Digulleville

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Digulleville
Carte de localisation de Digulleville
Pays France France
Région Basse-Normandie
Département Manche
Arrondissement Arrondissement de Cherbourg
Canton Canton de Beaumont-Hague
Code Insee 50163
Code postal 50440
Maire
Mandat en cours
Jacques Hamelin
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes de la Hague
Latitude
Longitude
49° 42′ 00″ Nord
         1° 52′ 00″ Ouest
/ 49.7, -1.8667
Altitude 0 (mini) – 182 m (maxi)
Superficie 7,89 km²
Population sans
doubles comptes
256 hab.
(1999)
Densité 32,4 hab./km²

Digulleville est une commune française, située dans le département de la Manche et la région Basse-Normandie, à l'ouest de Cherbourg.

Ses habitants sont appelés les Digullevillais(es).

Sommaire

[modifier] Géographie

Situé sur la pointe de la Hague, la commune est constituée d'un "village-rue" (la rue Désert) et de hameaux dispersés.

[modifier] Histoire

Digulleville signifie « domaine de Digold », du nom d'un chef normand.

Les premières occupations sur le territoire de la commune sont très ancienne. La présence de tumuli et la découverte de pièces de bronze témoignent d'une implantation celte antérieure à l'invasion romaine. La légende d'Equinandra (cf infra), druidesse unelle liée au rocher d'Esquina, dans la baie d'Ecuty, évoque le souvenir de cette époque. Un village gallo-romain aurait été installé près de Plainvic.

Certains auteurs[1] font de Digulleville le centre de Coriallo, cité des Unelles mentionnée dans l'Itinéraire d'Antonin. En effet, en l'absence de traces, Coriallo pourrait être, non pas une ville mais plusieurs hameaux couvrant la pointe de la Hague, protégés par la Hague-Dick, entre Éculleville et Omonville-la-Petite.

Au Moyen-Âge, le territoire de la paroisse est parsemé de plusieurs fermes manoirs, propriétés des nobles des environs. Le Manoir de d'Ouville appartenait aux comtes d'Aigneaux, La Chesnaye et Rantôt à la famille Jallot, seigneurs de Beaumont. Leur frère, le chevalier de Rantôt, corsaire et contrebandier, fit construire la ferme de la Basmonterie comme repaire. Le Manoir des Gruberts était propriété de la famille du Bosq. L'un d'eux, Nicolas du Bosq, seigneur des Grubert, fut général de Louis XIV.

Le plateau du Haut-Marais accueille au XVIIIe siècle un village de tisserands, confectionnant du droguet.

En janvier 1915, alors que les phares sont éteints à cause de la guerre, l'Astrée s'échoua sur les rochers de la Coque.

[modifier] Économie

Digulleville bénéficie des retombées de taxe professionnelle dues à l'implantation sur sa zone industrielle, de nombreuses entreprises soustraitantes de l'Usine de retraitement de la Hague, ainsi qu'à l'extension de l'usine d'Areva (UP3) en 1991, et plus accessoirement au Centre de stockage de la Manche de l'ANDRA.

La zone industrielle est géré par la Chambre de commerce et d'industrie de Cherbourg-Cotentin.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1971 en cours Jacques Hamelin SE Agriculteur
 ?? 1971 Bernardin Bigot SE Agriculteur
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : Cassini[2] et INSEE[3])
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
656 725 727 755 781 726 706 609 600
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
532 548 564 532 515 436 432 418 402
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
361 380 341 269 259 241 237 237 210
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 - -
194 179 173 185 230 248 297 - -
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

Sémaphore de Jardeheu, sur la pointe de Jardeheu, racheté par la commune en 2005
Sémaphore de Jardeheu, sur la pointe de Jardeheu, racheté par la commune en 2005
  • Grands corps de fermes et demeures seigneuriales : Manoirs du Boscq et de Douville, fermes de Rantôt, de la Chesnaye et de la Haizette (ferme manoir du XVIIe siecle avec deux tourelle carrées d'escalier sur la facade nord).
  • Église romane du XIIIe siècle. Elle a longtemps caché derrière ses plâtres un retable en trompe-l'œil (ou "retable des pauvres"), peint en 1785, redécouvert au hasard d'une restauration deux siècles plus tard. À l'époque, les finances ne permettaient pas de vrais marbres et sculptures que l'on a donc peints à même le mur. Vers 1830, on cache les peintures avec un vrai retable en bois, puis en marbre. Il a été restauré en 1985.
  • Sémaphore de Jardeheu, sur la pointe du même nom, datant de 1860. Il est depuis peu la propriété de la commune (ne se visite pas).

