Encomienda
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
 |
Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant. (Comment ?).
|
L'encomienda était un système appliqué par les Espagnols lors de la conquête du Nouveau Monde, et appliquée dans tout l'empire colonial espagnol à des fins économiques, militaire et d'évangélisation. C'était le regroupement sur un territoire de centaines d'Indiens (la plus grande étant composée d'à peu près 300 d'entre eux) que l'on obligeait à travailler sans rétribution dans des mines et des champs : il s'agissait d'un « pseudo-servage » [1]. Ils étaient sous les ordres de l' Encomendero, un Espagnol à qui la Couronne d'Espagne avait confié une terre dont il peut jouir mais qui ne lui appartient pas.
Les Indiens pour autant qu'il leur était possible cherchèrent à fuir les mines et champs.
Les conditions de travail déplorables et le mauvais traitement faits aux Indiens fut un sujet de controverse et de critiques même parmi les Espagnols. On en voit un exemple notamment avec la Controverse de Valladolid déclenchée par le dominicain Bartolomé de Las Casas.
Dès les premiers temps de la colonisation de Saint-Domingue, les Espagnols transposèrent un système médiéval, l'encomienda (mot qui signifie commande). Des indigènes étaient répartis dans les propriétés d'un colon selon les propriétés du servage.
La recherche de l'or nécessitait une importante main d'œuvre pour l'orpaillage.
A partir de 1495, le fait d'imposer un tribut en métal précieux aux Arawak, donna une base juridique aux exigences de la colonisation. Les indigènes n'ayant pas d'or durent pratiquer l'orpaillage et l'encomienda apparut comme un moyen de les y obliger.
Les premières répartitions eurent lieu en l'absence de Christophe Colomb, qui en accepta le principe en 1498. La Couronne ratifia l'état de fait en 1503 : les colons imposèrent leur choix ; les premiers bénéficiaires réduisirent les indiens non pas à l'esclavage, sort des noirs, mais au travail forcé.
Le phénomène se généralisa au XVIIe siècle et détourna à son profit une bonne partie de la population qui se consacrait à la polyculture. Les cultures, surtout de manioc, se répartissaient sur de petits champs autour des villages et exigeaient un soin constant. Les Espagnols n'appréciaient pas le manioc et décidèrent donc d'importer d'Europe des produits alimentaires (vin, blé, animaux).
De plus, il lâchèrent sur le sol de Saint-Domingue du bétail, notamment des ovins, qui proliféra et dévasta la polyculture locale. On assista donc à un déclin des cultures vivrières. Une chute brutale de la population des Arawaks s'ensuivit.
[modifier] Voir aussi
- ↑ Fernand Braudel, Civilisation matérielle, économie et capitalisme, tome 3 : Le temps du monde, Paris, Armand Colin, LGF-Le Livre de Poche, (ISBN 2253064572), 1993, p.490
