Curaçao

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12° 12′ 11″ N 68° 59′ 54″ W / 12.2031, -68.9982

Pour les articles homonymes, voir Curaçao (homonymie).
Curaçao (nl)
Image:Curacao Coat of Arms.png
drapeau Armoiries
Administration
Statut politique Territoire autonome du Royaume des Pays-Bas 1
Capitale Willemstad
Géographie
Superficie 450 km²
Démographie
Population  (2006) 173 400 hab.
Densité 385 hab./km²
Langues néerlandais (officielle), anglais, espagnol, papiamento (locales)
Économie
Monnaie Florin des Antilles néerlandaises (ANG)
Autres
Fuseau horaire UTC -4
Domaine internet .an
Indicatif téléphonique 599-9
Hymne Dushi Kòrsou
1 : partie des anciennes Antilles néerlandaises jusqu’au 31 juin 2007

Curaçao (Kòrsou en papiamento) est une des Îles sous le Vent des petites Antilles.

Elle forme un territoire autonome du Royaume des Pays-Bas depuis le 1er juillet 2007 (suite à la dissolution de l’ancien État autonome de la fédération des Antilles néerlandaises dont elle faisait partie). Le changement complet de statut sera achevé le 15 décembre 2008 après le transfert des compétences de l’État fédéral autonome vers celui de Curaçao.

Sommaire

[modifier] Histoire

Les premiers habitants de Curaçao furent les amérindiens Arawaks qui arrivèrent du Venezuela.

En 1499, l'île est découverte par Alonso de Ojeda qui prend possession de l'île au nom de l'Espagne et décime les Arawaks.

En 1634, la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales revendique Curaçao et fonde Willemstad sur le Schottegat, le port naturel.

En 1642, Pieter Stuyvesant installe un gouverneur sur l'île. Curaçao développe rapidement le commerce et devient la plaque tournante de l'esclavage dans les Antilles néerlandaises en accueillant les esclaves noirs en provenance d'Afrique qui seront revendus dans toute l'Amérique latine. Pendant cette période, le papiamento, un créole à base de néerlandais, espagnol, portugais et de langues africaines, se développe chez les esclaves et devient la langue principale de Curaçao.

Pieter Stuyvesant quitte Curaçao en 1647 pour devenir gouverneur de la Nouvelle-Amsterdam (qui deviendra New York lorsque cette colonie deviendra britannique).

Au début du XVIIIe siècle, une immigration en provenance des Pays-Bas, d'Europe et d'Asie fait grossir la population à 2 000 personnes. De nombreuses familles juives s'installent à Curaçao et construisent en 1732 la synagogue Mikve Israel-Emanuel qui est aujourd'hui la plus vieille synagogue encore vouée au culte en Amérique.

Au XVIIIe et XIXe siècle, les anglais et les français occupent brièvement l'île, ajoutant leurs influences à la culture locale.

En 1863, l'abolition de l'esclavage ruine l'économie de l'île en provoquant en exode vers les autres îles des Antilles.

En 1914, du pétrole est découvert sous le lac Maracaibo au Venezuela. La compagnie pétrolière Caribbean Petroleum Company décide alors de construire une raffinerie sur Curaçao qui ouvrira en mai 1918. Dans les années 1960, les 440 hectares de la raffinerie de Schottegat son achetés par Shell Curaçao N.V..

A partir de la Seconde Guerre mondiale, Curaçao vit principalement du raffinage du pétrole, du tourisme et du placement bancaire.

Le 1er janvier 1954, Curaçao accède à l'autonomie en devenant un territoire des Pays-Bas avec d'autres îles des Antilles néerlandaises.

En 1986, Aruba se sépare des Antilles néerlandaises pour former un territoire à part entière.

Vue de Willemstad
Vue de Willemstad

En décembre 2006,le gouvernement des Antilles néerlandaises a signé avec le gouvernement néerlandais, sur une base non consultative (le peuple n’ayant pas voix au tableau), un accord, intitulé Déclaration finale, à La Haye. Cet accord de "recolonisation" en plein XXIème siècle, a pour objectif principal d’éliminer l’autonomie limitée dont la colonie hollandaise des Caraïbes jouit depuis l’adoption du Statut de 1954, en vertu de la Constitution du royaume, les Pays-bas sont sans doute motivés par la perspective de gisements pétroliers dans les eaux territoriales (distantes d'à peine 61 km de la côte nord du Vénézuela), géopolitiquement on peut constater la présence d' une base militaire américaine et d' une autre hollandaise.

