Clifford Geertz

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Clifford Geertz (2 août 1926 à San Francisco - 30 octobre 2006 à Philadelphie) était un anthropologue américain. Il est présenté comme un anthropologue postmoderne, mais il préférait se présenter comme un réformateur du culturalisme américain, qu'il souhaitait débarrasser de toute forme d'explication causale, qu'elle soit psychologique, structurale ou sociale.

Sommaire

[modifier] Vie

Clifford Geertz est élevé en milieu rural pendant la Grande Dépression. À dix-sept ans, alors qu'il est boursier au lycée, Geertz est engagé dans l'US Navy. Il est démobilisé en 1946 et bénéficie du GI Bill, qui donne accès à l'université. À ce moment, il ne pense pas à l'anthropologie mais rêve d'être un écrivain à succès.

Les hasards de la vie et les conseils avisés le conduisent à l'Antioch College, dans l'Ohio, où il étudie la philosophie, puis l'anthropologie à Harvard.

En 1952, il part avec son épouse Hildred, également anthropologue, en Indonésie sur son premier terrain. Là-bas, il étudie les sociétés balinaise et javanaise au cours de nombreux séjours, jusqu'à ce que la violence des troubles politiques l'empêchent définitivement de poursuivre ses travaux.

De 1963 à 1969, il fait plusieurs séjours à Sefrou, dans le Moyen Atlas marocain, où il s'intéresse au microcosme du souk.

Il enseigne à Berkeley (Californie), puis à Chicago. Il est jusqu'à sa mort professeur émérite de la School of Social Science qu'il a contribué à fonder en 1970 à l'Institute for Advanced Study de l'université de Princeton.

[modifier] Œuvre

Geertz constate que l'anthropologie s'est développée autour d'un concept, celui de culture, qu'il semble nécessaire de délimiter et préciser. Il considère que ce concept est éclectique, et prend le parti de choisir une définition sémiotique de la culture. Se mettant dans le sillage de Max Weber, qui selon lui voit dans l'homme « un animal suspendu dans des toiles de signification qu'il a lui-même tissées », Geertz considère que ce sont ces « toiles » qui constituent la culture. En somme pour Geertz, la culture est un système de sens.

En conséquence, l'analyse de la culture ne saurait être une science expérimentale à la recherche de lois, mais une science interprétative à la recherche de sens. Il insiste donc sur la nécessité d'une description dense des faits et du terrain observé, tenant compte du point de vue de différents acteurs. Il souligne aussi la nature interprétative de toute description naturelle impliquant un ethnocentrisme relatif mais inévitable. Pour Geertz, l'observateur (l'ethnographe) ne peut qu'essayer « de lire par-dessus l'épaule » de la population étudiée.

Enfin, le relativisme de Geertz le pousse à relire les ouvrages de quelques auteurs classiques de l'anthropologie sous l'angle de leurs propres stratégies d'écriture.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Le sens commun en tant que système culturel
  • The religion of Java, 1960
  • La religion comme système culturel, 1972
  • The Interpretation of Cultures, Basic Books, New York, 1973
  • Bali. Interprétation d'une culture, Gallimard, 1984.
  • Savoir local, savoir global. Les lieux du savoir, PUF, 1986.
  • Ici et là-bas. L'anthropologue comme auteur, Métailié, 1992.
  • Observer l'islam. Changements religieux au Maroc et en Indonésie, La Découverte, 1992.
  • Le souq de Sefrou. Sur l'économie de bazar, 2003
  • Culture, Esprit, Cerveau / Cerveau, Esprit, Culture, 2002

[modifier] Source

  • « Clifford Geertz », Le Monde, 4 novembre 2006
  • (en) HyperGeertz©WorldCatalogue : Bibliographie et médiagraphie complète, avec contexte et renvois internes, de l'œuvre et des interventions publiques de Clifford Geertz