Citroën SM

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Citroën SM

Citroën SM
Constructeur : Citroën

Dates de production 1970-1975
Production totale 12 920 véhicules
Classe GT
Moteur(s) V6 Ess 2,7L ou 3L.
Transmission aux roues avant
Carrosserie(s) coupé
Longueur 4 890 mm
Largeur 1 830 mm
Hauteur 1 320 mm
Poids 1 450 à 1490 kg
1974 Citroën SM
1974 Citroën SM
Citroën SM Allemande
Citroën SM Allemande
Compartiment moteur
Compartiment moteur
Tableau de bord
Tableau de bord

À la suite du rachat de la fameuse firme italienne Maserati en 1968, Citroën voulut créer une GT, en quelque sorte une super DS qui serait équipée d'un moteur Maserati digne des plus grandes GT, dans la plus pure tradition italienne. La Citroën SM est alors lancée en 1970.

Sommaire

[modifier] L'auto

C'est un gros coupé à quatre vraies places, celles de l'arrière, plus mesurées certes, mais utilisables par deux adultes de bonne taille. Le coffre est muni d'un hayon (sièges arrières fixes) que ne possèdera jamais sa descendante indirecte, la Citroën CX (qui reprendra certaines des innovations techniques de la SM).

Elle bénéficie d'une tenue de route exceptionnelle notamment grâce à la célèbre suspension hydropneumatique qui équipe toutes les Citroën haut de gamme depuis 1955. Suspension inaugurée tout d'abord sur la Traction 15H sur les roues arrières, puis sur les 4 roues sur la DS19 (avec des fonctions étendues au freinage, à l'embrayage et à la boîte de vitesses semi automatique). Le conjoncteur-disjoncteur émet des chuintements.

La tenue de route est exceptionnelle aussi grâce à une géométrie exclusive et innovatrice des suspensions : axe de roulis au niveau du sol, déport nul des roues avant (la ligne joignant les pivots inférieurs et supérieurs de moyeux intesecte le milieu du centre de l'aire d'appui du pneu avec le sol) qui rend la direction non réversible c'est à dire quasi insensible aux inégalités de la route ou par exemple à une crevaison, ainsi que grâce à l'excellente répartition des masses (moteur central avant).

Autre disposition qui favorise la tenue de route, et que l'on retrouve sur toutes les Citroën de l'époque : les freins sont en sortie de boîte de vitesses, ce qui allège la masse des roues (masse non suspendue). Ces choix judicieux ont été quelquefois adoptés au détriment de la facilité de maintenance, comme beaucoup de dispositions sur la SM.

La planche de bord est équipée de cadrans ovoïdes.

[modifier] Motorisation

Elle est animée de 1970 à 1972 par un moteur V6 à 90° de 2670 cm³ de cylindrée, 3 carburateurs double corps Weber, d'une puissance de 170 ch DIN au régime très raisonnable de 5500 tr/min (couple 23.5 mkg à 4000 tr/min), développé par l'ingénieur Alferi de Maserati directement et sous la direction du bureau d'étude de la rue de l'Opéra (le bureau d'étude de Citroën se situait à cette adresse à Paris).

Puis pour l'année modèle 1973 jusqu'à la fin de la production, en réponse aux nouvelles normes anti-pollution, le moteur sera équipé de l'injection électronique Bosch L-Jetronic qui fera passer sa puissance à 178 ch à 5500 tr/min (couple 25 mkg à 4000 tr/min) tout en améliorant la souplesse du moteur, mais sans impact positif sur la consommation.

Il a aussi été fabriqué des versions à boîte automatique Borg Wagner à 3 rapports, accouplée de 1970 à 1972 au moteur 2.7L puis, de 1972 à la fin de la production, pour compenser la perte de puissance due au convertisseur, à un moteur de 2965 cm³ qui restera à carburateurs, développant 180 ch à 5720 tr/min (25 mkg de couple à 4000 tr/min), mais équipé d'un pot d'échappement à oxydation pour répondre aux normes anti-pollution. Quelques SM seront également exportées (États-Unis/Canada) en version 3L+ boîte manuelle…

C'est une routière extraordinaire (même par rapport aux meilleures voitures modernes), d'une maniabilité incroyable pour son gabarit, exceptionnellement efficace sur mauvais revêtement et particulièrement appréciable sur les parcours autoroutiers (la vitesse était libre sur autoroute à cette époque) : en effet elle profite d'une grande vitesse de pointe de 220 km/h (228 km/h en injection ou 3l à carburateur à boîte manuelle). Sa vitesse de croisière « naturelle » est de 170 à 180 km/h, qui fait d'elle la plus rapide des tractions avant de la fin des années 70.

