Développement économique

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Le développement économique fait référence à l'ensemble des mutations positives (techniques, démographiques, sociales, sanitaires...) que peut connaître une zone géographique (monde, continent, pays, région..).

Il ne doit pas être confondu avec la simple croissance économique. Celle-ci est habituellement nécessaire ou consecutive au développement mais elle n'en est qu'un aspect. Il existe même des zones en croissance par simple inertie de tendance ou sous l'effet de dopants artificiels de types dits keynésiens, sans pour autant connaître les transformations de structure et la « destruction créatrice » propres au développement, qui assurent sa pérennité. Cela peut conduire à un épuisement des ressorts de la croissance. On peut alors retrouver le phénomène de cycle de vie (de l'émergence à l'expansion puis au plafonnement et enfin au déclin) étudié en marketing.

Le développement économique nécessitant notamment de la création de richesses, on associe développement économique et « progrès », puisqu'il entraîne, généralement, une progression du niveau de vie des habitants. On parle alors d'amélioration du bien-être social (au sens économique). Les paramètres économiques et sociaux sur la mesure du développement sont indiqués dans l'article « Pays en développement ».

La reconversion économique de Dubaï constitue un exemple stupéfiant d'usage de la rente pétrolière: conscients de l'avènement du pic pétrolier, les gestionnaires de l'émirat utilisent ces crédits pour organiser une reconversion depuis une économie uniquement pétrolière vers des secteurs porteurs pour l'avenir, telles les technologies de pointe et le tourisme haut de gamme.
La reconversion économique de Dubaï constitue un exemple stupéfiant d'usage de la rente pétrolière: conscients de l'avènement du pic pétrolier, les gestionnaires de l'émirat utilisent ces crédits pour organiser une reconversion depuis une économie uniquement pétrolière vers des secteurs porteurs pour l'avenir, telles les technologies de pointe et le tourisme haut de gamme.

Sommaire

[modifier] Historique

Le 20 janvier 1949, dans le point IV de son discours sur l'état de l'Union, le président américain Harry Truman utilise pour la première fois le terme de développement pour justifier l'aide aux "pays sous-développés" dans le cadre de la lutte contre le communisme et de la doctrine Truman. Il y déclara être du devoir des pays du Nord capitalistes, qualifiés de "pays développés", de diffuser leurs technologies et assistance aux pays qualifiés de "sous-développés", pour qu'ils se rapprochent du modèle de société développé occidental.

Point IV du discours d'investiture du 29 janvier 1949 :

« Quatrièmement, il nous faut lancer un nouveau programme qui soit audacieux et qui mette les avantages de notre avance scientifique et de notre progrès industriel au service de l’amélioration et de la croissance des régions sous-développées. Plus de la moitié des gens de ce monde vivent dans des conditions voisines de la misère. Leur nourriture est insatisfaisante. Ils sont victimes de maladies. Leur vie économique est primitive et stationnaire. Leur pauvreté constitue un handicap et une menace, tant pour eux que pour les régions les plus prospères. Pour la première fois de l’histoire, l’humanité détient les connaissances techniques et pratiques susceptibles de soulager la souffrance de ces gens.

Les États-unis occupent parmi les nations une place prééminente quant au développement des techniques industrielles et scientifiques. Les ressources matérielles que nous pouvons nous permettre d’utiliser pour l’assistance à d’autres peuples sont limitées. Mais nos ressources en connaissances techniques - qui, physiquement, ne pèsent rien - ne cessent de croître et sont inépuisables.

Je crois que nous devrions mettre à la disposition des peuples pacifiques les avantages de notre réserve de connaissances techniques afin de les aider à réaliser la vie meilleure à laquelle ils aspirent. Et, en collaboration avec d’autres nations, nous devrions encourager l’investissement de capitaux dans les régions où le développement fait défaut.

Notre but devrait être d’aider les peuples libres du monde à produire, par leurs propres efforts, plus de nourriture, plus de vêtements, plus de matériaux de construction, plus d’énergie mécanique afin d’alléger leurs fardeaux.

Nous invitons les autres pays à mettre en commun leurs ressources technologiques dans cette opération. Leurs contributions seront accueillies chaleureusement. Cela doit constituer une entreprise collective à laquelle toutes les nations collaborent à travers les Nations unies et ses institutions spécialisées pour autant que cela soit réalisable. Il doit s’agir d’un effort mondial pour assurer l’existence de la paix, de l’abondance et de la liberté.

