Diaspora

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

wikt:

Voir « diaspora » sur le Wiktionnaire.

Le terme diaspora désigne la dispersion d'une communauté ethnique ou d'un peuple à travers le monde.

À l'origine, ce terme ne recouvrait que le phénomène de dispersion proprement dit. Aujourd'hui, par extension, il désigne aussi le résultat de la dispersion, c'est-à-dire l'ensemble des membres d'une communauté dispersés dans plusieurs pays.

Parmi les diasporas les plus connues, on peut citer la diaspora juive, la diaspora irlandaise, la diaspora italienne, la diaspora arménienne, la diaspora africaine, la diaspora chinoise, la diaspora palestinienne, la diaspora libanaise (voir aussi diaspora arabe), la diaspora coréenne et même des populations culturellement migrantes d'anciens pays devenus parfois régions (par exemple la diaspora bretonne, la diaspora bohémienne, la diaspora berbère, la diaspora Corse) ou réparties sur plusieurs pays ou l'ayant fui (par exemple la diaspora russe, la diaspora cambodgienne et la diaspora québécoise (descendants des français de la Nouvelle-France).

Le nombre de personnes en situation de diaspora peut être estimé à 600 millions, soit 10 % de l'humanité. Le rapport de la Commission globale sur les migrations internationales (ONU) évalue à 200 millions le nombre de migrants (Rapport de 2005). On peut multiplier par trois ce chiffre pour évaluer le nombre de diasporiques, citoyens ou non des pays d'accueil.

Sommaire

[modifier] Présentation d'une diaspora selon Michel Bruneau, Géographe, CNRS Bordeaux

Le terme de diaspora sert à désigner toutes sortes de phénomènes résultant de migrations de population dans plusieurs pays, à partir d'un foyer émetteur. Longtemps utilisé pour désigner la dispersion des juifs dans l'Antiquité, son champ d'application s'est élargi aujourd'hui, comme dans les acceptions des géographes. R.Brunet (1992) énumère trois types de causes de dissémination : « une dispersion contrainte, en l'absence de pays propre (diaspora palestinienne) ; une difficulté d'existence plus ou moins momentanée (diaspora portugaise, irlandaise) ; ou un choix d'activités et de modes de vie ». Les politologues se sont intéressés au rôle des diasporas dans les relations entre États, entre pays d'origine et pays d'accueil.

Les grandes problématiques qui touchent les diasporas concernent l'espace économique, les flux transnationaux, les structures religieuses, les comparaisons entre les différents modes d'accueil des pays récepteurs, la notion de territorialité et les grands espaces carrefours.

[modifier] La définition d'une diaspora

3 caractéristiques essentielles :

  1. la conscience et le fait de revendiquer une identité ethnique ou nationale.
  2. l'existence d'une organisation politique, religieuse ou culturelle du groupe dispersé (vie associative).
  3. l'existence de contacts sous diverses formes, réelles ou imaginaire, avec le territoire ou le pays d'origine (l'intégration d'un groupe diasporé ne signifie pas l'assimilation dans le pays d'accueil).

[modifier] La dispersion dans les pays d'accueil

L'espace d'une diaspora est un espace transnational diffus et réticulé, fait d'une multitude de noyaux dispersés, centres de communautés, et d'une multipolarité sans hiérarchie stricte. Le lien communautaire est essentiel pour la pérennité de la diaspora. Il s'établit à partir de différents ancrages (maison familiale, quartiers, édifices religieux, sièges d'associations) et se développe à travers de nombreux réseaux (filières et cultures régionales).

[modifier] La mémoire et le territoire d'origine

La mémoire joue un rôle important dans la structuration des communautés et peut s'inscrire en référence à un territoire réel ou mythique lorsqu'il est inexistant. La référence au territoire d‘origine est particulièrement forte pour les diasporas issues de la vaste zone eurasiatique, naguère lieu de prédilection des empires multiethniques. Le rapport entre les diasporas et l'État-nation est difficile, quand ce dernier s'accompagne d'homogénéisation ethnique, donnant lieu parfois à des génocides (en Turquie : génocide arménien). Mais les diasporas ont largement contribué à créer, repeupler leur État-nation (Grèce, Arménie, Israël, Québec) . Parfois la diaspora est utilisée comme une extension de la politique du territoire d'origine, et inversement elle peut faire pression sur la politique extérieure.

[modifier] Le système spatial de la diaspora et l'État-nation

Cadre historique des diasporas :

  • grands empires multiethniques
  • empires coloniaux (empire britannique, empire russe)

Les diasporas se redéploient de plus en plus dans les pays du nouveau monde (Amérique du Nord et du Sud, Australie). Les phénomènes de circulation migratoire (territoire d'origine-territoire d'accueil) tendent à se généraliser avec les progrès des techniques de transport et de communication. Dans l'État-nation post-moderne, les diasporas sont moins assimilées qu'intégrées et conservent une certaine autonomie.

[modifier] Mondialisation et structuration des diasporas

Les territoires d'origine des diasporas sont souvent de grands isthmes à l'échelle mondiale : Moyen-Orient, Asie du sud est et Amérique centrale-Caraïbes. Les diasporas peuvent également être issues de zones de fortes pressions démographiques et de pauvreté relative (diasporas « prolétaires » qui à la seconde génération deviennent de vraies diasporas, car elles ont les moyens d'auto-développement). C'est seulement à partir du XIXe siècle que les diasporas se sont mondialisées.

[modifier] Trois grands types de diasporas

On peut scinder les diasporas en trois types :

  • pôle entrepreneurial (religion trop diversifiée, peu d'impact de l'État-nation d'origine)
  • pôle religieux et linguistique (influence des entreprises et de l'État-nation de plus en plus forte)
  • pôle politique (lorsque le territoire d'origine est dominé par une puissance étrangère)