Décroissance (économie)

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La décroissance est un concept politique, économique et social, se plaçant à l'opposé du consensus politique actuel, selon lequel la croissance économique est un bienfait[1]. Les adeptes de la décroissance proposent de lui substituer une diminution de la consommation et de la production, basée notamment sur la simplicité volontaire, permettant de respecter le climat, l'écosystème et les êtres humains.

La décroissance n'est pas considérée par ses défenseurs (« downshifters » ou « downsizers » pour les anglophones, « objecteurs de croissance » en français) comme un dogme politique, ni un modèle économique. Ainsi pour Paul Ariès : « Ce n’est pas une idéologie ni un modèle économique de plus, c’est d’abord un mot-obus pour pulvériser la pensée économiste dominante[2]. » De la même façon, Serge Latouche considère qu'il s'agit d'une « trouvaille rhétorique heureuse[3] » et préfère le terme d’a-croissance, comme on parle d’« a-théisme[4] ».

Sommaire

[modifier] Généalogie

Le concept de « décroissance » naît dans les années 1970 - en partie au travers de la thèse de Nicholas Georgescu-Roegen - de la prise de conscience des conséquences attribuées au productivisme de la société industrielle (que celle-ci soit issue d’un système capitaliste ou socialiste) :

  • Épuisement des ressources pour l’énergie : pétrole (pic pétrolier mondial arrivant entre 2008 et 2040 selon les prévisions des compagnies et des gouvernements[5]), gaz (70 ans), uranium (50 ans[6]), charbon (200 ans[7]) (au rythme actuel de consommation).
  • Dégradation de la santé qui en résulte : de la flore, de la faune et aussi de l’humanité elle-même : stérilité, allergies, malformations, augmentation du cancer en France de 63 % de 1980 à 2000 (280 000 cas, dont seuls 30 % sont imputables au tabac et à l’alcool), bien que le vieillissement de la population soit aussi un facteur multiplicateur.
  • Évolution du mode de vie des pays du Nord au détriment des pays du Sud : transports, traitement des déchets, alimentation (obésité dans les pays développés, malnutrition dans les pays pauvres), utilisation de l'énergie. Exploitation des ressources des pays du Sud au profit de ceux du Nord, en particulier les ressources énergiques et minières, considérée comme « néo-coloniale » ou « post-coloniale ».

Ce productivisme est, depuis peu, partiellement remis en question par le « développement durable », concept qui est souvent vu par les partisans de la décroissance comme un oxymore (une contradiction dans les termes) : ceux-ci soutiennent qu'au rythme qu’il maintient, (20 % de la population planétaire consommant déjà 85 % des ressources naturelles), le développement ne peut pas être durable.

Le concept de « décroissance » tente de montrer qu'augmenter encore et toujours la production des biens et services, augmente nécessairement la consommation des ressources naturelles, ne faisant donc qu'accélérer le moment de leur épuisement. Il tente de montrer aussi que la dématérialisation de l'économie[9], espérée par les partisans de la croissance, est un leurre.

D'autre part, le problème de l'épuisement des ressources en énergie mis à part, lorsqu'on multiplie l'empreinte écologique (en hectares) d'un européen moyen (C’est-à-dire la surface estimée nécessaire pour produire ses ressources consommées et pour absorber ses déchets et pollutions) par la population mondiale, les estimations montrent qu'il faudrait entre 3 et 8 planètes Terre pour que la population mondiale se rapproche du mode de vie européen[10]. Ces 20 % les plus riches n'auraient donc d'autre choix que de réduire leur production et leur consommation afin de "décroître".

Pour ses partisans, la décroissance sera, tôt ou tard, imposée par la raréfaction des ressources naturelles. Ils proposent de l'anticiper de manière à affecter le moins possible notre qualité de vie.

Le concept de décroissance est l'héritier du vieux courant de pensée anti-industriel du XIXe siècle, situé à la lisière du christianisme et de certaines tendances du socialisme, qui s'est notamment exprimé en Grande-Bretagne à travers John Ruskin et le mouvement Arts & Crafts (1819-1900), aux Etats-Unis à travers Henri David Thoreau (1817-1862) et en Russie à travers Lev Tolstoï (1828-1910).

[modifier] Présentation

Le concept de « décroissance » naît d'une remise en cause du concept de croissance économique et de l'outil privilégié de sa mesure, le PIB. Les promoteurs du concept de décroissance affirment que la croissance telle que mesurée par le PIB n'est « que quantitative » (par opposition à qualitative), puisqu'elle ne mesure que l'augmentation de la production et de la vente de biens et services sans tenir compte du bien-être des populations, de la santé des éco-systèmes et des équilibres climatiques. Ils privilégient des indices de développement alternatifs tels que l'Indicateur de développement humain, l'empreinte écologique, l'indice de santé sociale.

Les partisans de la décroissance affirment que ce type de développement économique s'oppose aux « valeurs humaines »[11] et ne tient pas compte du fait que la Terre est limitée aussi bien dans ses ressources naturelles que dans sa capacité à supporter la destruction de son biotope (résilience).