[modifier] Technologie de pointes

Elle comporte de nombreuses avancées technologiques pour cette époque :

  • 4 freins à disques très puissants à commande et assistance hydraulique
  • Une rampe de 6 projecteurs sous verrière (ce qui améliore le Cx global de la voiture qui est de 0.336) dont les 2 intérieurs directionnels et dont la hauteur se règle en continu en fonction du débattement de la suspension arrière (donc du profil de la route) de façon à avoir un faisceau lumineux toujours parallèle à la route (on retrouve cette technologie qui se fait maintenant grâce à l'électronique et non plus grâce à la « magie » de l'hydraulique sur les nouvelles C5, C6) ;
  • Direction assistée à rappel en ligne droite asservi à la vitesse DIRAVI...
  • jantes ultra légères Michelin en composite dites « RR » (résine renforcée) en option
  • Première voiture en Europe avec réglage en hauteur et en profondeur du volant
  • première voiture avec pare-brise collé

[modifier] Direction

La DIRAVI, reprise sur la CX avec une démultiplication légèrement supérieure de 2.5tr de butée à butée (2 tours sur la SM), a souvent été présentée comme une direction à assistance variable. En réalité, l'assistance est constante. C'est la force de rappel en ligne droite qui est asservie à la vitesse et qui donne l'impression, pour les petits angles de braquage, que l'assistance diminue. La direction de la SM est très directe : 2 tours de volant de butée à butée. Ceci permet de la contrôler sur route avec des gestes de faible amplitude, comme une authentique voiture de compétition. L'assistance compense la faible démultiplication. Mais ces deux particularités (faible démultiplication, forte assistance) en feraient une voiture difficile à conduire en ligne droite à vitesse élevée. C'est pour cette raison qu'a été inventé le rappel asservi. Le principe est simple : la colonne de direction est munie d'un plateau dont la forme ressemble un peu à un cœur. Un galet exerce une pression radiale sur ce plateau. Le galet se trouve dans le creux du plateau quand les roues sont en ligne droite. La pression quant à elle est régulée par un dispositif centrifuge, situé sur un des axes de la boite de vitesse.

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Citroën SM.

[modifier] Carrosserie

Son style très particulier fut directement inspiré par le vent. C'est dans ce sens que Robert Opron (styliste embauché par la suite par la Régie Renault, qui sera auteur entre autre de la célèbre Fuego) donna vie à des formes douces et vives en même temps qui inspirent vitesse et puissance. Ses dimensions sont :

  • Longueur 4,89 m ;
  • Largeur 1,83 m ;
  • Hauteur 1,32 m ;
  • Poids 1 450 kg.

[modifier] Consommation

Bien que sa consommation en carburant fut inférieure à la moyenne de la catégorie (15 l/100 à 160 km/h, 12 l/100 en moyenne sur route, mais 18l en ville...), elle fut victime des deux chocs pétroliers de 1973 et 1975, mais aussi et surtout de l'incapacité du réseau Citroën à entretenir la mécanique délicate du moteur Maserati.

[modifier] Production

Elle fut alors boudée des acheteurs français et étrangers, ce qui explique qu'elle ne fut produite qu'à 12 920 exemplaires entre 1970 et 1975 - la production des caisses étant assurée par la Société Anonyme des Usines Chausson Gennevilliers. L'assemblage était assuré par les usines de Javel puis en fin de production par les usines Ligier (qui a produit la JS2 équipée du moteur de la SM). L'arrêt de sa production fut décidé par la nouvelle direction de Citroën, sous la pression de la firme nouvellement propriétaire Peugeot (Les deux marque sont aujourd'hui encore dans le même groupe industriel).

[modifier] La SM aux États-Unis

SM aux États-Unis
SM aux États-Unis

Le marché d'exportation principal pour la SM était les États-Unis. Le marché pour les voitures de luxe était beaucoup plus important qu'en Europe, excepté l'Allemagne qui a été également un gros client export pour la SM.

Néanmoins, la conception unique de la SM est très remarquée et fait gagner le prix de la meilleure voiture de l'année 72 délivré par le magazine Motor Trend, fait inconnu pour un véhicule étranger jusqu'alors.

La SM a été équipée pour les États-Unis de phares ronds, car une loi de 1937 interdisait les phares mobiles et carénés.

En dépit du succès initial, les ventes des États-Unis ont cessé soudainement - Citroën s'attendait (mais n'a pas reçu) à une exemption pour 1974 du règlement concernant la hauteur de pare-chocs imposée par la National Highway Traffic Safety Administration. La suspension variable en hauteur de la SM a rendu la conformité impossible...

