Ernst Haeckel

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Ernst Haeckel
Ernst Haeckel

Ernst Heinrich Philipp August Haeckel (Potsdam, le 16 février 1834 - Iéna, le 8 août 1919), était un biologiste, philosophe et libre penseur allemand. Il a fait connaître les théories de Charles Darwin en Allemagne et a développé une théorie des origines de l'homme.

Haeckel était médecin, puis professeur d'anatomie comparée et fut l'un des premiers scientifiques qui comprit la psychologie comme une branche de la physiologie. Il participa également à l'introduction de certaines notions de la biologie actuelle comme l'embranchement ou l'écologie. Haeckel désigna également la politique comme de la biologie appliquée. Il esquissa sur des bases scientifiques l'idéologie, Weltanschauung du monisme et fonda le 11 janvier 1906 la Deutscher Monistenbund (union moniste allemande) à Iéna.

Ernst Haeckel contribua beaucoup par ses écrits à la diffusion du darwinisme. Il passe pour pionnier de l'eugénisme, bien qu'il n'ait eu lui-même aucune conception eugéniste, car il escomptait, confiant dans les progrès dus à l'évolution un plus grand développement et aucune « dégénération ». Comme d'autres organisations de libres penseurs, l'union moniste allemande fut interdite en 1933 par les nazis. Les idéologues nazis ont utilisé des extraits de ses écrits comme justification de leurs théories racistes et du darwinisme social.

Sommaire

[modifier] Biographie

Ernst Haeckel est né en 1834 à Potsdam de Charlotte et Philipp August Haeckel, un conseiller du gouvernement. En 1852, il obtint son Abitur (baccalauréat). Puis il entreprit des études de médecine et la science à Wurtzbourg, à Berlin et à Vienne, principalement chez Albert von Kölliker, Franz von Leydig, Rudolf Virchow, chez qui il travailla plus tard brièvement comme assistant, et chez Johannes Müller.

En 1857 et 1858, Ernst Haeckel obtint son doctorat de médecine, puis il obtint son autorisation d'exercer la médecine (Approbation). De 1859 à 1860, Haeckel fréquenta un cours de biologie marine dans la baie de Naples en Italie avant de revenir en Prusse pour y exercer la médecine. La profession de médecin parut alors à Haeckel moins désirable, car il craignait le contact avec des patients souffrants.

En 1861, après seulement une année de pratique, il obtint son habilitation et un poste de conférencier (Privatdozent) en anatomie comparée à l’université d'Iéna avant de devenir, l’année suivante professeur extraordinaire d’anatomie comparée à l’institut de zoologie de l’université.

En 1862, il épousa sa cousine Agnès Sethe.

En 1862, il tint son premier cours magistral sur l'origine des espèces. En 1865, il devint docteur honoris causa en philosophie et obtint un poste de professeur titulaire en zoologie, qui faisait partie à cette époque de la faculté de philosophie d'Iéna.

De 1866 à 1867, Ernst Haeckel entreprit un voyage dans les îles Canaries et prit part à la première ascension hivernale du Teide. À cette époque il rencontra Charles Darwin, Thomas Huxley et Charles Lyell. Après avoir rendu visite à Charles Darwin en Angleterre en 1866, il devint son disciple. Il fut un partisan convaincu de la théorie de l'évolution et popularisa le travail de ce dernier en Allemagne.

En 1867, il épousa Agnes Huschke, de qui il eut un fils, Walter, en 1868 et deux filles Elisabeth et Emma en 1871 et 1873.

De 1866 à 1873, il voyagea sur les côtes de la mer du Nord (Norvège en 1869), en Dalmatie (1871), sur les côtes de la mer Rouge (1873), en Turquie et en Grèce, pour y poursuivre ses recherches sur les animaux inférieurs.

À partir de 1876, Haeckel fut vice-recteur de l'université d'Iéna et il entreprit une série de conférences dans toute l'Allemagne. Jusqu'en 1879, il réalisa de nombreux voyages vers l'Angleterre et l'Écosse, au cours desquels il rencontra à plusieurs reprises Charles Darwin, ainsi qu'un voyage à Corfou.

En 1881-1882, il parcourut les mers tropicales et Ceylan.

En 1882, Haeckel prit part à la construction de la villa Medusa et à l'installation de l'institut de zoologie de l'université d'Iéna.