La théorie appelée « bioéconomie » telle qu'exprimée par Nicholas Georgescu-Roegen dans The Entropy law and the Economic Process (1971) fait partie des fondements de la décroissance, tout comme les critiques de l'industrialisation des années 1950, 60 et 70, comme celle de Günther Anders (L'Obsolescence de l'homme, 1956) et d'Hannah Arendt (Condition de l'homme moderne, 1958), celle du Club de Rome, à travers notamment le rapport Meadows de 1972 qui a pour titre français Halte à la croissance ?, ou encore celle d'Ivan Illich avec La Convivialité (1973).

[modifier] Rapports du Club de Rome

En 1968, le Club de Rome commande à une équipe de chercheurs du Massachusetts Institute of Technology un rapport pour préconiser des solutions pratiques aux problèmes planétaires. Ce rapport publié en 1972, intitulé Limits to Growth (Halte à la croissance ? dans son édition française), est la première étude importante soulignant les dangers écologiques de la croissance économique que connaît alors le monde.

Un second rapport intitulé Sortir de l'ère du gaspillage : demain fut publié en 1974.

Ces rapports, également connus sous le nom de rapports Meadows, ne sont pas au sens strict des textes fondateurs de la décroissance. Ils sont cependant considérés comme les premières études « officielles » présentant explicitement la croissance économique comme un facteur essentiel de l'aggravation des dérèglements planétaires (pollution, pénuries de matières premières, destruction des écosystèmes).

On peut considérer que la thèse de la « croissance zéro » défendue dans ces rapports a eu de nombreux héritiers, en particulier la revendication d’une décroissance soutenable.

[modifier] Thèse de Nicholas Georgescu-Roegen

Nicholas Georgescu-Roegen est considéré par certains comme le père de la décroissance : il publie en 1971 un ouvrage titré The Entropy Law and the Economic Process. En 1979, Jacques Grinevald traduit l'ouvrage sous le titre Demain la décroissance[12].

Nicholas Georgescu-Roegen estime que le modèle économique néoclassique est fondé sur le paradigme de la mécanique newtonienne[13] ne prenant pas en compte le principe de la dégradation de l'énergie et de la matière. Il se fonde quant à lui sur le paradigme de la thermodynamique et introduit le principe d'entropie (deuxième principe de la thermodynamique) dans son modèle économique. Il associe, aux flux économiques, de la matière et de l'énergie qui par le biais des différents processus de productions se dégradent de manière irréversible. Par exemple les matières premières utilisées pour la construction des ordinateurs sont fragmentées et disséminées à travers toute la planète et il devient pratiquement impossible de reconstituer les minerais d'origine. Quant à l'énergie utilisée pour leur fabrication, elle est dissipée à jamais[14].

[modifier] Hypothèses

Les réflexions liées à la décroissance incluent les hypothèses suivantes :

  • Le fonctionnement du système économique actuel dépend essentiellement de ressources épuisables dont la consommation s'accélère.
  • Il n'y a pas de preuve d'un « découplage » possible entre la croissance économique et la croissance des nuisances environnementales.
  • L'accroissement de la richesse marchande ne peut se faire qu'au détriment d'autres types de richesses comme la santé des écosystèmes, la qualité de la justice, les bonnes relations qui sont entretenues entre les personnes au sein d'une même société, le degré d'égalité, le caractère démocratique des institutions, etc.
  • Les sociétés occidentales, dont le développement économique s'est essentiellement basé sur l'augmentation de la consommation de biens matériels, ne seraient pas conscientes de la dégradation de richesses plus essentielles comme la qualité de vie (silence, air non pollué, eau pure...), et sous-estimeraient les frustrations générées auprès des populations exclues de cette abondance, que ce soit dans les couches populaires ou dans les pays du Sud.

[modifier] Critique des catégories de l'économie

La recherche d’une évaluation de l’évolution des richesses, liée aussi bien à des besoins politiques que scientifiques, a conduit les économistes à créer des indicateurs ne prenant en compte que les richesses mesurables, c'est-à-dire les biens et services marchandisables (i.e. pouvant faire l'objet d'une évaluation monétaire). Les tenants de la décroissance arguent que la mesure du PIB est une mesure abstraite ne prenant pas en compte le bien-être des populations ni la pérennité des éco-systèmes.

En effet, de nombreux éléments de la richesse ne sont pas pris en compte dans la mesure du PIB : les ressources naturelles, mais aussi les loisirs non marchands, les activités sociales et politiques qui représentent des déterminants importants de la qualité de vie perçue, et qui risquent d’être négligés par la trop grande attention portée à l’indicateur partiel qu’est le PIB. Réciproquement, certaines activités sont prises en compte dans la mesure du PIB, qui sont pourtant généralement perçues comme n'allant pas dans le sens de « l'utilité et la jouissance de l'espèce humaine[15] ». L'exemple souvent repris dans la littérature sur la décroissance est celui de Jean Gadrey et Florence Jany-Catrice[16] »

De ces décalages entre le concept de richesse et sa représentation par le PIB, il peut résulter des critiques sur les moyens de mesure de la richesse plutôt qu'à la notion de croissance elle-même. Elles ne forment cependant pas l'intégralité des approches discutées dans le cadre de la décroissance puisque d'autres sont fondées sur la critique, à la fois plus radicale et plus générale, de l'invention de l'économie[17]. Une partie de la mouvance de la décroissance propose de « sortir de l’économie »[18] et remet en cause les catégories de base de l’économie : l’argent, le salaire, la valeur d’échange, les prix, les « lois économiques », etc.

