Château de Gruyères

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Le château de Gruyères est un château situé dans le canton de canton de Fribourg. C'est un des plus prestigieux de Suisse.

Le château de Gruyères.
Le château de Gruyères.
Peinture murale représentant la capture d'une grue, symbole héraldique du comté.
Peinture murale représentant la capture d'une grue, symbole héraldique du comté.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Le castel des comtes

La cité médiévale de gruyères est située sur un long promontoire rocheux du Moléson, fermant la vallée de la Sarine. Au sommet, le château comtal se profile majestueusement. Le nom « Gruyères » dérive de la grue, emblème des armoiries et du sceau des comtes. Bien que cette lignée figure parmi les plus importantes de Suisse romande, ses origines ne sont pas connues avec précision. Du XIe au XVIe siècle, dix-neuf comtes sont attestés.

Le comté de Gruyère recouvrait à peu près la Haute-Gruyère fribourgeoise, le Pays-d’Enhaut vaudois et le Gessenay bernois. Soumis directement à l’empereur, il jouit à ses débuts d’une assez grande indépendance. En 1244, Rodolphe III (comte de 1226 à 1270) se lie à Pierre II de Savoie. Aujourd’hui encore, l’influence savoyarde se ressent dans l’architecture du castel : reconstruit vers entre 1270 et 1280, on y retrouve le plan carré typique pour les fortifications en Savoie.

La fin du XVe siècle marque une étape glorieuse dans l’histoire des comtes de Gruyère. En 1476, Louis (comte de 1475 à 1492) prend part à la guerre de Bourgogne aux côtés des Confédérés. À la suite de ce haut fait, des travaux de modernisation seront entrepris au château. L’aménagement de l’esplanade avec sa chapelle, l’escalier en colimaçon de la cour intérieure et la transformation du corps de logis remontent à cette époque. Ainsi, sous l’influence du style de la Renaissance, le castel perd son aspect de château-fort et devient une demeure seigneuriale.

Michel (comte de 1539 à 1554) fut le dernier comte de Gruyère. Ayant hérité de lourds problèmes financiers, il aggrave à son tour la situation. En novembre 1554, il doit annoncer la banqueroute puis quitter le château. Ses principaux créanciers vont se partager ses terres. Berne prend le Pays-d’Enhaut et le Gessenay, et Fribourg le territoire allant des gorges de la Tine à La Tour-de-Trême.

[modifier] L’époque baillivale

Pendant plus de deux siècles, le château fut le siège des baillis fribourgeois (1555-1798). Les intérieurs baroques décorés de rinceaux d’acanthe ainsi que les nombreux vitraux héraldiques constituent un témoignage marquant de leur présence. À la même époque, la construction des galeries en bois confère son allure si typique à la cour intérieure.

Après la chute de l’Ancien Régime, les baillis seront remplacés par les préfets. En 1848, à la suite de la réorganisation du canton, la préfecture gruérienne est réunie à celle de Bulle, et le bâtiment est abandonné. Une année plus tard, il est mis en vente.

[modifier] Le château privé

Il revient à la famille des Bovy d’avoir sauvé le château. Connus à Genève pour la frappe de monnaie et la production de médailles, passionnés de culture, ils rachètent le château en 1849 pour la somme de 7 000 francs suisses sur les conseils de l'homme d'état James Fazy[1]. Ils en confient la restauration à Daniel Bovy, une véritable figure de roman. Après avoir étudié la peinture à Paris dans l’atelier d’Ingres, Daniel était tombé malade en traversant le Simplon et avait dû renoncer à une carrière qui s’annonçait brillante. Pour le jeune peintre mélancolique, la réfection et la décoration du castel devient un projet de vie. Résidant à Gruyères pendant la belle saison, Daniel y est régulièrement entouré par les membres de sa famille aussi bien que par des artistes de renom. À sa demande, le célèbre peintre Camille Corot réalise quatre paysages dans le salon qui porte son nom. Dans la salle des chevaliers, Daniel Bovy fait revivre la splendeur passée des comtes. Sur la base de ses esquisses, un cycle légendé va être peint par Barthélemy Menn, Henri Baron et divers collaborateurs, Leleux, Furet, Français[1] qui pris d'un goût historiciste, décorent le château et recherchent les meubles et les tapisseries ayant pu meubler le château autrefois[2]

Plusieurs familles y vivront dans une communion d'esprit, partageant, dans les idéaux de Charles Fourier, le principe du phalanstère[1].

L’accumulation des charges financières a contraint les Bovy en 1861 à confier le château à la famille apparentée des Balland. Ces derniers continuent à restaurer le site avec ferveur. On leur doit l’aménagement des extérieurs du château et, en particulier, celui du splendide jardin à la française.

[modifier] Le château de l’avenir

En 1938, l’État de Fribourg a racheté le château pour 155 000 francs suisses et y a fondé l’actuel musée. La Fondation Gottfried Keller s’est alors rendue acquéreur d’un certain nombre d’objets d’art des collections Bovy et Balland, qui forment la base de l’exposition permanente. Depuis 1993, une Fondation assure au nom de l’État de Fribourg la conservation, la restauration, l’aménagement ainsi que la mise en valeur des bâtiments et de la collection.

Aujourd’hui, le château de Gruyères est un site culturel et touristique d’importance nationale. Son architecture, sa vue panoramique sur les Préalpes, sa riche collection ainsi que ses expositions d'art en font un des musées les plus visités de Suisse.

[modifier] Notes et références

  1. abc Collectif sous la direction de Serge Desarnaulds, Le chalet dans tous ses états - La construction de l'imaginaire helvétique, Genève, 1999 - chapitre sur la famille Bovy et le peintre Auguste Baud-Bovy.
  2. Manuscrit de Daniel Baud-Bovy, Corot et ses amis en Suisse, Lib. Jullien, Genève, 1957, rééd. par Anker, Berne, 1991.

[modifier] Liens externes

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