Il voyagea en 1887 en Palestine, en Syrie et en Asie mineure ; en 1890 en Algérie, en 1897 à travers le sud de la Finlande et de la Russie, en 1899 en Corse et en 1900 pour la deuxième fois sous les tropiques. C'est également à cette époque que démarra son amitié avec Frida von Uslar-Gleichen (1864-1903).

Haeckel eut également une activité politique : il fut membre de la ligue panallemande (Alldeutscher Verband) et devint en 1905, membre d'honneur de la Gesellschaft für Rassenhygiene. Afin de répandre son idéologie moniste, il fonda en 1906 l'union moniste à l'institut de zoologie d'Iéna.

En 1907, il entreprit son dernier grand voyage vers la Suède. En 1908, il fonda le musée de phylogénie d'Iéna.

En 1909, Haeckel acheva sa carrière d'enseignant ; en 1910, il se retira de l'Église évangélique. Sa femme Agnès mourut en 1915 et à partir de là sa santé commença à décliner fortement (fracture du col du fémur, fracture du bras). En 1918, il vendit la villa Medusa à la fondation Carl Zeiss. Il mourut le 9 août 1919.

[modifier] Haeckel, un chercheur populaire

Les idées d'Haeckel eurent une grande influence sur l'histoire de la théorie de l'évolution. Il est considéré comme le père de l'écologie, discipline qui cherche à étudier les rapports entre un organisme et son environnement et le créateur du terme écologie en 1866. Ce mot vient du grec oikos signifiant (demeure = station = milieu). Pour lui, l’œcologie (suivant sa propre graphie) désigne l’étude des relations unissant les organismes vivants.

Haeckel décrivit des centaines de nouvelles espèces. Inspiré par le linguiste August Schleicher, avec qui il était ami à Iéna, il introduisit les arbres pour la représentation de l'évolution dans la biologie. Cette idée est aujourd'hui reconnue comme caduque ; à la place on utilise actuellement les cladistiques et les phylogrammes. Haeckel proposa le premier l'idée de l'origine commune de tous les organismes, il tenait d'ailleurs pour certains la filiation à trois groupes.

L'un de ses ouvrages, Les Énigmes de l'univers fut publié à 400 000 exemplaires et traduit dans de nombreuses langues. Certains de ses ouvrages, tels que Kunstformen der Natur (Formes artistiques de la nature, 1904) sont ornés de magnifiques illustrations. C’est lui qui imagine la création d’arbres des organismes afin de montrer de façon pédagogique des exemples de l’évolution.

Il est également à l'origine de la théorie sur la « loi de récapitulation » de la phylogenèse par l'ontogenèse qu’il propose dans son livre Generelle Morphologie der Organismen de 1866. Aujourd'hui controversée, celle-ci affirmait que l'histoire du développement individuel (ontogenèse) était la récapitulation sur une courte période de l'histoire de l'espèce (phylogenèse) : ainsi un organisme parcourait tous les stades de l'évolution de l'humanité dans son évolution biologique, du stade de l’œuf à celui d’adulte. Haeckel émet aussi l’idée que l’origine de la vie fut déterminée par des facteurs physiques et chimiques comme la lumière, la présence d’oxygène, l’eau et le méthane.

[modifier] Principales contributions scientifiques

Les travaux qui firent connaître Haeckel parmi les biologistes, sont principalement des monographies de biologie marine sur les radiolaires (1862, 1887), les éponges calcaires (1872), les méduses (1879-1880) et les siphonophores (1869, 1888). Ces travaux lui permirent d'obtenir un poste de professeur d'université, puis plus tard une chaire de zoologie à Iéna. Très travailleur, lors de la description des radiolaires accumulés par l'expédition britannique Challenger, il nomma plus de 3 500 nouvelles espèces. Sa partie du rapport de l'expédition Challenger regroupe trois volumes avec 2 750 pages et 140 planches détaillées de ces fragiles organismes. Haeckel n'était pas seulement un grand chercheur mais aussi un dessinateur talentueux, les représentations et planches de sa main frappent de manière impressionnante par leur fidélité à la nature et leur plasticité. Celles-ci en raison de leur abondance d'espèces représentées ont encore aujourd'hui un grand intérêt scientifique.

