Félix du Temple

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Félix du Temple
Félix du Temple

Jean-Marie Félix du Temple de la Croix, dit Félix du temple (Lorris (Loiret), 18 juillet 1823– Cherbourg (Manche), 4 novembre 1890), est un officier de marine, général de brigade, et pionnier de l'aéronautique. On lui accrédite le premier avion, le canot planeur, dont le vol d'essai date de 1857.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Carrière militaire

Issu d'une ancienne famille normande, Félix du Temple entre à l'École navale de Brest] en 1838, et est nommé aspirant en 1840 puis enseigne de vaisseau en 1844.

En 1848, il se porte volontaire pour écraser les insurgés des Journées de Juin. Il participe ensuite aux campagnes du Second Empire : la guerre de Crimée, où il reçoit la croix de guerre pour la prise de Kinburn (15 octobre 1855), la Campagne d'Italie à la tête d'une compagnie de fusiliers marins et l'expédition du Mexique à la tête d'un bataillon. Il est fait officier de la Légion d'honneur suite au succès du siège de Puebla et promu capitaine de frégate le 13 août 1864.

De retour en France à 41 ans, il rejoint l'Armée de la Loire. En 1870, il est nommé général par le gouvernement de Défense nationale, peut-être grâce à une confusion avec son frère Louis, également capitaine de frégate promu général de brigade. Partisan du comte de Chambord à l'Assemblée nationale, il est contraint de prendre sa retraite en 1876.

[modifier] Carrière industrielle

Plans du canot planeur
Plans du canot planeur
Le Monoplan
Le Monoplan

Par l'étude du vol des oiseaux, Félix du Temple est convaincu que seul la prise de vitesse peut permettre le décollage d'un aéroplane. Influencé par la construction navale, il place ses espoirs sur l'hélice.

En 1857, Félix du Temple et son frère Louis font décoller le premier avion en modèle réduit motorisé appelé canot planeur. Pesant 700 grammes et équipé d'ailes fixes, il est propulsé par un mouvement d'horlogerie et une hélice grâce à un moteur à vapeur et incorporé un train d'atterrissage escamotable. Après un premier vol d'essai à Toulon, le prototype est aussitôt breveté sous le titre de « locomotion aérienne par imitation du vol des oiseaux ».

Ses travaux pour concevoir une unité capable de transporter un homme, se porte ensuite sur le moteur. Les frères Du Temple développe un moteur à air chaud, puis un moteur à combustion interne à gaz qui se relèvent insatisfaisants. Ils se concentrent donc sur la miniaturisation de la machine à vapeur, en obtenant la surface de contact la plus élevée possible pour le plus petit volume possible.

Il s'installe dans l'ancien arsenal de Cherbourg à partir de 1869 pour construire son premier avion, le monoplan. Réalisé en aluminium, avec une envergure de 17 mètres et un poids de 80 kilogrammes, son vol d'essai avec un jeune marin à bord en 1874 en ferait le premier vol propulsé réussi de l'histoire de l'aviation. Il est présenté à l'Exposition universelle de Paris de 1878. Félix du Temple dépose un brevet le 28 avril 1876 pour la « chaudière à vapeur à circulation rapide donnant la plus grande surface de chauffe possible sous le plus petit volume et le monde poids » qui équipe le prototype.

Félix du Temple n'abandonne pas pour autant son corps d'origine, concevant quelques plans pour la Marine. Ainsi le ministère de la Marine commande pour les premiers torpilleurs français, les chaudières légères à circulation d'eau accélérée conçues pour le monoplan, à la société Générateur du Temple SA. Cette société acquerra en 1905 les établissements Lesénéchal avant d'être absorbé par la Société normande de construction navale, puis d'être racheté par Félix Amiot, autre pionnier de l'aéronautique.

[modifier] Carrière politique

Il est durant la législature du 8 février 1871 au 7 mars 1876, représentant d'Ille-et-Vilaine à l'Assemblée nationale. Ardent royaliste et fervent catholique, il siège sur les bancs des légitimistes.

[modifier] Citations

  • « En général, l'oiseau, surtout de grande taille, ne s'élève et ne vole qu'en raison d'une vitesse acquise : cette vitesse il la prend pour s'élever soit en courant sur la terre ou sur l'eau, soit en se précipitant d'un point culminant. Une fois arrivé à une certaine hauteur qui lui permet de voler horizontalement d'un coup d'aile, il se donne de la vitesse, étend ses ailes et sa queue de manière à former avec elles un plan aussi parfait que possible et avance ainsi sans mouvement d'ailes apparent et sans tomber de manière sensible »
  • « Je ne rechercherai pas la popularité ; ceux qui la recherchent sont indignes du pouvoir. Je veux former un peuple travailleur et religieux, non un peuple de cabaret et de mauvais lieu. Je crois la vérité représentée par la monarchie, qui a fait la grandeur de la France » Profession de foi à la députation, 1871

[modifier] Sources

[modifier] Voir aussi

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