[modifier] Décroissance et développement durable

La décroissance s'oppose au productivisme économique proposé comme modèle depuis l'ère industrielle. Elle s'oppose donc en partie au développement durable lorsqu'il est défini comme nécessitant une croissance durable ou continue des systèmes de production matérielle et marchande et d'échange de biens et valeurs financières.

Pour les partisans de la décroissance, une société qui consomme toujours plus de ressources ne peut pas être respectueuse de l'environnement et sera rapidement confrontée au manque de certaines ressources vitales. Ils estiment que pour être durable et soutenable sur une planète finie, le développement humain devra au contraire pouvoir se passer d'une croissance matérielle perpétuelle, au profit de réponses justes aux besoins matériels et socio-psychiques (incluant la santé et la sécurité affective, individuelle et collective), et au profit d'une croissance partagée de la qualité et du plaisir de vie, du savoir et des cultures. La critique de la croissance passe toutefois nécessairement par une réflexion sur ce qu'est le "progrès", qui comme le "développement", est une vision unidirectionnelle de l'histoire; aussi grossière que l'a été l'évolutionnisme social, théorie qui a prévalu aux temps de la colonisation.

[modifier] Décroissance et pays peu développés

Certains tenants de la décroissance envisagent une croissance pour les zones peu développées et les communautés et individus les plus pauvres, mais considèrent que le processus n'est pas « durable » :

  • Un développement durable impliquerait de toujours différencier le développement qualitatif et humain (le développement du bien-être, scolaire, culturel et de règles de fonctionnement communautaires harmonieuses, etc.) des aspects matériels limités par leur consommation de ressource. La biodiversité doit être préservée. Le développement devient alors nécessairement un « écodéveloppement » plus respectueux de l'environnement et de l'Homme (d'où les idées émergentes de haute qualité environnementale et d’écocertification plus ou moins bien appliquées selon les cas). Pour atteindre ce but :
    • il faut préserver les populations d'une conjoncture mondiale de fin des ressources vitales. La relocalisation des économies (priorité à la production et à la consommation locales et à la réduction des transports motorisés) en est un des moyens proposés.
    • faire profiter les zones pauvres des meilleures technologies et stratégies en matière d'efficacité énergétique et écologique.
    • Des idées récemment reformulées, mais qui étaient embryonnaires dans l'écodéveloppement d'Ignacy Sachs ou de René Dumont puis de René Passet sont la notion de « remboursement de la dette écologique », voire d'une dette sociale, et une réduction partagée et équitable de l'empreinte écologique, dans une vision de développement solidaire.

[modifier] « Effet rebond »

L'« effet rebond », couramment utilisé en économie de l'énergie, décrit l'effet d'une amélioration d'efficacité de l'utilisation d'une ressource sur sa demande : si l'efficacité d'utilisation augmente d'1%, la consommation diminue dans une proportion bien moindre, et peut même augmenter dans certains cas. Certains partisans de la décroissance postulent un « effet rebond » systématique : selon eux, tout progrès technique, toute amélioration de productivité, au lieu de diminuer la consommation de matières premières et d'énergie, conduirait au contraire à produire beaucoup plus, donc à consommer davantage, phénomène observé dans le paradoxe de Jevons.

Par exemple, l'avènement de l'informatique et des réseaux dans ses débuts a laissé penser à une disparition possible du support papier. En fait, on en a constaté dans un premier temps une augmentation de la consommation[19]. Selon le fabricant de fournitures de bureau Esselte, la demande de papier a progressé de 40% dans les entreprises qui ont instauré un système de courrier électronique, parce que les employés ont tendance à imprimer leurs e-mails avant de les lire. La diminution a par ailleurs été compensée par l'essor des pays émergents devenus consommateurs. Toutefois, la baisse de tirage des journaux papiers a fini par l'emporter, notamment en Amérique du Nord, et est l'une des causes de la crise papetière de 2005.

Autre exemple : l'industrie automobile. Il est aujourd'hui possible de produire des véhicules moins polluants par unité de puissance qu'il y a quelques dizaines d'années ; mais comme leur nombre, leur puissance, leur masse, les kilomètres parcourus, les habitacles climatisés augmentent, la pollution automobile augmente aussi. Le même argument est avancé concernant le recyclage dont l'effet, pourtant important, ne suffit pas toujours à compenser l'augmentation de production de déchets par habitant[20].

