Emiliano Zapata

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Emiliano Zapata
Emiliano Zapata

Emiliano Zapata Salazar dit El Caudillo del Sur (8 août 1879 - 10 avril 1919) fut l'un des principaux acteurs de la révolution de 1910 au Mexique contre le président Porfirio Díaz, puis de la guerre civile qui suivit la chute et l'exil de celui-ci.

Sommaire

[modifier] Origines et antécédents politiques

Emiliano Zapata, est né à San Miguel Anenecuilco, village de l'État de Morelos, situé au sud de la capitale du Mexique. Il est le fils de Gabriel Zapata et de Cleofas Salazar.

La famille de Zapata, même si elle n'était pas riche, ne vivait pas non plus dans la pauvreté. Elle échappa au peonaje et put conserver ses propres terres (ranchero), sa situation dans le monde paysan aurait répondu dans l'Union soviétique des années vingt à celle de koulak. En fait, les générations précédentes avaient été porfirista (partisans de Díaz). Zapata a d'ailleurs toujours eu la réputation d'un homme bien habillé, vêtu comme le voulait la classe sociale qu'il représentait, il ne s'agissait nullement d'être « costumé » en apparaissant aux corridas et rodéos habillé en charro, mais de se faire respecter. Bien que son attrait pour les beaux vêtements l'eût plutôt fait ressembler aux riches hacendados eux aussi des indigènes ou des métis mais la plupart de temps d'origine européenne qui contrôlaient les terres, bien que ceux ci affectionnassent une mode plus « parisienne », il conserva toujours l'affection voire l'admiration des habitants de son village, Anenecuilco , si bien qu'à l'âge de trente ans, Emiliano parvint à la tête du comité de défense, un poste qui fit de lui le porte-parole pour la défense des intérêts de son village.

André Castelot nous dit que : « Zapata se "maria" 27 fois, son dernier mariage fut le seul qui prit une apparence légale. Zapata possédait en outre une espèce de harem, composé de femme blanches, métisses et indigènes et il portait deux gros revolvers et un machette, outil agricole qui lui servait aussi bien pour corriger ses enfants, que pour battre ses femmes ou faire sauter une tête... »

[modifier] À la veille de la Révolution

[modifier] Contexte

À l'époque, le Mexique était gouverné par le général Porfirio Díaz qui accéda au pouvoir en 1876.

Après le départ de Santa Anna en 1855 une nouvelle constitution fut promulguée en 1857 par le congrès de prédominance juariste. Après une guerre de trois ans contre les conservateurs (1858-1860) les libéraux (juaristes) promulguèrent des lois de nationalisation des biens ecclésiastiques qui dépouillèrent l'Eglise catholique de ses terres qui furent achetées à bas prix après la chute de l'Empire de Maximilien (qui protégeait personnellement le village d'Anenecuilco, une des ses maîtresses indigènes habitant non-loin), en 1867, par des spéculateurs issus des milieux juaristes libéraux vainqueurs et des propriétaires terriens. De plus cette nouvelle constitution ne garantissant plus la propriété collective des terres appartenant aux villages, les hacendados en profitèrent pour s'emparer peu à peu de la plupart d'entre elles, raflant au passage les petites et moyennes exploitations individuelles. En juin 1874 déjà, José Zapata, « gouverneur » d'Anenecuilco et natif de Mapaztlán, écrivait à Porfirio Díaz :

« Les plantations de canne à sucre sont comme une maladie maligne qui s'étend et détruit, et fait disparaître tout pour prendre possession de terres et encore de terres avec une soif insatiable. »

En 1910 le Mexique comptait officiellement 15 160 369 habitants dont 80% vivaient à la campagne[1]. Des élections devant avoir lieu en 1910, Díaz se représenta. Certains politiciens, vu le grand âge de celui-ci et la lassitude engendrée par une si longue période de pouvoir, tentèrent leur chance, comme le plus connu Francisco I. Madero, en qui les politiciens américains voyaient un successeur plus docile que Díaz.

