Christianisme au Maghreb

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Le christianisme s'est implanté au Maghreb vers le IIIe siècle. Il a été supplanté par l'islam au VIIe siècle. Bien que la proportion de chrétiens soit faible en Afrique du Nord, il s'y trouve des églises.

De nos jours, l'Afrique du Nord est une terre d'islam : l'islam est ainsi religion d'État au Maroc, en Algérie, en Tunisie ainsi qu'en Libye. Le libre exercice des autres cultes y est garanti par une législation spécifique.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Christianisme en Afrique romaine

Selon Claude Lepelley, le christianisme occidental latin est né en Afrique du Nord. Au milieu du IIe siècle, les communautés chrétiennes y étaient déjà très nombreuses et dynamiques. Et au IVe siècle, l'Afrique vit la naissance de Augustin d'Hippone, père de l'Église dont la pensée devait avoir une influence déterminante sur le christinisme au moyen-âge et à l'époque moderne[1].

Faute de documentation assez complète, il est difficile de reconstituer les étapes et les lieux de diffusion qui ont précédé l’arrivée des chrétiens dans les provinces africaines. De plus, ce sont essentiellement les sources chrétiennes – notamment celles de Tertullien - qui permettent de retracer l’histoire de l'Église africaine au IIIe siècle, ceci posant évidemment un problème d’objectivité. Au-delà, la majorité de sources de l'époque sont carthaginoises [2].

On situe l’apparition en Afrique des premiers chrétiens avant l’an 180. Le premier document qui nous permet d'appréhender le christianisme en Afrique sont les Actes des martyrs scillitains. Il s'agit du procès-verbal de la comparution, le 17 juillet 180, d'une dizaine de chrétiens d'une bourgade de Proconsulaire non-localisée devant le proconsul d'Afrique[3]. Largement minoritaires, les chrétiens adoptent dès le départ une attitude offensive pour propager leur foi et se dirigent sans trop d’appréhension vers un conflit ouvert avec le pouvoir impérial païen.

L’histoire des débuts du christianisme en Afrique est étroitement liée à la personne de Tertullien. Né de parents païens, il entre dans la communauté chrétienne de Carthage vers 195 et devient proche de l’élite municipale, qui saura le protéger contre la répression des autorités. Ayant reçu la prêtrise, il s’emploie dans ses premiers écrits à lutter pour que l'Église chrétienne soit reconnue officiellement par l’Empire.

On peut parler, à la suite de Tertullien, de « christianisme africain » tant ce dernier adopte un caractère spécifique, se faisant remarquer par son intransigeance. Afin de progresser en nombre d’adeptes et de s’ancrer dans la vie populaire africaine, la doctrine chrétienne à travers les écrits de Tertullien cherche à s’émanciper de toutes les institutions païennes qui structurent la société romaine de l’époque. Il faut voir dans ce travail d’écriture plus une transcription et une mise en valeur des problèmes spécifiques d’une nouvelle communauté que la volonté d’un homme d’imposer à de fervents croyants une doctrine qui ne leur convient pas.

Les chrétiens refusent donc de participer aux nombreuses cérémonies fondant la vie civique. Dans son œuvre De l’idolâtrie, Tertullien précise la nature des activités déconseillées aux chrétiens : ils doivent, pour les plus riches, refuser de participer à la vie politique de la cité en tenant un quelconque poste, refuser tout métier agricole qui pourrait fournir des produits et animaux aux séances de sacrifices. Les chrétiens ne doivent pas non plus exercer le professorat qui les obligerait à enseigner les mythes et cultes païens [4].

Mais ce qui sépare et oppose le plus les autorités romaines et la communauté de chrétiens, c’est sans aucun doute le fait que ces derniers refusent de servir l’armée de l’Empire. Tertullien souligne la difficulté de concilier le serment militaire avec celui prononcé lors du baptême [5]. Outre l’omniprésence des rites païens dans la vie militaire, le plus grand dilemme pour les chrétiens est la probabilité de tuer des adversaires pendant les combats, chose incompatible avec le message de la vie du Christ : c’est une transgression du sixième commandement.

