Clay Regazzoni

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Clay Regazzoni en 1976 sur la Ferrari 312 T2
Clay Regazzoni en 1976 sur la Ferrari 312 T2

Gianclaudio Giuseppe Regazzoni, dit Clay Regazzoni, est un pilote automobile suisse, né le 5 septembre 1939 à Mendrisio près de Lugano, dans le canton du Tessin en Suisse et décédé le 15 décembre 2006 à Fontevivo, dans la province de Parme en Italie. Pilote emblématique de la Formule 1 des années 1970, il a disputé 132 Grand Prix et en a remporté 5, dont 4 pour la Scuderia Ferrari, sous les couleurs de laquelle il courut de 1970 à 1972 et de 1974 à 1976, et avec laquelle il fut vice-champion du monde en 1974. Il a également offert à l'équipe Williams son tout premier succès, à l'occasion du GP de Grande-Bretagne 1979. Sa carrière en F1 prit fin suite à un grave accident en 1980 qui le laissa paraplégique.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Les débuts

Fils de carrossier, mais né dans un pays où la pratique du sport automobile est fortement limitée depuis le drame des 24 heures du Mans 1955, Gianclaudio "Clay" Regazzoni n'est venu que tardivement à la compétition. Ce n'est qu'en 1963 que, poussé par un ami lui-même pilote (Silvio Moser), Clay effectue ses débuts en compétition, dans le championnat suisse de course de côte et en rallyes (les seules disciplines autorisées), au volant d'une Austin Healey. Champion de Suisse des courses de côte en 1964, Clay décide de tenter sa chance sur les circuits à partir de 1965. Pour cela, il achète une De Tomaso Formule 3, qu'il inscrit dans diverses épreuves internationales. Puis, en 1966, il achète une Brabham F3, sur laquelle, associé à Moser, il remporte à Hockenheim le Trophée des Nations. En 1967, Regazzoni est incorporé à l'équipe Tecno des frères Pederzani en F3, d'abord en qualité de pilote payant, puis à partir de 1968, en qualité de pilote officiel. C'est d'ailleurs en s'appuyant sur le pilote suisse que Tecno effectue en 1968 ses débuts en Formule 2.

Malgré un matériel perfectible, c'est dans cette discipline que Regazzoni se révèle véritablement sur la scène internationale, son style de pilotage hautement spectaculaire (conséquence de sa tendance à surpiloter pour compenser les défauts de sa monture) faisant le régal des observateurs. En contrepartie, il acquiert une réputation de pilote dangereux, que son implication dans l'accident mortel de Chris Lambert à Zandvoort en 1968 ne fait que conforter, même si la responsabilité de Clay dans l'accrochage n'a jamais été démontrée. En 1969, il est recruté par Ferrari pour le projet Dino F2, mais la monoplace est mal conçue et Clay retourne chez Tecno en 1970, où il cotoie François Cevert. Au volant d'une Tecno enfin arrivée à maturité, Regazzoni remporte le championnat d'Europe de Formule 2.

[modifier] Premières saisons en F1

Cette même année, parallèlement à sa saison victorieuse en F2, il effectue ses débuts en Formule 1 pour le compte de la Scuderia Ferrari. Initialement engagé pour partager le volant de la deuxième voiture avec Ignazio Giunti, il dispute son premier GP à Zandvoort aux Pays-Bas (il termine 4e), puis est définitivement titularisé à partir du GP de Grande-Bretagne, qu'il termine à nouveau 4e. Puis, après une deuxième place en Autriche, il remporte à Monza sa première victoire en F1, pour ce qui est seulement son cinquième Grand Prix. Acquise devant une foule en délire (Clay Regazzoni, originaire du Tessin, est considéré comme un Italien par les tifosi), cette victoire, qui survient au lendemain de la mort de Jochen Rindt, leader du championnat, permet au pilote suisse de nourrir quelques espoirs pour le titre de champion du monde, alors même qu'il a manqué cinq épreuves en début de saison. Mais malgré deux nouveaux podiums en fin de saison, il doit se contenter de la troisième place du championnat, derrière Rindt et son coéquipier Jacky Ickx.

Forte d'une fin de saison 1970 très impressionnante, la Scuderia entame la saison 1971 en position de favorite. Malgré une victoire hors-championnat à la Race of champions, les espoirs de Regazzoni sont rapidement déçus, et après deux saisons mitigées, non retenu par Ferrari, il rejoint BRM : un choix de carrière peu judicieux puisque la glorieuse équipe britannique est alors en train de sombrer.