[modifier] Zapata s’engage dans la lutte

En 1908, Zapata s'engagea dans l'armée fédérale, qui comptait alors quinze mille hommes, chiffre très faible par rapport à une population évaluée à environ 15 millions de personnes.(Diaz avait cherché à diminuer le nombre et le pouvoir des militaires). Il servit au 9e bataillon de cavalerie, comme palefrenier personnel de Pablo Escandon , chef de l'Etat-Major, mais déçu par la décadence et l'impéritie qui y régnait, il réussit à retourner à la vie civile.

Le premier acte politique de Zapata se situe en 1909, année ou il appuya le candidat de l'opposition Patricio Leyva au poste de gouverneur du Morelos. Il s'impliqua dans la lutte des villageois spoliés par de puissants investisseurs mexicains et étrangers. Il supervisa alors la restitution pacifique des terres de certaines haciendas à leurs légitimes propriétaires. En mai 1910 il prit par la force des terres à Villa de Ayala. Il fut alors acteur de nombreux conflits opposant les villageois entre eux et aux propriétaires souvent absents et aux gérants des haciendas, des planteurs de canne à sucre, à propos de l'accaparement des terres des villages et fut témoin des brutalités commises par les rurales, police formée par des gens du crû mais au service des hacendados.

Durant de nombreuses années, il milita avec persévérance pour les droits des villageois. Il commença par établir grâce à des actes datant de la colonie espagnole les droits des paysans sur des terrains objets de disputes. Puis, il essaya de convaincre le gouverneur de l'État de faire rendre les terres à leurs propriétaires légitimes, mais désolé par l'inertie dont faisaient preuve les autorités et par celle des tribunaux de la République qui, orgueilleusement, ne reconnaissaient pas les titres de propriété datant des rois d'Espagne, il s'arma pour prendre possession des terres disputées.

À cette époque, Porfirio Díaz était menacé par la candidature de Francisco I. Madero. Zapata s'allia alors à Madero (un démocrate libéral) qui passait pour celui qui permettrait un changement profond au Mexique. En janvier 1910 il fut mis en prison trois jours sous prétexte d'ébriété publique, mais en réalité pour l'obliger à retourner dans l'armée. Il ne fut libéré de servir qu'en mars par l'intervention d'un puissant hacendado qui l'avait employé et qui avait de l'estime pour lui, don Ignacio "Nachito" de la Torre y Mier beau-fils de don Porfirio Diaz (il avait épousé Amada Diaz le 16 janvier 1888)

[modifier] La révolution

Eufemio et Emiliano Zapata
Eufemio et Emiliano Zapata

[modifier] De l'aube de la révolution à la chute d'Huerta

En 1910, les troubles que subissait le pays conduisirent à la création de groupes de guérilleros. Zapata eut vite un rôle important dans ce mouvement, il fut nommé général d'une armée du Morelos parFrancisco I. Madero (Ejército Libertador del Sur, armée libératrice du Sud - il faut entendre du sud de la ville de Mexico, ou se situe le petit Etat de Morelos et non de l'ensemble du sud du pays).

Bien qu'étant presque illettré, Zapata était en partie influencé par Ricardo Flores Magón, idéologue dont la pensée était un mélange d'anarchisme, de libéralisme et de socialisme [2], originaire de l'État d'Oaxaca comme Porfirio Diaz. Ce qui déplut a certains révolutionnaires, Magón était considéré à l'époque comme traître à son pays car jugé internationaliste et faisant s'immiscer de nombreux étrangers (dont des citoyens des Etats-Unis) dans la politique et les conflits intérieurs du pays.

Les partisans de Zapata avaient pour slogan « Reforma Libertad Justicia y Ley » (Réforme, Liberté, Justice et Loi), utilisé dans leurs proclamations, monnaies et sur les documents émis sous leur autorité, et non pas comme on le croit ordinairement le slogan anarchiste du parti libéral des frères Flores Magon "Tierra y libertad", utilisé à partir de 1911.

Otilio Montaño (qui fut jugé et fusillé, accusé d'être l'auteur intellectuel en mars 1917 d'une révolte contre Zapata et accusé par Diaz Soto y Gama d'être un anarchiste, un positiviste et d'écrire des pastorales), essaya de faire comprendre à Zapata les idées de Pierre Kropotkine et de Flores Magón à l'époque où Zapata commençait à participer au combat des paysans pour la restitution de leurs terres. Zapata était surtout un pragmatique, tous ceux qui pouvaient l'aider à récupérer les propriétés des villageois étaient les bienvenus.

