Division de l'Empire romain

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Sommaire

[modifier] Les causes

L'Empire romain (unitaire) est divisé en 293 par l'empereur Dioclétien, qui instaure la tétrarchie. Lui-même administre les régions situées en Orient, et son compagnon d'arme Maximien celles en Occident. Chacun est assisté d'un co-empereur. Cette division était conçue comme une division administrative et non politique, le collège des empereurs représentant l'autorité sur l'ensemble, et chaque empereur devant prendre ses décisions en accord avec son collègue.

Au IVe siècle tout l'Empire romain forma quatre préfectures, contenant ensemble quatorze diocèses, qui eux-mêmes comprenaient plus de cent provinces ; Rome et Constantinople restant en dehors de toute division.

[modifier] Organisation territoriale l'Empire après Dioclétien

Icône de détail Article détaillé : Diocèses de l'Empire romain.

[modifier] Constantin le Grand

En 305, Dioclétien abdique, ce qui est une première dans l'histoire de l'empire, en obligeant Maximien à l'imiter en faveur de leurs co-empereurs Galère et Constance Chlore, père de Constantin Ier.

Au terme de nombreuses luttes de pouvoir entre les prétendants, dont Constantin sort vainqueur fin 323, l'unité administrative de l'empire est temporairement rétablie.

Constantin peut être considéré comme le père spirituel de l'empire byzantin, étant le fondateur de Constantinople qu'il bâtit à l'emplacement d'une colonie grecque du nom de Byzance (Byzantium, aujourd'hui İstanbul ). Cette capitale est tout d'abord nommée Nova Roma (« Nouvelle Rome ») puis, dans l'usage courant, Constantinople (Constantinou polis, ville de Constantin). Constantin Ier fut aussi le premier empereur à favoriser le christianisme. Il contribue même à la fondation de sa doctrine en convoquant le premier concile œucuménique chrétien à Nicée en 325.

[modifier] La division de l'empire

Empires romains d'Orient et d'Occident en 395. Alors que la partition est vécue comme une disposition temporaire au moment des faits, elle sera en fait inéluctable — chacun pensait pourtant dans les provinces qu'une figure impériale ultérieure restaurerait l'unité mise à mal.
Empires romains d'Orient et d'Occident en 395. Alors que la partition est vécue comme une disposition temporaire au moment des faits, elle sera en fait inéluctable — chacun pensait pourtant dans les provinces qu'une figure impériale ultérieure restaurerait l'unité mise à mal.

L'unité de l'empire n'est que temporairement rétablie sous Constantin, car après sa mort, le recours à un coempereur devient presque systématique.

La division est définitive à la mort de Théodose le Grand en 395. Les parties occidentales et orientales échoient à ses deux fils. Honorius établit sa capitale à Rome et Arcadius à Constantinople. Dès lors, les ambitions politiques des coempereurs ne viendront plus jamais empiéter les prérogatives de l'autre. Et avec l'accession au trône de Léon Ier à Constantinople en 457, les liens dynastiques qui unissaient jusque là les empereurs d'Orient et d'Occident sont définitivement rompus.

En 476, lors de la chute de l'Empire romain d'occident, l'empereur d'orient Zénon devient l'unique dépositaire de l'autorité impériale romaine. Comme au moment de la séparation de 395, l'événement ne fut pas perçu à l'époque comme définitif (Odoacre reconnaissait l'autorité – nominale – de Zénon en Italie, de même que Théodoric lui fera allégeance), mais cet évènement marque la naissance de l'empire byzantin, qui se détache de l'antiquité romaine. Elle s'était d'abord réalisée sur le plan administratif, puis s'étend à la dimension religieuse lors du concile de Chalcédoine en 451. Le titre de patriarche est alors reconnu à l'évêque de Constantinople, ce qui en fait l'égal de l'évêque de Rome, le pape. Enfin en 484, le pape Félix III excommunie le patriarche de Constantinople Acace pour protester contre la nomination d'un évêque monophysite à Alexandrie ; en représailles, Acace excommunie à son tour Félix III.

L'empire byzantin est considéré comme « romain » par ses habitants, mais est en fait un État de culture grecque. La langue grecque était langue courante, de culture, d'église et commerciale. L'empire oriental était multi ethnique, avec des centres de rayonnement hellénistiques comme Constantinople, Antioche, Éphèse, Thessalonique, et Alexandrie.

[modifier] Tentatives de reconstitution de l'empire

En 488, Théodoric emmène les Goths fédérés, installés depuis un siècle dans le nord de la Thrace, pour un grand exode vers l'Italie, en accord avec l'empereur Zénon. Il doit destituer Odoacre et régner à sa place au nom de l'empereur. L'empire byzantin a finalement surmonté la période des Grandes invasions en cette fin de Ve siècle grâce à sa diplomatie, ce qu'il poursuit ensuite face aux Croates et aux Avars en les fixant sur son sol (lire migrations tardives).

Après la mort de Théodoric, l'assassinat de sa fille en 535 offre à l'empereur Justinien Ier le prétexte pour achever la restauration de l'unité de l'empire qu'il a initié en œuvrant à la réconciliation des églises d'Orient et d'Occident en 519, puis en reconquérant l'Afrique du Nord en 533. L'armée byzantine, commandée par le général Bélisaire, débarque en Sicile en 536, puis, quatre ans plus tard, reconquière toute l'Italie. Mais les Goths reprennent Rome, obligeant Justinien à envoyer une nouvelle armée en 552 sous le commandement de l'eunuque Narsès. Les Goths sont définitivement vaincus cette même année, dans la vallée du Sarno, et chassés d'Italie. Quelques troupes sont envoyées en Espagne, faisant passer le Sud-Est sous suzeraineté byzantine. Ainsi, Justinien a refait de la Méditerranée un lac romain, cependant que Constantinople devient la plus grande ville au monde.

Mais son neveu Justin II est totalement impuissant devant l'invasion des Lombards en Italie en 568. Cette même année, les Avars envahissent les Balkans, suivis en 577 par les Slaves. En 588, le royaume wisigoth reprend la frange du Levant aux Byzantins. Pendant ce temps, l'empire est entré en conflit avec les Perses en 572. Face à l'effondrement de l'œuvre de Justinien, l'empereur Maurice réorganise les dernières possessions byzantines en Italie et en Afrique. Il constitue les exarchats de Ravenne et de Carthage, destinés à faciliter la défense de ces régions par la concentration des pouvoirs civil et militaire dans les mains d'un seul homme, l'exarque. Ils permettent d'assurer à l'empire une présence durable en Occident. Enfin, la paix obtenue avec les Perses en 591 permet à Maurice de lancer une offensive dans les Balkans. Mais la guerre est longue et pénible, et en 602, l'armée et le peuple se révoltent et conduisent un nouvel empereur au pouvoir. Les Byzantins renoncent définitivement à chasser les Slaves de l'empire.

Ce VIe siècle a aussi été marqué par les crises théologiques avec le développement du monophysisme, malgré sa condamnation lors du concile de Chalcédoine. Ce problème est la cause des mésententes entre Rome et Constantinople durant tout ce siècle.

L'œuvre de Justinien ne se résume pas à sa tentative de restaurer l'unité territoriale et religieuse de l'empire. Il demande à Tribonien de réviser les lois romaines. Son travail monumental aboutit à la rédaction du Corpus juris civilis en 529. Il fait reconstruire par ailleurs l'église de Sainte-Sophie (La Sainte Sagesse (de Dieu), Αγια Σοφια), détruite lors de la sédition Nika au cours de laquelle il faillit perdre le pouvoir en 532. Elle fut achevée au bout de cinq ans, en 537.
Après le règne de Justinien, l'Italie fut perdue au profit des Lombards, et au cours du VIIe siècle, les Arabes musulmans conquirent les provinces du sud sous le règne de Héraclius.
Les conquêtes des musulmans laissèrent l'empire plus homogène : plus grec et plus chrétien qu'il n'était auparavant.

[modifier] Voir aussi