Coccinellidae
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Coccinelle |
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Coccinelle (Coccinella septempunctata) | |||||||||
Classification classique | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Super-embr. | Metazoa | ||||||||
Embranchement | Arthropoda | ||||||||
Sous-embr. | Hexapoda | ||||||||
Classe | Insecta | ||||||||
Sous-classe | Pterygota | ||||||||
Infraclasse | Neoptera | ||||||||
Superordre | Endopterygota | ||||||||
Ordre | Coleoptera | ||||||||
Sous-ordre | Polyphaga | ||||||||
Infra-ordre | Cucujiformia | ||||||||
Super-famille | Cucujoidea | ||||||||
Famille | |||||||||
Coccinellidae Latreille, 1807 |
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Taxons de rang inférieur | |||||||||
6 sous-familles (47 genres) :
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Coccinelle est le nom donné aux insectes qui constituent la famille des coccinellidés (Coccinellidae), qui fait partie de l'ordre des coléoptères.
Véritable "ogre à pucerons", elle est aujourd'hui reconnue comme le meilleur insecticide naturel.
Sommaire |
[modifier] Etymologie
La couleur des élytres de cet insecte explique l'étymologie de son nom qui vient du latin coccinus (« écarlate »). La famille des Coccinellidae a été créée par Pierre André Latreille (1762-1833) en 1807.
Dans le langage courant, on appelle aussi la coccinelle la « bête à bon Dieu » car elle est la meilleure amie des jardiniers.
[modifier] Description
La plupart des coccinelles sont de petite taille, de 0,1 mm à 1,5 cm. De forme arrondie et aux pattes courtes, elles sont marquées de taches ou de points noirs. Il en existe en divers coloris et décorations, et certaines sont recouvertes d'une couche de petits poils, telle rhyzobius forestieri. Les espèces sont souvent nommées d’après leur nombre de points.
L'espèce la plus connue, Coccinella septempunctata, est rouge et possède sept points noirs sur ses élytres. On trouve aussi des coccinelles à 2, 5, 7, 10, 14, 22 et même 24 points. Par exemple, celle a 22 points est la "théa".
Contrairement à une idée reçue fort répandue, le nombre de points sur les élytres d'une coccinelle ne correspond pas à un âge en nombre d'années, ni en nombre de mois. Cela dépend exclusivement de l'espèce, ce qui permet d'ailleurs de la caractériser.
On rencontre la coccinelle dès le début de l'hiver jusqu'à la fin de l'automne dans les jardins, champs et bois. Ces insectes ont généralement une génération par an, parfois deux.
Les coccinelles sont très utiles dans la lutte contre les insectes nuisibles tels que les pucerons et certaines cochenilles qu'elles dévorent en grandes quantités.
Pendant la saison froide, les coccinelles se mettent en diapause et trouvent refuge sous les pierres, sous l'écorce des arbres, dans les vieilles souches ou dans la mousse.
[modifier] Cycle de vie et métamorphose
La métamorphose de la coccinelle se fait en 4 temps : œuf, larve, nymphe et l'adulte. En une vie, la coccinelle peut donner naissance à des milliers de larves insectivores. Chaque adulte a une espérance de vie de quelques mois.
[modifier] Reproduction
Au printemps, le mâle et la femelle s'accouplent.
Au moment de pondre, la femelle choisit une feuille envahie de pucerons. Elle s'y installe et commence à pondre ses œufs (entre 50 et 400 œufs). Les œufs sont de très petite taille et de couleur jaune.
Au bout de sept jours, les larves sortent de leurs oeufs.
Les larves, fuselées, de couleur bleue - métallique - grisâtre, ont un appétit extraordinaire et peuvent dévorer jusqu'à 9000 pucerons pendant les 3 semaines que dure leur développement.
Vient alors la phase de la nymphose. Les larves fixent, avec quelques fils de soie, leur queue au verso d’une feuille. Elles restent ainsi recroquevillées et immobiles pendant huit jours pour se transformer en coccinelle adulte.
Puis la cuticule se fend et l’adulte mou et jaune pâle émerge. En 48 heures, la coccinelle devient rouge avec plusieurs points noirs.
[modifier] Régime alimentaire
Sa larve est capable de dévorer jusqu'à 150 pucerons par jour.
Chaque espèce a une alimentation bien spécifique. Les coccinelles peuvent ainsi être regroupées selon le type de régime alimentaire qu'elles suivent. Nous avons :
- les coccinelles phytophages, qui se nourrissent de végétaux et peuvent causer des dégâts sur certaines espèces végétales cultivées (comme Subcoccinella vigintiquatuorpunctata) ;
- les coccinelles mycophages, qui mangent des champignons, comme l'oïdium ;
- les coccinelles aleurodiphages, qui se nourrissent d'aleurodes ;
- les coccinelles acariphages, qui se nourrissent d'acariens, et sont de très petite taille (moins de 1 mm) :
- les coccinelles aphidiphages, qui se nourrissent de pucerons, parmi lesquelles se trouvent les plus connues comme la coccinelle à sept points (Coccinella septempunctata), mais aussi les plus colorées ;
- les coccinelles coccidiphages, qui se nourrissent de cochenilles et sont utiles pour le contrôle de ces ravageurs sur diverses espèces végétales cultivées, notamment l'olivier.