En 2007, des manifestations de la population locale ont été brutalement réprimées par des forces anti-émeutes[1].

[modifier] Nom

De nombreuses théories tentent de trouver l'origine du nom de Curaçao.

La plus probable est que les Espagnols aient appelés l'île Corazon (cœur). Les cartographes portugais auraient ensuite retranscrit le nom en portugais : Curaçau ou Curaçao.

[modifier] Géographie

Carte de Curaçao
Carte de Curaçao

Curaçao fait partie du groupe d'îles de petites Antilles appelé « Îles Sous-le-Vent ». L'île se trouve au large des côtes du Venezuela, dans la mer des Caraïbes, entre les autres îles des Antilles néerlandaises d'Aruba et de Bonaire, ces 3 îles étant quelquefois appelées sous le sigle îles ABC.

La côte Nord-Est (Au-Vent) est rocheuse et battue par la houle et le vent alors que la côte Sud-Ouest (Sous-le-Vent) en est abritée et accueille les villes, les plages et la majorité des récifs coralliens.

La végétation de l'île est composée d'une savane semi-aride parsemée de cactus, d'arbustes épineux,...

L'île, trop au Sud, n'est pas soumise au passage des cyclones.

Le point le plus haut de l'île, le Christoffelberg (du nom de Christophe Colomb), culmine à 375 mètres et se situe dans le Curaçao Christoffelpark, une réserve de faune et de flore.

Les Saliñas sont des lacs salés qui accueillent des flamants roses.

L'îlot de Petit Curaçao (Klein Curaçao en néerlandais) se situe au Sud-Est de Curaçao.

[modifier] Population

Pont de la Reine Emma à Willemstad
Pont de la Reine Emma à Willemstad

La population de Curaçao provient de multiples origines : Indiens d'Amérique, Africains, Néerlandais, Espagnols, Portugais, etc ce qui donne une grande diversité ethnique et culturelle. En témoigne le papiamento, créole basé sur une multitude de langues et qui est la base de la communication sur l'île.

Le gentilé pour les habitants de Curaçao est curaçaoan.

Curaçao est fortement influencé par les Pays-Bas à cause des siècles de colonisation. L'héritage néerlandais est encore très présent dans l'architecture coloniale et post-coloniale, le système judiciaire, l'éducation, les mouvements de population (de nombreux étudiants partent chaque année étudier aux Pays-Bas, 4% des curaçaoans sont nés aux Pays-Bas, 100 000 habitants de Curaçao vivent désormais aux Pays-Bas et 40% des touristes viennent d'Europe).

La majorité de la population est d'origine africaine, descendant des esclaves noirs affranchis en 1863. Leur héritage est présent dans les influences africaines du papiamento, le genre musical appelé Tambú, la cuisine, les religions,...

La communauté juive n'a jamais connu de lois discriminantes sur l'île et elle s'est très tôt implantée dans le secteur économique, politique et culturel. Durant le XXe siècle, de nombreux juifs ashkénazes sont venus sur Curaçao, attirés par la liberté dont il pouvaient jouir.

[modifier] Culture

La culture de Curaçao s'est créée sous de multiples influences provenant de continents différents.

[modifier] Musées

De nombreux musées variés se trouvent sur l'île : maisons coloniales, culture africaine, plantations, musée maritime, culture juive, archéologie, numismatique,...

[modifier] Artistes locaux

Les multiples influences de différentes cultures permettent un important foisonnement d'art créole, contemporain, surréaliste, etc sous forme de peintures, de sculptures, de bijoux, etc qui viennent remplir les nombreuses galeries d'art.