[modifier] La SM Sportive

La SM a gagné le Rallye du Maroc en 1971. En 1987, la SM modifiée avec turbo atteint 325 km/h - Bonneville Salt Flats, Utah, États-Unis

[modifier] Chapron

Quelques exemplaires furent carrossés par le célèbre carrossier Henri Chapron de Levallois-Perret (banlieue de Paris).

  • Mylord : un cabriolet sans arceau avec une capote en toile. Présentée au Salon de Paris 1971, la Mylord devait initialement être produite par Citroën qui y a finalement renoncé. Il en sera produit 8 exemplaires.
  • Opéra : une berline tricorps sur un empattement rallongé de 29cm. Présentée au Salon de Paris 1972, l'Opéra sera produite à 7 exemplaires.
  • Présidentielles : découvrables basées sur l'Opéra au porte-à-faux arrière rallongé. Les deux plus célèbres SM ont été commandées en 1971 par le président Georges Pompidou pour les utiliser comme voitures officielles de l’Élysée. Elles furent livrées en 1972 et inaugurées à l'occasion d'une visite officielle de la Reine d'Angleterre. Elles ont servi la République jusqu'en 2007.

[modifier] Propriétaires célèbres

L'empereur et icône religieuse Haile Selassie Ier d'Ethiopie a eu une SM, alors que l'Ougandais Idi Amin Dada en possédait sept. Le Shah d'Iran a également beaucoup roulé en SM. Les acteurs américains Burt Reynolds, Dinah Shore, Lee Majors, et Lorne Greene, le président de l'URSS Léonid Brejnev, le compositeur John Williams, le footballeur Johan Cruyff, le journaliste Bernard Pivot et les comiques Cheech Marin et Thomas Chong étaient, entres autres, propriétaires de SM. Fernand Raynaud s'est tué en Rolls deux jours après que sa SM fut volée.

[modifier] Film

Burt Reynolds échappe à une flotte de voitures de gendarmerie derrière le volant d'une SM dans le film 1974 Plein la gueule (The Longest Yard).

Patrick McGoohan conduit une SM dans un épisode de 1975 de la série américaine de télévision Columbo - 'jeux d'identite 1975 34e episode'. Cf. lien

Une scène de la série de télévision de 1971 Les Protecteurs de Gerry Anderson met en évidence une SM bleue platine.

Ben Stiller est enlevé en SM dans le film Zoolander.

Yves Montand conduit une SM dans César et Rosalie de Claude Sautet en 1973.

Tomas Milian conduit une SM dans Folle à tuer d'Yves Boisset en 1975.

[modifier] Fin

L'arrière de la SM
L'arrière de la SM

Après la faillite de Citroën en 1974, Peugeot a pris la propriété de la compagnie et en mai 1975 a vendu Maserati. Il n'y avait alors plus aucune possibilité de produire de SM.

Les observateurs attribuent souvent à la crise pétrolière de 1973 l'arrêt de la SM, mais il est utile de noter que beaucoup de voitures plus consommatrices ont été présentées en même temps que la fin de la production de la SM, comme la Mercedes-Benz 450 SEL 6.9 à la consommation gargantuesque en 1975...

Aux États-Unis, où la SM a été soudainement interdite en 1974, c'était réellement un véhicule économique par rapport aux autres modèles du marché local.

Les ventes ont commencé à diminuer en 1972. Ceci semble être attribuable aux problèmes d'entretien. La plupart des véhicules exigent seulement l'entretien de généraliste, où n'importe quel mécanicien compétent peut correctement maintenir le véhicule. Certains véhicules, comme Citroën et Ferrari exigent un spécialiste connaissant leur conception unique. Elle prit alors le surnom de "Sa Majesté".

Pour la SM, ce fût pire car il fallait un spécialiste Citroën et un spécialiste Maserati encore plus rare ! Quand les acheteurs potentiels ont commencé à le réaliser, les ventes ont chuté précipitamment. Le coût des moteurs Maserati étant exorbitant, certaines mécaniques ont été remplacées par des blocs de DS et aussi de CX. Des SM ont même été équipés en moteurs Turbo Diesel issus de la CX.

Elle ne fut jamais remplacée dans la gamme de Citroën ni dans le cœur de nombreux propriétaires de cette superbe GT.

[modifier] Chiffres de production

  • 1970: 868
  • 1971: 4988
  • 1972: 4036
  • 1973: 2619
  • 1974: 294
  • 1975: 115

Soit un total de 12.920 voitures produites de 1970 à 1975.

[modifier] Liens externes



Citroën est une marque du groupe PSA Peugeot Citroën.

En production
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Prototypes et concept-cars
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