Eugène Ebodé

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Eugène Ébodé est né le 11 janvier 1962 à Douala, au Cameroun. Études primaires et secondaires à Douala, puis au lycée classique de Bafoussam, ensuite au lycée bilingue de Yaoundé et à N'djaména, au Tchad, en classe de terminale D au lycée Félix Eboué. Avant les épreuves du Bac, les troubles politiques récurrents reprennent dans l'ancienne Fort-Lamy, aujourd'hui Ndjaména. La guerre civile pousse donc le jeune Ébodé à retraverser le fleuve Chari sous une pluie de balles pour retrouver le "Pays des Crevettes", ainsi qu’il aime à nommer son Cameroun natal.

Marqué par son errance "intra" africaine, il a le sentiment d'assister aux convulsions d'un monde qui n'arrête pas d'agoniser. Il envisage alors l'exil en Occident. La passion pour le football va reporter de deux ans ce projet d'autant qu'il est rapidement sélectionné chez les Lionceaux indomptables, l'équipe nationale junior.

En 1982, il quitte le Cameroun pour la France où il reprend ses études tout en jouant dans un club de football amateur à Argenteuil. Après l'obtention du baccalauréat et une année à l'université de Paris 1 - Sorbonne, il est admis au concours d'entrée de L'Institut d'Études Politiques d'Aix-en-provence. Diplômé en 1988, il entre au CELSA (École des Hautes Études en sciences de la communication et de l’information) où il obtient le DESS en communication et relations publiques.

Il est d’abord formateur au Centre National de la Fonction Publique Territoriale avant de devenir, à Achères, directeur adjoint du service Jeunesse, puis directeur des affaires culturelles et directeur de cabinet du maire.

C'est donc un homme de lettres et un écrivain engagé en politique (il fut conseiller municipal à Villepreux, de mars 2001 à mars 2008, dans le département des Yvelines, en France, et directeur de cabinet du maire d'Achères, une ville de 20 000 habitants de la région parisienne).

Eugène Ébodé a aussi été chroniqueur littéraire de l’émission dominicale Cosmopolitaine, sur France Inter. Il tient depuis 2006 une chronique littéraire et francophone dans le journal suisse Le Courrier de Genève.

[modifier] Distinctions et prix

Eugène Ébodé a reçu le prix Eve Delacroix de l'Académie française en juin 2007 pour son roman SILIKANI(Gallimard - 2006).

[modifier] œuvres littéraires

Essais : - Tout sur mon maire (éd. Demopolis – 2008-) - La sublime négrité de Pouchkine, in Pouchkine et le Monde Noir, Présence Africaine, 1999. - Jacques Rabemananjara, le totem, Lecce, Italy, 2004

Romans (une trilogie aux éditions Gallimard) : - La transmission, éd. Gallimard, 2002. - La divine colère, éd. Gallimard, 2004. _ Silikani, éd. Gallimard, 2006.

Poésie : Le Fouettateur, éd. Vents d'Ailleurs, 2006

Contes : Grand-père Boni et les contes de la savane (éditions Monde Global) - 2006.

Nouvelles : - Le capitaine Messanga – ouvrage collectif – Gallimard jeunesse – 2004 Anata et Basilou – ouvrage collectif – Gallimard jeunesse - 2005 - Le match retour – ouvrage collectif – Gallimard jeunesse - 2006 - La dame étoile, in Dernières nouvelles de la Françafrique - Vents d’Ailleurs - 2004 - La profanation, in Dernières nouvelles du colonialisme – Vents d’Ailleurs - 2006

« Tout sur mon maire  » (sous titre : Parité, diversité, férocité) Essai (broché, dernier livre d'Eugène Ébodé, paru en février 2008 aux éditions Demopolis (ISBN : 9782354570033), est un essai politique. Voici une critique acide sur la vie politique locale qui se présente sous la forme d'un journal de campagne électorale. Livre des mécomptes de la démocratie participative, il se lit aussi comme un conte sur les splendeurs de la vie publique et la comédie qui s'y déploie. L'écrivain africain se change ici en anthropologue auscultant à son tour le monde européen, les embrouilles qui accompagnent la succession d'un "baron" local et les coups tordus ou foireux qui émaillent la vie politique d'une commune de la banlieue parisienne. Le cercle d'initiés et les détenteurs du pouvoir local sont décrits comme dévoués à leur tâche, mais aussi prompts à toutes les roueries voire à d'indicibles bassesses. Une lecture attentive du livre permet de voir la dénonciation du triste sort réservé aux Roms et aux immigrés en France. Quant à la quête de diversité et de parité réelle dans la vie politique française, ce livre avait pour ambition de mettre en évidence les retards en ce domaine. Les élections municipales des 9 et 16 mars en France auront été de ce point de vue décevantes. L'auteur conclut dans une interview du vendredi 14 mars 2008 au journal suisse Le Courrier de Genève :"La diversité et la justice sociale ont été les grandes absentes des municipales."