Après 1859, Haeckel prit connaissance des idées de Darwin sur l'origine des espèces. L'ouvrage de Haeckel Generelle Morphologie (1866) est un travail historique, qui marque le début de nombreuses synthèses de différents domaines de la biologie dans le cadre de la théorie de l'évolution.  Nach der „Generellen Morphologie“ begann Haeckel, gemeinverständliche, also an Laien gerichtete Bücher - oft verschriftlichte Vortragsreihen - zu publizieren.Diese gingen vom Gedanken der Abstammungslehre aus und thematisierten sowohl wissenschaftliche als auch philosophische Aspekte, die sich in einer monistischen Weltanschauung verdichten.  ⇔  Après la « Morphologie générale », Haeckel commença à publier , des livres de vulgarisation, donc pour les profanes, souvent adaptés de séries de conférences. Celles-ci partaient de l'idée de la théorie de la descendance et prenaient pour thème aussi bien les aspects scientifiques que philosophiques, qui prenaient corps en une conception moniste du monde.

Son livre ayant eu le plus fort tirage fut le bestseller mondial Die Welträthsel de 1899. Autour de 1900, Haeckel arrêta son travail scientifique ; après cela il vulgarisa dans le fond seulement ses propres pensées. Des reportages de voyages et un volume avec des aquarelles parurent. Une édition posthume en 6 volumes, Gemeinverständlichen Werke, propose la plus importante vue d'ensemble sur les écrits de Haeckel.

[modifier] Natürliche Schöpfungsgeschichte (1868)

Avec son ouvrage Natürlichen Schöpfungsgeschichte (genèse naturelle, 1868), Haeckel entreprit une première tentative pour vulgariser ses idées développées dans Generellen Morphologie. Malgré de gros défauts, que Haeckel remarqua plus tard, le livre Natürlichen Schöpfungsgeschichte connut 9 éditions jusqu'à la publication de Welträthsel en 1899 et fut traduit en 12 langues. Les deux livres Welträthsel et Lebenswunder (1904) continuèrent dans cette direction, en dépassant cependant de plus en plus le cadre de l'interprétation des faits biologiques dans le contexte de la théorie de l'évolution.

[modifier] Anthropogenie (1874)

Haeckel appliqua dans son ouvrage Anthropogenie (1874, environ 730 pages) les méthodes développées dans Generellen Morphologie aux Hommes.  Nach einer historischen Einleitung in die Geschichte der Evolutionstheorien untersucht er die Keimesgeschichte des Menschen, indem er die Eizelle, Befruchtung, die Anlage der Keimblätter und des Blutkreislaufes im Sinne der Ontogenese darstellt.  ⇔  Après une introduction historique traitant de l'histoire des théories de l'évolution, il examine l'histoire de l'embryon humain, en présentant l'ovule, la fécondation, la disposition des feuillets embryonnaires et la circulation sanguine dans le sens de l'ontogenèse.

La troisième section traite de la phylogénie. Dans cette partie, Haeckel présente tout d'abord des vertébrés simples, puis différentes étapes de la lignée des ancêtres de l'Homme :

I. vom Moner zur Gastraea, II. vom Urwurm bis zum Schädelthier, III. vom Urfisch bis zum Amnionthier (=Gruppe aus Reptilien, Vögeln und Säugern) und IV. Vom Ursäuger bis zum Affen.

La quatrième section traite de l'évolution des systèmes d'organes (groupes d'organes fonctionnant ensemble) : la peau, le système nerveux, le système sensoriel, le système moteur, le système intestinal, le système cardiovasculaire et le système urogénital. Enfin l'ouvrage se termine par un chapitre récapitulatif, dans lequel Haeckel réfute la conception duale, en particulier les croyances créationnistes et l'idée de fonctions cérébrales indépendantes de l'âme. Il esquisse également brièvement son monisme.

[modifier] Prises de position scientifiques et idéologiques

[modifier] L'art et la nature

Pour Ernst Haeckel la biologie était fortement apparentée avec l'art. Son talent artistique fut fortement marqué par la symétrie présente dans la nature, entre autres celles des micro-organismes monocellulaires comme les radiolaires. Ses images d'organismes présents dans le plancton et de méduses, illustrant l'impressionnante beauté du monde biologique, obtinrent une célébrité particulière. Si le succès était déjà présent dans ses monographies scientifiques, ses populaires ouvrages "Kunstformen der Natur" (les formes d'art de la nature) qui parurent de 1899 à 1904 sous la forme de nombreux cahiers, appartenaient au foyer de chaque personne cultivée à l'instar de la vie animale selon Alfred Brehm.

Ses représentations influencèrent l'art du début du XXe siècle. Ainsi les lustres en verre de Constant Roux du musée océanographique de Monaco utilisent des modèles de Haeckel, tout comme la porte monumentale de l'architecte français René Binet à l'exposition universelle de Paris en 1900. L'œuvre tabellaire de Binet « Esquisses décoratives », inspirée de Haeckel, fut une des bases de l'Art nouveau.