Ce choix politico-religieux a été à l’origine de conflits parfois violents, les chrétiens étant accusés de mettre en péril la cité quand leur refus de service militaire se faisait pendant une période qui nécessitait un besoin accru de soldats. Il a amené des sanctions qui ont parfois été jusqu’à la mise à mort, créant la situation de martyr très spécifique à la religion chrétienne. La multiplication des martyrs, de leurs cultes et de leurs récits, comme le martyre de Perpétue et Félicité, fut l'un des traits marquants du christianisme africain [6]. Tertullien lui-même prône la souffrance et le martyre comme issue vers le salut [7], amenant des choix assez éloquents de la part des chrétiens : certains choisissaient des mort « héroïques », en combattant par exemple contre des lutteurs égyptiens [réf. nécessaire]. Le martyre devenait un acte de résistance et de mémoire, inscrit dans un calendrier commémoratif, base du calendrier chrétien.

À travers cette base doctrinale extrêmement stricte et difficile à défendre devant une population qui ne comprend pas la plupart du temps les choix des chrétiens, Tertullien cherche à éviter à sa communauté de se mélanger aux rites et coutumes païens afin de garder toute sa spécificité et de préserver ses chances d’éclosion. Pour autant, il ne veut pas s’éloigner de la vie de la cité, encore moins de celle de l’Empire [8]. Il aime l’Empire et est convaincu de ses bienfaits dans les provinces africaines.

Les chrétiens ont cependant aidé, via leur intransigeant besoin à la fois de démarcation et d’affirmation au sein de la société africaine, à instaurer un climat de tension entre eux et le reste de la population, mais surtout avec le pouvoir impérial qui devant cette menace de division, ne tarde pas à réagir.

La doctrine chrétienne qui a pris pied en premier lieu sur les côtes africaines s’est développée par la suite à l’intérieur des terres. Si l'on ne situe pas précisément la ville dont sont originaires les martyrs scillitains (Scillium, Scillitium ? dans la région de Carthage), ceux de Madaure, Miggin et Namphamo, sont attestés à la même époque : les chrétiens connaissent leurs premiers martyrs dans un contexte politico-religieux en constante évolution.

Le IIIe siècle connaît une fragilisation importante des fondements religieux du pouvoir impérial. Censé être protégé des dieux, le mythe de l’empereur qui se situe au dessus des hommes est remis en doute par les païens, en particulier après la mort de Dèce au combat, en 251. Les coupables sont vite trouvés : par leur impiété, les chrétiens sont accusés d’avoir provoqué la colère des dieux.

Dèce lui-même avait déjà instauré cette notion de « bouc émissaire » pendant ce qu’on appelle la « persécution de Dèce », de 249 à 251. La persécution romaine, la première attaque officielle contre l'Église africaine, est entérinée par un édit promulgué dès 249 qui oblige les chrétiens à prier pour le salut de l’empereur, et à procéder en suivant à des sacrifices ou des libations.

Cette nouvelle donne force les chrétiens à un choix. Plusieurs attitudes sont relevées : certains suivent les consignes des autorités relayées par les cités africaines et se plient à l’édit, allant jusqu’aux sacrifices d’animaux - chose formellement interdite par leur dogme - ; d’autres pour qui il est inconcevable de renier l’Évangile préfèrent fuir ; d’autres encore choisissent de déclarer ouvertement leur mécontentement à la population, mettant leur vie en péril.

L’autorité romaine en formulant cet édit a divisé la communauté chrétienne qui suite à cette crise montre encore une fois toute son intransigeance. Ceux qui ont cédé aux demandes de Dèce et ont participé aux supplications – les lapsi - se voient très mal accueillis par les « résistants » quand vient l’heure de leur réintégration. Les évêques qui ont « péché » sont pour la plupart pardonnés mais se voient refusé le retour à leur fonction. La persécution a engendré une telle crise au sein de l'Église africaine que le concile de Carthage propose, en 256, de rebaptiser les fauteurs afin qu’ils redeviennent purs. Il se heurte là violemment à l’évêque de Rome pour qui ce double baptême est tout bonnement inconcevable car il dé-crédibiliserait le rite sacré et unique de l’évêque. (Voir aussi Donatisme)

Après une brève période de calme, les persécutions recommencent en 257 sous l’impulsion de Valérien. Ce sénateur romain, proche des élites hostiles au christianisme, emploie une nouvelle tactique pour affaiblir les chrétiens. Il décide de couper l’élite chrétienne de sa base. Les gouverneurs de province ont pour ordre d’exiler tout évêque ou clerc qui refuserait de s’adonner aux rites sacrificatoires. Ainsi Cyprien de Carthage, grande figure du christianisme africain est mis en exil ; d’autres sont condamnés aux mines. La persécution devient sanglante un an plus tard quand Cyprien et d’autres clercs, victimes des nouvelles mesures romaines, sont condamnés à mort et décapités.

Il faut attendre la mort de Valérien en 260 pour que le calme règne à nouveau en Afrique. Son fils Gallien se montre beaucoup plus conciliant : il arrête les poursuites contre les chrétiens et promulgue un édit de tolérance : "La petite paix de l’Église". Cette cohabitation pacifique permet à l’Église africaine de se développer dans les provinces et d’augmenter le nombre de ses fidèles. Dioclétien,

[modifier] Conquête musulmane

Icône de détail Article détaillé : Histoire de la conquête musulmane.

La conquête de toute l'Afrique du Nord par les Omeyyades, à la fin du VIIe siècle, substitue un islam triomphant au christianisme des églises nord-africaines divisé par des luttes intestines en raison des hérésies. D'ailleurs, l'islam n'est-il pas alors lui-même perçu comme une forme d'hérésie ?

Dans le nouvel ordre musulman, les chrétiens et les juifs ont un rang de dhimmi. Cet état de fait peut pousser les chrétiens à se convertir à l'islam ou à émigrer, conduisant au cours des siècles à l'érosion, voire à l'extinction, de la présence du christianisme dans les pays d'Afrique du Nord.

Toutefois le christianisme semble s'être maintenu jusque vers les années 1050, comme en témoignent les historiens arabes Ibn abd al-Hakam, au IXe siècle, Al Bakri, qui mentionne l'existence au XIe siècle d'une église à Tlemcen et les ruines d'une autre à Alger, et plus tard Ibn Khaldûn attestent la présence de chrétiens parmi les Berbères. La présence d'un nombre important de stèles funéraires chrétiennes datés du XIe siècle, l'existence d'une basilique consacrée à saint Pierre à Sicca Veneria, l'usage par les Berbères d'un dialecte roman (al latini al afariqui) à la même époque, la persistance des pèlerinages sur le tombeau de saint Cyprien corrobore leur témoignage. C'est après 1050 et les invasions hilaliennes que le processus d'extinction du christianisme en Afrique du Nord s'accélère[9].

Des églises chrétiennes primitives, seule l'Église copte subsiste encore en Égypte. Les coptes représentent entre 6% et 10% de la population égyptienne.

[modifier] Colonisation française

Officiellement, la colonisation française n'est pas prosélyte dans les pays d'Afrique du Nord : elle n'a pas pour objectif de convertir les musulmans au catholicisme et les autorités cherchent le plus souvent à éviter les heurts entre communautés religieuses. Ainsi, au Maroc, Hubert Lyautey édicte en ce sens un certain nombre de règles toujours en vigueur. Voici toutefois ce que déclare le général Juchault de Lamoricière en 1843[10] :

« La seule chose qui nous permette d'espérer pouvoir un jour affermir nos pas en Algérie, c'est de peupler ce pays par des colons chrétiens s'adonnant à l'agriculture. »

Cependant, de nombreux missionnaires ont l'occasion, grâce à elle, de se rendre en Afrique du Nord. Charles de Foucauld en est une figure emblématique. De plus, la colonisation entraîne l'édification de quelques églises (comme Notre-Dame d'Afrique à Alger ou Saint-Vincent-de-Paul à Tunis) qui sont destinées à l'usage des colons français.