Díaz fut renversé par Madero en 1911 suite au mouvement de rébellion de la classe moyenne représentée par Madero, qui entraîna avec elle les paysans et une partie de la classe ouvrière. La classe moyenne fournit la plupart des cadres aux révolutionnaires, de l'armée de Francisco Villa qui récupéra des généraux fédéraux dont le célèbre artilleur Felipe Angeles et avec la bénédiction des États-Unis qui s'empressèrent de reconnaître son gouvernement, pour mieux le trahir plus tard. Avec Madero, de timides réformes foncières furent entreprises et des élections devaient avoir lieu. Cependant, la position de Madero sur la réforme foncière ne satisfit pas Zapata et ses partisans comme le montre l'article 14 du plan d'Ayala :

« Si le président Madero et autre éléments dictatoriaux du régime actuel et passé désirent éviter les immenses infortunes qui affligent la patrie et s'ils possèdent de vrais sentiments d'amour envers elle, qu'ils renoncent immédiatement aux postes qu'ils occupent et par là, ils étancheront un peu les graves blessures qu'ils ont ouvertes au sein de la patrie, car s'ils ne le font pas, le sang et l'anathème de nos frères retomberont sur leurs têtes. »

Le plan d'Ayala dont le mot d'ordre était « Libertad, justicia y ley ». en 1911 est légèrement modifié en 1915 pour devenir « Réforma, libertad, justicia y ley » et restera inchangé jusqu'à la mort de Zapata. Il faut relever que ce plan ne demandait la nationalisation et l'expropriation que des 2/3 des terres des grandes propriétés foncières et que sur le plan extérieur il n'a aucune référence ni appel à l'internationalisme révolutionnaire, c'est plutôt dans un retour aux passés colonial et préhispanique vu comme des âges d'or qu'il faut chercher la particularité du mouvement zapatiste.

Finalement, après la nomination au Morelos d'un gouverneur appliquant la politique de Madero plutôt bénigne pour les propriétaires terriens et le manque de gestes encourageants en terme de politique foncière de ce dernier, Emiliano Zapata remobilisa l'Ejército Libertador del Sur.

Madero, effrayé, demanda à Zapata de désarmer et démobiliser ses troupes. Zapata répondit que si les villageois de Morelos ne parvenaient pas à faire valoir leur droits par les armes, ils ne le pourraient pas non plus désarmés et sans aide. Madero envoya l'armée et plusieurs généraux très compétents dont le brigadier général Victoriano Huerta afin d'essayer de neutraliser Zapata mais sans succès.

Avant cela, le successeur de Diaz, le président intérimaire Francisco Léon de la Barra avait envoyé au Morelos combattre les troupes de Zapata, le brigadier général Victoriano Huerta qui était un indigène Huichol et qui connaissait très bien ses adversaires.

Peu après, le président Madero, ainsi que le vice-président Pino Suárez furent démis et assassinés par ordre de Victoriano Huerta. L'armée fédérale continua de combattre les partisans de Zapata. Une nouvelle force apparut dans le Nord, les Villistas du général de brigade Francisco Villa, composée principalement d'anciens partisans de Madero et encadrée par des militaires de carrière formés dans les meilleures écoles européennes. Zapata hésitait à rencontrer Villa suite au rejet par ce dernier du plan d'Ayala.

Les conservateurs de la capitale et ses opposants en général avaient surnommé Zapata « l'Attila du Sud ».

L'opposition à Huerta connut son apogée avec Venustiano Carranza qui s'était proclamé primer jefe et qui dirigeait une faction constitutionnaliste à laquelle Zapata et Villa adhérèrent. Huerta qui n'avait pas le soutien des États-Unis fut rapidement renversé par ces forces militairement puissantes. Suite à sa défaite, les constitutionnalistes mirent en place une convention chargée de constituer le nouveau gouvernement. Zapata refusa d'y assister arguant qu'aucun des conventionnels n'avait été élu. Les chefs de Morelos envoyèrent à la place une délégation pour présenter le plan d'Alaya et observer la tenue de la convention.

