Eugène Poubelle

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Eugène-René Poubelle (Caen, 15 avril 1831Paris, 16 juillet 1907) fut un juriste, administrateur et diplomate.

Issu d'une famille bourgeoise caennaise, il fait des études brillantes de droit et obtint un doctorat.[1] Il devient chargé de cours à l'université de Caen, puis de Grenoble et Toulouse. Adolphe Thiers le nomme préfet de la Charente en avril 1871.[1] Il va alors poursuivre une carrière dans la préfectorale, enchainant successivement les postes de préfet de l'Isère, de la Corse, du Doubs, des Bouches-du-Rhône puis enfin préfet de la Seine (Paris) de 1883 à 1896.

Le préfet de la Seine était très influent à une époque où la fonction de maire avait été mise entre parenthèses à Paris. Il était notamment chargé de l'administration courante. C'est ainsi qu'il fut amené à prendre un arrêté en date du 7 mars 1884 qui obligeait les propriétaires d'immeubles à mettre à disposition de leurs locataires des récipients communs, munis d'un couvercle et d'une capacité suffisante pour contenir les déchets ménagers. La dimension et même la contenance de ces récipients y sont prévues (40 à 120 litres). L’arrêté prévoit également le tri des déchets : trois boîtes sont obligatoires, une pour les matières putrescibles, une pour les papiers et les chiffons et une dernière pour le verre, la faïence et les coquilles d'huîtres. Cette prescription a amélioré de manière considérable l'hygiène des foyers de la capitale. En effet, le nombre d'habitants à Paris - avoisinant les deux millions - et la présence de nombreux immeubles collectifs rendaient indispensable l'organisation d'un ramassage régulier. Les Parisiens prirent l'habitude de désigner les réceptacles à ordures du nom du préfet Poubelle. Mais ce nouveau règlement ne fut que partiellement respecté, se heurtant à l'hostilité de la population. Les propriétaires voyaient l'ajout de nouvelles charges, les concierges, des tâches supplémentaires à accomplir et les chiffonniers, la menace de perdre leur gagne-pain. Les boîtes détériorées n'étaient pas remplacées, les anciennes pratiques perduraient par endroits. L'essentiel des décisions du préfet Poubelle a cependant été appliqué. Les hygiénistes ont fini par gagner leur combat. Les ordures furent domestiquées et enfermées et l'exemple de Paris se répandit dans les villes de province. Il faudra toutefois attendre la fin de la Seconde Guerre Mondiale pour que les poubelles deviennent d'un usage courant. L'enlèvement des ordures est dès lors, orchestré avec régularité par les municipalités.

La définition de la « poubelle » fut insérée dès 1890 dans le supplément du Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle.

Eugène Poubelle fut également à l’origine de la mise en route du tout-à-l’égout, concept qui, suite à la dernière résurgence du choléra en 1892, gagna la faveur du public. Cela lui permit, en 1894, de faire passer un arrêté imposant aux propriétaires de raccorder leurs immeubles au réseau d'égout et de payer les frais d’exploitation afférents à la collecte de leurs eaux usées.

Rue qui porte son nom à Paris
Rue qui porte son nom à Paris

En 1896, il fut nommé ambassadeur au Vatican et comte romain en 1898.

Il fut Conseiller Général du canton de Saissac dans L'Aude de 1898 à 1904 , Président de la Société centrale d'agriculture de L'Aude et un ardent défenseur des vins du midi. Il repose au cimetiere de Herminis près de Carcassonne, son buste est visible dans la cour du musée des Beaux Arts de cette ville.[2]

Aujourd'hui une rue de Paris porte son nom dans le 16e arrondissement (entre l'avenue de Versailles et le quai Blériot) , elle n'a qu'un numéro : le 2.

[modifier] Notes et références

  1. ab Dossier sur Eugène Poubelle, novembre 2001, site de la Mairie de Caen [1]
  2. Jean-Louis H Bonnet Carcassonne d'hier à aujourd'hui Editions de La Tour Gile 2005.

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