Démonologie

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On entend par démonologie la science des démons. Ce terme peut également désigner des sciences occultes.

Jusqu'à la fin du XIIIe siècle, peu d'intérêt était porté aux démons. Le Traité sur le mal de saint Thomas d'Aquin en 1272 rappelle que le diable est un hérétique, la sorcellerie un crime d'hérésie. Les théologiens vont alors se pencher sur les entités du Mal.

La théologie va se diviser en une angéologie (théodicée) qui est l'étude de Dieu, et une démonologie. La démonologie était conduite sous les auspices et avec les encouragements des plus hautes autorités catholiques et du pape lui-même.

Jérôme Bosch : la Tentation de saint Antoine
Jérôme Bosch : la Tentation de saint Antoine

Sommaire

[modifier] Explications

[modifier] Les objectifs

Les objectifs de la démonologie sont :

  • d'opérer une classification hiérarchique des démons
  • de connaître leurs histoires
  • de comprendre leur façon d'opérer

[modifier] Connaissances

On part du fait qu'il y a deux parties :

  • le Bien représenté par Dieu (YHWH, soit Yahvé ou Jéhovah)
  • le Mal représenté par le diable, (Attention ne pas confondre avec Satan.)

La démonologie établit que les anges sont les messagers et les ministres de Dieu dans ses relations avec les hommes et que, dès leur création, ils eurent le choix entre le bien et le mal. Les mauvais anges (anges des ténèbres ou anges déchus) choisirent le mal en s'éloignant de Dieu. L'origine du Diable semble être décrite de façon figurée dans la Bible dans le livre d'Isaïe 14:12-20, selon une interprétation chrétienne, comme suit :

Ah ! comme tu es tombé du ciel, toi, brillant, fils de l’aurore ! Comme tu as été abattu à terre, toi qui affaiblissais les nations ! Quant à toi, tu as dit dans ton cœur : Je monterai aux cieux. Au-dessus des étoiles de Dieu j’élèverai mon trône,(…) je me rendrai semblable au Très-Haut.' (…)

Il est admis que Satan règne sur des démons. Le chiffre 666 lui est couramment associé ; il provient de la Bible et symbolise ce qui est humain, imparfait car c'est « un chiffre d'homme » (Apocalypse 13:18).

Les démons bibliques répondent à une hiérarchie bien déterminée semblable à celle des militaires. Un passage de la Bible (Marc 5:9) fait mention d'un homme possédé se dénommant Légion à cause de son degré de possession (voir légion).

D'après Richelmus de Schental, abbé cistercien de Wurtemberg au XIIIe siècle, les démons se comptent par centaines de milliards. En 1467, Alphonsus de Spina, dans son Fortalicium fidei, Strasbourg, 1460, en calcule 133 306 668. Au XVIe siècle, Jean Wier n'en enregistre que 44 435 556, divisés en 666 légions commandées par 66 princes. D'autres savants démonologues contestent ces chiffres : Pannethorne Hugues en recense 1 758 064 176 ; Martin Barshaus, 2 665 866 746 664 ; Jean Oswald, 14 400 000…

Chaque démon a ses propres caractéristiques. Certains ont un nom tiré de leurs façons de se manifester (Belzébuth le seigneur des mouches, Poltergeist qui signifie « Esprit qui produit des bruits », etc.). À noter que le poltergeist n'est pas obligatoirement un démon mais peut être un " simple" esprit.

Les symboles les plus courants sont les cornes ou la couronne pour le pouvoir, la tête de bouc tirée des origines du paganisme où les sacrifices aux dieux étaient offerts, les ailes pour l'étendue de leur autorité, le serpent pour la tromperie (d'après la Bible Ève a été trompée par un serpent), et le dragon, serpent déchu représentant Satan maudit par Dieu (Genèse 4:14).

Certains démons proposent leurs services à des humains pour les placer sous leur domination. D'où certainement l'expression vendre son âme au diable. Le Faust de Goethe en est un exemple célèbre. Ce genre de transactions est évoqué dans la Bible : le Diable y est décrit comme celui qui se transforme en ange de lumière pour égarer les humains (II Corinthiens 11:14).

[modifier] Conclusion

Les Démons font partie intégrante de la religion au même titre que les Anges, quelle qu’en soit leur nature. Les démons sont l’opposé direct des Anges, on les retrouve pour cela dans toute les religions et dans tous les textes religieux, aussi bien dans la Bible que dans le Coran. Mais il est encore plus intéressant de remonter dans le temps, à l’époque de la Perse, vers des civilisations comme Babylone, l'Assyrie, voire celle des Mayas, à l'autre bout du monde. On trouve au final plusieurs espèces de démons, comme les succubes, ainsi que plusieurs espèces d’anges, tels les archanges. Une religion inclut forcément la notion de bien-mal incarnée par les acteurs anges-démons. Il est important de ne pas confondre démonologie, réel travail de recherche, avec des cultes comme le satanisme qui ne serait que le plus « célèbre ». Il n’y a aucun mal à s’intéresser à la mythologie dont les démons font également partie au même titre que les Dieux, les Héros et autres créatures. La démonologie incite à un voyage à travers les civilisations et les religions principalement au travers de textes antiques, et montre au final un étroit lien entre les mêmes démons des différentes religions : la plupart du temps, seul leur nom change. Certains voient des démons quand d’autres voient des anges et cela ne rentre pas en ligne de compte lors du travail de recherche historique.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Jean Bodin, De la démonomanie des sorciers, (Paris, 1580) — Ce classique de démonologie, souvent réédité, est un véritable code pénal des sorcières.
  • Nicolas Rémy, La démonolâtrie, (1582) — Ouvrage écrit par le secrétaire du duc de Lorraine Charles III, qui condamna à mort 900 sorcières en 15 ans.
  • Henry Boguet, Discours exécrable des sorciers (Lyon, 1602) — L'auteur de cet ouvrage prononça 600 sentences contre des sorcières ; son livre connut onze rééditions.
  • Pierre de Lancre, Tableau de l'inconstance des mauvais anges et démons (Paris, 1612, réédition Aubier-Montaigne, 1982) — Ouvrage dans lequel il est beaucoup question des sorciers et de la sorcellerie.
  • Liste authentique des religieuses et séculières possédées, obsédées, maléficiées, le nom de leurs démons, le lieu de leur résidence, avec les signes de leurs sorties (1634)
  • Confessions et histoire de Madeleine Bavent, religieuse de Louviers, avec son interrogatoire, (Rouen, 1652)
  • Alexandre Hislop, Les deux Babylones (1916)
  • Kurt Koch, La démonologie dans le passé et aujourd’hui (en anglais)
  • Weirus, De praetistigiis (réédité en 1958)
  • Roland Villeneuve, Dictionnaire du Diable (Bordas, 1989)
  • Démonologie

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes