Cinéma britannique

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Sommaire

[modifier] Introduction

« Les Russes ont fait des films de martyre. Les Américains ont fait des films de publicité. Les Anglais ont fait ce qu'il font toujours dans le cinéma, rien. »
    — Jean-Luc Godard, Histoire(s) du cinéma (1998)

Et pourtant c'est au cinéma britannique que l'on doit quelques uns des plus grands réalisateurs comme Charles Chaplin, Alfred Hitchcock, Michael Powell, Ken Loach, David Lean, Stephen Frears ou Terence Fisher, des acteurs comme Laurence Olivier, Peter Cushing, Alec Guinness, John Gielgud, Peter Sellers, Dirk Bogarde, Richard Burton, Vanessa Redgrave, Deborah Kerr, George Sanders, Maggie Smith, Emma Thompson, Charles Laughton ou encore l'écossais Sean Connery et des studios mythiques comme Ealing, Hammer films ou Pinewood.

La Grande-Bretagne est également le lieu de naissance d'artistes ayant fait leur carrière de l'autre côté de l'océan tels Julie Andrews ou Cary Grant.

À l'inverse, le cinéma britannique a attiré certains réalisateurs américains tels que Joseph Losey ou James Ivory qui ont si bien su le servir qu'ils passent communément pour britanniques.

[modifier] Histoire du cinéma britannique

L'histoire du cinéma britannique est l'histoire de la survie d'un cinéma national dans un contexte international de domination par le cinéma américain. Le cinéma britannique a dû sans cesse s'adapter pour survivre, et ceci dans un pays où le cinéma ne joue pas un rôle central dans la culture comme c'est le cas en France par exemple.

Le premiers films britanniques, muets, sont souvent des films mélodramatiques, mettant en scène des "gentils" et des "méchants" facilement identifiables. Souvent les réalisateurs préfèrent utiliser des histoires déjà connues du public - les histoires de certaines des pièces de Shakespeare ou certains des romans de Dickens, par exemple.

Dès la fin de la première guerre mondiale, le cinéma en GB est dominé par la production américaine. Un des résultats est la mise en place d'une loi en 1927 pour protéger le cinéma national. Cette loi oblige les salles de cinéma à projeter un certain pourcentage de films britanniques. Si cette mesure permet de sauvegarder le cinéma britannique, elle a des inconvénients. En effet, il y a tendance à produire des films (surnommés les quota quickies') à très bas budget et de mauvaise qualité, uniquement pour remplir les obligations légales. Les salles de cinéma les projetaient en début de soirée, suivis par les grands films américains qui faisaient remplir les salles. Quelques année plus tard, on imposa un coût minimum par mètre de film, afin de limiter le phénomène des quotas quickies.

Dans les années 1930 et 1940 les films britanniques étaient souvent écrits et réalisés autour de chanteurs vedettes . Les plus notables étaient George Formby, qui a produit des dizaines de film sur son personnage d'imbécile heureux, et Gracie Fields, héroîne ouvrière de l'époque. Ainsi, ils essayaient de faire concurrence aux grandes productions hollywoodiennes, comme Le magicien d'Oz.


Les années 1950sont l'âge d'or du cinéma anglais, pas seulement à cause du nombre record de places vendues, mais aussi car les entreprises de production à Ealing réalisent de nombreux succès. Avant tout, les Ealing Comedies telles que Goes the Day Well ou Passeport pour Pimlico défendent un certain populisme. Le petit peuple est le héros de ces films, et gagne toujours contre la bureaucratie rampante.

A la même époque le Free Cinema donne une vision plus sociale de ce que devrait être le cinéma.


Depuis les années 1960

Mise à part l'intervention gouvernementale, le cinéma britannique a pu survivre essentiellement en se spécialisant dans certaines catégories de film.

- Le film "de patrimoine" qui montre la vie plus ou moins mythique d'une Angleterre rêvée où les conflits de classe n'existent pas. Remplis de jolis décors et personnages délicats, ces films sont parfois construits autour de grands classiques de la littérature anglais (Raison et sentiments, Le Patient anglais, Orgueil et préjugés), mais pas toujours (Chariots de feu...).

