Crise iranienne des otages

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Le sceau de l'ambassade américaine de Téhéran en 2004
Le sceau de l'ambassade américaine de Téhéran en 2004
Manifestation à Washington DC contre la prise d'otages, 9 novembre 1979
Manifestation à Washington DC contre la prise d'otages, 9 novembre 1979

On désigne sous le nom de crise iranienne des otages un épisode de 444 jours ayant marqué les débuts de la République islamique d'Iran et ses relations conflictuelles avec les États-Unis.

L'élément déclencheur de cette crise est l'hospitalisation le 22 octobre 1979 à New York de l'ancien dirigeant iranien réfugié au Mexique, le chah Mohammad Reza Pahlavi.

Le 4 novembre 1979, en fin de matinée quelque 400 « étudiants islamiques » prennent d'assaut l'ambassade américaine à Téhéran. La garde des marines présente sur place les retient pendant à peu prés deux heures, pendant que le personnel de l'ambassade détruit les documents sensibles. Lorsque les « étudiants » voient de la fumée s'échapper des bâtiments de l'ambassade, ils forcent le passage et prennent 63 personnes en otages, auxquelles s'ajouteront trois autres, capturées au ministère des affaires étrangères.

Les autorités iraniennes réclament que les États-Unis leur livrent le chah afin que celui-ci soit jugé, en échange de la libération d'otages. En effet, les révolutionnaires iraniens sont persuadés que le chah est aux États-Unis dans le but de reprendre le pouvoir par un coup d'état. Les États-Unis affirment en réponse que le chah n'est venu sur leur territoire que pour réclamer une assistance médicale.

Treize des 66 otages sont libérés dans les deux semaines suivantes, ainsi qu'un quatorzième en juillet 1980. Les autres otages restent 444 jours en détention, durant lesquels certains tentent de s'échapper, mais en vain. Ils dénoncent aujourd'hui la torture psychologique qu'ils subirent a l'époque.

En réponse à la prise d'otages, le président Jimmy Carter applique immédiatement des pressions d'ordre économique et diplomatique a l'égard de l'Iran : les importations de pétrole iranien sont stoppées le 12 novembre, un grand nombre de ressortissants iraniens sont expulsés des États-Unis et d'importants fonds iraniens épargnés dans les banques américaines sont gelés.

Peu après, la Maison Blanche décide l'envoi d'un commando pour secourir les otages (Opération Eagle Claw), mais celui-ci rencontre de lourds problèmes techniques et deux hélicopteres transportant le commando se percutent et tombent dans le désert, faisant 8 morts.

Le premier ministre iranien, Mehdi Bazargan, jugé par l'ayatollah Khomeini trop conciliant avec Washington, doit démissionner le 6 décembre.

Fin 1980, après la défaite de Carter aux élections au profit de Ronald Reagan, la mort du chah le 27 juillet et le début de la guerre Iran-Irak, la voie de la négociation semble préférée. Les États-Unis font appel au ministre des Affaires étrangères algérien, Mr Mohamed Seddik Benyahia, pour servir d'intermédiaire.

Finalement, la libération des otages est décidée en échange du dégel des fonds iraniens et de la promesse qu'aucune poursuite judiciaire ne sera lancée contre les autorités iraniennes, ce sont les "accords d'Alger".

Les otages sont libérés le 20 janvier 1981, douze minutes après l'adresse inaugurale du président Reagan, nouvellement élu, mais ne rejoignent leur pays que le 27, à l'occasion de l'investiture du président Reagan, après une étape sur la base aérienne de Wiesbaden. Leur libération coïncidant avec le discours inaugural de Reagan, beaucoup ont parlé d'une surprise d'octobre, affirmant qu'un marché avait été négocié par des Républicains ayant des connexions avec la CIA (dont George H.W. Bush), appartenant à l'entourage de Reagan, afin de s'assurer que les otages ne soient libérés qu'après l'élection de Reagan. Ainsi, une "surprise d'octobre" aurait été empêchée, la libération des otages avant aurait pu permettre à Carter de gagner. En échange, l'équipe de Reagan aurait promis à Téhéran des armes. Aussi, après douze ans d'enquête et la découverte de l'affaire Iran-Contra, deux commissions parlementaires ont été ouvertes. Celles-ci ont conclues à l'absence de négociations secrètes, néanmoins, certains continuent à croire qu'elles ont bien eu lieu. En 2001, Ernest Backes, ancien banquier chez Clearstream, affirmait[réf. nécessaire] qu'il avait été en charge du transfert d'argent ayant payé la libération des otages. Il a transmis ses documents à l'Assemblée nationale.

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