Derval (Loire-Atlantique)

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Derval
Carte de localisation de Derval
Pays France France
Région Pays de la Loire
Département Loire-Atlantique
Arrondissement Arrondissement de Châteaubriant
Canton Canton de Derval
Code Insee 44051
Code postal 44590
Maire
Mandat en cours
Jean Louër
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes de Derval
Latitude
Longitude
47° 40′ 06″ Nord
         1° 40′ 12″ Ouest
/ 47.6683333333, -1.67
Altitude 8 m (mini) – 77 m (maxi)
Superficie 63,51 km²
Population sans
doubles comptes
2 491 hab.
(1999)
Densité 39 hab./km²

Derval (Derwall en breton, Dervau en gallo) est une commune française, située dans le département de la Loire-Atlantique et la région Pays de la Loire. Derval fait partie de la Bretagne historique, en Pays Nantais.

Le nom de la commune est d'origine celte, "Derv" signifiant chêne en breton.

Les habitants de la commune se nomment les Dervalais et Dervalaises.

Sommaire

[modifier] Géographie

Situation de la commune de Derval dans le département de Loire-Atlantique
Situation de la commune de Derval dans le département de Loire-Atlantique

Derval est située au nord de la Loire Atlantique, sur la voie express (axe des Estuaires)
à 30 mn de Nantes et de Rennes
à 20 mn de Châteaubriant
et à 30 mn de Redon

[modifier] Histoire

[modifier] La baronnie de Derval

La paroisse de Derval est plusieurs fois mentionnée au IXe siècle dans les chartes du "cartulaire de Redon", mais ce n’est qu’au XIIe siècle qu’apparaissent les sires de Derval. À cette époque vivait Bonabes Ier de Derval. Puis se succédèrent de 1203 à 1274, Guillaume Ier, II, III de Derval. Guillaume Ier est présent aux États de Bretagne à Vannes en 1203. On connaît les sceaux de Bonabes II (qui était seigneur de Derval en 1275) et de son fils ainé : ils sont reproduits dans les Preuves de l’Histoire de Bretagne de dom Morice.

Bonabes II ayant perdu son fils laissa la seigneurie de Derval, à sa mort, à son petit-fils Olivier IV, sire de Rougé. Celui-ci hérita à la fois des seigneuries de Rougé et de Derval. Ses descendants s’appelant tour à tour Bonabes et Jean, furent seigneurs de Derval pendant le XIVe siècle. Ils prirent le parti de Charles de Blois (et non le parti de la France comme il est souvent dit) au cours de la guerre de Succession de Bretagne : le duc de Bretagne, Jean de Montfort, confisqua en conséquence le château de Derval et le donna au chevalier anglais Robert Knolles qui conserva cette place jusqu’en 1380, date à laquelle il dut la rendre à Jean de Rougé.

La seigneurie de Derval passe par alliance, en 1427, dans la maison de Malestroit : Jean de Malestroit obtint en 1435 l’érection de Derval en baronnie et prit le nom de Jean de Derval. Ce fut sa petite nièce, Françoise de Rieux, épouse de François de Laval, baron de Châteaubriant, qui en hérita en 1482. À partir de cette époque, Derval suivit la fortune de Châteaubriant et fit partie de la donation faite, en 1539, par Jean de Laval, baron de Châteaubriant, au connétable Anne de Montmorency. En avril 1554, ce dernier obtint du roi l’union de la seigneurie de Derval à la baronnie de Châteaubriant. Dès lors il n’y eut plus de baron de Derval, mais la terre seigneuriale de ce nom devinrent la propriété des ducs de Montmorency, puis des princes de Condé, successivement barons de Châteaubriant.

(Tiré des archives de L.A.)

[modifier] Le château

La Tour Saint-Clair, vestige du donjon de l'ancien château de Derval
La Tour Saint-Clair, vestige du donjon de l'ancien château de Derval

L’histoire fait assez souvent mention de Derval, surtout de son château, qui fut une des plus fortes places de Bretagne : il était situé à une demi-lieue au nord du bourg, flanqué de neufs tours, tant grosses que petites, et entouré de fossés et d’un étang rempli d’une eau courante, qu’on retenait ou qu’on laissait couler par de petites écluses. Il avait en outre deux murs qui le cachaient : le premier était peu de choses ; mais le second était formé par des bâtiments qu’il fallait traverser pour arriver au troisième pont, où se trouvait la principale entrée. Il appartenait en 1373 à Robert Knolles qui y fut assiégé par le connétable Bertrand du Guesclin, et Bonabes IV de Rougé de Derval, à la tête de quatre cents gentilshommes bretons. (Il faut seulement rappeler que du Guesclin, chargé de réduire tous les châteaux forts de Bretagne, réussit à peu près. Deux seules forteresses lui résistèrent, Brest et…Derval). Les assiégés se défendirent fortement pendant quelque temps, mais enfin ils capitulèrent, obtinrent un délai, et donnèrent des otages pour gages de leur parole. Le terme expiré, le duc d’Anjou se rendit lui-même devant le château, et envoya un héraut pour sommer la garnison de se rendre. Knolles, qui avait eu le temps de réparer ses fortifications et de se mettre en défense, répondit qu’il n’avait consenti que malgré lui au traité, et qu’il ne rendrait sa place que par la force des armes.

