Damon Hill

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Hill.
Ne pas confondre avec son père : Graham Hill
Damon Hill en 1995
Damon Hill en 1995

Damon Hill est un ancien pilote automobile anglais, né le 17 septembre 1960 à Hampstead, Londres. Fils du double champion du monde de Formule 1 Graham Hill, il a lui-même conquis le titre mondial en 1996. Damon Hill préside actuellement le BRDC.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Les débuts

Durant les premières années de sa vie, Damon Hill mène une existence luxueuse[1]. Son père Graham Hill, champion du monde de Formule 1 en 1962 et 1968, est en effet l'un des pilotes les plus célèbres de son temps. Tout bascule en 1975, alors que Damon est âgé de 15 ans, lorsque Graham se tue dans un accident d'avion avec les membres de l'équipe qu'il venait de créer et ne laisse que des dettes en héritage à sa femme et ses enfants. En proie à de grandes difficultés financières[1], la famille Hill voit son train de vie changer du jour au lendemain. Damon n'éprouve alors guère l'envie de marcher sur les traces de son père et se passionne surtout pour la musique. Avec des amis de lycée, et tandis que la vague punk déferle sur l'Angleterre, il crée même un groupe éphémère : Sex, Hitler and the Hormones[2].

Au début des années 1980, Damon se lance en compétition mécanique, mais sur deux roues. Il obtient d'excellents résultats au niveau national avec plus de 40 victoires en vitesse 500 cm³, jusqu’à ce que sa mère, estimant les courses de voiture moins dangereuses, ne l'oriente sur quatre roues en lui payant un stage de pilote à l'école Winfield de Magny-Cours. En 1984, Hill débute en sport automobile, en Formule Ford, puis en Formule 3 jusqu'en 1988. Il se révèle rapide et appliqué, mais ceux qui le côtoient à l'époque sur les circuits ne sentent pas en lui la fougue et la détermination d'un jeune loup. En 1989, il accède au championnat de Formule 3000, ou comme en F3 ou en Formule Ford, il s'immisce régulièrement dans le groupe de tête sans toutefois faire preuve d'un talent inouï. Malgré plusieurs pole positions et quelques courses menées, il ne remporte pas le moindre succès lors de ses trois saisons de Formule 3000.

[modifier] Premiers pas en F1

À partir de 1991, parallèlement à son ultime saison de Formule 3000, Hill est choisi par l'équipe Williams-Renault pour en devenir le pilote essayeur[3]. Compte tenu de l'impression mitigée laissée par Hill dans les formules inférieures, il est alors difficile de ne pas voir dans cette promotion l'influence de son célèbre patronyme. Pourtant, le travail de l'ombre qu'il réalise chez Williams lui attire rapidement les compliments des pilotes titulaires Nigel Mansell et Riccardo Patrese, ainsi que ceux de l'exigeant directeur technique Patrick Head.

En 1992, tout en demeurant pilote essayeur chez Williams, il décroche un volant de titulaire dans la moribonde écurie Brabham, en remplacement de la décevante italienne Giovanna Amati. Après cinq non-qualifications, il réussit à hisser sa modeste Brabham BT60B sur la grille de départ de son Grand Prix national, qu'il termine 16e et dernier, à plusieurs tours du vainqueur Nigel Mansell qui file vers le titre mondial au volant de la voiture que Hill contribue à mettre au point le reste de la semaine. À l'issue du Grand Prix de Hongrie, marqué par la deuxième participation de Hill, l'écurie Brabham quitte définitivement la Formule 1, faute d'argent.

[modifier] Equipier modèle chez Williams

À la fin de la saison 1992, Mansell et Patrese quittent Williams et Damon Hill est choisi pour épauler Alain Prost lors de la saison 1993. Cette titularisation de Hill, alors que d'autres pilotes plus cotés comme Martin Brundle ou Mika Hakkinen étaient pressentis, surprend au premier abord mais est justifiée par l'équipe par la nécessité d'assurer une continuité technique, les ingénieurs n'aimant pas changer tous leurs pilotes d'une saison à l'autre.

Après une première moitié de saison discrète au cours de laquelle il ne fait pas toujours honneur à la supériorité de sa machine, Hill hausse son niveau de pilotage. Après être passé proche de la victoire en Angleterre et en Allemagne, il signe trois succès consécutifs (en Hongrie, Belgique et Italie) qui contribuent au nouveau titre mondial des constructeurs remporté par Williams.

