Cité interdite

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Ne doit pas être confondu avec La Cité Interdite.
Palais impériaux des dynasties Ming et Qing à Beijing et à Shenyang 1
Patrimoine mondial de l’UNESCO

Palais de l'Harmonie Suprême, au centre de la cité

Latitude
Longitude
39° 54′ 58.8″ Nord
         116° 23′ 27.2″ Est
/ 39.916333, 116.390889
Pays Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Type Culturel
Critères (i)(ii)(iii)(iv)
Superficie Zone centrale : 12.96 ha
Zone tampon : 153.100006 ha
N° identification (ID) 439
Région 2
Année d’inscription 1987 (11e session)
Année d’extension 2004 (28e session)

1 Descriptif officiel (UNESCO)
2 Classification UNESCO

39° 54′ 59″ N 116° 23′ 28″ E / 39.91644, 116.391

La Cité interdite (Chinois : ; pinyin : gùgōng) est le palais impérial de Pékin dont la construction fut ordonnée par Yongle, troisième empereur Ming, et réalisée entre 1407 et 1420. Ce palais, d'une envergure inégalée — il s'étend sur une superficie de 720000 m² — fait partie des palais les plus anciens et les mieux conservés de Chine. De nos jours, il est devenu un musée qui conserve les trésors impériaux de la civilisation chinoise ancienne.

Sommaire

[modifier] Noms

Ce site monumental a plusieurs dénominations :

  • Son nom complet est la « Cité pourpre interdite » (traduction du chinois Zǐjìn Chéng, ), en référence à l'étoile nommée Zǐwēi Xīng (紫微星, la petite étoile pourpre) dans l'astronomie chinoise, c'est-à-dire l'étoile polaire de l'astronomie occidentale. En effet, comme le palais impérial se trouve au centre de Pékin et représentait le centre administratif de l'État, on lui donna un nom évoquant l'étoile qui est au centre de la rotation du firmament céleste.
  • Le nom le plus courant est « Cité interdite », qui vient du fait que son accès en était interdit au peuple à l'époque des grands empereurs chinois. Comme résidence de ces derniers, elle est devenue symbole d'interdit.
  • En Chine actuellement, ce site est le plus souvent appelé Gùgōng (), ce qui signifie « l'ancien palais »[1].
  • Le musée qui est actuellement abrité dans ces murs est appelé « Musée du Palais ».
La tour d'angle nord-ouest et les douves
La tour d'angle nord-ouest et les douves

[modifier] Description

Depuis le début du quinzième siècle, le cœur de Pékin se trouve autour de la Cité interdite, aussi appelée Palais impérial des Ming et des Qing. Il s'agit du plus vaste complexe architectural de Chine: une véritable ville dans la ville. Elle couvre 720 000 m² et compte 9 999 pièces et 50 ha de jardins. Si la tradition se limite à 9 999 pièces, c'est parce que seules leurs divinités avaient le droit de construire un palais comprenant 10 000 pièces. Le nombre 10 000 représente symboliquement « une infinité dénombrable » en Chine. De ce fait, les hommes ont essayé de se rapprocher aussi près que possible de leur idéal de perfection. La construction de la Cité interdite a duré 14 ans et plus d'un million d'ouvriers y auraient travaillé. Entre 1420 et 1911, un total de 24 empereurs y ont résidé. On l'appelle la Cité interdite parce qu'elle était réservée à l'empereur, à sa famille et aux gens qui travaillaient pour lui. Avant 1924, année où elle a été ouverte au public, personne d'autre n'avait le droit de s'en approcher ni même de la regarder. Aujourd'hui, la Cité interdite est l'un des sites les plus visités en Chine.

L’architecture a divisé la Cité Interdite en deux parties : la cour extérieure et la cour intérieure. La Cour extérieure, où le souverain recevait ses ministres et présidait les grandes cérémonies officielles, abrite la salle de l’Harmonie Suprême (Taihe), la salle de l’Harmonie Parfaite (Zhonghe) et la Salle de l’Harmonie Préservée (Baohe) ainsi que les bâtiments latéraux principaux, dont la salle de la Gloire Littéraire (Wenhua) et la Salle des Prouesse Militaire (Wuying). La cour intérieure comprend surtout le palais de la Pureté Céleste (Qianqing), la salle de l’Union (Jiaotai) et le palais de la Tranquillité Terrestre (Kunning), qui sont entourés respectivement par les six Palais de l’Est et les Six Palais de l’Ouest. La cour intérieure servait de cabinet de travail à l’empereur et d’appartements à la famille impériale et aux concubines.

[modifier] Environnement

La Cité interdite est entourée des jardins impériaux. À l'ouest se trouve Zhongnanhai, un parc contenant deux lacs autour desquels se trouve le siège du Parti communiste chinois. Au nord-ouest se trouve le parc Behai, un parc très populaire contenant lui aussi un lac. Au nord se trouve le parc Jingshan appelé aussi la « Colline de Charbon », où s'est pendu le dernier empereur Ming.

Au sud de la Cité interdite s'étend l'immense place Tian'anmen, au centre de laquelle se trouve le mausolée de Mao Zedong.

