Ernst Ludwig Kirchner

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Kirchner.
Cet article fait partie de
la série Peinture

Liste des peintres
Portail de la Peinture

Ernst Ludwig Kirchner (Aschaffenburg, en Bavière, le 6 mai 1880–15 juin 1938), peintre de l'expressionnisme allemand, est un fondateur de l’association Die Brücke.

Sommaire

[modifier] Biographie

Il étudie l'architecture à l' école supérieure technique de Dresde où il rencontre, dans un premier temps, Fritz Bleyl, puis Erich Heckel et Karl Schmidt-Rottluff, fondant à eux quatre, le groupe Die Brücke. Ils ne se réclament d'aucune influence, même si Kirchner a découvert le concept de "dessin rapide" chez d'autres peintres contemporains.

Il s'intéresse beaucoup à la gravure sur bois et son style évolue vers la simplification des traits, rendant visible le travail du bois sur la gravure finale. La réouverture du musée ethnographique de Dresde en 1912 occasionne une nouvelle source d'inspiration, basée sur l'art primitif.

Il s'installe à partir de 1911 à Berlin et ne s'y plait guère dans un premier temps. Il y peint de nombreuses scènes de rue et de la vie nocturne. Il y rencontre Erna Schilling, une danseuse de cabaret, qui devient son modèle puis sa compagne, jusqu'à la mort du peintre. Il se délasse de la vie berlinoise en faisant de fréquents séjours à l'île de Fehmarn.

Il s'engage en 1919 dans l'armée mais est libéré deux mois à peine plus tard pour des problèmes de santé (maladie pulmonaire, état dépressif et consommation d'alcool et de stupéfiants). Il fait alors plusieurs séjours en sanatorium dont il décore certains murs (Königstein im Taunus en Thuringe). Il s'installe en 1917 à Davos en Suisse, où il peint de nombreux paysages.

Le jeune Robert Wehrlin, venu rendre visite à sa mère à Davos, abandonne ses études de droit pour s'orienter vers la peinture, après avoir fréquenté régulièrement Ernst Ludwig Kirchner.

Kirchner écrit également un certain nombre d'articles sous le pseudonyme de Louis de Marsalle. En 1937, en pleine ascension du nazisme, son art est qualifié de « dégénéré » et beaucoup de ses travaux sont détruits. Il se suicide à Davos en 1938.

[modifier] Œuvres (sélection)

  • 1907, Autoportrait au modèle, 150 x 100 cm, Hamburger Kunsthalle
  • 1910, Artiste (Marzella)
  • 1910, Fränzi, devant la chaise en bois
  • 1910, Nus jouant sous un arbre 77 x 89 cm
  • 1911, Femme au chapeau, Museum Ludwig, Cologne
  • 1911, Cycliste
  • 1913, Femme devant le miroir
  • 1913, Scène de Rue à Berlin
  • 1914, Potsdamer Platz, Neue Nationalgalerie Berlin
  • 1915, La Tour rouge à Halle, Museum Folkwang, Essen, Le peintre comme soldat
  • 1917-1920, Autoportrait en malade, huile sur toile, 57 x 66cm, Staatsgalerie für moderne Kunsnt, Munich.
  • 1919, Paysage de lune d'hiver
  • 1920, Vaches dans la forêt
  • 1923, Homme (Sculpture en bois)
  • 1923, Printemps Noir
  • 1925, Une communauté d'artistes

[modifier] Polémique autour de la restitution de la Scène de rue à Berlin

La peinture Scène de rue à Berlin de 1913 est une des œuvres les plus importantes de l'expressionnisme allemand. En août 2006, le Sénateur de la Culture de Berlin (de gauche.PDS) a reconnu que le Land de Berlin, avait spolié un collectionneur juif vivant sur le territoire américain. En 1980, le Land a racheté ce tableau pour l'équivalent de 800.000 € et l'a exposé au Berliner Brücke-Museum. Des débats houleux avaient alors eu lieu car il avait clairement été établi que le tableau avait été vendu par la veuve du collectionneur, alors exilée en Suisse. Le Président des amis du Musées, Lutz von Pfufendorf, a rapporté que l'usine de chaussures du collectionneur avait fait faillite sous les nazis. Dans le besoin, la famille Hess a dû ensuite vendre plusieurs tableaux de sa collection. La vente de la Scène de Rue en 1936 profita à l'industriel allemand Carl Hagemann connu pour avoir été un ami proche du peintre. Il l'acheta 5000 Marks. Pour Wolfgang Henze, le Directeur des Archives Ernst-Ludwig-Kirchner en Suisse, ce prix était élevé pour une œuvre de cet artiste à l'époque.