[modifier] Musique

Différents styles et genres de musiques et de danses se côtoient et se mélangent (valse autrichienne, danses espagnoles, polka de Bohême, quadrille français, etc) pour donner de nouveaux styles :

  • le Tambú : aussi appelé « Blues de Curaçao », il fut créé par les premiers esclaves noirs qui, comme ceux des États-Unis, voulaient exprimer leurs frustrations et les difficultés de leur vie. Il se joue avec un tambu (tambour), un kachu (corne de vache), un agan (morceau de fer) et un chapi (houe). Les femmes peuvent parfois accompagner la musique et donner le rythme et tapant des mains. La danse s'effectue en couple et alterne séparation des corps et déhanchements.
  • le Seú : c'est la danse traditionnelle effectuée dans les champs pour célébrer les récoltes et la moisson. Elle se décompose en wapa qui imitent les mouvements effectués lors des différentes étapes de la culture d'un champ. Aujourd'hui, c'est la danse favorite des 2 000 festivaliers qui défilent à Willemstad chaque Lundi de Pâques.
  • le Tumba : c'est une des forme musicale les plus importante à Curaçao qui est une forme de merengue ayant subi des influences du jazz. C'est la musique la plus jouée lors du défilé du carnaval.
  • les chants des travailleurs : ils étaient chantés lors des travaux des esclaves. Il en existe plus de 1 500.
  • la musique contemporaine : elle est influencée par le merengue, le calypso, le reggae, la salsa, le cha-cha-cha et est chantée en papiamento.

[modifier] Cuisine

À l'image de ses habitants, la cuisine de Curaçao est très métissée. Outre la cuisine dite internationale, toujours relevée d'une note locale, les plats sont basés sur la viande de porc, de poulet, la banane, les haricots.

Les plats typiques sont :

  • le Yuana : viande d'iguane, également décliné en soupe (Sopi Yuana) ;
  • le Kabritu : viande de chèvre ;
  • le Keshi Yená : fromage fourré au poulet épicé ;
  • des bonbons et sucreries : Sunchi (meringue), Panseiku (praline), Kokada (noix de coco rapée).

[modifier] Langue

Le néerlandais est la langue officielle mais l'anglais et l'espagnol sont encore utilisés. La langue la plus parlée, et ce dans toutes les couches de la société, est le papiamento, un créole à base d'espagnol, de néerlandais, de portugais, de français, d'anglais, de langues africaines et de langue Arawak.

Le nom papiamento dériverait de l'espagnol papear qui signifie parler, discuter. Il serait né au XVIIe siècle entre les esclaves africains et leurs maîtres portugais qui tentaient de communiquer.

Le premier document écrit en papiamento date de 1775. Il s'agit d'une lettre entre deux membres de la communauté juive. La reconnaissance officielle de la langue s'est faite en 1802 lorsqu'elle fut mentionnée dans un rapport du gouverneur.

[modifier] Religion

Dans un recensement de 2001, 85 % des curaçaoans se déclarent catholiques. Le protestantisme, le judaïsme, l'adventisme, le méthodisme, le vaudou et le santeria sont également bien implantés. Le pentecôtisme, l'islam et l'hindouisme sont en progression.

[modifier] Drapeau

Le fond bleu symbolise le ciel et la mer. La bande jaune représente le soleil. Les deux étoiles représentent Curaçao et Klein Curaçao, leurs cinq branches faisant référence aux cinq continents dont sont originaires les habitants de Curaçao.

[modifier] Philatélie

Timbre de Curaçao à 2,5 centimes de 1873 à l'effigie de Guillaume III (n° 1 Yvert)
Timbre de Curaçao à 2,5 centimes de 1873 à l'effigie de Guillaume III (n° 1 Yvert)

Entre 1873 et 1948, Curaçao a émis 198 timbres-poste, 88 timbres pour la poste aérienne et 43 timbres-taxe. Ces timbres étaient valables dans certaines colonies de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales, soit Curaçao, Aruba, Bonaire, Saba, Sint-Eustatius (Saint-Eustache) et Sint-Maarten (Saint Martin).

Le 1er janvier 1949, les colonies néerlandaises des Antilles acquièrent le statut de territoire des Pays-Bas et sont rebaptisées Antilles néerlandaises dont elles utilisent les timbres depuis (sauf Aruba qui émet ses propres timbres depuis 1986).






[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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[modifier] Référence


  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Curaçao ».