Avec la collaboration des milieux d’affaires, du capital privé, de l’agriculture et du monde du travail de ce pays, ce programme pourra accroître grandement l’activité industrielle des autres nations et élever substantiellement leur niveau de vie. Ces développements économiques nouveaux devront être conçus et contrôlés de façon à profiter aux populations des régions dans lesquelles ils seront mis en œuvre. Les garanties accordées à l’investisseur devront être équilibrées par des garanties protégeant les intérêts de ceux dont les ressources et le travail se trouveront engagés dans ces développements.

L’ancien impérialisme - l’exploitation au service du profit étranger - n’a rien à voir avec nos intentions. Ce que nous envisageons, c’est un programme de développement fondé sur les concepts d’une négociation équitable et démocratique. Tous les pays, y compris le nôtre, profiteront largement d’un programme constructif qui permettra de mieux utiliser les ressources humaines et naturelles du monde. L’expérience montre que notre commerce avec les autres pays s’accroît au fur et à mesure de leurs progrès industriels et économiques.

Une production plus grande est la clef de la prospérité et de la paix. Et la clef d’une plus grande production, c’est une mise en œuvre plus large et plus vigoureuse du savoir scientifique et technique moderne.

Ce n’est qu’en aidant ses membres les plus défavorisés à s’aider eux-mêmes que la famille humaine pourra réaliser la vie décente et satisfaisante à laquelle chacun à droit.

Seule la démocratie peut fournir la force vivifiante qui permettra de triompher non seulement de leurs oppresseurs mais aussi de leurs ennemis de toujours : la faim, la misère et le désespoir.

C’est sur la base de ces quatre principaux trains de mesures que nous espérons contribuer à créer les conditions qui, finalement, conduiront toute l’humanité à la liberté et au bonheur personnels ».

[modifier] Les indicateurs

[modifier] Indicateurs globaux de développement

[modifier] Indicateurs économiques

Au niveau de l'unique aspect économique, un indicateur important et largement reconnu est le PIB qui est une somme des valeurs ajoutées sur un territoire. Son chiffrage, qui ressort de la comptabilité nationale, est cependant délicat. Comment, par exemple, chiffrer l'utilisation des services non marchands et biens publics? Leur coût et utilité économique sont noyés dans les budgets publics par absence de facturation, ce qui ne permet guère de savoir s'ils apportent plus de richesses qu'il en consomment, s'il y a valeur ajoutée ou valeur retranchée.

Par ailleurs, Le PIB ne contient que les flux (production / consommation). Les économistes et statisticiens n'arrivent guère à mesurer, ni même à estimer l'évolution du patrimoine public et privé. À plus forte raison, certaines externalités positives ou négatives sont mal mesurables. Par exemple, comment chiffrer l'effet externe négatif d'une pollution comme l'engrais azoté puissant du lisier (par exemple de porc) déversé dans les cours d'eau amenant à une eutrophisation, sans même parler du gaspillage d'une ressource précieuse non ou difficilement renouvelable ? Sur le même plan, comment mesurer l'effet positif des pots catalytiques ou d'une fluidification de la circulation routière, voire la « désindustrialisation » des secteurs lourds en faveur des services et hautes technologies.

[modifier] Les moyens du développement

Les moyens de développement sont différenciés selon les pays. Ils dépendent des structures préexistantes et de la culture partagée par la population.

Dans les pays du nord, le moyen de développement le plus répandu est de procéder à des adaptations juridiques et institutionnelles encourageant l'innovation, notamment grâce à la recherche), l'investissement, l'éducation, l'accroissement de la sécurité juridique.

Le rôle de l'État est de créer les conditions de l'augmentation des compétences, afin que se développe un système efficace de production et distribution de biens et services. Ceci est obtenu par l'amélioration de l'environnement juridique : sécurité juridique, adaptation des lois.

[modifier] Les voies actuelles du développement

De nos jours les voies du développement doivent tenir compte de l'évolution vers l'économie post-industrielle. Même les pays émergents tiennent compte que leur développement ne peut se baser durablement sur l'utilisation de leur gisement de travail manuel à bas coût, mais doit s'orienter aussi vers des activités plus sophistiquées et incluant davantage de "savoirs" et d'innovation.

[modifier] Une critique du développement

Le terme « développement » peut tout aussi bien désigner,

  • dans une optique fermée, la maturité d'une entité, c'est-à-dire son état comparé à un état de référence (Voir Développement),
  • dans une optique ouverte, son évolution par ajout croissant de nouveaux caractères. (Voir émergence)

Pour certains tenants de la première approche, le problème lorsque l'on parle de développement en économie serait de savoir quel serait cet état de référence. Pour eux, tout document d'orientation économique utilisant le terme de développement devrait définir l'idéal auquel il se réfère.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes