Emma Livry

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Emma Livry dans Le Papillon, gravure de Jacotin (1860). Paris, BNF (Gallica).
Emma Livry dans Le Papillon, gravure de Jacotin (1860). Paris, BNF (Gallica).

Emma Livry (de son vrai nom Emma-Marie Emarot) est une danseuse française née à Paris le 24 septembre 1842 et décédée à Neuilly-sur-Seine le 26 juillet 1863.

Emma Livry est l'élève de la première grande danseuse romantique Marie Taglioni. Bien qu'elle ne soit physiquement pas très belle, ses qualités de danseuse sont très vite remarquées puisqu'elle est engagée à l'Opéra de Paris en 1858 et qu'elle y restera jusqu'en 1862. Emma Livry est certainement la dernière « ballerine romantique » de l'époque qui a vu naître ce qualificatif et qui a vu rayonner des grands noms du ballet romantique, tels que Marie Taglioni, Fanny Cerrito, Fanny Elssler ou Carlotta Grisi. Sa majestueuse interprétation de La Sylphide fit d'elle la danseuse la plus appréciée du public parisien de l'époque à l'Opéra de Paris.

Marie Taglioni fut si impressionnée par son talent qu'elle créa son unique ballet Le Papillon pour Emma Livry en 1860.

[modifier] La tragédie

Le 15 novembre 1862 lors d'une répétition du ballet La Muette de Portici, Emma Livry agita par mégarde son tutu de gaze au-dessus de la herse éclairante. Celui-ci s'enflamma et le feu l'enveloppa très vite. Affolée, elle traversa trois fois la scène avant qu'un pompier n'ait le temps de se précipiter sur elle. S'apercevant qu'elle allait être nue, Emma Livry ramassa de ses mains les morceaux de l'étoffe enflammée pour s'en couvrir, aggravant de ce fait ses brûlures. Ce qui restait de son costume tenait au creux de sa main. Elle mourut après 8 mois d'une longue agonie, emportant avec elle une époque qui aura marqué l'histoire du ballet romantique. Elle n'était âgée que de 21 ans. On ne peut éviter de penser à la mort identique de la danseuse Clara Webster lorsqu'on pense à ce terrible accident.

Une partie de sa ceinture et un lambeau de tissu sont conservés dans les vitrines du Musée de l'Opéra.

L'éclairage scénique de l'époque n'était bien évidemment pas électrique. Les artistes devaient alors asperger les costumes d'un produit non inflammable pour prévenir les accidents. Les danseuses préféraient toutefois ne pas y recourir car le produit décolorait les tissus blancs du tutu, lui conférant une couleur jaunâtre peu esthétique.