Djembé

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Djembé
Djembé

Le djembé est un instrument de percussion africain composé d'une pièce de bois en forme de calice recouvert d'une peau de chèvre ou d'antilope et d'un système de tension (corde, anneaux métalliques) que l'on joue à mains nues et dont le spectre sonore très large génère une grande richesse de timbre. La forme évasée du fût viendrait de celle du mortier à piler le grain.

Il vient de l'Empire Mandingue (Afrique de l'Ouest), mis en place par Sundjata Keïta au XIIIe siècle, qui s'étendait de la Guinée à l'est du Mali, et au nord de la Côte d'Ivoire en passant par le Burkina Faso.

C'est dans les années 1950 que le djembé commence à s'exporter en dehors de l'Afrique, grâce à Fodéba Keita et les ballets africains puis grâce à la Guinée et son président Sekou Touré, qui érigea le ballet national de la république comme vitrine de son régime.

C'est dans les années 1980 que le djembé conquit le monde, grâce à de grands djembefola (joueurs) issus des ballets nationaux (Mamady Keïta, le plus connu d'entre eux, mais aussi Amadou Kiénou, Famoudou Konaté, François Dembélé, Adama Dramé, etc.) qui jouent régulièrement et ont fondé des centres d'apprentissage, en Europe, aux États-Unis et au Japon.


[modifier] Facture

Djembé
Djembé

Le djembé est un gros tambour sur pied à une seule membrane, de 65 cm de haut et 40 cm de diamètre en général. Il est tiré d'un tronc d'arbre très dur évidé, sur lequel une peau animale rasée est maintenue au moyen de cerclages en métal et tendue au moyen de cordages.

La popularité actuelle du djembé en Occident et sa fabrication à grande échelle en vue de l'exportation ont de graves effets sur les populations d'arbres Cordyla pinata (essence connue localement sous les noms de dimb ou dougoura), à partir duquel le djembé est sculpté. En effet, au rythme actuel d'exploitation, le Cordyla pinata disparaîtra d'ici une génération, et ce malgré la politique de protection du gouvernement sénégalais, politique toutefois peu ou mal appliquée et facilement contournée par les bûcherons.

D'autres essences de bois sont régulièrement utilisées dans la fabrication de djembés, telles que l’iroko, le linké (bois rouge), le goni et le khali (bois de vène), etc.

[modifier] Jeu

Il est joué, à l'origine, à pleines mains pour accompagner des faits sociaux tels que les mariages, baptêmes, circoncisions, récoltes, etc. Ceci avec des rythmes particuliers à chaque occasion et chaque groupe ethnique.

Le djembé fait partie d'un ensemble polyrythmique, et ne s'entend que très rarement seul, voire jamais. Les membres de cet instrumentarium sont le doundounba, le sangban, le kenkeni, plusieurs djembés d'accompagnements et un djembé soliste. De plus, il est presque indissociable de la danse africaine dont les phrases du soliste marquent les temps.

D'un point de vue général, on peut associer les sons graves au centre de la peau et les sons aigus à sa périphérie.

Quatre sons principaux peuvent être effectués avec un djembé, et dépendent d'une part de l'endroit où l'on frappe la peau et d'autre part, de la partie de la main qui la frappe :

la « tonique » 
C'est un son mat et sec, obtenu en frappant le bord de la peau avec l'ensemble des doigts.
Pour ce son, on travaille avec la ou les deux premières phalanges des doigts sur la périphérie de la peau et le plus près possible de l'« arrondi » (la zone du fût de bois où repose la peau qui est aussi souvent appelée frappe). Le son doit être sec et bref : on identifie souvent un problème de structure (mauvais profil de la frappe, cerclages supérieurs non parallèles au fût entraînant des irrégularités de tension de la peau...) ou de tension de la peau lorsque la « tonique » sonne long : généralement on perçoit des harmoniques métalliques.
le « claqué » 
C'est le son le plus aigu mais surtout le plus puissant, obtenu en claquant la peau sur le bord avec la paume de la main et le bout des doigts.
La peau est frappée énergiquement de biais au niveau de la frappe (arrondi) avec le bord de la paume (pour être précis, avec la zone des articulations entre la paume et les troisièmes phalanges) ; pour ce son, c'est la paume qui frappe mais ce sont les doigts qui produisent le son : les doigts doivent être souples, de manière à venir frapper la peau dans leur course (du fait de leur « élan »). Il en résulte un son puissant caractérisé par cet effet de « claque ». C'est pourquoi il est très utilisé lors des solos pour apporter des hausses de niveau sonore, des relances et du dynamisme au rythme.
la « basse » 
C'est le son grave, obtenu en frappant le centre de l'instrument avec toute la main.
Pour ce son, c'est la base de la paume qui frappe (au niveau de la base du pouce). La basse est le son qui permet d'imprimer le rythme lorsque l'on joue.
le « matté » 
C'est le son étouffé, obtenu en empêchant la peau de vibrer. La peau est maintenue par la main faible placée à la basse puis la peau est frappée par la main forte. Il existe donc le matté claqué et le matté tonique.
le « fla » 
Ce n'est pas un son à proprement parler, mais une technique de jeu intervenant dans de nombreux morceaux. Il s'agit de deux claqués fortement rapprochés, se chevauchant presque et produisant une sorte de « mini-roulement ».

Le djembé est présent aux diverses manifestations sociales lors des fêtes et danses traditionnelles : baptêmes, circoncisions, fiançailles, mariages, funérailles, assemblées, fêtes de masques, fêtes agricoles (labours, semailles, récoltes), …

Djembéfola célèbres :

[modifier] Liens externes