Serge Latouche avance : « les baisses d'impact et de pollution par unité se trouvent systématiquement anéanties par la multiplication du nombre d'unités vendues et consommées. »[21].

[modifier] « Effet débond »

Répondant au principe sus-évoqué, l'effet débond, sur le plan individuel, passe par une acceptation d'un mode de vie personnel en harmonie avec une simplicité volontaire : autrement dit, les gains de productivité doivent être investis en temps gagné pour des loisirs non "consommateurs" de ressources pour la planète, et non pas réinvestis par effet rebond pour accélérer cette consommation.

Les militants de la Décroissance proposent par conséquent des solutions qu'ils considèrent pratiques et rationnelles pour réduire autant que possible la dépendance au pétrole des sociétés occidentales[22].

[modifier] Décroissance soutenable

Le concept de « décroissance soutenable »[23] fait référence au développement durable. Il en reprend l'objectif, qui est de « répondre aux besoins des générations actuelles, sans pour autant compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins ». Les tenants de la « décroissance soutenable » ajoutent que cet objectif ne peut correspondre qu'à une diminution de l'empreinte écologique collective et individuelle dans les situations où le seuil de durabilité est dépassé. Cela conduit à la nécessité politique d'organiser, voire d'imposer les changements requis. Le terme « soutenable » traduit alors le souhait que les politiques engagées ne provoquent pas d'effondrement catastrophique de la société.

[modifier] Acteurs

Les partisans de la décroissance soutenable proposent des démarches d'initiative individuelle (voir par exemple la simplicité volontaire) et des démarches collectives de sensibilisation, notamment en organisant des conférences et des marches.

En France, un Parti pour la décroissance a été créé en 2005[24]. Même s'il faut nuancer les concepts de décroissance et de décroissance soutenable, c'est bien de décroissance soutenable qu'il s'agit[25].

Le parti politique français Les Verts a, depuis 2004, formalisé une position favorable à la notion de décroissance qui s'est étayée depuis, tout en y apportant la notion de « décroissance sélective et équitable »[26].

Une certaine partie du mouvement libertaire reprend à son compte les idées de la décroissance, notamment Jean-Pierre Tertrais dans sa brochure « Du développement à la décroissance » sous-titrée « De la nécessité de sortir de l'impasse suicidaire du capitalisme ». L'approche libertaire est bien plus portée sur la volonté de changer radicalement les structures économiques et sociales de la société que de tabler sur des initiatives individuelles ou étatiste. Pour eux, c'est le mécanisme capitaliste de la plus-value qui est à la base de la surproduction et de la destruction des éco-systèmes. La solution serait de promouvoir une organisation de la société en fédération de communes libres, la pratique de l'autogestion sur les lieux de travail et dans les quartiers ainsi que la relocalisation de l'économie.

[modifier] Actions

Les partisans de la décroissance défendent cette idée avec certains évènements comme la « journée sans achat » ou des « marches pour la décroissance »; ces marches non-violentes, régulièrement organisées par des partisans de la décroissance, s'inscrivent dans la tradition des marches de désobéissance civile, notamment la marche du sel instaurée par Mohandas Karamchand Gandhi.

En règle générale, ces marches sont autogérées et autonomes : aucun véhicule motorisé n'est utilisé pour transporter la nourriture et les tentes. Les objets lourds ou volumineux sont transportés par des ânes, des vélos ou sur des carrioles.

Même si toutes les marches ne se réclament pas explicitement de la "décroissance", ces événements constituent un aspect essentiel du mouvement. Le succès des marches auprès des militants de l'objection de croissance s'explique par la cohérence entre le moyen d'action et le but de l'action : ainsi les marches sont des événements locaux et de petite envergure (quelques dizaine de personnes). Avec la lenteur et la convivialité comme valeurs principales, les «marcheurs de la décroissance» sillonnent les routes et peuvent prendre le temps de s'arrêter pour discuter avec les personnes rencontrées en chemin. Les débats et la transmission des idées se font de personne à personne, plutôt que par l'intermédiaire des médias de masse.

Plusieurs marches se sont tenues depuis 2005[27], rassemblant jusqu'à 500 personnes. En particulier, le 3 juillet 2005, environ 500 personnes[28] ont défilé sur 15 km pour demander la suppression du Grand Prix de France de Formule 1, considéré comme symbole de la société de croissance et de gaspillage des ressources. À midi, José Bové, Albert Jacquard, Serge Latouche et François Schneider avaient pris la parole sur la place du village de Magny-Cours.

[modifier] Media

La revue S!lence a publié dès 1993 un premier dossier intitulé « Le temps de la décroissance », puis s'est spécialisée sur cette question et a fait paraître de nouveaux dossiers sur cette thématique 3 à 4 fois par an depuis février 2002. Elle a également édité le livre "Objectif décroissance" (paru aux éditions Parangon en 2003).

D'autres revues sont également consacrées à cette thématique : Entropia (revue d'étude théorique et politique de la décroissance)[29], Passerelle Eco[30] ou encore L'Âge de faire. L'association Casseurs de Pub édite quant à elle une revue (ex Revue de l'environnement mental), et le journal La Décroissance.L'association UTOPIMAGES (www.utopimages.org) réalise des films pour promouvoir la décroissance et la simplicité volontaire.