Sa maison (la Villa Medusa, aujourd'hui le musée Ernst Haeckel) et le bâtiment du musée de phylogénie conçu par lui, à Iéna, réunissent l'art et la science ; par exemple dans les ornements de la façade et les aménagements intérieurs on aperçoit des méduses.

[modifier] Les fondements de la biogénétique

Les observations de Haeckel sur le parallèle entre l'ontogenèse et la phylogénie furent les bases du postulat d'une relation causale entre les processus ontogéniques et ceux de l'évolution ; sa théorie se résume dans la phrase "Ontogenese rekapituliert Phylogenese" (l'ontogénèse récapitule la phylogénèse, théorie de la récapitulation).

Les observations, déjà réalisées par Karl Ernst von Baer, montrant que les stades précoces de l'ontogénèse d'organismes parents se ressemblent plus que les futures formes adultes restent valables. La conclusion d'une relation causale, tirée par Haeckel de ces observations, a longtemps été contestée et fut refusée en grande partie par les biologistes.

Les caractéristiques de base concordantes entre les organismes parents phylogénétiquement, sont expliquées dans le cadre de la théorie de l'évolution, étant donné qu'en règle générale, les nouvelles caractéristiques sont basées sur des caractéristiques déjà existantes.  Ein modernes Verständnis der biogenetischen Grundregel setzt das Verständnis des Organismus als sich kontinuierlich anpassendes stets im Umbau befindliches System voraus.  ⇔  Une compréhension moderne des lois biogénétiques fondamentales suppose une compréhension de l'organisme comme quelque chose qui s'adapte sans cesse au système continuellement en train de s'édifier.

[modifier] Évolution et monisme

Comme les tentatives de Haeckel pour prouver la théorie de l'évolution étaient imprécises et que Haeckel posait les connaissances scientifiques en opposition avec la religion, elles furent attaquées par les créationnistes qui voulaient contrer la théorie de l'évolution. Heackel fut également critiqué par le biologiste Stephen Jay Gould. Philosophiquement, Haeckel professe une philosophie naturelle moniste qui conçoit une unité de Dieu et du monde.

Ernst Haeckel n'était pas un athée strict. Certes, il rejetait fortement tout acte créationniste (d'où ses vives altercations avec les créationnistes), il venait cependant d'un foyer chrétien et considérait que la nature, jusqu'aux cristaux inorganiques, était animée. Pour lui Dieu s'incarnait dans les lois de la nature. Dans ce cadre, il parlait entre autres de « mémoire cellulaire » ("Zellgedächtnis") et de l' « âme des cristaux » ("Kristallseelen").

Haeckel prit part en 1904 à Rome à un congrès international de libres penseurs qui réunit près de 2 000 personnes. Là-bas, il fut nommé cérémonieusement « antipape » lors d'un déjeuner pris en commun. Et lors d'une manifestation qui s'en suivit sur le Campo Fiore devant le mémorial à Giordano Bruno, Ernst Haeckel attacha une couronne de lauriers sur le monument. Haeckel accepta volontiers cet honneur : « Jamais encore, autant d'honneurs ne se sont manifesté à mon encontre que lors de ce congrès international » („Noch nie sind mir so viele persönliche Ehrungen erwiesen worden, wie auf diesem internationalen Kongreß“). Cette provocation sur le siège papal déclencha une campagne massive et des attaques de la part des milieux ecclésiastiques. En particulier son intégrité scientifique fut remise en cause, et il fut décrit comme un faussaire et un menteur et traité de professeur simien. Néanmoins 46 professeurs reconnus firent amende honorable pour Haeckel. Avec l'écriture de "Sandalion - Eine offene Antwort auf die Fälschungs-Anklagen der Jesuiten" (Sandalion, une réponse ouverte aux accusations de falsification des Jésuites), Haeckel put démonter les accusations de falsification.

Le 11 janvier 1906, l'union moniste allemande (Deutscher Monistenbund) que Haeckel avait déjà proposée à Rome, fut fondée à Iéna à l'initiative de celui-ci. Il en fut président d'honneur.

