Dalaï-lama

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le quatorzième dalaï-lama, Tenzin Gyatso.
Le quatorzième dalaï-lama, Tenzin Gyatso.
image:Palette spi inde.jpg
Cet article fait partie de la série
Spiritualités indiennes
Religions
Religion harappienne
Védisme
Brahmanisme
Hindouisme
Ajîvika
Jaïnisme
Bouddhisme
Tantrisme
Sikhisme
Ayyavazhi
Voir aussi
Déités du monde indien
Articles connexes
Religions de l'Inde
Philosophie de l'Inde
Villes saintes de l'Inde
Juifs en Inde ~ Islam
Parsisme ~ Bahaïsme
Méta
Portail Monde indien
Portail Jaïnisme
Portail Hindouisme
Portail Bouddhisme
Index alphabétique
Index thématique
Page projet

Le dalaï-lama (tibétain : ཏ་ཱལའི་བླ་མ་, Wylie : tala'i blama) est reconnu par les Tibétains comme le plus haut chef spirituel du Tibet et il est devenu le chef temporel du gouvernement du Tibet depuis le XVIIe siècle jusqu'à la première moitié du XXe siècle, puis chef du gouvernement tibétain en exil encore à ce jour.

Sommaire

[modifier] Histoire des dalaï-lamas

Icône de détail Article connexe : Histoire du Tibet.

En 1447, Gedun Drub (1391-1474), considéré rétrospectivement comme le premier dalaï-lama, fonde le Monastère de Tashilhunpo à Shigatse, une des plus grandes Universités monastiques de l'Ecole Gelugpa.

Les dalaï-lamas suivants sont considérés comme ses réincarnations successives. Mais c'est en réalité seulement son deuxième successeur, Sonam Gyatso (1543–1588) qui reçut des Mongols le titre de dalaï-lama, sans avoir encore de pouvoir autre que spirituel; et c'est seulement à partir de 1642, sous le 5e d'entre eux, Lozang Gyatso (1617-1682), que les dalaï-lamas devinrent, avec les régents et le gouvernement tibétain, les principaux dirigeants politiques du régime théocratique tibétain, à la suite du règne des Phagmodrupas, une lignée Kagyupa, succédant au règne des Sakyapas, remplaçant la Royauté du Tibet. C'est aussi Lozang Gyatso qui installa sa capitale à Lhassa.

Sous le 13e dalai lama, Thubten Gyatso (1876-1933), l'armée britannique envahit le Tibet entre 1904 et 1908, puis se retira. En 1913, le dalaï-lama édita une proclamation réaffirmant l'indépendance du Tibet qui fut peu soutenue par la communauté internationale[réf. nécessaire] et jamais reconnu par la Société des nations ou l'ONU. Le gouvernement des dalaï-lamas au Tibet dura jusqu'en 1959, date à laquelle le 14e d'entre eux Tenzin Gyatso fut contraint de s'exiler en Inde, après l'entrée au Tibet des troupes chinoises en 1949.

[modifier] Liste des dalaï-lamas

Icône de détail Article détaillé : Liste des dalaï-lamas.
  • 1391-1474 : 1er dalaï-lama, Gedun Drub (དྒེ་འདུན་འགྲུབ་)
  • 1475-1542 : 2er dalaï-lama, Gedun Gyatso (དགེ་འདུན་རྒྱ་མཚོ་)
  • 1543-1588 : 3e dalaï-lama, Sonam Gyatso (བསོད་ནམས་རྒྱ་མཚོ་)
  • 1589-1616 : 4e dalaï-lama, Yonten Gyatso (ཡོན་ཏན་རྒྱ་མཚོ་)
  • 1617-1682 : 5e dalaï-lama, Lozang Gyatso (ངག་དབང་བློ་བཟང་རྒྱ་མཚོ་), « le Grand Cinquième »
  • 1683-1706 : 6e dalaï-lama, Tsangyang Gyatso (ཚངས་དབྱངས་རྒྱ་མཚོ་), le seul à avoir refusé une vie de moine
  • 1708-1757 : 7e dalaï-lama, Kelzang Gyatso (བསྐལ་བཟང་རྒྱ་མཚོ་)
  • 1758-1804 : 8e dalaï-lama, Jamphel Gyatso (འཇམ་དཔལ་རྒྱ་མཚོ་)
  • 1806-1815 : 9e dalaï-lama, Lungtok Gyatso (ལུང་རྟོགས་རྒྱ་མཚོ་)
  • 1816-1837 : 10e dalaï-lama, Tsultrim Gyatso (ཚུལ་ཁྲིམས་རྒྱ་མཚོ་)
  • 1838-1856 : 11e dalaï-lama, Khendrup Gyatso (མཁས་གྲུབ་རྒྱ་མཚོ་)
  • 1856-1875 : 12e dalaï-lama, Trinley Gyatso (འཕྲིན་ལས་རྒྱ་མཚོ་)
  • 1876-1933 : 13e dalaï-lama, Thubten Gyatso (ཐུབ་བསྟན་རྒྱ་མཚོ་)"" Le Grand Treizieme ""
  • 1935-aujourd'hui : 14e dalaï-lama, Tenzin Gyatso (བསྟན་འཛིན་རྒྱ་མཚོ་)

[modifier] Aspects théologiques et spirituels

Le dalaï-lama est un moine de l'école Guélougpa (dite des « bonnets jaunes »), une des quatre écoles du bouddhisme tibétain, fondée par Tsongkhapa (1357-1419).