[modifier] Critiques

[modifier] Critiques sur le plan économique

La crainte ordinaire face à la décroissance est que la croissance économique serait à elle seule créatrice de richesses, d'emploi, d'amélioration du niveau de vie et ainsi déduire qu'il s'agit d'une condition nécessaire du progrès et de la stabilité sociale. A contrario la décroissance serait considérée comme une récession entraînant chômage, perte du pouvoir d'achat des ménages et violences sociales.

On retrouve ces arguments notamment chez les tenants de l' évolutionnisme économique ainsi que dans la plupart des écoles de pensée économique; « La croissance ou le chaos » comme le résume Christian Blanc.

Toutefois, la croissance pousse souvent les grandes entreprises à une mécanisation du travail, ou des délocalisations, ce qui influe directement sur le taux de chômage.

[modifier] Autorégulation du marché

Les détracteurs de la décroissance pensent que la croissance permet la diminution ou la disparition de certains types de productions. Le capitalisme permettrait ainsi l'arbitrage vers des ressources plus abondantes ou vers d'autres biens, et signalerait par les prix du marché une ressource qui se raréfie.

[modifier] Critique marxiste

Le point de vue marxiste reconnaît et partage généralement les soucis environnementalistes de la décroissance[31] mais s'oppose au concept de la décroissance, considérant qu'il ne différencie pas entre la croissance d'une production utile pour les êtres humains, et la croissance qui vise simplement à augmenter les bénéfices des entreprises (construire un nouvel hôpital ou un porte-avions militaire provoque de la croissance).

Les marxistes considèrent ainsi que c'est la nature et le contrôle de la production qui est déterminant, et non pas sa quantité dans l'absolu, et pensent donc que c'est le contrôle et la stratégie de la croissance qui permettront un développement social et écologique.

Cette critique est très courante parmi les militants de Lutte ouvrière[32], de la Ligue communiste révolutionnaire[33] et du PCF

[modifier] Anti-malthusianisme

Certains opposants à la décroissance l'assimilent à une forme de néo-malthusianisme économique[34], ou à une résurgence de formes antérieures du malthusianisme sous-tendant que la croissance est conditionnée par l'exploitation des ressources, les thèses « anti-malthusiennes » prônant au contraire que l'exploitation des ressources dépend du développement économique.

Raymond Aron rapporte dans ses Mémoires qu'une partie de la gauche dans les années 1950 accusait les capitalistes de refuser la croissance qui mettrait en danger leur position[35].

Les partisans de la décroissance affirment eux que leur mouvement est l'exact opposé du malthusianisme au sens vrai du terme (c'est à dire la doctrine visant à limiter les naissances pour assurer la survie de l'humanité). En effet, selon eux, la décroissance consiste pour les hommes en état de surconsommation à adopter un mode de vie plus sobre afin de permettre à toute la population terrestre, sans cesse croissante, de vivre dans des conditions décentes.

Les accusations de malthusianisme pour les décroissants ne peuvent d'ailleurs être fondées, car les groupes de militants se réclamant de la décroissance n'ont pas d'avis tranché sur toutes les questions sociétales, notamment sur la question de la natalité, et donc en aucun cas ils ne prônent de politique de restriction des naissances.[36]

[modifier] Critique tiers-mondiste

Les thèses tiers-mondiste de la décroissance amènent certains détracteurs à penser que c'est une idée prônée par les classes bourgeoises des pays développés qui sous couvert de protéger l'environnement, souhaitent en fait empêcher les pays dits « sous-développées » d'emprunter le même chemin économique que les pays occidentaux[37].

Par exemple, Claude Allègre présente le concept de décroissance comme une réduction de la croissance imposée aux pauvres par les riches[38]. Ces critiques sont toutefois assez injurieuses et diffamatoires car la décroissance n'est sensée concerner que les personnes (ou les pays dans un contexte plus global) en état de surconsommation. la décroissance fustige surtout l'opulence des classes favorisées, qui, par leur surconsommation, leur pollution et leur gaspillage, mettent directement en danger les populations les plus socialement et économiquement défavorisées[39]. Un des principaux faits, utilisé comme slogan, chez les décroissants est que "20 % de la population mondiale consomme 80 % des richesses de la planète". Un des buts des décroissants est justement de "faire de la décroissance" dans les pays riches, afin que les pays pauvres puissent eux connaitre une croissance qui leur permettrait de résoudre les problèmes de famine ou d'extrême pauvreté. [40]

[modifier] « Croissance propre »

À la marge, un autre courant de pensée estime que le XXIe siècle sera celui de la noosphère[41], où la principale ressource sera l'information et la culture. Par exemple les partisans de la société de l'information, considère que l'humanité est entrée dans une nouvelle ère technologique, et qu'il est désormais possible, grâce à l'informatique et aux télécommunications, de créer de la richesse (i.e. de la croissance) en produisant des services et de l'information. Cette production « immatérielle » est considérée comme non-polluante. Ce qui permet à certains penseurs (notamment Joël de Rosnay ou Bernard Benhamou) d'affirmer qu'il est possible de générer de la croissance sans produire de déchets.

