Espérance (vertu)

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Dans la doctrine de l'Église catholique, l'espérance est la vertu théologale ou le sentiment qui fait entrevoir comme probable, plausible voire certaine la réalisation de ce que l'on souhaite ou désire. Elle se distingue de l'espoir, qui porte sur des objets concrets.

L'espérance est une des vertus théologales, célébrée notamment par Péguy ("la petite Espérance"). Quel que soit l’espoir à l’égard de telle ou telle réalité humaine, il est possible de ne pas perdre l’espérance en Dieu. L’espoir s’estime à l’aide de la raison, l’espérance se vit sous le regard de la foi. L’objet de l’espérance est le salut, le bonheur béatifique, la participation à la gloire de Dieu.

[modifier] L'espérance, vertu théologale

Dans une perspective chrétienne, l’espérance est la vertu théologale par laquelle on désire comme son bonheur le Royaume des cieux et la vie éternelle, en mettant sa confiance dans les promesses du Christ et en prenant appui, non sur ses propres forces, mais sur le secours de la grâce du Saint-Esprit.

Selon le Catéchisme de l'Église catholique (Cerf/Centurion/Fleurius, Paris 1998, n°1817-1821), la vertu d’espérance répond à l’aspiration au bonheur placée par Dieu dans le cœur de tout homme. Elle assume les espoirs qui inspirent les activités des hommes et les purifie pour les ordonner au Royaume des cieux. Elle protège du découragement et soutient en tout délaissement ; elle dilate le cœur dans l’attente de la béatitude éternelle. L’élan de l’espérance préserve de l’égoïsme et conduit au bonheur de la charité.

L’espérance chrétienne reprend et accomplit l’espérance du peuple élu qui trouve son origine et son modèle dans l’espérance d’Abraham comblé en Isaac des promesses de Dieu et purifié par l’épreuve du sacrifice : "Espérant contre toute espérance, il crut et devint ainsi père d’une multitude de peuples" (Rm 4, 18). Elle se déploie dès le début de la prédication de Jésus dans l’annonce des Béatitudes.

L’espérance est "l’ancre de l’âme", sûre et ferme, "qui pénètre ... là où est entré pour nous, en précurseur, Jésus" (He 6,19-20). Elle est aussi une arme qui protège dans le combat du salut : "Revêtons la cuirasse de la foi et de la charité, avec le casque de l’espérance du salut" (1 Th 5,8). Elle procure la joie dans l’épreuve même : "avec la joie de l’espérance, constants dans la tribulation" (Rm 12,12). Elle s’exprime et se nourrit dans la prière, tout particulièrement dans celle du Pater, résumé de tout ce que l’espérance nous fait désirer.

Le pape Benoît XVI a écrit sa deuxième encyclique Spe Salvi sur l'espérance.

[modifier] Dans la perspective laïque

Dans une perspective non religieuse, le Projet de paix perpétuelle de Kant tente de fonder l'espérance humaine sur la réalisation d'un monde meilleur à travers l'industrie humaine, le progrès social et l'avèvement d'un ordre juste entre les nations.

Plus spécifiquement, selon le marxisme, l'espérance peut être synonyme d'aliénation, puisque la seule espérance réalisable serait la révolution des ouvriers contre l'ordre mercantile établi.