[modifier] Face aux partisans de Carranza

Le 3 janvier 1914 il signa un contrat d'un montant colossal pour l'époque de 25 000 dollars américains (environ le double en pesos) avec la compagnie cinématographique américaine Mutual Film corp., lui donnant l'exclusivité de filmer ses actions militaires. Ces films montrent la dureté des combats et de nombreuses atrocités commises de part et d'autre.

Peu après, Carranza prit la tête du nouveau gouvernement révolutionnaire dit gobierno constitucionalista. Avec Álvaro Obregón qui était un fidèle de Venustiano Carranza, ils avaient vaincu Pancho Villa, à qui les approvisionnements en armes et munitions n'étaient plus assurés par les États-Unis. Le 2 août 1914 Zapata essaya d'attirer l'attention des Etats-Unis dans une longue lettre ouverte au président Wilson dans laquelle il condamnait « Monsieur Venustiano Carranza et sa clique de politiciens ambitieux ». Plus tard dans une lettre au général Francisco Villa il dit que le moment était venu de d'établir un gouvernement provisoire formé de chefs révolutionnaires. Au cas ou Carranza agirait dans un autre sens Zapata assura qu'il disposait de 70000 hommes armés de fusils Mauser. Pendant plusieurs mois la diplomatie américaine avait essayé de rapprocher les partisans de Zapata avec les constitutionalistes de Carranza. En désaccord avec les zapatistes ce gouvernement bien qu'issu de la révolution, mena alors une guerre à outrance contre eux. Les habitants du Morelos en furent les victimes et inventèrent le verbe carrancear qui pour eux voulait dire détruire, violer, piller. Les zapatistes, néanmoins, restèrent mobilisés, mais perdirent peu à peu leur force. Ils durent aussi lutter contre les bataillons rouges de la milice ouvrière de la Casa del Obrero mundial qu' Alvaro Obregon avait envoyés contre eux. Zapata craignait aussi que la politique neutre de Carranza pendant la guerre mondiale, dont la politique pétrolière avait plutôt favorisé les intérêts allemands, d'avoir selon ses propres termes "offensé le capital français et britannique" ne fâchât les États-Unis. Il tenta de se concilier l'opinion publique de ce pays en publiant une lettre écrite avec Francisco Vasquez Gomez ou il dénonce les idées socialistes enragées de zapatistes comme Palafox et se déclare en faveur de l'esprit d'entreprise dans tous les secteurs économiques sauf pour les monopoles qui constituent une menace pour le libre jeu des forces sociales. Le gouvernement constitutionnaliste de Carranza ne trouva pas d'autre moyen que la trahison pour éliminer Zapata, l'espérant surtout de la part de zapatistes repentis. Il essaya également d'éloigner les autres chefs de l'armée zapatiste, mais aucune proposition n'eut de succès. Zapata fut accusé d'être sanguinaire et d'avoir fait exécuter d'autres rebelles avec qui il eut des différents, ses ennemis et des militaires prisonniers, on lui reproche les victimes innocentes d' attentats contre les trains, en réalité il le fut sans doute moins que Carranza ou Villa et que d'autres acteurs de la guerre civile. Il lui fut également difficile de contrôler tous les faits et gestes de ceux qui se réclamaient de lui.

Pendant l'occupation de la ville de Mexico par la Convention représentée militairement par les forces de Zapata, il fut frappé durant le mois de juillet 1915 des pièces de monnaie de 1 et 2 centavos en bronze identiques à celles circulant alors mais de plus petit module, cette monnaie fut déclarée illégale en septembre 1916 par les constitutionnalistes (Carranza) qui avaient chassé de la ville les conventionistes. Les forces de Zapata (qui tenait à ce que les gens aient des moyens d'échange car le numéraire national en argent métal et en or avait été thésaurisé par la population) émirent dans leurs zones d'influence de la monnaie de cuivre, des billets de banque de circulation forcée et aussi de la monnaie portant le slogan du plan d'Ayala « reforma, libertad, justicia y ley » qui fut plus appréciée car en argent.