Paradoxalement, un réseau repose sur une base matérielle (satellites, câbles, actifs réseaux et ordinateurs). L'immatériel est donc davantage une vue de l'esprit, ou un concept économique. Le transit des informations immatérielles a également un coût énergétique.

[modifier] Critiques sur le plan physique et scientifique

[modifier] Destruction créatrice

Le concept économique de la décroissance est fondé sur l'hypothèse que produire toujours plus implique de consommer de plus en plus d'énergie ou de matières premières, tout en diminuant la main-d'œuvre pour la remplacer par des machines. Cette analyse est toutefois contestée par certains, qui estiment que la technique et les progrès de compétitivité permettent de produire plus avec moins, y compris dans le domaine des services. C'est que l'on appelle la destruction créatrice, c'est-à-dire le processus de disparition de secteurs d'activité conjointement à la création de nouvelles activités économiques. Cette expression est fortement associée à l'économiste Joseph Schumpeter qui développe cette idée en 1911 dans son ouvrage Théorie de l’évolution économique: toute innovation technologique importante entraîne un processus de destruction créatrice.

Le phénomène bien connu en thermodynamique de l'entropie montre que l'énergie inutilisable est en constante augmentation dans l'univers, et parallèlement, l'énergie utilisable réduit. Cette énergie utilisable ne pourra pas être récupérée (Georgescu-Roegen) assimilait cela à vouloir reconstituer un collier de perles brisé, qui ne sera jamais refait à l'identique, même avec une dépense d'énergie énorme. L'économie est dépendante en amont de ressources en matières premières et en aval de la capacité de l'environnement à absorber les déchets. Comme ces facteurs relatifs à la planète, l'entropie s'applique au processus économique dont il est illusoire de penser que les richesses sont produites à partir de rien.

[modifier] Confiance dans les progrès de la science

Evolution de l'intensité énergétique des grandes économies mondiales depuis 1980
Evolution de l'intensité énergétique des grandes économies mondiales depuis 1980

Une forme de critique de la décroissance défend l'idée que le progrès technique résoudra la question des énergies, des déchets et de la raréfaction des matières premières. Elle s'appuie sur l'esprit des lumières pour développer une vision technophile et optimiste de la recherche scientifique. Ainsi, Claude Allègre considère que c'est la croissance qui peut contribuer à résoudre les problèmes écologiques. [42] Le Prix Nobel d'économie Amartya Sen développait des idées similaires, déclarant ainsi : « Le développement au fond est un processus de responsabilisation et ce pouvoir peut être utilisé pour préserver et enrichir l’environnement au lieu de le décimer. »[43].

Ils s'appuient par exemple sur l'évolution de l'intensité énergétique des grandes économies mondiales qui a fortement baissé depuis 20 ans (Cf. graphe). Par exemple, les activités de R&D dans le domaine de l'énergie nucléaire pourraient fournir des solutions de substitution face à la probable pénurie de pétrole. À plus long terme, les partisans de la fusion nucléaire prédisent que les réacteurs de type ITER seront des sources d'énergie quasiment inépuisables et peu polluantes.

L'argument de l'intensité énergétique est affaibli par la stagnation de l'intensité carbonique récemment mise en évidence par les chercheurs du Global Carbon Project[44][précision nécessaire].

De toute façon , l'augmentation de l'intensité énergétique, ne compense en rien l'augmentation constante de la consommation d'énergie qu'implique la logique de croissance. La décroissance implique une baisse globale de la consommation énergétique, ce qui ne contredit pas la recherche d'énergie nouvelles, moins polluantes.

[modifier] Critique de Georgescu-Roegen

L'économiste roumain Georgescu-Roegen a fondé sa « théorie bioéconomique » sur une interprétation de la seconde loi de la thermodynamique pour s'opposer à une croissance matérielle et énergétique illimitée, invitant à une décroissance économique. Certains estiment que cette analogie contredit l'analyse scientifique des phénomènes d'émergences et de néguentropie qui affectent les systèmes dynamiques complexes tels que l'organisation sociale humaine[45].

[modifier] Critique sur les prévisions d'épuisement des ressources

[modifier] Le cas des ressources pétrolières

Par le passé, certaines prévisions sur l'épuisement des ressources énergétiques se sont révélées inexactes. Cécile Philippe de l'Institut économique Molinari rappelle ainsi que, par exemple, dès 1914, le Bureau des mines aux États-Unis estimait que la production future de pétrole était limitée à 5,7 millions de barils, soit peut-être dix ans de consommation. Elle ajoute également, entre autres exemples, que le Rapport Meadows prévoyait en 1972 pour avant la fin du siècle un épuisement de certaines ressources dont la substitution paraissait impossible.[46]. A l'inverse des prévisions sur l'épuisement des ressources énergétiques, Daniel Yergin, spécialiste américain de l'énergie, considère que, grâce aux réserves et aux progrès de la technologie, « le monde n'est pas près de manquer de pétrole »[47]. Toutefois le géologue Marion King Hubbert, qui a étudié le phénomène du pic pétrolier et a donné son nom au modèle appelé Pic de Hubbert, annonça avec justesse en 1956 que la déplétion pétrolière commencerait en 1970 aux États-Unis[48]. D'autres pays producteurs de pétrole atteignent à leur tour leur pic de production.