[modifier] Événements

[modifier] Célébrités

  • Guillaume de Digulleville, moine et poète du Moyen Âge
  • Nicolas du Bosq, sieur des Gruberts, né en 1638, général de brigade des mousquetaires noirs, mort le 11 septembre 1709, emporté par un boulet lors de la bataille de Malplaquet
  • Nicolas de Lesdo de la Rivière, seigneur de Digulleville, Capitaine au régime de Normandie dès 1675, major du régiment de Normandie à partir de janvier 1690, reçu chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis le 3 mars 1700, inspecteur-général de l'infanterie pour la Normandie en juin 1702, puis brigadier en 1703. Il refusa, en 1701, de quitter ce régiment de Normandie, où il servait depuis trente-cinq ans, pour remplacer Guiscard à l'ambassade de Stockholm, et fut chargé en 1702 de discipliner les milices de Normandie. Il mourut le 26 octobre 1715[4].
  • Henri Robert Jallot de Beaumont (vers 1654-1720), dit Chevalier de Rantôt (du nom d'une ferme manoir de Digulleville occupée par Pierre, son frère), seigneur de Saint-Martin (Omonville-la-Petite), corsaire et fraudeur de la fin du XVIIe siècle, qui habitait la ferme de la Basmonterie.
  • Bon Prosper Lepesqueur (2 août 1846, Digulleville - 31 janvier 1921, Cherbourg), de son vrai nom Polidor. Dessinateur de la Marine à Cherbourg, il devient chroniqueur en langue normande dans "Le Phare de la Manche". Il est l'auteur de nombreuses chansons en normand, dont Le Cordounyi, La Batterie de Serasin, Le Chendryi, La Parcie, Le Fisset… Il signait aussi P. Lepesqueux, Bounin Polidor ou P. Lecacheux.

[modifier] La légende d'Équinandra

En -56, les légions romaines envahissent le Cotentin. Malgré la résistance des Unelles, les troupes de Jules César avancent, et les gaulois, retranchés dans la Hague décident de sacrifier, par la main de la jeune druidesse Equinandra, le plus jeune enfant de la tribu, celui de leur chef, Viridovix. Mais ce sacrifice est vain, ils subissent une nouvelle défaite. Viridorix furieux d'avoir perdu la bataille finale et son enfant, se venge sur Clodomir, époux de la prêtresse, blessé durant les combats, en le faisant agoniser toute une nuit sous les yeux d'Équinandra, par l'administration de feuilles vénéneuses sur les blessures.

Au petit matin, désespérée par la douloureuse mort de son époux, Équinandra demande à son père, le druide Vindulos, de l'enterrer vivante auprès de celui qu'elle aimait, au bout de la baie d'Écuty. Le rocher qui deviendra maritime par l'érosion des vagues, Esquina, garde depuis la trace dans son nom.

[modifier] Notes et références

  1. dont Claude Pithois, La Hague, éditions Arnaud Bellée, 1973
  2. Population avant le recensement de 1962
  3. INSEE : Population depuis le recensement de 1962
  4. Sources : Mémoires de Saint-Simon : nouvelle édition collationnée sur le manuscrit autographe, augmentée des additions de Saint-Simon au Journal de Dangeau, Hachette, 1879-1928 (p 114) et Recueil de tous les membres composant l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, depuis l'année 1693, époque de sa fondation de Jean-François-Louis comte d'Hozier, Au bureau général du Bon Français, etc. (Paris), 1817-1818 (p 223)

[modifier] Sources

  • « Digulleville », Bulletin municipal n°1, janvier 1988


[modifier] Voir aussi