[modifier] Christianisme au XXIe siècle

Depuis une vingtaine d'années, on assiste dans les pays d'Afrique du Nord à un regain d'intérêt à l'égard du christianisme, non pas au profit du catholicisme ou de l'orthodoxie mais plutôt au profit des églises évangéliques. Ce phénomène est néanmoins à relativiser : ces conversions sont extrêmement marginales et ne concernent tout au plus que quelques milliers de personnes dans des pays où la population se compte en dizaine de millions. Pourtant, il inspire des controverses au sein des sociétés marocaines, algériennes et tunisiennes.

Les conversions au christianisme semblent accompagnées de persécutions, ou du moins de rejet, parce qu'elles sont considérées comme des trahisons à plusieurs égards. Certains y voient le fruit de manipulations des États-Unis : selon eux, l'émergence d'une minorité chrétienne (encore toute hypothétique) légitimerait l'ingérence des États-Unis dans la politique de leur pays. D'autres pensent que c'est l'ignorance ou l'attrait d'un visa qui poussent à se convertir.

Quelles que soient les motivations de ces conversions, certains aspects des modèles socio-religieux des pays d'Afrique du Nord sont mis en question : en particulier, la place des autres religions et leur relation avec l'islam. En outre, on peut voir dans ces conversions un effet de la mondialisation et de l'ouverture du monde qui alimente les échanges marchands mais également culturels.

[modifier] Christianisme en Algérie

Le pourcentage de chrétiens en Algérie était de 0,1% en 2002. Il serait d'environ 1,5% de la population totale algérienne (d'après l'ONU et des organismes chrétiens ), soit jusqu'à 365 000 chrétiens.C'est en Kabylie (Tizi Ouzou, Béjaia, Bouira, Sétif et Boumerdes) où le nombre de chrétien est le plus significatif, avec peut-être près de 250 000 fidèles (10% de la population), les autres chrétiens vivant essentiellement à l'ouest et à Alger. Ces chiffres sont sujets à caution, les Églises protestantes d'Algérie avançant le chiffre de 50 000 fidèles en 2008[11], le ministère des Affaires religieuse ne reconnaissant que 11 000 chrétiens dans le pays, essentiellement catholiques[12].

Environ 90% des chrétiens en Algérie sont des protestants-évangéliques.

Le diocèse catholique d'Algérie est établi en 1838 avec la colonisation de l'Algérie par les troupes françaises. Tout prosélytisme auprès des musulmans est prohibé pendant longtemps et le rôle de l'Église catholique est cantonné à des actions de charité (voir l'article concernant les missions catholiques au XIXe et au XXe siècles).

Au début du XXe siècle, on estime à environ un million le nombre de catholiques en Algérie : essentiellement des colons d'origine européenne, ainsi que quelque personnes d'origine berbère ou arabe, comme l'écrivain Jean Amrouche, né en Kabylie. La Kabylie a été, en effet, une des rares régions où une politique d’évangélisation ait été menée durant la colonisation, surtout à la fin du XIXème siècle, à l’initiative de Charles Martial Lavigerie, archevêque d’Alger de 1867 à 1892[13].

En 2002, l'ONU dénombrait 10 000 catholiques et de 5 000 à 20 000 protestants dans le pays.

Les conversions au christianisme semblent plus particulièrement toucher la Kabylie, surtout dans la wilaya de Tizi-Ouzou[14]. Malgré le nombre important de musulmans, on y compterait entre 1% et 5% de chrétiens[réf. nécessaire]. En mars 2008, le gouvernement algérien a ordonné la fermeture de 13 chapelles protestantes dans le pays, toutes situées en Kabylie, 11 d'entre elles se trouvant à Tizi-Ouzou.[15].

La Constitution algérienne garantit à tous les citoyens une liberté du culte, et l'État en assure la protection. Les imams, prêtres et rabbins dépendent du ministère des Cultes et sont rémunérés par l’État algérien. Le gouvernement contribue au financement des mosquées, des imams et de l'étude de l'islam dans les établissements scolaires. L’enseignement de la charia (les lois de la religion islamique) est devenu depuis septembre 2005 obligatoire dans toutes les filières du secondaire. En outre, le gouvernement a intensifié le contrôle de l'enseignement religieux scolaire, des prêches dans les établissements religieux et l'interdiction de la distribution d'ouvrages religieux faisant la promotion de la violence.