[modifier] Histoire

[modifier] Construction

Le lieu où se trouve la cité interdite faisait partie de la cité impériale mongole Khanbalik depuis la dynastie Yuan. Quand la dynastie Ming lui succéda, Hongwu le premier empereur transféra la capitale à Nankin, en 1369, et ordonna que le palais mongol soit rasé. Son fils Zhu Di fut nommé Prince de Yan, et s’établit à Pékin. Un palais princier fut construit dans cette ville. En 1402, Zhu Di renversa son neveu Jianwen et devint empereur sous le nom de Yongle. La capitale retourna à Pékin.

La construction de la Cité Interdite commença en 1406 et a duré 14 années en mobilisant environ 200 000 ouvriers. L’axe principal du nouveau palais est tracé à l’est de l’ancien palais des Yuan, dans l’intention de « tuer » l’ancien emplacement à l’ouest, selon les principes feng shui. De même, la terre issue de l’excavation des douves a été amassée au nord du palais pour créer une colline artificielle, la colline du parc Jingshan (surnommée la Colline de Charbon), protégeant le palais de la mauvaise influence du nord.

[modifier] Dynastie Ming et Qing

De son inauguration en 1420 à 1644, quand elle fut envahie par Li Zicheng qui menait la révolte paysanne, elle fut le siège de la dynastie Ming ; son dernier représentant l’empereur Chongzhen se pendit sur la colline Jingshan. La dynastie suivante, les Qing, s’établit également dans la Cité Interdite, rompant avec la tradition qui voulait qu’une nouvelle dynastie s’installe dans un nouveau palais. En 1860, durant la seconde guerre de l'opium, les forces franco-britanniques envahirent le palais et l’occupèrent jusqu’à la fin du conflit.

Après avoir été la résidence de vingt-quatre empereurs – quatorze de la dynastie Ming et dix de la dynastie Qing – la Cité Interdite cessa d’être le centre politique de la Chine en 1912 après l’abdication de Puyi, le dernier empereur de Chine. Selon un arrangement conclus entre la maison impériale Qing et le gouvernement de la nouvelle république de Chine, Puyi était autorisé, et même de fait obligé, de vivre dans les murs de la Cité Interdite. Puyi et sa famille gardaient l’usage de la « cour intérieure », tandis que l’usage de « la cour extérieure » revenait aux autorités républicaines qui la transforma en musée à partir de 1914.

[modifier] Après la révolution

Puyi y résida jusqu’en 1924, quand Feng Yuxiang prit le contrôle de Pékin après son coup d’état. Dénonçant l’accord pris avec la maison impériale Qing, Feng expulsa Puyi. Ayant été le séjour des empereurs durant plus de cinq siècles, la Cité Interdite regorgeait de trésors inestimables et de pièces d’une grande rareté. Cette collection fut cataloguée et montrée au public au sein de musée.

Cependant, à la suite de l’invasion de la Chine par le Japon, la sécurité de ces trésors nationaux a été compromise, et ils furent évacués hors de la Cité Interdite. Après avoir été déplacés de place en place sur le territoire chinois pendant plusieurs années, Tchang Kaï-chek décida en 1947 de transférer à Taiwan un grand nombre de ces objets provenant de la Cité Interdite ainsi que du Musée National de Nankin. Ces trésors ont formé le cœur du Musée national du palais à Taipei. Très controversé, ce vol a peut-être permis de sauvegarder une partie du patrimoine national lors de la Révolution culturelle qui sera déclenchée en 1966. C'est depuis le balcon surplombant la porte de la Cité interdite que Mao Zedong a proclamé la République populaire de Chine le 1er octobre 1949.

[modifier] La révolution culturelle

Durant la campagne de « démolition » de la Bande des Quatre, le premier ministre Zhou Enlai eut vent que les gardes rouges avaient prévu d’entrer dans la Cité Interdite. Sachant comment les gardes rouges avaient agi dans d’autres monuments historiques, Zhou ordonna que les portes restent bouclées et fit garder le palais par la troupe. Cet épisode est un des moins connus de l’histoire récente de la Cité Interdite.

[modifier] De nos jours

La Cité Interdite a été profondément rénovée. Malgré de gros efforts pour préserver le palais de la commercialisation, l’enseigne Starbucks a pu s’y établir, déclenchant une controverse [2].

Elle a été inscrite au patrimoine mondial de l'humanité en 1987 par l'UNESCO. C'est aussi la plus grande collection de constructions en bois au monde.

[modifier] Galerie

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[modifier] Voir aussi

Les différents quartiers historiques de Pékin :

[modifier] Notes

  1. "Gùgōng" est un nom générique s'appliquant à tous les palais anciens, un autre exemple étant le « Palais Impérial » des Qing à Shenyang.
  2. Voir l'article de l'agence Reuters

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur la Cité Interdite.

  • Charles Chauderlot et Cyrille J.-D. Javary, La Cité interdite, Le dedans dévoilé, Éditions du Rourgue, 2004, (ISBN 2841565610)
  • Reginald F. Johnston, Au cœur de la Cité interdite, Mercure De France, 2004, (ISBN 271522477X)
  • Shi Dan, Mémoires d'un eunuque dans la cité interdite, Picquier Poche, 1995, (ISBN 2877302385)
Le Pékin historique / 北京歷史古蹟
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