Coupe automobile Gordon Bennett

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En 1899, James Gordon Bennett junior, le richissime propriétaire du New York Herald, propose aux Automobile-Clubs d’organiser un Prix international avec des équipes nationales. La France est, à l’époque, la premier constructeur automobile du monde, aussi c'est l'Automobile Club de France qui élabore le réglement, celui-ci précise notamment que l'épreuve annuelle sera organisée par le pays vainqueur de l'édition précédente. C'est la nationalité du constructeur automobile qui compte, pas celle du pilote. En quelques années, la Coupe Gordon Bennett devient un événement de portée mondiale.

Sommaire

[modifier] 1900

Première édition de la coupe Gordon-Bennett. Le départ est donné le 14 juin. Le parcours, long de 569 km, relie Paris à Lyon. Il n'y a que 5 engagés, trois voitures françaises (des Panhard-Levassor) pilotées par Fernand Charron, Girardot et De Knyff, une voiture américaine (Winton) et une belge (Snoeck) conduite par Camille Jenatzy.

C'est Fernand Charron qui l'emporte pour la France en 9 heures et 9 minutes devant Girardot. Déjà plus de 60 km/h de moyenne, avec une voiture de 24 ch !

[modifier] 1901

Organisée en France sur le parcours Paris-Bordeaux, c'est à nouveau la France qui l'emporte, les autres pays ayant déclaré forfait ! C'est à nouveau une Panhard-Levassor, aux mains de Léonce Girardot cette fois qui gagne la coupe, les autres compétiteurs Charron sur Panhard et Levegh sur Mors ayant abandonné.

[modifier] 1902

La France choisit le parcours Paris-Innsbrück, environ 900 km, partagé avec la course Paris-Vienne. La traversée de la Suisse était neutralisée du fait de l'interdiction des compétitions par les autorités helvétiques, le parcours ne fera que 565 km.

Les Britanniques relèvent le défi et cinq voitures sont engagées. Trois françaises : une Mors (Fournier), une Panhard (de Knyff), une Charron-Girardot-Voigt (Girardot), et deux britanniques : une Wolseley (Herbert Austin et White) et une Napier (Edge).

L'Irlandais Selwyn Francis Edge au volant de sa Napier de 40 ch, seul rescapé à l'arrivée, remporte la Coupe avec un temps de 11 heures et 2 minutes.

[modifier] 1903

Le circuit de 1903

La coupe est organisée en Irlande autour de la ville d'Athy dans le comté de Kildare, au sud-ouest de Dublin. Elle avait été précédée de la désastreuse course Paris-Madrid qui fit de nombreuses victimes. Le déroulement exemplaire de la course irlandaise -les conducteurs partaient, comme dans les rallyes modernes, un par un toutes les 7 minutes- permit aux compétitions automobiles de retrouver une aura auprès du public et des autorités.

À titre d'illustration, le circuit de cette édition 1903 parcouru plusieurs fois pour un total de 525 km :

Cette fois-ci les équipes sont au complet. Les engagés (3 par pays):

  • France : Gabriel sur Mors, de Knyff et Henri Farman sur Panhard
  • États-Unis : Owen et Winton sur Winton, Mooers sur Peerless
  • Grande-Bretagne : Edge, Jarott et Stocks sur Napier
  • Allemagne : De Caters, Jenatzy et Foxhall Keane sur Mercedes

C'est l'équipe allemande qui gagne l'épreuve sur Mercedes 4 cylindres et 60 ch, pilotée par le Belge Camille Jenatzy (le constructeur de la "Jamais Contente") devant les Panhard de de Knyff et Farman. Le vainqueur empocha 8 000 £ de prix et primes.

À cette occasion, et en l'honneur de l'Irlande, l'équipe britannique peignit ses voitures en "vert anglais", celui utilisé ensuite pendant de longues années par les voitures de course britanniques.

[modifier] 1904

La course a lieu en Allemagne le 17 juin en présence de l'empereur Guillaume II, sur un circuit de 127 km dans le massif du Taunus, près de Bad Homberg (au nord-ouest de Francfort) à parcourir 4 fois, soit 508 km.

Pour cette édition, six nations sont en lice :

  • l'Allemagne avec deux Mercedes, dont une pour Jenatzy et l'autre pour le baron Pierre de Caters et une Opel 4 cylindres de 100 ch conduite par Fritz Opel, le créateur de la marque avec son copilote Carl Jörns,
  • l'Autriche avec trois Mercedes pilotées par Edgar Braun, Christian Werner et Warden
  • la Belgique avec 3 Pipe aux mains de Lucien Hautvast, Augières et de Crawhez
  • la France avec Léon Théry sur Richard-Brasier, Jacques Salleron sur Mors et Henri Rougier sur une Turcat-Méry.
  • la Grande-Bretagne avec deux Wolseley pour Sidney Girling et Charles Jarroll et une Napier pour Edge,
  • l'Italie avec trois FIAT conduites par Alessandro Cagno, Vincenzo Lancia et Storero

La victoire ira au Français Léon Théry et aux 80 ch de sa Richard-Brasier devant Jenatzy, Rougier et la baron de Caters, en 5 heures et 50 minutes. Les 100 km/h approchent !

L'enthousiasme est tel que la France a dû procéder à des éliminatoires entre 29 prétendants sur un circuit des Ardennes.

[modifier] 1905

Le circuit de 1905

Après la victoire française en Allemagne l’année précédente, Clermont-Ferrand accueille la sixième coupe Gordon-Bennett, sur un parcours de 137 kilomètres élaboré par les frères Michelin. Six nations participent :

  • l'Allemagne avec Jenatzy, De Caters et Werner, tous sur Mercédès,
  • l'Autriche avec Braun, Burton, Hieronymus, tous sur Mercedes,
  • les États-Unis avec Lyttle et Dingley sur Pop-Toledo et Tracy sur Locomobile,
  • la Grande-Bretagne avec Charles Rolls et Bianchi sur Wolseley et Earp sur Napier,
  • la France avec Léon Théry, Gustave Caillois sur Brasier et Arthur Duray sur une de Dietrich,
  • FIAT équipe l'Italie : Felice Nazzaro, Cagno et Vincenzo Lancia.

Le 5 juillet, plus de 80 000 spectateurs assistent à cette course remportée, comme l'année précédente, par Léon Théry sur une Richard-Brasier de onze litres et 96 ch, à plus de 80 km/h de vitesse moyenne, devant Nazzaro, Cagno et Caillois.

Ce sera la dernière édition et la France remporte définitivement le trophée offert par James Gordon Bennett. À cette occasion, Michelin édite sa première carte routière, celle du parcours de la course à l'échelle du 1/100 000e.

L'année suivante est organisé le premier Grand Prix de l'ACF au Mans.