Dalaï signifie « océan » en mongol, gyatso (rgyam mtsho en tibétain, « sagesse ») étant sous-entendu. Quant à lama (bla ma), il signifie « maître spirituel » (guru en sanskrit).

Sur un plan spirituel, les dalaï-lamas sont considérés comme des émanations du bodhisattva de la compassion, Chenrezig en tibétain, Avalokiteshvara en sanskrit, Guanyin (觀(世)音 Guān (shì) yīn) en chinois. Les bodhisattvas sont des êtres éclairés qui ont choisi de renaître pour le bien de tous les êtres.

Les dalaï-lamas constituent une lignée de tulkus, maîtres réincarnés. Après le décès d'un dalaï-lama, ses moines et maîtres spirituels, dont souvent le panchen-lama, engagent une enquête pour rechercher sa réincarnation. Les oracles, dont l'oracle d'état du Tibet, Nechung, sont consultés. Les enfants candidats sont interrogés pour rechercher des signes tels que la reconnaissance des possessions du précédent dalaï-lama. Le jeune tulku est alors amené à un monastère pour qu'il reçoive les Enseignements bouddhistes.

Le titre de cette lignée de tulkus fut donné par l'empereur mongol Altan Khan en référence au second nom, Gyatso, du troisième dalaï-lama, Sonam Gyatso. On dit que dès la seconde incarnation, l'enfant se souvenait de ses vies passées et des noms des dignitaires de l'entourage du premier dalaï-lama, Gendun Gyatso.[1]

[modifier] Premiers récits de voyageurs européens sur le dalaï-lama

Ce qui frappait surtout les voyageurs était le respect dont on entourait la personne du dalaï-lama.

D'après certains d'entre eux, dont les propos furent repris à la fin du XVIIIe siècle dans des ouvrages de vulgarisation tels que ceux de J.F. Laharpe, les excréments et l'urine du dalaï-lama auraient même été regardés comme des choses sacrées, voire employés comme remèdes[2]. Cependant le père Evariste Huc, missionnaire catholique dans le secteur de 1844 à 1846, est obligé de reconnaître après enquête qu'il s'agit là d'une légende ridicule qui ne fait pas honneur à la géographie européenne[3]. Cette fable paraît remonter au récit de deux missionnaires européens, Johann Grueber et Albert Dorville, qui avaient résidé à Lhassa pendant un mois en 1661[4].

Le Tibet et sa culture ont longtemps été méconnus en Occident et il est probable que ces voyageurs n’aient en réalité vu que de l’eau safranée et des pilules confectionnées à base de plantes qui sont souvent utilisées dans les rites bouddhistes. [5]

Ils ont rapporté des récits parfois troubles d'un monde à l'époque inconnu des européens. Huc dénonce aussi la légende répandue par ses prédécesseurs selon laquelle le dalaï-lama aurait porté des serpents autour de ses bras pour impressionner les fidèles[6].

Il faut cependant remarquer que les premiers missionnaires à l'origine de ces légendes n’ont jamais rencontré le 5e Dalai Lama qui régnait à cette époque, car ils ne souhaitaient pas demander d’audience à une personne qui selon eux se considérait comme le « Très Haut »[7].

[modifier] Une reconnaissance au delà de sa propre école bouddhiste

Bien que le dalaï-lama soit un moine de l'école des Gelugpas, il est reconnu par les principales écoles du bouddhisme tibétain, Kagyupa, Gelugpa, Nyingmapa, Sakyapa et Jonangpa comme chef spirituel, non seulement au Tibet mais aussi dans les pays ayant adopté ces traditions. Par exemple, le quatorzième dalaï-lama a reconnu Jetsun Dhampa Khutukhtu comme Bogdo Gegen, c'est-à-dire chef du Bouddhisme en Mongolie, ainsi que chef des Jonangpa.[8] Il a aussi reconnu Orgyen Trinley Dorje comme 17e Karmapa, chef de l'école Karma-Kagyupa.

[modifier] Le dalaï-lama actuel

Le quatorzième dalaï-lama, Tenzin Gyatso.
Le quatorzième dalaï-lama, Tenzin Gyatso.
Icône de détail Article détaillé : Tenzin Gyatso.

