Cylindre de Cyrus

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Le Cylindre de Cyrus conservé au British Museum  .Livius.
Le Cylindre de Cyrus conservé au British Museum .
Livius.

Le Cylindre de Cyrus est un cylindre d'argile sur lequel est inscrit en akkadien cunéiforme une proclamation du roi de Perse Cyrus II. Il a été découvert à Babylone en 1879, et il est désormais exposé au British Museum de Londres. Ce texte est consécutif à la prise de Babylone par ce dernier, après sa victoire sur le souverain local, Nabonide, en 539 av. J.-C.

Ce document est couramment mentionné comme la « première charte des droits de l'homme », mais une telle filiation est controversée. En 1971, l'ONU l'a traduit dans toutes ses langues officielles. On peut en fait le resituer dans une tradition mésopotamienne présentant l'idéal du roi juste, dont le premier exemple connu est celui du roi Urukagina de Lagash, ayant régné au XXIVe siècle av. J.-C., et dont un des autres illustres représentants est Hammurabi de Babylone, avec son fameux code datant du XVIIIe siècle av. J.-C.. Ce texte est avant tout un acte de propagande royale, montrant la façon avec laquelle le nouveau maître de Babylone s'attache ses nouveaux sujets, en mettant en avant sa valeur, en s'inscrivant dans la tradition babylonienne, et en s'appuyant sur les groupes de personnes hostiles à Nabonide.

La proclamation des décisions justes prise par Cyrus II n'est qu'une partie du texte. Le début retrace les événements ayant amené à la prise de Babylone par Cyrus : il y est décrit comment Nabonide était un mauvais roi, qui a attiré à lui la colère du grand dieu national Marduk, qui a alors cherché un nouvel élu pour sa ville, et a choisi Cyrus. Il a permis à ce dernier de remporter une grande victoire contre les Mèdes, et, devant l'attitude juste de celui-ci, il l'a chargé de prendre Babylone pour devenir le "Roi du Monde". Le texte décrit comment cet avènement fut reçu avec une grande satisfaction par les Babyloniens, contents d'être débarrassés de Nabonide. Cette partie du texte est très proche dans l'esprit de la Chronique de Nabonide, relatant les mêmes événements avec la même partialité. Elle retranscrit l'état de pensée des anciens opposants de Nabonide, dont devaient faire partie les puissants membres du clergé de Marduk à Babylone que celui-ci avait beaucoup lésé.

Viennent ensuite les mesures prises par Cyrus pour les Babyloniens : il règne pacifiquement, délivre certaines personnes de corvées injustes. Il octroie aux gens des pays déportés le droit de retour dans leur pays d'origine, et laisse les statues de divinités autrefois emmenées à Babylone revenir dans leurs sanctuaires d'origine. Il proclame la liberté totale de culte dans son empire.

La fin du texte, lacunaire, commémore la reconstruction de Dur-Imgur-Enlil, une muraille de Babylone.

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