Les institutions se sont toutefois défendues en indiquant que les conventions nationales et internationales sur la restitution des œuvres d'art qui ont été saisies par les socialistes nationaux - entre autres la convention de Washington selon laquelle dans de tels cas de restitution la charge de la preuve est inversée. Le Land de Berlin aurait dû prouver - pour garder le tableau - que la veuve Hess avait reçu un prix d'achat approprié.

Après la restitution, la toile s'est vendue aux enchères le 8 novembre 2006 chez Christie's à New York pour presque 30 millions de Dollars. L'avocat münichois Daniel Amelung a tenté, jusqu'à la dernière minute, d'empêcher la vente aux enchères, en déposant auprès du ministère public de Berlin une requête contre le maire Klaus Wowereit (SPD) à cause d'un soupçon de déloyauté. En vain.

[modifier] Bibliographie

  • Claus Zoege von Manteuffel: Ernst Ludwig Kirchner. Gemälde und Graphik der Sammlung Dr. Frédéric Bauer, Davos. Nürnberg: Verlag Nürnberger Presse, 1952, 68 S.
  • Eberhard W. Kornfeld: Ernst Ludwig Kirchner. Nachzeichnung seines Lebens. Katalog der Sammlung von Werken von Ernst Ludwig Kirchner im Kirchner-Haus Davos; erschienen anläßlich der Ausstellung Ernst Ludwig Kirchner im Kunstmuseum von Basel vom 18. November 1979 - 27. Januar 1980. Bern: Kornfeld, 1979, 388 S., ISBN 3-85773-010-2
  • Eugen Wypich: Ernst Ludwig Kirchner: Gemälde 1911–1917. Analytische Untersuchungen zur Werkstruktur. Inaugural-Dissertation zur Erlangung des Doktorgrades im Fachbereich 08 Geschichtswissenschaften der Justus-Liebig-Universität Gießen. Gießen, 1983, 191 S.
  • Lucius Grisebach: Ernst Ludwig Kirchner 1880-1938. Köln: Taschen, 1995, 200 S., ISBN 3-8228-8800-1
  • Norbert Wolf: Ernst Ludwig Kirchner 1880-1938. Am Abgrund der Zeit. Köln; London; Los Angeles; Madrid; Paris; Tokyo: Taschen, 2003, 96 S., ISBN 3-8228-2121-7
  • Kirchner-Verein Davos: Erna und Ernst Ludwig Kirchner, ein Künstlerpaar. [Red.: Roland Scotti]. Davos: Kirchner-Verein, 2003, 84 S., ISBN 3-9522328-3-1 (Magazin / Kirchner-Museum Davos; 4)
  • Oliver Kornhoff: Studien zum bildhauerischen Werk von 'Brücke'. Über den „zwingenden Rhythmus der im Block geschlossenen Form“ bei Erich Heckel und Ernst Ludwig Kirchner. Dissertation Universität Freiburg (Breisgau), 2003
  • Delfs et.al.(Hrsg.): Kirchner, Schmidt-Rottluff, Nolde, Nay ... Briefe an den Sammler und Mäzen Carl Hagemann, Ostfildern 2004
  • Wolfgang Maier-Preusker :Ernst Ludwig Kirchner 1880-1938. Holzschnittzyklen aus dem Bestand der Maecenas Sammlung.Wien, 2004
  • Schriftwechsel Ernst Ludwig Kirchner - Dr. Frédéric Bauer, Magazin V, Frédéric Bauer, Kirchner-Museum Davos, 2004
  • Ulrike Nürnberger: Ernst Ludwig Kirchner. Lithographien. Galerie Michael Haas, Berlin, Berlin: Galerie Haas, 2005, 79 S., ISBN 3-9800605-1-9
  • Ernst Ludwig Kirchner, figure de proue de die Brücke, P Poindront, Dossier de l'art n° 126, p 36-43

[modifier] Liens

  • Literatur von und über Ernst Ludwig Kirchner im Katalog der Deutschen Nationalbibliothek
  • Biografie in der Staatsgalerie Stuttgart
  • Kirchner Museum in Davos: http://www.kirchnermuseum.ch
  • (fr) Musée Kirchner, Davos, Suisse (Mémoire de théorie d'architecture)
  • Ernst Ludwig Kirchner in der Sammlung Frieder Burda
  • Ernst Ludwig Kirchner und sein Spätwerk: Sackgasse Davos? Ein Artikel von Susanne Meyer, Kunsthistorikerin
  • Werke des Künstlers im Museumsportal Schleswig-Holstein
  • Un Œil sur l'Art : Marcella