En 1949, Mao Zedong, à la tête du parti communiste chinois, arrive au pouvoir en Chine et, niant les revendications d’indépendance du Tibet, notamment affirmées en 1913, y envoie des troupes militaires en 1950, officiellement pour « libérer » le Tibet de la présence étrangère.

C’est en 1950, à l’âge de quinze ans, que le dalaï-lama devient chef d'État et du gouvernement tibétain. Il passe les neuf années qui suivent à la recherche d’une solution pacifique à la crise, avant d’être contraint de fuir en Inde, où il établit, à Dharamsala, un gouvernement tibétain en exil.

Pendant la Révolution culturelle, la persécution de la population est à son comble. Comme dans toute la Chine à cette période, les monastères sont détruits, moines et nonnes emprisonnés et torturés[9]. Aujourd'hui encore, non seulement les Tibétains sont sévèrement réprimés et empêchés de s'exprimer, mais en plus, ils subissent la très forte pression d'une politique de colonisation. "Si rien ne change, la culture tibétaine risque de disparaître d'ici quinze ans", affirme le dalaï-lama[10].

Depuis son exil en 1959, le dalaï-lama est dénoncé systématiquement par le gouvernement chinois qui le qualifie d'indépendantiste. Malgré cela, le dalaï-lama persévère dans la voie de la non-violence et demande à la Chine de négocier pour aboutir à un compromis politique. Le 9 mars 1961, il lance un appel à l'Organisation des Nations unies en faveur d'une restauration de l'indépendance du Tibet. Puis, après l'ouverture de Deng Xiaoping qui déclara en 1979 qu'en dehors de l'indépendance tout était discutable, le dalaï-lama ne demande plus qu'une autonomie réelle du Tibet au sein de la République populaire de Chine se basant sur la constitution chinoise. Si des discussions entre des émissaires du dalaï-lama, Lodi Gyari et Kelsang Gyaltsen, avec des représentants du gouvernement chinois ont débuté en 2002, aucune négociation directe entre le dalaï-lama, son gouvernement en exil et le gouvernement chinois n'a encore débuté[11].

Aujourd'hui en Chine, le culte bouddhiste tibétain de l'école Gelugpa est officiellement autorisé par le gouvernement central, même à Pékin dans le très ancien temple de Yonghe. Cependant, les moines tibétains sont contraints de dénoncer le dalaï-lama. De nombreuses associations internationales dénoncent une répression de la religion au Tibet, comme l'illustre, par exemple, la détention en résidence surveillée du jeune panchen-lama, Gedhun Choekyi Nyima, en 1995, la destruction en 2001 de l’institut bouddhiste de Serthar fondé par Khenpo Jigme Phuntsok mis en résidence surveillée et disparu dans des circonstances douteuses, ou encore la condamnation à une peine de prison à vie de Tenzin Delek Rinpoché en 2005.

La plupart des grands maîtres du Bouddhisme tibétain ont été contraints de s'exiler, comme l'ont illustré la fuite de Rigdzin Namkha Gyatso Rinpoché en 1998 et celle à la veille de l'an 2000 du 17e Karmapa, Orgyen Trinley Dorje [12].

Le quatorzième dalaï-lama, Tenzin Gyatso, a reçu le soutien de nombreuses personnalités et institutions de par le monde pour sa lutte non-violente pour la liberté du Tibet. Il a notamment reçu le Prix Nobel de la paix en 1989 et la Médaille d'or du Congrès des États-Unis le 17 octobre 2007[13]. Personnalité exceptionnelle, il a rassemblé les Tibétains en exil.

Selon le quatorzième dalaï-lama, si « le mouvement pour le Tibet a attiré un large soutien mondial, c'est en raison des principes universels que le peuple tibétain a incorporés dans sa lutte. Ces principes sont la non-violence, la démocratie, le dialogue, le compromis, le respect des préoccupations sincères des autres, et de notre environnement commun[14]. »

[modifier] Le dalaï-lama à venir

Le gouvernement chinois a déclaré que le prochain dalaï-lama naîtra en Chine et sera choisi par la Chine [réf. nécessaire]. Le dalaï-lama a cependant déclaré :[15]

« Si la situation présente du Tibet reste la même, je renaîtrai hors du Tibet, loin du contrôle des autorités chinoises. C'est logique. Le but même d'une réincarnation est de continuer le travail inachevé de l'incarnation précédente. Si donc la situation tibétaine n'est toujours pas résolue, il est logique que je renaisse en exil, pour continuer mon travail inachevé. »

En 2007, deux moines du monastère de Tashilhunpo au Tibet se seraient suicidés suite à une campagne d'exclusion mené par des officiels chinois.[16] Ces deux moines avaient participé à la reconnaissance du onzième panchen-lama, Gendhun Choekyi Nyima, et pouvaient donc être appelé à reconnaître le prochain dalaï-lama[17],[18].