[modifier] Duels perdus face à Schumacher

Damon Hill au volant de sa Williams-Renault FW17 lors du Grand Prix du Canada en juin 1995.
Damon Hill au volant de sa Williams-Renault FW17 lors du Grand Prix du Canada en juin 1995.

Hill démarre la saison 1994 en tant que lieutenant d'Ayrton Senna, son nouvel équipier chez Williams. Mais la mort du pilote brésilien lors du troisième Grand Prix de la saison à Imola lui donne de nouvelles responsabilités. Bien aidé par les ennuis de Michael Schumacher avec le pouvoir sportif (deux disqualifications et deux courses de suspension), Hill décroche plusieurs victoires et effectue un spectaculaire retour dans la lutte pour le titre. La rivalité entre les deux pilotes culmine lors du Grand Prix du Japon, où l'Anglais parvient sur une piste détrempée à résister à la pression de l'allemand et à décrocher une victoire qui lui permet d'aborder l'ultime manche du championnat en Australie avec un seul point de retard. Mais dans les rues d'Adelaïde, le duel tourne court, suite à une manœuvre douteuse de Schumacher. En perdition après une violente touchette contre le mur, ce dernier se déporte brutalement sur Hill au moment où le pilote britannique entreprend de le dépasser, ce qui a pour conséquence de briser sa suspension avant-gauche et de le contraindre à l'abandon. Hill perd ainsi le championnat d'un seul point.

En 1995, Hill semble en mesure de prendre sa revanche et s'empare de la tête du championnat du monde grâce à deux victoires en début de saison. Mais la suite du championnat tourne au calvaire : dominé par Schumacher, il commet plusieurs erreurs grossières. Il termine à nouveau vice-champion du monde, mais loin de Schumacher. À l'issue de la saison, les critiques ne l'épargnent pas, épinglé pour son manque de panache, sa rapidité moyenne ainsi que sa fragilité psychologique.

[modifier] La consécration

Damon Hill atteint le sommet de sa carrière en 1996. Annoncé comme le favori logique du championnat suite au départ de son rival Schumacher chez Ferrari alors en pleine reconstruction, il décroche le titre mondial, devenant ainsi à 36 ans le premier fils de champion du monde à rejoindre son père au palmarès. Mais le titre de Hill ne suffit pas à convaincre ses détracteurs qui font remarquer qu'au fil de la saison, l'Anglais a été de plus en plus malmené par son nouvel équipier, le débutant québécois Jacques Villeneuve, lequel parvient à faire durer le suspense jusqu’à l'ultime course de la saison au Japon. Symbole du manque de confiance entourant Hill, son employeur annonce en cours d'année, avant même que l'issue du championnat ne soit connue, que son contrat ne sera pas renouvelé pour la saison suivante.

[modifier] Fin de carrière

Logiquement très courtisé sur le marché des transferts, notamment par McLaren, Jordan, Prost et Stewart, Damon Hill se ferme plusieurs portes en s'avérant financièrement trop gourmand dans ses négociations. À la surprise générale, il signe finalement pour la modeste écurie Arrows, dirigée par l'ambitieux Tom Walkinshaw. Après un début de saison très difficile, les Arrows qui bénéficient d'un partenariat privilégié avec Bridgestone, nouveau venu sur la scène des Grand Prix, progressent légèrement dans la hiérarchie. Mais ces lents progrès ne laissent en rien augurer le mémorable Grand Prix de Hongrie, au cours duquel Hill, auteur en début de course d'un dépassement plein d'autorité sur Schumacher, passe à quelques hectomètres de la victoire en se faisant dépasser dans le dernier tour par Jacques Villeneuve suite un souci hydraulique sur sa voiture. Pour beaucoup, cette performance donnera à Hill la légitimité que même son titre mondial n'avait pu lui conférer.