Ernst Haeckel appartient aux libres penseurs de premier plan et représentants des idées d'un progrès scientifique et orienté. Ses idées étaient attractives pour les cercles de droite et nationaux mais aussi pour les cercles libéraux et de gauche. Les monistes autour de Haeckel avaient à l'époque beaucoup d'adeptes, parmi eux par exemple se trouvaient Ferdinand Tönnies, Henry van de Velde, Alfred Hermann Fried, Otto Lehmann-Rußbüldt, Helene Stöcker, Magnus Hirschfeld et Carl von Ossietzky. Une partie de ses idées fut reprise par les nazis, qui rejetaient néanmoins le monisme. Le darwinisme social de Haeckel fut utilisé en vue de conforter l'idéologie nazie.

[modifier] Pacifisme et mouvements pour la paix

Ernst Haeckel défendit les idées pacifistes. Ainsi il appuya à travers de lettres le Mouvement pacifiste de Bertha von Suttner (qui avait lu les travaux de Haeckel et de Darwin et défendait la théorie de l'évolution)[1].

Au début de la Première Guerre mondiale, Haeckel défendit néanmoins la participation allemande à la guerre et s'exprima de plus en plus de manière nationaliste. Haeckel signa le 2 octobre 1914, le Manifeste des 93, qui fut également paraphé par 92 autres professeurs[2].

[modifier] Éthique et avenir

 Die in den Welträtseln beschriebene monistische Ethik bleibt bei allem revolutionären Anspruch wie Iring Fetscher anmerkt im Umkreis erfüllbarer bürgerlicher Alltagstugenden stecken.  ⇔  L'éthique moniste, décrite dans Welträtseln, reste par toutes ses revendications révolutionnaires comme le remarque Iring Fetscher dans le domaine d'une vertue quotidienne et réalisable par chacun. Haeckel déduit néanmoins de cette éthique une utopie, qui aimerait transposer socialement les progrès de la science et des techniques.

[modifier] Controverse

On lui reproche aujourd’hui[3] d’avoir été l’un des premiers à proposer une classification des races humaines dans le cadre de la théorie darwinienne. Selon Haeckel, les races noires étaient les plus proches du singe, tandis que les Indo-Germains (où il regroupe les Allemands, les Anglo-Saxons et les Scandinaves) constituant la forme la plus évoluée de l’humanité. Il fonde la Ligue moniste, destinée à propager ses idées, qui est aujourd’hui considérée[4] comme l’un des centres intellectuels où s’élaborèrent la doctrine biologico-politique du nazisme.

Selon André Pichot : « Aujourd'hui encore, certains biologistes se réfèrent à Haeckel en des termes louangeurs, en général moins pour ses travaux scientifiques (un peu oubliés) que pour la philosophie « moniste » qu'il a développée. Ces biologistes s'attachent souvent à son matérialisme et à son antipapisme, mais passent sous silence son racisme, son pangermanisme et les fantaisies un peu ésotériques de la fin de sa vie. Avec Darwin et quelques autres, Haeckel fait partie d'une sorte de panthéon scientiste de la biologie moderne. »[5]

Pichot relève encore que le prestige et l'influence de Haeckel ont été très supérieurs à ceux de Gobineau ou Vacher de Lapouge (considérés eux comme les pères du racisme).

[modifier] Récompenses et distinctions

Il reçoit la médaille linnéenne en 1894, la médaille Darwin en 1900 et la médaille d’argent Darwin-Wallace en 1908. En 1914, il fut l'un des signataires du Manifeste des 93.

[modifier] Annexes

[modifier] Galerie d'images

[modifier] Notes

  1. Brigitte Hamann: Berta von Suttner. Ein Leben für den Frieden. 2. Aufl., München 1987 S. 71, 140, 158, 165 ISBN 3-492-03037-8
  2. Rolf Groschopp, Dissidenten, 1997, S. 393
  3. André Pichot, La Société pure. De Darwin à Hitler, Champs Flammarion, 2000.
  4. op. cit.
  5. Pichot page 27

[modifier] Source

  • Alan Axelrod (1993). The Environmentalists : A Biographical Dictionary from the 17th Century to the Present, Facts on File (New York) : xiv + 258 p. (ISBN 0-8160-2715-3)
  • André Pichot, La Société pure. De Darwin à Hitler, Champs Flammarion, 2000

[modifier] Orientation bibliographique

  • F.W.P. Dougherty (1979). Les fondements scientifiques et métaphysiques du monisme haeckelien, Revue de synthèse, 3e série (95-96) : 311-336. (ISSN 0035-1776)
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[modifier] Voir aussi


Haeckel est l'abréviation botanique officielle de Ernst Haeckel.
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