلوجة
Fallujah, Falluja
Pays Irak Irak
Province Al-Anbâr
Latitude 33° 21’ 36 N
Longitude 43° 46’ 12 E
Altitude 43,77 m
Population (2008 estimation)  300 992 hab.
Localisation
Localisation de Falloujah en Irak
Image:City locator 4.svg
Falloujah
Provinces - Villes
Sources World Gazetteer
Index Mundi

Falloujah[1] est une ville d'Irak située dans la province d'Al-Anbâr. Sa population est estimée à 300 000 habitants.

Sommaire

[modifier] Géographie

Située à 69 km à l'ouest de Bagdad, sur l'Euphrate, elle constitue un carrefour important sur la route reliant la capitale irakienne à la Jordanie.

[modifier] Histoire

Falloujah est connue en Irak comme la « cité des mosquées » en raison du nombre élevé de temples dans la ville et sa région immédiate (plus de 200). La ville a été pendant longtemps le centre intellectuel le plus important des musulmans sunnites de la région.

Comme bien des cités irakiennes, le site est occupé depuis plusieurs millénaires et on retrouve des traces importantes de la présence humaine remontant à l'époque babylonienne. L'origine du nom de la ville n'est pas connue, mais l'hypothèse habituelle est de faire dériver son nom du mot assyrien Pallugtha, signifiant division. En effet, les études paléo-hydrologiques indiquent que, dans l'Antiquité, l'Euphrate se divisait en deux branches à cet endroit. Cette division a aujourd'hui disparu.

Falloujah fut une petite ville sans grande importance durant la civilisation perse et sous les califes arabes car la cité d'Al-Anbar, qui donne son nom à la province, située au nord de Falloujah lui avait ravi la qualité de principal centre intellectuel régional. Elle fut d'ailleurs, sous le califat abbasside, la capitale de l'empire. Avec son déclin, la région a perdu de son importance et Al-Anbar fut abandonnée : elle est aujourd'hui à l'état de ruines.

L'ère ottomane ne redonna pas à Falloujah le lustre et le prestige de son passé et, en 1947, lors de l'indépendance de l'Irak, elle ne comptait que 10 000 habitants. Durant les 50 ans qui suivirent, la population de la ville a été multipliée par 25.

[modifier] Sous le régime de Saddam Hussein

Durant la dictature de Saddam Hussein, la ville a bénéficié des largesses et des bienveillances du chef de l'État. Plusieurs membres influents du parti Baas vivaient à Falloujah. Ainsi, la région était moins opposée au régime que la plupart des autres régions d'Irak. Plusieurs usines, y compris des usines chimiques pouvant servir à l'élaboration d'armes chimiques, ont été construites dans la ville. Certaines ont été fermées par les inspecteurs des Nations unies, arrivés en Irak après la défaite de 1991.

Durant la première guerre du golfe, en 1991, la ville a subi des bombardements meurtriers. À deux reprises, plusieurs infrastructures civiles essentielles ont été détruites par erreur et une bombe s'est abattue sur un marché, tuant 200 civils et créant un sentiment de colère dans la population.

[modifier] La révolte de Falloujah

La combinaison de ces facteurs a fait de Falloujah l'un des endroits les plus dangereux pour les troupes de la coalition qui a pris le contrôle du pays après la troisième guerre du golfe en 2003, ainsi que pour les troupes gouvernementales. On compte plus de 60 morts parmi les forces coalisées, tombés sous les coups des insurgés.

Le 31 mars 2004, quatre citoyens des États-Unis qui travaillaient pour la société militaire privée Blackwater USA, une entreprise chargée de former des militaires et de fournir des mercenaires pour le compte de l'armée des États-Unis ont été brutalement tués. Leur corps, brûlés par l'incendie du véhicule tout-terrain où il prenaient place, ont été traînés par des véhicules, mutilés et pendus à un pont par la population civile en liesse. Cet événement a été perçu aux États-Unis et partout dans le monde avec émotion.

Le résultat fut le siège de la ville par l'armée américaine et le déclenchement de nombreux combats avec des forces rebelles, entre 600 et 800 morts seront comptés du côté irakien.

À partir du 9 avril, l'armée américaine fait alors le siège de la ville pour en chasser les chefs de guerre (appelés « émirs ») et les imams radicaux. 70 000 femmes, enfants et vieillards sont autorisés à quitter la ville, mais pas les hommes valides. Pendant avril 2004, ce siège (Operation Vigilant Resolve) va causer la mort d'une quarantaine d'US Marines et de 600 à 800 Irakiens. Ce siège connut des cessez-le-feu, des passages humanitaires pour fournir la ville en médicaments. Mais, il connut des attaques de type guérilla du côté des insurgés et des erreurs dans les tirs côté américain.

Au début du mois de mai 2004, les forces américaines lèvent le siège et imposent une brigade irakienne et un général baasiste pour contrôler la ville. Pour les insurgés, ce retrait est signe de leur victoire. Plusieurs membres du gouvernement irakien ont fait remarquer que pendant le siège, il y a eu moins d'attentats dans Bagdad, insinuant donc que les commanditaires de ces actes se trouvent à Falloujah.

D'après les reportages effectués à Falloujah en mai 2004, Falloujah était devenue une sorte de République islamique, dont la loi était appliquée par les moudjahidins. Le reporteur du journal français Le Monde (édition du 1er juillet 2004) témoigne d'affiches interdisant la consommation d'alcool ou le maquillage pour les femmes.

[modifier] Bataille de Falloujah

Voir l'article détaillé : Bataille de Falloujah

En novembre 2004, après la réélection du président George W. Bush, l'armée des États-Unis reprend le contrôle de la ville à la suite de combats sanglants.

[modifier] Filmographie

[modifier] Notes

  1. arabe : al-fallūja, الفلوجة

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Documents externes