[modifier] Notes

  1. Glenn H. Mullin, The Dalai Lamas on Tantra. Snow Lions Publications, Ithaca (USA), 2006. 352p./p.89-90 et 164. ISBN -10 1-55939-269-X
  2. « Tous les prêtres tibétains, mongols et kalmouks s'accordent à dire que les excréments et l'urine du dalaï-lama sont regardés comme des choses sacrées; les excréments, réduits en poudre, se portent au cou dans des reliquaires, servent à faire des fumigations dans les maladies, et sont même employés comme remèdes internes par les dévots. (...) Les lamas tirent un profit considérable de ces déjections sacrées. » J.F. Laharpe, Abrégé de l'Histoire générale des voyages, édition de 1820, tome VIII, p.332 (mise en ligne par Google).
  3. Evariste Huc, Souvenir d'un voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine pendant les années 1844, 1845 et 1846, Paris, Le Clere, 1853, tome II, pp. 344-345: "Ces assertions, qu'on lit dans certaines géographies, sont entièrement dénuées de fondement. Pendant notre séjour à Lha-Ssa, nous avons beaucoup interrogé à ce sujet, et tout le monde nous a ri au nez. A moins de dire que, [p.435] depuis le Régent jusqu'à notre marchand d'argols, tout le monde s'est entendu pour nous cacher la vérité, il faut convenir que les relations, qui ont donné cours à ces fables, ont été écrites avec bien peu de circonspection."
  4. Jean Dif, dans sa Chronologie en ligne fait référence à la publication en 1667, en latin, de la "China Illustrata" d'Athanasius Kircher. Il y est fait état du voyage au Tibet, en 1661, d'un jésuite autrichien Johannes Grueber accompagné d'un missionnaire belge Albert d'Orville. Il y aurait deux rois à Lhassa : un temporel et un spirituel. Le second resterait enfermé dans son palais où il serait adoré par les fidèles. La vénération que ces derniers lui vouent serait telle qu'ils porteraient son urine et ses excréments en sautoir autour du cou et qu'ils les mélangeraient à leur nourriture ! Le rituel du culte rendu au dalaï-lama ferait parfois penser aux pratiques chrétiennes. Les Tibétains boiraient du thé au beurre et feraient dévorer leurs morts par les bêtes sauvages. Les deux derniers points sont rigoureusement exacts, ce qui peut expliquer pourqui le reste a été accepté par les géographes postérieurs, d'autant qu'on rapportait des choses analogues au sujet du roi du Bhoutan.
  5. La vie de Dilgo Khyentsé Rinpoché « Il tendit à ma mère un cordon de protection et des pilules de Manjoushri, le bouddha de la sagesse, pour le moment de ma naissance. Ce jour-là, avant même que j’aie pu boire une goutte du lait maternel, un lama écrivit sur ma langue dhi, la syllabe germe du mantra de Manjoushri, au moyen des pilules réduites en poudre et mêlées à de l’eau safranée.
  6. Ibid.
  7. Voir le chapitre « Lobsang Gyatso » dans Roland Barraux, Histoire des Dalaï Lamas, Quatorze reflets sur le Lac des Visions, édition Albin Michel, 1993. Réédité en 2002 chez Albin Michel. (ISBN 2226133178)
  8. His Eminence Jetsun Dhampa Khutukhtu, Khalkha Rinpoche (Bogdo Gegen)
  9. Point de vue tibétain : Les droits de l'homme au Tibet, Etudiants pour un Tibet Libre
  10. Dalai Lama: Tibet Culture Could Soon End
  11. Discussions des émissaires du Dalai Lama avec la Chine
  12. La fulgurante épopée des Karmapas : entretien avec Francesca Yvonne Caroutch
  13. La visite du dalaï-lama à Washington provoque la colère de Pékin. Le Monde du 17.10.07. « Le geste le plus significatif est intervenu mercredi au Capitole. M. Bush a remis la médaille d'or du Congrès, la récompense civile la plus prestigieuse, au chef de l'Église tibétaine, lors d'une cérémonie solennelle. »
  14. Dalai Lama's Message to Brussels TSG Conference
  15. interview sur le site du dalaï-lama
  16. Two Monks from Panchen Lama's Monastery Commit Suicide
  17. "Suicides" de deux Moines tibétains chargés de reconnaître le prochain Dalai Lama
  18. Tibetan monks commit “suicide,” victims of pre-Olympic repression

[modifier] Bibliographie

  • Roland Barraux, Histoire des Dalaï-lamas, Albin Michel 2002, ISBN 2226133178

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes



Bouddhisme

Vocabulaire et concepts · Personnalités · Écoles et traditions · Textes
Histoire · Temples · Culture · Art · Dans le monde · Index alphabétique