Chevalier du poignard

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Chevalier du poignard.Estampe représentant le signe de ralliement des chevaliers du poignard, dans la journée le 10 août 1792 aux Tuileries. Elle a été gravée sur un modèle ensanglanté trouvé sur le nommé de Villers, l'un des chevaliers du poignard, tué dans cette journée.
Chevalier du poignard.
Estampe représentant le signe de ralliement des chevaliers du poignard, dans la journée le 10 août 1792 aux Tuileries. Elle a été gravée sur un modèle ensanglanté trouvé sur le nommé de Villers, l'un des chevaliers du poignard, tué dans cette journée.

Les chevaliers du poignard sont un groupe constitué lors de la Révolution française, le 10 août 1792 aux Tuileries.

La contrainte où vivait le roi Louis XVI, remarquée par des courtisans attachés au monarque et à sa famille, avait éveillé le zèle de quelques uns d’entre eux, et fait concevoir le dessein de l’en délivrer. On a parlé d’une entreprise formée pour l’enlever et le conduire à Rouen par la rivière, entreprise qui ne fut peut-être qu’en projet, mais une autre, encore plus mal concertée, fut tentée par des jeunes gens de la cour.

Le bruit ayant couru qu’un attentat se préparait contre le roi Louis XVI, plusieurs centaines de gentilshommes se présentèrent aux Tuileries, le 28 février 1791. Ayant transformé en arsenal les armoires du château, y avaient caché des pistolets, de courtes épées, et jusqu’à des poignards, ils venaient, portant pistolets et poignards, se mettre à son service.

Soupçonnant quelque complot, les chefs de la garde nationale, vinrent se plaindre au roi de l’évasion méditée, qu’ils appelaient une trahison. Le monarque ne trouva d’autre moyen d’épargner à ces jeunes gens de plus grands malheurs que de les désarmer lui-même, et de les engager à se retirer. Cependant, forcés de passer entre deux haies de gardes nationaux, ils ne le firent pas sans essuyer des huées, des propos insultants, et même des coups. Quelques uns des « patriotes » qui les maltraitèrent, ajoutèrent le ridicule à l’insulte en donnant le titre dérisoire de « chevaliers du poignard » à ceux qui, accusés d’avoir voulu enlever le roi et sa famille, restèrent tachés de ce nom pour avoir tenté sans succès de soutenir les débris d’une monarchie qui s’écroulait de toutes parts.

[modifier] Source

  • Louis-Pierre Anquetil, Histoire de France depuis les Gaulois jusqu'à la mort de Louis XVI, t. 9, Paris Janet et Cotelle, 1818.