Claude Charron

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Claude Charron (22 octobre 1946 à Île-Bizard, Québec - ) est un animateur de télévision québécois et un ancien ministre dans le gouvernement de René Lévesque.

Sommaire

[modifier] Biographie

Il obtient une maîtrise en science politique à l'Université de Montréal après avoir étudié au Collège Saint-Laurent. Il est vice-président de l'Union des étudiants québécois en 1968-1969. Il enseigne ensuite au Collège Édouard-Montpetit lors des premières années du CÉGEP, en 1969-1970. À cette époque, il militait contre la guerre du Viêt Nam et se disait de gauche, ayant un grand intérêt pour le syndicalisme.


[modifier] Claude Charron, député

Aux élections générales de 1970, Claude Charron se porte candidat dans la circonscription de Saint-Jacques. Plus jeune candidat de l'équipe menée par René Lévesque, Charron surprend tous les pronostics et rafle le comté, devenant un des sept premiers élus du Parti Québécois. À seulement 23 ans, il devient alors le plus jeune élu de l'histoire du Québec. Charron hérite dès lors du poste de leader parlementaire de la formation péquiste à l'Assemblée nationale du Québec. Pendant six ans, il prendra part aux différents débats sociaux importants, entre autres celui du comité parlementaire spécial sur la hausse faramineuse des coûts des infrastructures pour les jeux olympiques de Montréal. Durant l'automne de 1976, une fronde s'organise contre René Lévesque qui, selon le caucus des élus et certains membres de l'exécutif péquiste, ne s'implique pas suffisamment dans son rôle très important de chef du parti, préférant selon le groupe de contestataires baratiner avec son ancien métier de journaliste. Claude Charron en profitera pour faire une sortie particulièrement violente contre son chef, le qualifiant de " vieux stock fini ". Lors d'une réunion du caucus commandée par Lévesque dans une auberge de North Hatley dans les Cantons de l'est, Claude Charron sera rabroué de façon virulente par son chef fortement échaudé par ses déclarations. La discorde s'installe alors plus que jamais au sein du PQ. Mais Robert Bourassa sauvera les péquistes en convoquant un rendez-vous électoral, lequel sera fixé pour le 15 novembre 1976 ...

[modifier] Monsieur le Leader du gouvernement

Lors des élections générales de 1976, le Parti Québécois remporte une victoire d'autant plus surprenante qu'éclatante. Claude Charron obtient quant à lui un troisième mandat de la part de ses électeurs. Pendant quelques semaines des rumeurs persistantes voulaient que Charron, qui venait de passer les six ans difficiles du PQ dans l'opposition, ne soit pas du premier gouvernement Lévesque.Mais même si leurs relations étaient restées délicates depuis la déclaration de Charron deux mois auparavant, René Lévesque l'invite volontiers au cabinet en tant que ministre délégué au Haut-Commisariat du sport amateur et ministre responsable par le fait même des infrastructures olympiques. Il occupe aussi le rôle de leader parlementaire adjoint. En 1979, Robert Burns, le leader parlementaire d'alors, est frappé par une attaque cardiaque. René Lévesque choisi donc de dégager Burns de ses fonctions et nomme Claude Charron pour le remplacer. Réélu lors du scrutin de 1981, il est alors nommé leader parlementaire et ministre responsable des affaires parlementaires. Le 19 novembre 1981, assis devant son téléviseur depuis son bureau de Québec où il vient de compléter une harassante journée de travail, Claude Charron écoute en compagnie de son garde du corps la fin du match de hockey entre les Canadiens de Montréal et les Nordiques de Québec. À la fin du match, le réseau TVA débute son bulletin d'information par une nouvelle qui va secouer le Québec en entier et Charron lui-même en particulier ...C'est en fait l'Affaire Claude Charron laquelle mènera ce dernier à se retirer de la vie politique quelques mois plus tard. Mais les québécois sont loin d'avoir fini d'entendre parler de lui. Bien loin même...

[modifier] Un journaliste de prodige ...