[modifier] Le cas des ressources en métaux

Le géo-chimiste Claude Allègre note pour sa part que la problématique d'épuisement des ressources en métaux peut être dépassée par le recyclage : Aujourd'hui, 50 % du fer utilisé est recyclé, 90 % du platine, 80 % de l’or[49]. Pour C. Allègre, ces filières devraient se développer dans le futur pour toutes les ressources terrestres : « A une économie unidirectionnelle à ressources infinies (on produit – on utilise – on jette) doit se substituer une économie cyclique à ressources finies. »[50]. Cette approche peut cependant trouver rapidement des limites compte tenu du fait que la conception et l'usage des nouveaux matériaux empêchent l'émergence de filières de recyclage économiquement et écologiquement viables. Par exemple, les matériaux high-tech dont dépendent les sociétés de croissance reposent sur des ressources et des procédés de fabrication qui ne peuvent se contenter des qualités médiocres des productions issues du recyclage. Ou bien une conception "orientée recyclage" d'un produit peut en limiter les performances du fait qu'elle soit incompatible avec un certain niveau de miniaturisation et d'intégration des composants.[51]

[modifier] Annexes

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

[modifier] Ouvrages

[modifier] Articles

  • « Les objecteurs de croissance », Le Monde 2, n° 110, 25-31 mars 2006, pp 18-25
  • « Décroissance : prise de conscience individuelle et démarche collective » in No Pasaran, n°33, octobre 2004.
  • « Décroissance : penser la transition » in S!lence, n°336, juin 2006.
  • « Défaire le développement, refaire le monde », numéro spécial, L'Écologiste n°6, Hiver 2001.
  • Dossier « Travailler moins pour vivre mieux », Courrier international, n° 896, 3 janvier 2008.
  • (en) From limits to growth to degrowth within French green politics. Baris Gencer Baykan, Environmental Politics P 8° 5887 (2007-06) vol.16:n°3, p.513-517.
  • Dossier «Décroissance et socialisme», Pages de gauche, n°64, février 2008.

[modifier] Filmographie

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Dans un article publié par le journal Les Echos le 1er septembre 1998, Guillaume Sainteny, Maître de Conférences à Sciences Po (Paris) déclare : «aujourd'hui, à l'aube du retour de la croissance, plus personne ne réclame la croissance zéro. Si l'événement passe inaperçu, il n'en semble pas moins remarquable : un consensus existe aujourd'hui sur les bienfaits de la croissance.»
  2. Politis du 15 mars 2007.
  3. decroissance.info - « Feu sur la croissance avec Serge Latouche ! » par Patrick Piro.
  4. Serge Latouche écrit : « Le projet de construction, au Nord comme au Sud, de sociétés conviviales autonomes et économes implique, à parler rigoureusement, davantage une « a-croissance », comme on parle d'a-théisme, qu'une dé-croissance. C'est d'ailleurs très précisément de l'abandon d'une foi et d'une religion qu'il s'agit : celle de l'économie. Par conséquent, il faut inlassablement déconstruire l'hypostase du développement » dans Le Monde diplomatique, novembre 2004.
  5. Selon un rapport du Ministère français de l'industrie & de la Direction générale de l'énergie et des matières premières, intitulé « L'industrie pétrolière en 2004 », la production pétrolière aura atteint son pic de production et entrera en déclin à partir de 2013. Information relayée par la BBC : http://news.bbc.co.uk/1/hi/business/4077802.stm
  6. Pénurie et fin progressive de l'uranium
  7. Panorama minier 2000 : le charbon
  8. Voir l'article de The Inquirer : « Certains métaux se font rare et les prix grimpent »
  9. La « dématérialisation de l'économie » ([1]) désigne le déplacement de l'économie - alors que celle-ci continue de croître -, vers un secteur tertiaire qui utiliserait moins de ressources naturelles, et notamment moins d'énergie. Mais si l'« intensité énergétique de l'économie » baisse légèrement, on ne peut, selon les décroissants, en espérer trop : [2]
  10. Site de référence concernant l'empreinte écologique
  11. Notamment Serge Latouche, 'La déraison de la raison économique', introduction.
  12. Décoloniser notre imaginaire de croissance ? Ça urge !
  13. AgoraVox le média citoyen : De l’économie thermodynamique
  14. Nicholas Georgescu-Roegen, La décroissance. Entropie - Écologie - Économie, 1995.
  15. Thomas Robert Malthus, Principes d'économie politique, 1820.
  16. Ils écrivent de manière imagée que « si un pays rétribuait 10% des gens pour détruire des biens, faire des trous dans les routes, endommager les véhicules, etc., et 10% pour réparer, boucher les trous, etc., il aurait le même PIB qu'un pays où ces 20% d'emplois (dont les effets sur le bien-être s'annulent) seraient consacrés à améliorer l'espérance de vie en bonne santé, les niveaux d'éducation et la participation aux activités culturelles et de loisir. Jean Gadrey et Florence Jany-Catrice, Les nouveaux indicateurs de richesse, La Découverte, 2005, p. 21.
  17. Serge Latouche, L'invention de l'économie, 2005, Albin Michel]
  18. Serge Latouche, Sortir de l'économie, Politis
  19. Dominique Lachenal, « Le papier, un matériau complexe », EFPG, 2004 (VI - L'industrie papetière mondiale, Croissance prévue jusqu'en 2015)
  20. [pdf] Exemples en chiffres au Québec
  21. Serge Latouche, Le pari de la décroissance, Fayard, 2006, p. 49.
  22. (fr) La fin progressive du pétrole
  23. Institut d'Études Économiques et Sociales pour la Décroissance Soutenable
  24. decroissance.info - Création du PARTI POUR LA DECROISSANCE
  25. La décroissance soutenable est une transformation démocratique conditionnée par le respect des droits humains présentation du parti de la décroissance
  26. La position des Verts vis-à-vis de la décroissance peut être analysée à partir de la lecture de cette page
  27. decroissance.info - En Avant Marches !
  28. Marche pour la décroissance
  29. editions-parangon.com
  30. passerelleco.info
  31. Lire "Marxisme et décroissance"
  32. Article de Lutte Ouvrière
  33. Critique de la Ligue communiste révolutionnaire du concept de décroissance
  34. malthusianisme économique : « Ce terme désigne l'attitude ou des pratiques reposant sur la réduction volontaire de la production. », Dictionnaire d'Économie et de sciences sociales, Hatier, p.490 (« Malthusianisme économique »)
  35. Raymond Aron in Mémoires p.457 : « Jean Pouillon reprenait la thèse favorite de Jean-Paul Sartre (note de bas de page : il l'avait emprunté à Alfred Sauvy sans bien comprendre la pensée de celui-ci.) : le malthusianisme des capitalistes français, leur refus de la croissance parce que celle-ci mettrait en péril leur pouvoir et leurs privilèges. »
  36. Malthus, théoricien de la croissance démo-économique
  37. Pierre-Antoine Delhommais, écrit dans un article intitulé L'obscure lubie des objecteurs de croissance, Monde, 30 juillet 2006 : « …il faut prendre la doctrine de la décroissance pour ce qu'elle est (…) Une lubie de gosses de riches parfaitement égoïstes. Mais cela va généralement ensemble. »
  38. Claude Allègre écrit : « Aux objecteurs de croissance, Toute limitation de la croissance se fait au détriment des pauvres ! C'est une vision de riches ! » dans Le Monde le 8 novembre 2006
  39. Hervé Kempf, Comment les riches détruisent la planète, Seuil, 2007
  40. http://fr.youtube.com/watch?v=3MX2u-EHpIw Vincent Cheynet sur France 3
  41. « …l’avènement de l’homme marque un palier entièrement original, d’une importance égale à ce que fut l’apparition de la vie, et que l’on peut définir comme l’établissement sur la planète, d’une sphère pensante, surimposée à la biosphère, la noosphère. En elle, l’immense effort de cérébralisation qui commença sur la terre juvénile va s’achever, en direction de l’organisation collective ou socialisation… » Pierre Teilhard de Chardin
  42. « le programme de décroissance [..] tourne le dos au progrès » Claude Allègre, Ma vérité sur la planète, p.31. Il écrit ainsi à propos de la décroissance : « Or, c’est exactement le contraire qui est souhaitable pour développer l’écologie. Il faut en faire le moteur d’une croissance vigoureuse, un élément essentiel du progrès économique et social ! ».
  43. Rapporté par le journaliste S. Kaufman, dans Le Monde du mardi 13 février 2007
  44. Raupach et al., Global and regional drivers of accelerating CO2 emissions, Compte-rendu de l'Académie des Sciences Américaine, 2007, vol. 104, no. 24
  45. Article de Jean Zin dans EcoRev' "Entropie et décroissance", critiquant l'argument entropique de Nicholas Georgescu-Roegen
  46. , JC Lattès, C'est trop tard pour la terre,2006, ISBN 2709629194, p. 29.
  47. Le monde n'est pas près de manquer de pétrole : Grand angle avec Daniel Yergin, spécialiste américain de l'énergie, Les Echos, 14 novembre 2007
  48. Jean-Luc Wingert, La Vie après le pétrole, p. 49-51.
  49. Claude Allègre, Ma vérité sur la planète, p.144
  50. C. Allègre, ibid, p.145
  51. Christian Hocquard, BRGM, Les enjeux des nouveaux matériaux métalliques in Lettre de la cellule de veille