Selon une étude publiée mi-2007[1], le puceron du chou Brevicoryne brassicae peut utiliser et mimer le système de défense chimique de sa plante-hôte. La larve de ce puceron absorbe et stocke dans son hémolymphe certaines métabolites protéiques (glucosinolates), qui protègent le chou de ses prédateurs, et - comme le fait le chou – le puceron produit une enzyme (myrosinase ; ou glucohydrolase de β-sulfoglucoside) qui catalyse l'hydrolyse des glucosinolates, synthétisant ainsi des produits biologiquement actifs. L'étude montre que les larves de coccinelles (Adalia bipunctata) nourries avec les larves de pucerons de cette espèce ont un faible taux de survie, alors qu'il est bon si elles consomment ce puceron adulte et ailé. La forme ailée ne stocke presque plus de glucosinolates (sinigrine notamment) et en excrête même (dans le miellat). Ce sont bien les glucosinolates qui sont en jeu, car des larves de pucerons élevées avec un régime sans glucosinolates, sont consommées sans effets négatifs par les larves de coccinelles (que les pucerons soient au stade ailé ou non), alors que les formes ailées nourries avec un régime à 1% de sinigrine tuaient les larves de coccinelles qui les mangeaient. Les pucerons ailés sont donc plus vulnérables aux larves de coccinelles, mais le vol pourrait compenser cette carence par d'autres avantages (ex : aptitude à échapper aux coccinelles et à coloniser de nouveaux milieux).
Reste à vérifier si une part de la toxicité de la coccinelle pour ses prédateurs ne vient pas également des proies qu’elle ingère (phénomène constaté chez d’autres groupes d’espèces prédatrices se signalant par des couleurs vives comme les dendrobates par exemple). Il pourrait s'agir d'un phénomène de co-évolution et de convergence évolutive. Une autre coccinelle (Coccinelle de la Bryone ou Henosepilachna argus) est capable de se nourrir du suc de la Bryone dioïque, très toxique. Elle ne semble vivre que sur cette plante.
[modifier] Taxinomie
[modifier] Liste des sous-familles
- Chilocorinae Mulsant, 1846
- Coccidulinae Mulsant, 1846
- Coccinellinae Latreille, 1807
- Epilachninae Mulsant, 1846
- Scymninae Mulsant, 1846
- Sticholotidinae Weise, 1901
[modifier] Utilisation
On trouve les larves de coccinelle, vendues pour la lutte biologique, dans tous les magasins spécialisés en jardinerie, ou en vente par correspondance. Il faut compter entre 20 à 50 larves par m2 de végétation ou entre 5 et 10 adultes par rosier et jusqu'à adultes par arbre infecté de pucerons. Le prix est d'à peu près 12 € pour une boîte d'une cinquantaine de larves.
Le dépose se fait très délicatement, le plus près possible des colonies de pucerons, à l'aide d'un pinceau fin ou d'une pince à épiler (attention à ne pas blesser la larve).
Les colonies de pucerons sont en fait gérées par les fourmis qui se délectent de leur miellat (déjection sucrée). Pour aider efficacement les larves de coccinelle, on peut empêcher les fourmis de monter vers leur colonies de pucerons en badigeonnant le tronc de la plante ou sa tige colonisée avec de la glu.
La coccinelle asiatique qui a été utilisée en lutte biologique se montre depuis la fin des années 1990 très invasive.
[modifier] Référence
- Jean-Louis Hemptinne, Alexandra Magro, Michael Majerus, Les Coccinelles, description, mœurs, reproduction, cohabitation, observation..., Delachaux et Niestlé, Paris, 2005, 192 p. (ISBN 2603013289)
- Yves le Monnier, Alain Livory, Atlas des coccinelles de la Manche, l'Argiope, association Manche-Nature, 2003, 206 p.
- Ph. Huet, La Coccinelle, ou la véritable histoire de la bête à bon Dieu, de Terran
- (en) M. Majerus, P. Kearns, Ladybirds, Richmond Publishing Co.
[modifier] Voir aussi
- Élevage d'insectes
- Coccinelle asiatique (invasive ailleurs qu'en Asie)
[modifier] Références
- ↑ Berenbaum, M.R. 1995 The chemistry of defence—theory and practice. Proc. Natl Acad. Sci. USA 92, 2–8, (doi:10.1073/pnas.92.1.2). Résumé (anglais)
[modifier] Liens externes
- Référence ITIS : Coccinellidae Latreille, 1807 (fr) ( (en))
- Association wallonne d'éducation à l'environnement, en particulier la lutte biologique dans le jardin
- Coccinelles aphidiphages Film de Guy DEMOLIN, SFRS-INRA - 1974, 16 minutes
- Extrait vidéo : nymphose de larve de coccinelle et éclosion de l'adulte
- Extrait vidéo : abri à coccinelles
- Extrait vidéo : amas de coccinelles se préparant à hiverner
- Vente de coccinelles aux Jardins de Valloires pour jardiner bio [1]
- (fr) La coccinelle est aussi source d'inspiration dans la chanson populaire du comté de Nice : La Catarineta (La Coccinelle).