Doura Europos

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Ruines du temple d'Adonis, datant du IIe siècle, à Doura Europos
Ruines du temple d'Adonis, datant du IIe siècle, à Doura Europos

Le site archéologique de Doura Europos (proche du village de Salhieh, 34°44.82′N 40°43.85′E / 34.747, 40.73083) est situé à l'extrême sud-est de la Syrie sur le moyen Euphrate, à 24 kilomètres au nord du site archéologique de Mari et à 35 kilomètres de la frontière irakienne. Des fresques avaient été découvertes le 31 mars 1920 par un corps expéditionnaire britannique, pressé par les troupes de Fayçal, et qui cherchait un refuge. Le site avait alors été appelé la « Pompéi du désert syrien ».

Plan de Doura Europos, Syrie.
Plan de Doura Europos, Syrie.

Sommaire

[modifier] Histoire

Doura Europos était une ville-forteresse gréco-romaine construite sur un emplacement stratégique qui avait déjà été occupé par les Assyriens. La cité, fondée en -303 par le général Nicanor, fut construite par les Séleucides, entre 300 et 280 avant J.-C., pour être habitée par une colonie de vétérans macédoniens et grecs.

Le terme de Dura signifie forteresse dans les anciennes langues sémitiques, et Europos était le nom du village natal de Séleucos Ier en Macédoine, roi de Syrie et de Babylonie, et qui fut un compagnon d'Alexandre le Grand et le fils d'Antiochos, un des généraux de Philippe II de Macédoine.

A l'époque séleucide, la ville est construite en damier autour d’un vaste agora (urbanisme hippodamien). Ses institutions sont grecques (boulé, stratège, trésoriers, sitonai chargés du ravitaillement en blé). Le roi exerce sa surveillance par un épistate. Les citoyens ont des cléroi (lots de terre) que travaillent pour eux des indigènes. À côté des temples dédiés aux dieux grecs (Zeus Mégistos et Artémis), les sanctuaires de divinités locales sont nombreux. L’art témoigne vite de l’apport d’éléments orientaux.

En 113 av. J.-C., elle tombe aux mains des Parthes, et connaît alors sa plus grande extension, et devient une cité cosmopolite où, à la population d'origine grecque, se mèlent des iraniens et des sémites.

En 115, le romain Trajan occupe une première fois la ville, puis les romains revinrent en 165 et vont l'utiliser comme point de départ de la conquête des territoires d'Osrohène et d'expédition vers l'empire des Parthes et leur capitale Séleucie du Tigre en 199.

En 211, la cité devient colonie romaine. Par la suite elle deviendra un poste frontière du royaume de Palmyre.

En 256, prise de la ville par les Sassanides qui déportent la population. Le site ne sera pas réoccupé après le siège sassanide. Elle tombera alors définitivement dans l'oubli.

[modifier] Éléments archéologiques

La ville avait une architecture typiquement coloniale avec ses rues se coupant à angle droit et départageant des blocs urbains (insulae) d'habitations et d'édifices publics. Le site a gardé ses remparts impressionnants qui surplombent la rive droite de l'Euphrate et offrent un point de vue magnifique.

Le site renferme de nombreux édifices religieux, de diverses religions, ce qui semble attester d'une grande tolérance religieuses. Il a été découvert des temples, un baptistère chrétien et une synagogue juive, dont les fresques, datant de l'époque romaine et conservées au musée de Damas, sont particulièrement exceptionnelles.

Avec le baptistère chrétien, on peut aussi trouver les restes exceptionnels d'une maison chrétienne communautaire, datant des années 220 - 230, dont la structure comporte chapelle, salle de cours et cloître. Il s'agit là d'une des premières expériences des mouvances ecclésiales qui se formaient dans de riches demeures et qui donneront naissance aux monastères.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

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