La liberté de culte, pleinement applicable au culte musulman, s'accompagne de certaines restrictions pour les autres cultes, comme la prohibition du prosélytisme ou encore l'obligation d'une autorisation de prêcher par l'autorité religieuse agréée par les autorités algériennes[16]. Ces restrictions apportées par la loi de 2006 ont conduit à de nombreux procès et condamnations: prêtre condamné pour avoir célébré une messe en février 2008 (procès en appel),[17] une condamnation pour transporter des Bibles en mars,[18] des peines de prison et d'amendes pour « pratique illégale d'un culte non-musulman » en juin.[19]. Le terme de « persécution » a été évoqué par certains commentateurs[20]. Les autorités algériennes ont à faire face à des évangélistes américains, mais aussi français, égyptiens et hollandais, aux méthodes jugées très agressives et qui sont accusés, notamment par la presse arabophone internationale[21] de promettre de l'argent ou un visa d'émigration à des jeunes gens, en échange de leur conversion au christianisme[22]. Ainsi, le gouvernement justifie ces actions comme une lutte contre la coercition et le chantage. D'ailleurs, ces mêmes restrictions s'appliquent à l'islam ajoute-t-il[23].

[modifier] Christianisme au Maroc

Icône de détail Article détaillé : Catholicisme au Maroc.

La population du Maroc est estimée à 31 432 511 habitants en 2005. La religion majoritaire y est l'islam (avec 98,63% des Marocains s'en réclamant).

D'après la World Christian Database du Centre pour l'étude du christianisme mondial[24], en comparaison aux chiffres de 1985, le christianisme est la religion dont le taux de croissance au Maroc est le plus élevé. En son sein, le catholicisme (-0,28%), l'orthodoxie (-0,94%) mais surtout l'anglicanisme (-1,71%) baissent en nombre d'adhésions. Ces confessions sont surtout le fait d'étrangers. Par contre, les chrétiens indépendants (protestants évangéliques en général) connaissent une croissance (environ 84 000 adhérents soit une augmentation de 3% en 2005) vis-à-vis des autres dénominations suivies par les protestants plus classiques (+1,41%). Ils représentent ainsi 73,11% du christianisme marocain. Ce phénomène d'augmentation s'explique partiellement par une recrudescence de l'immigration venue d'Afrique sub-saharienne, à laquelle s'ajoute un certain nombre de conversions, entre 2000 à 2500 convertis en 2005.

Les chrétiens dits « marginaux » (Témoins de Jéhovah ou mormons) connaissent un faible taux de croissance (+0,41%), mais globalement on remarque que les chrétiens indépendants augmentent le plus vite en nombre sur toutes les affiliations spirituelles, religieuses ou philosophiques au Maroc, pour être suivis par les athées (+2,51%), les bahaïs (+2,26%), les « non-religieux » (+1,75%) et enfin les musulmans classiques (+1,72%).

Les conversions au christianisme (dont le nombre est difficile à évaluer) sont suspectées par certains d'être soutenues par les États-Unis. Il semble que les missions d'évangélisation sont essentiellement le fait d'églises évangéliques issues des États-Unis. Car le prosélytisme est interdit au Maroc et les Églises reconnues par l'État marocain, comme l'Église catholique, adoptent une position de neutralité qui motive peut-être l'intérêt des convertis envers les églises évangéliques considérées plus entreprenantes. D'ailleurs, l'article 220 du code pénal marocain stipule :

« Est puni d'un emprisonnement de 6 mois à 3 ans et d'une amende de 100 à 500 dirhams, quiconque emploie des moyens de séduction dans le but d'ébranler la foi d'un musulman ou de le convertir à une autre religion, soit en exploitant sa faiblesse ou ses besoins, soit en utilisant à ces fins des établissements d'enseignement, de santé, des asiles ou des orphelinats. En cas de condamnation, la fermeture de l'établissement qui a servi à commettre le délit peut être ordonnée, soit définitivement, soit pour une durée qui ne peut excéder 3 ans. »

[modifier] Christianisme en Tunisie

Icône de détail Articles détaillés : Religion en Tunisie et Diocèse de Tunis.
  • Le nombre de chrétiens en Tunisie représentent 1% de la population totale. Toutefois, les conversions au christianisme y seraient moins nombreuses que dans d'autres pays[25].