Ces films racontent souvent des histoires d'avant la révolution industrielle, une époque qui est imaginée comme plus harmonieuse. Mais ils peuvent introduire des scénarios plus complexes, comme dans Les vestiges du jour, où l'histoire est racontée du point de vue des domestiques.

- La comédie moderne. Commençant par l'humour loufoque des Monty Python, la comédie a remporté beaucoup de succès. Quatre mariages et un enterrement ou Love Actually sont des exemples. On voit dans ses films la tradition de la comédie des studios Ealing, des années 1950.


- Le film "social". Souvent davantage projetés en dehors de l'Angleterre, les films "sociaux" ou "réalistes" montre la classe ouvrière ou d'autres couches opprimées de la société anglaise. Ken Loach est le réalisateur le plus connu dans ce genre, qui a pu se tailler une réputation internationale (Regards et sourires, Sweet Sixteen, Carla's Song). D'autres réalisateurs comme Stephen Frears ont souvent fait dans le même genre.

Ken Loach notamment produit des films toujours dépourvus de "happy end" (fin heureuse). D'autres réalisateurs ont voulu faire des films qui peuvent montrer les difficultés de la vie des classes populaires, mais qui finissent, selon la tradition hollywoodienne, en fin heureuse (voir par exemple Joue la comme Beckham, ou Billy Elliott).

Pendant longtemps les films "sociaux" britanniques se concentraient uniquement sur la vie des ouvriers blancs, mais depuis quinze ou vingt ans il y a une série de films qui traitent de la vie de la population immigrée (Bhaji on the beach, Bend it like Beckham, Bride and Prejudice, Dirty Pretty Things, My Beautiful Laundrette...).


Beaucoup des réalisateurs des films "sociaux" anglais avaient été formés à la production de séries télévisées pour la BBC. En effet, la volonté de la BBC d'investir dans la production d'émissions "sérieuses" a beaucoup facilité le développement du cinéma britannique.

Certains films (comme The Full Monty mélangent deux de ces genres - le film social et la comédie.

Un peu à part se trouvent les films de James Bond. Un succès mondial, ces films visent à défendre, dans le monde de l'imaginaire, les valeurs anglaises dans un monde où le royaume uni n'est plus une super-puissance. L'Anglais dans le film (James Bond) n'a pas autant d'armes sophistiqués que les autres puissances dans le monde, mais sauve la planète quand même car il est le plus malin, le plus anglais... et le plus sexy.

[modifier] Le cinéma d'animation

[modifier] Bibliographie

[modifier] Histoire générale

  • (fr) N.T. Binh et Philippe Pilard, Typiquement british, le cinéma britannique, préface de Bertrand Tavernier, Éditions du Centre Pompidou, 2000, 191 p.
  • (fr) Images du cinéma anglais, brochure éditée par la Cinémathèque Française à l'occasion de l'hommage rendu par celle-ci au cinéma britannique, de juin à septembre 1956.
  • (fr) Philippe Pilard, Histoire du cinéma britannique, Paris, Nathan, 1996, 128 p.
  • (en) Sarah Street, British National Cinema, Londres, Routledge, 1996, 232 p.

[modifier] Studios et producteurs

[modifier] Genres cinématographiques

  • (en) Marcia Landy, British Genres: Cinema and Society, 1930-1960, Princeton, N.J., Princeton University Press, 1991, 553 p.

[modifier] Le cinéma documentaire

  • (fr) Olivier Barrot (et al.), "L'Angleterre et son cinéma : Le courant documentaire 1927-1965", Films Éditions, Cinéma d'Aujourd'hui, n° 11, 1977, 156 p.

[modifier] Réalisateurs/réalisatrices (généralités)

  • (fr) « Le Cinéma anglais », avec des textes de Raymond Lefèvre, Philippe Haudiquet, Philippe Pilard et un petit dictionnaire concernant 40 réalisateurs britanniques, Image et son, n° 174, juin 1964.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes