Classification spectrale des astéroïdes

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Les astéroïdes sont classés selon un système basé sur leur couleur, leur albédo et leur spectre optique. Ces propriétés étaient sensées correspondre à la composition de leur surface. Ce système fut développé en 1975 par Clark R. Chapman, David Morrison et Ben Zellner Il faut noter, cependant, que certains types sont plus facilement détectables que d'autres. Ainsi, ce n'est pas parce que la proportion d'astéroïdes d'un type donné est plus importante qu'ils sont effectivement plus nombreux.

type C 
75% des astéroïdes connus sont de ce type. Le « C » signifie carboné. Ces astéroïdes sont très sombres (coefficient d'albédo autour de 0,03) et similaires aux météorites chondrites carbonées. Leur composition chimique est proche de celle du Soleil, excepté pour l'hydrogène, l'hélium et d'autres gaz volatils. Leur spectre est plutôt bleu et plat.
type S 
17% des astéroïdes sont de type S, le S correspondant à la silice. Ils sont assez brillants (albédo 0,10-0,22). Ils sont riches en métal (fer, nickel et magnésium principalement). Leur spectre se situe vers le rouge, similaire à celui des météorites sidérolithes.
type M 
Cette classe inclut la plupart du reste des astéroïdes. M signifie métallique. Ils sont faits d'alliage fer-nickel et brillants (albédo 0,10-0,18).

Il y a un certain nombre de types plus rares, nombre qui augmente au gré des nouvelles découvertes :

  • type E, pour enstatite,
  • type R, pour rouge,
  • type V, pour 4 Vesta (on suppose que ce sont des fragments de ce plus gros représentant).

Actuellement on utilise aussi les type suivants :

  • type A : caractéristique des astéroïdes de la ceinture interne et dont on pense qu'ils proviennent d'un manteau complètement différencié.
  • type B : une subdivision du type C qui s'en distingue par des différences dans l'absorption de l'ultraviolet.
  • type D : se caractérise par un albédo très faible et un spectre rougeâtre uniforme. Les astéroïdes de type D se trouvent à l'extérieur de la ceinture et au-delà ; par exemple 152 Atala, 588 Achilles, 624 Hektor et 944 Hidalgo.
  • type F : une subdivision du type C qui s'en distingue par des différences dans l'absorption de l'ultraviolet et l'absence d'absorption d'eau à 3µm.
  • type G : une subdivision du type C qui s'en distingue par des différences dans l'absorption de l'ultraviolet. Un représentant de ce type est 1 Cérès.
  • type P : se caractérise par un albédo très faible et un spectre rougeâtre uniforme. Les astéroïdes de type D se trouvent à l'extérieur de la ceinture et au-delà.
  • type Q : caractéristique des astéroïdes de la ceinture interne et possédant de larges et intenses raies d'olivine et de pyroxène à 1µm. Ce type est spectralement très proche des météorites chondrites ordinaires, ce qui a permis aux scientifiques de spéculer qu'ils sont abondants, mais seuls 4 astéroïdes de ce type ont été trouvés dont 1862 Apollon et 2063 Bacchus.
  • type T : type rare d'astéroïdes de la ceinture interne de composition inconnue et avec un spectre foncé, uniforme et rougeâtre ainsi que des lignes d'absorption modérée vers 0,85µm. À cette date, il n'existe aucune météorite analogue connue. Bien qu'on pense qu'elles sont anhydre, on suppose qu'il s'agit d'un type proche du type P ou D, voire un type C fortement altéré. Un exemple est 1114 Cassandre.

[modifier] Problème avec le système de classification

Originellement, la classification des astéroïdes se basait sur des suppositions au sujet de leur composition :

Ceci apporta beaucoup de confusion car le type spectral d'un astéroïde n'est pas indicatif de sa composition. Si des astéroïdes de différents types n'ont probablement pas la même composition, il n'y a aucune garantie que des astéroïdes de même type ont des compositions similaires. Néanmoins, on n'arriva pas à se mettre d'accord sur un nouveau système de classification et on garda donc l'ancien système.