Le duc informé de la réponse des assiégés, leur fit dire que, si le château ne lui était pas rendu à l’instant, il allait faire couper la tête aux otages qu’on lui avait donnés, Knolles, transporté de colère, répliqua que ces menaces ne pouvaient l’intimider, mais que, si on les exécutait, il userait de représailles. On ignorait les moyens de vengeance qu’il pouvait avoir, et les otages furent amenés à la vue du château, où on leur trancha la tête. C’étaient deux chevaliers et un écuyer. Knolles aperçu cette exécution et se vengea comme il l’avait dit. Il fit placer une espèce d’échafaud sur la fenêtre la plus élevée du château, et y fit à son tour décoller trois chevaliers et un écuyer qu’il tenait prisonniers ; leurs têtes tombèrent dans les fossés. À ce sanglant spectacle le duc et le connétable levèrent le siège.

L’an 1590, les troupes du duc de Mercœur assiégèrent et prirent le château de Derval ; et, en 1593, il fut assiégé et pris, pour la dernière fois par les troupes d’Henri IV, qui en fit démolir toutes les fortifications, dont on ne voit plus aujourd’hui que les ruines.

(Extraits du Dictionnaire de Bretagne de Ogée)

[modifier] Les seigneurs de Derval

C’est au XIIe siècle qu’apparaissent les seigneurs portant le nom de Derval. La notoriété de Derval apparaît principalement avec l’arrivée des sires de Rougé, de la Maison de Rougé, successivement hommes d’armes et ambassadeurs de haut rang.

En 1341, éclate la guerre pour la succession au Duché de Bretagne. Les seigneurs de Derval et de Rougé choisissent le camp de Charles de Blois contre celui de l’autre prétendant Jean de Mmotfort allié aux Anglais.

  • 1356 - Bonabes de Rougé et de Derval s’allie au roi de France Jean le Bon et il est fait prisonnier avec lui par le Prince Noir.
  • 1364 - Charles de BLlois est tué à la bataille d’Auray. Bonabes de Derval, vaincu, est dépossédé de son château par le traité de Guérande. Jean de Montfort devient duc de Bretagne et fait don du château de Derval à son allié et ami Robert Knolles, qui en fait une véritable forteresse.
  • 1373 - Du Guesclin vient mettre le siège au château de Derval. Les assauts furent si violents et si forts que le commandant de la place fut contraint de signer un accord : « Si dans 40 jours la place n’était pas secourue de l’intérieur, elle devait être rendue ». 3 otages furent donnés comme gage. Mais Knolles, instruit de cela, vînt se renfermer dans son château et désavoua le traité. Du Guesclin fit alors décapiter les trois otages. Ce que voyant, Knolles fit trancher la tête à quatre prisonniers qu’il détenait, Du Guesclin fut contraint de lever le siège.
  • 1450 - Jean de Derval épousa Hélène de Laval, petite-fille du duc de Bretagne Jean V. Il est fait baron en 1451. C’est à lui que l’on doit la toute première Histoire de Bretagne.
  • 1482 - Mort de Jean de Derval, la baronnie échoit à sa petite nièce Françoise de Rieux, qui épousa François de Laval, baron de Chateaubriant. Leur fils, Jean de Laval devient le seul héritier des baronnies de Derval et Chateaubriant.

La devise des seigneurs de Derval était "SANS PLUS".

[modifier] Administration

La mairie de Derval
La mairie de Derval
Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1937 Henri-Joseph Hay de Slade
1989 2001 Michel Hunault UMP
mars 2001 2014 Jean Louër DVD
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
2648 2675 2591 2558 2558 2491
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

[modifier] Personnalités liées à la commune

Bonabes IV, sire de Rougé et de Derval, homme de guerre au Moyen Âge, durant la guerre de Succession de Bretagne.

[modifier] Armoiries

Les armoiries de la ville de Derval viennent des armes originelles des seigneurs de Derval (probablement issus d’un fils puîné des ducs de Bretagne), et des hermines de Bretagne. Ces hermines ont deux raisons d’être :

  • les liens de parenté entre les seigneurs de Derval (essentiellement issus de la maison de Rougé au Moyen Âge) et les princes de Bretagne.
  • en 1332, le duc Jean III de Bretagne octroie à Jean I de Rougé, seigneur de Derval, le droit d’écarteler ses armes avec les armes pleines de Bretagne écartelé, en 1 et 3, D’hermines pleines (Bretagne), en 2 et 4, D’argent, à deux fasces de gueule. (Derval ancien)

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

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[modifier] Notes et références

  1. Derval sur le site de l’Insee

[modifier] Liens externes