Daniel Mayer

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Daniel Mayer, né le 29 avril 1909 à Paris et mort le 29 décembre 1996, était un homme politique français.

Sommaire

[modifier] Biographie

Contraint de travailler dès la sortie de la communale, il entre en politique dès l'âge de dix-huit ans, révolté par l'exécution Sacco et Vanzetti. Secrétaire de la 20e section des Jeunesses Socialistes, il y rencontre Cletta Livian, une juive roumaine, qu'il épouse. Journaliste au Populaire (le quotidien fondé en 1916 par Jean Longuet) de 1933 à 1939, il est dans la Résistance.

Il fonde dès mars 1941 le Comité d'Action Socialiste et anime les réseaux de résistants socialistes. Secrétaire général du Parti socialiste de 1943 à 1946 et rédacteur en chef du Populaire clandestin (1942-1944). Mayer s'installe à Marseille où son épouse l'aide dans son activité de Résistance; elle-même organise des évasions. Il représente la SFIO au Conseil National de la Résistance. Il fait reparaître clandestinement le Populaire en mai 1942. Membre de l'Assemblée consultative puis des deux Assemblées constituantes, député socialiste de la Seine de 1946 à avril 1958.

Il est ministre du Travail et de la Sécurité sociale de 1946 à 1949. Il défend la jeune Sécurité Sociale et provoque une crise politique en demandant une revalorisation des salaires. Opposant à la C.E.D., il est exclu du comité directeur de la SFIO. Le 14 novembre 1951, il dépose une proposition de résolution "tendant à inviter le Gouvernement à faire rechercher si l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain ne poursuit pas un objet illicite contraire aux lois et à la justice ce qui justifierait sa dissolution".

Il est sanctionné par son parti en 1957 pour son hostilité à la politique française en Algérie et son refus de voter les pouvoirs spéciaux aux gouvernements Bourgès-Maunoury et Gaillard. Il est président de la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Daniel Mayer est très attaché à l'État d'Israël.

Proche de Léon Blum, il est éliminé par Guy Mollet en tant que secrétaire général de la SFIO en 1946 et a des relations difficiles avec son successeur. Il appartient à la minorité socialiste qui n'approuve pas le retour du général de Gaulle en 1958 et participe à la fondation de l'Union des forces démocratiques puis du PSA devenu le PSU en 1960, quitte cette formation en 1967 et revient au PS en 1970 à la section Jean-Baptiste Clément dans le 18e arrondissement puis à Orsay.

Il démissionne de sa fonction de député en 1958 pour présider la Ligue des Droits de l'Homme (dont il est membre depuis ses 18 ans) jusqu'en 1975, puis la Fédération internationale des Droits de l'Homme de 1977 à 1983.

Nommé par François Mitterrand, il préside le Conseil constitutionnel du 21 février 1983 au 19 février 1986, date à laquelle il est remplacé par Robert Badinter. Il reste membre de ce conseil jusqu'au 25 février 1992. Il écrit que la "loi n'exprime la volonté générale que dans le respect de la Constitution".

Daniel Mayer apparaît comme un socialiste d'une grande rigueur morale. Lors de son décès, Lionel Jospin a relevé que "dans son engagement politique, il a choisi le courage, l'honneur et la justice". Il a fait don de son corps à la science, comme son épouse décédée en 1976.

[modifier] Fonctions gouvernementales

[modifier] Publications

  • Socialisme : le Droit de l'Homme au bonheur, éd. Flammarion
  • Les Socialistes dans la Résistance, P.U.F., 1986

[modifier] Bibliographie

  • Claude Juin : Daniel Mayer, l'homme qui aurait pu tout changer, Romillat, 1998.
  • Martine Pradoux : Daniel Mayer, Un socialiste dans la Résistance, Éditions de l'Atelier, 2002.
  • Michel Couteau, Gilbert Gaston: Daniel Mayer, Des combats, une parole, Nos entretiens, 33 témoins, ses écrits, 1999.

Précédé par Daniel Mayer Suivi par
Roger Frey
Président du Conseil constitutionnel
1983 - 1986 démissionnaire
Robert Badinter


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