Claude Charron entâme alors une deuxième vie. Sans être aussi mouvementée que la première, elle est tout de même aussi active. Il publie d'abord en 1983 son oeuvre autobiographique "Désobéir". Puis, en 1984, René Lévesque fait appel à lui comme conseillé indépendant lorsque Brian Mulroney l'approche pour conclure l'entente dite du Beau Risque. Il accompagne aussi René Lévesque dans les dernières années de sa vie, des années particulièrement pénibles pour l'ancien chef péquiste. En 1987 il publie un roman, "Probablement l'Espagne". Il agit aussi comme lecteur de bulletin de nouvelles et animateur pour la station radiophonique montréalaise CKAC. En 1988, le réseau TVA lui confie l'animation d'une nouvelle émission d'affaires publiques, Le Match De La Vie. D'un concept somme toute simple, le " Match " plaît énormement au grand public et fait de Claude Charron une très grande vedette. En onde de 1988 à 1998, Charron rencontre de multiples personnalités publiques comme Patrick Roy, Robert Bourassa ou le père de la millionaire famille Lavigueur, Jean-Guy Lavigueur, qui vaudra au " Match " son premier million de téléspectateur. Mais son entrevue la plus mémorable et de loin la plus touchante fut celle avec le rockeur Gerry Boulet, en mars 1990. Il dira de cette entrevue " Elle m'a donné toute une leçon. Gerry me parlait de la vie et de la mort en toute simplicité. Il a donné une superbe entrevue. En partant il m'a remercié et m'a chaleureusement serré la main. La fois suivante où je l'ai revu, c'est à ses funérailles ... " Il anime de 1998 à 2001 l'hebdomadaire émission d'entrevue "Claude Charron" sur les ondes de Radio-Canada. Il est dans le même temps l'animateur de " L'Histoire à la Une " sur les ondes de Historia. Il se joint aussi au service des sports de la société d'État. Mais en 2002, un nouveau défi l'appelle, et cette fois-ci les gens de partout au Québec auront la chance d'entendre tous les soirs de la semaine son désormais célèbre : Madame, monsieur, bonsoir ...

[modifier] Au TVA 17 Heures

Le 29 août 2002, Claude Charron devient co-animateur du TVA 17 Heures au coté du célèbre lecteur de nouvelles Pierre Bruneau. Tous les soirs, il conclu le bulletin qui pave la voie au classique bulletin de 18 Heures avec une opinion sur un sujet de l'actualité qui a touché les gens de près ainsi que lui-même. Charron livre des opinions qui resteront à jamais gravées dans les mémoires. Le 19 mars 2003, à quelques heures du déclenchement d'une guerre devenue inévitable, il dédit son opinion à George W. Bush en lui lisant une lettre ouverte qu'il lui a écrite. Le lendemain soir, il fait de même pour celui qui essuie alors les tirs nourrit des américains, le président de l'Irak, Saddam Hussein. Après quatre ans au bulletin de nouvelles de 17 heures, Claude Charron décide de tirer un trait sur cette occupation pour réaliser un rêve de jeunesse. Le 24 mars 2006, il quitte son poste de commentateur-analyste pour aller s'installer à Paris. Il reçut un hommage émouvant en direct de la part de ses collègues et amis lors de son dernier TVA 17 heures. Mais Charron ne quitte pas le journalisme pour autant, voyant son contrat d'animateur du bulletin de nouvelles transformé en contrat de correspondant à Paris. Il couvre entre autres dès son arrivée la crise des CPE qui bouleverse le pays. Il revient au Québec en mars 2007 pour faire une couverture complète de la campagne électoral québécoise. Il est alors l'animateur de l'émission Madame Monsieur Posez votre question, la version québécoise de l'émission française J'ai une question à vous poser. Il retourne en France peu de temps après la campagne, pour en couvrir une autre toujours pour le compte de TVA, cette fois-ci la présidentielle francaise qui oppose l'ancien ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy à la représentante du Parti Socialiste Ségolène Royal. On a aussi appris que lors de son court retour au Québec en mars, Radio-Canada l'a approché pour revenir dans le giron de la société d'État en tant qu'analyste de l'actualité à temps plein, emploi qu'il a refusé pour poursuivre son séjour à Paris.

[modifier] Citations

  • « Chaque année, le 30 janvier, j’y pense comme à un anniversaire. Je m’entêtais à rester en politique alors qu’il fallait que j’en sorte. » (À propos de l'Affaire Charron)
  • « Des jeunes m’écrivent : «Sur la place publique, vous êtes la personne homosexuelle que j’admire le plus.» Je leur réponds : « Individuellement, être homosexuel demeure toujours aussi difficile, même si, socialement, ça l’est moins». (En entrevue avec la revue Sélection).

[modifier] Bibliographie

[modifier] Autobiographie

  • Désobéir, VLB éditeur, 1983.

[modifier] Autres publications

  • Étudiants québécois -la contestation permanente, (1969)
  • Probablement l'Espagne, (1987).

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

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