Malgré ce coup d'éclat, Hill, peu convaincu par ses perspectives d'avenir chez Arrows, change d'équipe pour rejoindre Jordan-Mugen-Honda en 1998. Après un début de saison désastreux, l'équipe Jordan retrouve des couleurs, ce dont profite Hill pour renouer avec la victoire lors d'un Grand Prix de Belgique disputé dans des conditions dantesques. Toujours chez Jordan en 1999, Hill apparaît rapidement comme l'ombre du pilote qu'il était. Largement dominé par son coéquipier Heinz-Harald Frentzen, il annonce son départ à la retraite après quelques courses. On prêtera à Hill l'intention de quitter la Formule 1 dès la mi-saison à l'issue du Grand Prix de Grande-Bretagne, mais en raisons d'obligations commerciales, il consent finalement à tenir sa place jusqu’à l'issue du championnat.

S'il n'est pas le pilote le plus talentueux que la Formule 1 ait connu, il en reste néanmoins un exemple de ténacité et de courage. Il laisse derrière lui un palmarès que nombre de pilotes peuvent envier puisqu'il a remporté 22 courses, obtenu 20 pole positions et réalisé 19 fois le meilleur tour en course. Au total, il aura inscrit 360 points en 115 Grands Prix.

[modifier] Victoires en Championnat du monde de Formule 1

# Année Manche Grand Prix Circuit Écurie Voiture
1 1993 11/16 Hongrie Hungaroring Williams-Renault FW15C
2 1993 12/16 Belgique Spa-Francorchamps Williams-Renault FW15C
3 1993 13/16 Italie Monza Williams-Renault FW15C
4 1994 05/16 Espagne Barcelone Williams-Renault FW16
5 1994 08/16 Grande-Bretagne Silverstone Williams-Renault FW16
6 1994 11/16 Belgique Spa-Francorchamps Williams-Renault FW16
7 1994 12/16 Italie Monza Williams-Renault FW16
8 1994 13/16 Portugal Estoril Williams-Renault FW16
9 1994 15/16 Japon Suzuka Williams-Renault FW16
10 1995 02/17 Argentine Buenos Aires Williams-Renault FW17
11 1995 03/17 Saint-Marin Imola Williams-Renault FW17
12 1995 10/17 Hongrie Hungaroring Williams-Renault FW17
13 1995 17/17 Australie Adelaide Williams-Renault FW17
14 1996 01/16 Australie Melbourne Williams-Renault FW18
15 1996 02/16 Brésil Interlagos Williams-Renault FW18
16 1996 03/16 Argentine Buenos Aires Williams-Renault FW18
17 1996 05/16 Saint-Marin Imola Williams-Renault FW18
18 1996 08/16 Canada Montréal Williams-Renault FW18
19 1996 09/16 France Magny-Cours Williams-Renault FW18
20 1996 11/16 Allemagne Hockenheim Williams-Renault FW18
21 1996 16/16 Japon Suzuka Williams-Renault FW18
22 1998 13/16 Belgique Spa-Francorchamps Jordan-Mugen Honda 198

[modifier] Résultats en championnat du monde de Formule 1

Année Ecurie Châssis Moteur Pneus GP disputés Victoires Pole positions Meilleurs tours Points inscrits Classement
1992 Brabham BT60B Judd V10 Goodyear 2 0 0 0 0 n.c.
1993 Williams FW15C Renault V10 Goodyear 16 3 2 4 69 3e
1994 Williams FW16
FW16B
Renault V10 Goodyear 16 6 2 6 91 2e
1995 Williams FW17
FW17B
Renault V10 Goodyear 17 4 7 4 69 2e
1996 Williams FW18 Renault V10 Goodyear 16 8 9 5 97 Champion
1997 Arrows A18 Yamaha V10 Bridgestone 16 0 0 0 7 12e
1998 Jordan 198 Mugen-Honda V10 Goodyear 16 1 0 0 20 6e
1999 Jordan 199 Mugen-Honda V10 Bridgestone 15 0 0 0 7 11e

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Damon Hill.

[modifier] Notes et références

  1. ab (en) Gerald Donaldson, « Damon Hill » sur www.formula1.com. Consulté le 27 janvier 2008.
  2. (en) Silverstone honours Hill sur bbc.co.uk, 11 juillet 1999. Consulté le 27 janvier 2008.
  3. (en) February 1991 Information sur www.teamdan.com. Consulté le 27 janvier 2008.


Précédé par Damon Hill Suivi par
Michael Schumacher
Champion du monde de Formule 1
1996
Jacques Villeneuve

[[Catégorie: