Dilmun

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Dilmun est un pays que l'on retrouve mentionné durant toute l'histoire de la Mésopotamie ancienne, depuis le IIIe millénaire av. J.-C. jusqu'au milieu du Ier millénaire av. J.-C.. Il est situé d'après les textes dans le Golfe Persique, et on s'accorde pour le localiser plus précisément dans l'île de Bahreïn, et aussi l'île de Failaka, située au Koweït, voire les territoire côtiers du nord-est de la Péninsule arabique, comme îlot de Tarut.

Sommaire

[modifier] Dilmun dans les sources mésopotamiennes

La plus ancienne attestation de Dilmun se trouve dans une inscription du roi Ur-Nanshe de Lagash (XXVe siècle). Le site est ensuite mentionné tout le long de l'histoire mésopotamienne, essentiellement dans des textes traitant des échanges à longue distance. On a retrouvé à Larsa les archives de marchands des XIXeXVIIIe siècles spécialisés dans les commerce avec Dilmun. Ce pays pourvoit les royaumes mésopotamiens en bois, en pierres précieuses et en cuivre. Il s'agit en fait de produits venant d'autres régions, comme Magan (Oman), d'où vient le cuivre, ou Meluhha (la vallée de l'Indus), qui transitent par Dilmun. Du fait de cette importance, les rois mésopotamiens ont toujours tenu à garder de bonnes relations avec Dilmun, quand ils ne s'en sont pas carrément arrogé le contrôle, comme cela semble être le cas sous les rois kassites de Babylone, ou plus tard aux époques néo-assyrienne et néo-babylonienne.

Dilmun est aussi mentionnée dans des textes mythologiques mésopotamiens : dans Enki et Ninhursag, qui attribue la création de cette île au dieu Enki, qui en fit un pays d'abondance ; dans le mythe mésopotamien du Déluge, le héros Ziusudra y fut établi par les dieux avec son épouse.

[modifier] Sources archéologiques

Les recherches archéologiques dans le nord-est du Golfe Persique ont trouvé des preuves de l'épanouissement de la civilisation de Dilmun, et son impotance comme plaque tournante du commerce international de cette région.

A Bahrein, le site le plus important est celui de Qalaat al Bahrain, situé au nord de l'île. Ses plus anciens niveaux remontent au milieu du IIIe millénaire. Une importante quantité de sceaux y a été retrouvée, preuve de l'importance du commerce dans cette île.

Sur l'île de Failaka, on a retrouvé une culture matérielle semblable à celle de Bahrain. On y a retrouvé plus d'objets mésopotamiens (sceaux-cylindres, céramiques) que dans ce dernier, ce qui semble indiquer que ce lieu servait de point de contact entre Dilmun et la Mésopotamie. Dans les niveaux de la première moitié du Ier millénaire de Failaka, on a retrouvé une stèle écrite par Nabuchodonosor II, et un bol voué par ce même roi au temple local, prouvant la mainmise babylonienne sur ce lieu.

Tarut, situé plus au sud, était un aussi port de transit entre ces deux régions.

[modifier] Tylos

Après le VIè siècle, on perd toute information sur Dilmun. Ce n'est qu'avec le passage de Néarque à la tête de la flotte d'Alexandre le Grand qu'on entend à nouveau parler du Golfe Persique dans les sources historiques. Les Grecs ne s'arrêtent cependant pas à Bahreïn, mais à Failaka, où une colonie est établie. Depuis l'époque hellénistique jusqu'aux débuts de la conquête musulmane, Dilmun réapparaît dans les textes sous le nom grec de Tylos. Elle fut intégrée quelque temps à l'empire des Séleucides, puis sans doute à celui des Parthes. Les Perses Sassanides s'en emparent sous le règne de Shapur II, et en gardent le contrôle jusqu'à la conquête musulmane au VIIè siècle de notre ère.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • (en) Geoffrey Bibby, Looking for Dilmun, Stacey International, Londres, 2001 (ISBN 978-0905743905)
  • (en) D.T. Potts, The Arabian Gulf in Antiquity (Vol 1 - From Prehistory to the Fall of the Achaemenid Empire), Clarendon Press, Oxford, 1990 (ISBN 978-0198143918)
  • (en) D.T. Potts, The Arabian Gulf in Antiquity (Vol 2 - From Alexander the Great to the Coming of Islam), Clarendon Press, Oxford, 1990 (ISBN 978-0198143901)

[modifier] Lien externe