[modifier] Sa mort

En avril 1919, le colonel Guajardo complota une embuscade contre Zapata avec son supérieur le général Pablo González, un proche de Carranza. Pour gagner la confiance de Zapata, il simula de la sympathie pour lui et fit attaquer une colonne de soldats fédéraux (ses propres hommes) en tuant 57. Il obtint ainsi de lui parler de son ralliement, lui promettant des hommes et des armes. Ils prirent rendez vous à l'hacienda de San Juan Chinameca, Zapata tomba dans le piège : des hommes armés l’y attendaient et il fut abattu à bout portant. Le samedi suivant son assassinat, au cimetière de Cuautla, il fut enterré très profondément pour que ses partisans n'emportassent pas sa dépouille. Sa tombe porte le numéro 23. On peut y lire :

« Al hombre representativo de la revolución popular
el apóstol del agrarismo, al vidente que jamás abandonó la fé
al inmortal
EMILIANO ZAPATA
dedican este homenaje sus compañeros de lucha. »

[modifier] Héritage

Ses compagnons le décrivirent ainsi : La restitution des terres prises par les hacendados à son village natal, San Miguel Anenecuilco, au Morelos, fut le principal objectif de sa rébellion. Il ne cherchait pas de changements pour tout le pays ni idéaux abstraits : liberté, démocratie etc. , sinon que les hacendados restituent les terres dont les villages avaient des titres de propriété expédiés au temps de la Colonie Espagnole. Cependant sur la base du Plan d’Ayala rédigé par son conseiller le professeur Otilio E. Montano on l'identifia comme un précurseur de la réforme agraire. En tant qu'homme il aima les femmes, le jeux de cartes, les coqs de combat, le cognac et les cigares. Il était aussi grand connaisseur des chevaux.

Zapata ne laissa aucun écrit. Il ne sortit de L'Etat de Morelos qu'en de rares occasions et on pense qu'il ne vit jamais les océans qui bordent le Mexique.

Bien que général, Emiliano Zapata, contrairement à Francisco Villa, ne porta jamais d'uniforme.

Il avait pour maxime : "« Es mejor morir de pie que vivir toda una vida arrodillado » (« Mieux vaut mourir debout que vivre toute une vie à genoux »).

Après la mort de Zapata, l'Armée de libération du Sud se divisa en plusieurs factions dont les cinq plus importantes élirent plus tard le successeur de Zapata , leurs chefs se querellant dans d'inextricables intrigues, disparaissant définitivement après que la rébellion d'Obregon eut déposé et fait assassiner Carranza qui fuyait Mexico pour Veracruz. Le successeur de Zapata fut Gildardo Magana Cerda aidé par l'avocat Antonio Diaz Soto y Gama, qui avait rejoint Zapata en avril 1914 et fut aussi son délégué à la convention d'Aguascalientes. En 1920 bien que sa valeur militaire fut insignifiante le zapatisme représentait par son seul nom un gros enjeu politique et tout aspirant à la présidence chercha à le mettre de son côté. Le chef rebelle Pélaez qui alors « régnait » sur les zones pétrolifères de Tampico avait besoin d'alliés dans d'autres régions et fit vainement aux chefs zapatistes des offres formidables en terme d'aides financières, promettant de leur donner tout l'argent dont ils avaient besoin.

Cependant, le nom de Zapata fut utilisé tout au long du XXe siècle par tous les présidents successifs, il servit d'alibi aux politiques pour tromper nombre de paysans qui espéraient à leur tour devenir des propriétaires et aujourd'hui encore il est utilisé pour le meilleur et le pire, quoique les nouvelles générations qui vivent en ville le connaissent pas ou peu, certains ignorant même complètement son existence à presque un siècle de sa disparition.