[modifier] Chez Ferrari avec Lauda

Fin 1973, il est rappelé par la Scuderia Ferrari (évenement exceptionnel s'il en est) en pleine restructuration sous la houlette de son nouveau directeur sportif Luca di Montezemolo. Clay conseille à Ferrari de recruter comme second pilote Niki Lauda son ex-coéquipier chez BRM. En 1974, malgré la rude concurrence interne de Lauda qui se révèle être un meneur d'hommes que n'est pas vraiment Clay, il réalise la plus belle saison de sa carrière, luttant pour le titre mondial jusqu'à l'ultime manche de la saison. Il doit finalement s'incliner face à Emerson Fittipaldi et se contenter du titre de vice-champion du monde.

Toujours chez Ferrari en 1975 et 1976, il ajoute deux nouvelles victoires à son palmarès, mais est le plus souvent relégué dans l'ombre de Lauda, et ne parvient pas à jouer un rôle au championnat du monde.

[modifier] Fin de carrière en demi-teinte

Poussé dehors par Ferrari qui lui reproche un certain manque d'implication ainsi que des performances un peu ternes, et le remplace par Carlos Reutemann, il est contraint de rejoindre en 1977 la modeste écurie Ensign après avoir refusé des propositions de Brabham et de McLaren (Clay était persuadé que Ferrari allait prolonger son contrat). Malgré une combativité rarement prise en défaut, il n'inscrit que 5 malheureux points. Il n'obtient guère plus de succès (seulement 4 points) en 1978 chez Shadow, un écurie qu'il rejoint au pire moment, puisque plusieurs membres clés de l'équipe, dont le directeur technique Tony Southgate, sont partis fonder Arrows durant l'inter-saison. En 1979, à l'âge de 39 ans, il est recruté par la jeune équipe Williams à laquelle il offre sa toute première victoire en Grand Prix à Silverstone. "Cette victoire est la plus belle de ma carrière car acquise à 40 ans et parce que c'est un magnifique cadeau pour Frank" déclarera Clay. Mais ce succès ne parvient pas à faire oublier ses performances en retrait par rapport à son équipier Alan Jones, et Williams ne lui renouvelle pas sa confiance et le remplace par Reutemann (à nouveau) pour la saison suivante.

[modifier] L'accident de Long Beach

En 1980, pour la deuxième fois de sa carrière, Regazzoni trouve refuge chez Mo Nunn et son écurie Ensign. Mais sa carrière est brisée dès la quatrième manche de la saison, le Grand Prix des USA Ouest, disputé dans les rues de Long Beach. Au 51e tour, victime d'une défaillance de ses freins au bout de la longue ligne droite du circuit, il s'engouffre à 280 km/h dans une échappatoire, où se trouve déjà immobilisée la Brabham de Ricardo Zunino. Après un premier choc sur avec la Brabham, l'Ensign percute avec une rare violence un muret de béton. Sérieusement touché à la colonne vertébrale, Regazzoni conserve toutefois une sensibilité dans ses jambes. Mais l'opération de stabilisation de la colonne réalisée dans la soirée échoue et Clay se réveille paraplégique, contraint de passer le restant de ses jours dans un fauteuil roulant.

[modifier] Une retraite active

Loin d'avoir perdu le gout du sport automobile suite à l'accident qui mit un terme à sa carrière en Formule 1, Clay continuera à piloter épisodiquement en compétition jusqu'à la fin des années 1990, à bord de voitures spécialement aménagées, avec "commandes tout au volant". Regazzoni participa ainsi à plusieurs rallye-raid (citons notamment le Paris-Dakar, ainsi que le Londres-Sydney), mais également à des épreuves sur circuit, telles les 12 heures de Sebring en 1993, la seule restriction à sa participation étant le plus souvent l'interdiction de prendre part aux départs groupés. Notons toutefois que au milieu des années 1990, la FIA avait refusé son engagement dans une manche du championnat international de voitures de sport.

[modifier] Décès

Clay Regazzoni a trouvé la mort le 15 décembre 2006 dans un accident de la circulation sur l'autoroute A1 Milan-Bologne, vers la jonction l'autoroute A15 Parme-La Spezia, lorsque son monospace Chrysler Voyager modifié pour être conduit par un paraplégique a heurté un camion qu'il dépassait avant de faire une embardée et d'aller se fracasser contre la glissière de sécurité. Tout laisse supposer que Regazzoni a ressenti un malaise et a perdu le contrôle de son véhicule. Les secours n'ont pu que constater le décès du Tessinois. L'accident n'a pas fait d'autre victime.

[modifier] Bilan de carrière

Regazzoni disputa 132 Grand Prix de Formule 1 et compte cinq victoires :

De plus, il réalisa 5 pole-positions, 15 meilleurs tours en course, inscrivit 209 points en championnat et fut vice-champion du monde en 1974, derrière Emerson Fittipaldi.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes



Précédé de :
Johnny Servoz-Gavin
Champion d'Europe de Formule 2
1970
Suivi de :
Ronnie Peterson
Précédé par Sportif suisse de l'année Suivi par
Werner Dössegger
Clay Regazzoni
1974
Rolf Bernhard