[modifier] Voir aussi

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[modifier] Références

  1. Alain Corbin, Histoire du christianisme p.120 (Saint Augustin), Ed. Seuil, 2007
  2. Yvette Duval,« Densité et répartition des évêchés dans les provinces africaines au temps de Cyprien », Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité, 1984, 96, pp. 493-521.Cependant, Paul-Albert Février a pu montrer, en s'appuyant sur les témoignages épigraphiques, le dynamisme du christianisme en Afrique maurétanienne ; « Aux origines du christianisme en Maurétanie césarienne », Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité, 1986, 98, pp. 767-809
  3. LES MARTYRS I
  4. Tertullien, De idololatria, De spectaculis
  5. Tertullien, De corona militis, I.
  6. Voir sur cette question l'ouvrage de Victor Saxer, Morts, martyrs, reliques en Afrique chrétienne aux premiers siècles. Les témoignages de Tertullien, Cyprien et Augustin à la lumière de l'archéologie africaine, Paris, Beauchesne, 1980, 340 p.
  7. Tertullien, Ad Martyras
  8. « Nous ne nous séparons pas du monde: marins, soldats, laboureurs, négociants, acheteurs, gens d'art ou de métier nous vivons comme vous et de notre commerce avec vous ; l'excès, l'abus, voilà seulement ce que nous fuyons », Tertullien, Apologétique, XLII, cité par Edmond Le Blant, « Les chrétiens dans la société païenne aux premiers âges de l'Église », Mélanges d'archéologie et d'histoire, 1888, 8, pp. 46-53
  9. Georges Jehel, Les étapes de la disparition du christianisme primitif en Afrique du Nord à partir de la conquête arabe - Clio - Voyage Culturel
  10. Algérie : données historiques et conséquences linguistiques (Université de Laval)
  11. http://www.news24.com/News24/Africa/News/0,,2-11-1447_2330094,00.html
  12. http://www.news24.com/News24/Africa/News/0,,2-11-1447_2293383,00.html
  13. Karima Direche-Slimani, Chrétiens de Kabylie, 1873-1954.Une action missionnaire dans l’Algérie coloniale, Bouchène, Paris, 2004
  14. Sadek Lekdja, Le christianisme en Kabylie, Radio France Internationale, 7 mai 2001
  15. http://www.news24.com/News24/Africa/News/0,,2-11-1447_2293383,00.html
  16. L'Ordonnance n°06.03 du 28 février 2006 fixant les conditions et règles d'exercice des cultes autres que musulman approuvée par la loi n°06.09 du 16 avril 2006, prévoit la condamnation à une peine de 2 à 5 ans de prison et d’une amende de 500.000 à 1.000.000 DA de quiconque utilise des « moyens de séduction tendant à convertir un musulman à une autre religion » ou « qui visent à ébranler la foi d’un musulman ».
  17. Libération.
  18. Le Figaro, Afrik.com
  19. Le point, France24.
  20. Alain Duhamel sur RTL, Figaro international, Zenit...
  21. http://www.rfi.fr/actufr/articles/017/article_7972.asp
  22. Libération
  23. cnsnews.com
  24. Ce centre (Center for the Study of Global Christianity) est rattaché au Séminaire universitaire Gordon-Conwell (États-Unis) d'orientation protestante (http://worldchristiandatabase.org/wcd/home.asp). La consultation des chiffres nécessite une inscription mais on peut trouver un aperçu sur le Maroc ici.
  25. Ridha Kéfi, Ils ont choisi le christianisme, « Jeune Afrique », n°2321

[modifier] Liens externes

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