[modifier] Annexes

[modifier] Bibliographie

  • Friedrich Katz "La guerra secreta en México" ERA Ediciones - 1982 - México
  • Pedro Gonzalez Blanco "De Porfirio Diaz a Carranza" Imprenta Helénica - 283 pages - 1916 - Madrid
  • INEHRM (gouvernemental) "Las comisiones agrarias del Sur" Ed. Librairie Manuel Porrua - 196 pages - 1961 -México
  • Juan de Dios Bojorquez "Forjadores de la Revolucion mexicana" INEHRM - 72 pages - 1960 - México
  • Fernando Orozco Linares "Porfirio Diaz y su Tiempo" Panorama Editorial - México juin 1986
  • Jesus Silva Herzog "La révolution mexicaine" FM/petite collection Maspero - ISBN 2-7071-0191-5
  • André Castelot Le calendrier de l'Histoire librairie académique Perrin PARIS 1970 ISBN 2-7242-2362-4
  • Americo Nunes - Les révolutions du Mexique - Questions d'histoire - Flammarion
  • Ricardo Flores Magon - Antologia - Universidad autonoma de Mexico - 1993 - 144 pag. México (Tierra y libertad)
  • Enrique Krauze - Emiliano Zapata el amor a la tierra - biografia del poder - ISBN 968-16-2288 X
  • John Womack - Emiliano Zapata - cahiers libres - francois Maspero - Paris - traduit de l'américain
  • Renata Ravelo Lecuona - La revolucion zapatista de Guerrero - Universidad autonoma de Guerrero - Chilpancingo
  • Luis Pazos - Historia sinoptica de México de los Olmecas a Salinas -Editorial Diana S.A de C.V-Mexico -ISBN 968-13-2560-5
  • T.V. Buttrey & Clyde Hubbard : A guide book of mexican coins - Thomas Michael Editor -Krause publications, Iola WI Library of congress cat. cart nr. 76-49264 - ISBN 0-87341-193-5
  • Gildardo Magana - Emiliano Zapata y el agrarismo en México -trois tomes 1934, 1937 et 1946 - Mexico
  • Miguel R. Delgado - El testamento politico de Otilio Montano - 1920 - Mexico
  • Ulloa Berta - La encrucijada de 1915, tome 5, de la Historia de la Revolucion mexicana - 1979 - Colegio de México
  • Chevalier François - La formation des grands domaines au Mexique, terre et société aux XVIe et XVIIe siècles Paris - Institut d'ethnologie 480 pages -1952.
  • Miranda José - El tributo indigena en la Nueva Espana durante e siglo XVI, El colegio de México - Mexico - 1950
  • Armando de Maria y Campos - "Reto de Zapata al Constitucionalismo" ABC (revista) 1953
  • Luis Gonzalez y Gonzalez - "El indigenismo de Maximiliano" I.F.A.L. , México - 1965
  • Joaquin Nava Moreno - Datos sobre la vida militante del Ejecito Libertador de Sur del general de division Heliodoro Castillo Castro" - Universidad autonoma de Guerrero
  • Moises Ochoa Campos - "La réforma municipal, historia municipal de México" - México 1955
  • Octavio Magana Cerda - Historia documental de la Revolucion" paru dans El Universal de mai à décembre 1950.
  • Mario Gill - "Zapata, su pueblo y sus hijos" Historia mexicana, vol. 2 - 1952

[modifier] Filmographie

Alfonso Arau "Zapata, el sueno del héroe" avec Alejandro Fernandez - avril 2004 - Mexique

Elia Kazan réalisa en 1952 le film Viva Zapata avec Marlon Brando dans le rôle titre. L'écrivain John Steinbeck en écrivit le scénario.

Zapata mort ou vif, documentaire réalisé au Mexique en 1992 par Patrick Le Gall, à partir de témoignages de survivants et d'historiens, et d'images d'archives.

[modifier] Divers

  • De nombreuses avenues, rues, places, écoles, localités, etc. portent son nom, Par ex. :
  • Emiliano Zapata (912 habitants en 2007, municipio de Cosautlan de Carbajal) situé dans l'état mexicain de Veracruz.
  • Emiliano Zapata Salazar, municipalité de Jaltipan, Ver. 24 habitants.
  • La municipalité d' Emiliano Zapata (précédemment San Francisco Zacualpan et San Vicente Zacualpan) dans l'État de Morelos formée par Tres de Mayo, Tezoyca, Tepetzingo, Tetecalita comptait selon le recensement de 2005 69 064 habitants.
  • Il fut émis a partir du 3 octobre 1994 un billet de banque (10 Pesos) à son effigie.
  • Il figure en compagnie de Madero, Carranza et Villa sur les monnaies de 200 pesos émises en 1985. (98,590,000 ex.)

[modifier] Articles connexes

[modifier] Notes et références

  1. Chiffres du recensement issus du journal officiel mexicain Diario oficial de la federacion du 27 mars 2002 publie dans sa section 3
  2. Luis Pazos - Historia sinoptica de México de los Olmecas a Salinas